Message à la conférence internationale de Milan en solidarité avec la guerre populaire en Inde
Parti Communiste d’Inde (maoïste)
10 Septembre 2014
Communiqué du CPI(Maoist) publié le 10 septembre 2014
À tous les délégués qui se sont réunis à cette conférence,
À tous les partis, organisations et individus qui ont travaillé pour l’organiser,
Au comité international de soutien à la guerre populaire en Inde qui dirige cette conférence,
Les plus chaleureuses salutations et un Lal Salam qui vient du fond du cœur de la part du PCI(Maoïste) et de la Armée de Guérilla Populaire de Libération (PLGA), des Comités Populaires Révolutionnaires (RPC), des organisations de masse révolutionnaires et du peuple révolutionnaire de l’Inde qu’il dirige.
Nous vous saluons tout spécialement avec le plaisir de célébrer le capital dixième anniversaire de la fondation de notre parti et avec la profonde reconnaissance que vous organisiez cette conférence exactement conjointement avec ces cérémonies dans les conditions du grand bouleversement dans le monde. La création du Parti communiste d’Inde (maoïste) qui a unifié deux courants révolutionnaires majeurs en Inde a réalisé un rêve longtemps caressé par les révolutionnaires et les masses. Au cours de ses dix années d’existence, 2332 camarades, parmi lesquels des membres du Politburo, du Comité Central, des comités de parti au niveau de l’état, de la région, du district, de la sous-zone, de la zone et du village, des membres primaires du parti et beaucoup plus de membres de la PLGA et du Front Uni ont fait le sacrifice suprême d’accomplir les tâches révolutionnaires qu’il avait fixé lui-même. Nous rendons hommage à ces martyres, aux masses révolutionnaires qui ont volontiers subi la perte de vies et l’inimaginable répression pour prendre part et soutenir la guerre populaire et à tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour la grande cause du communisme partout dans le monde.
Pour nous, la célébration du dixième anniversaire de notre parti est une occasion de faire le point de nos réussites et de nos manques. La PLGA, la Milice du peuple et les masses révolutionnaires qu’il a dirigé ont mené d’héroïques batailles politiques et militaires contre un ennemi lourdement armé et solidement formé, guidé et soutenu par l’impérialisme et particulièrement l’impérialisme américain. Nos camarades en prison ont écrit de magnifiques récits de résistance. Nous célébrons ces accomplissements, conscients de nos défauts, afin de prendre de l’avance sur la voie de la guerre populaire prolongée.
Camarades,
Permettez-nous d’abord de poser un compte-rendu de ces dix dernières années.
Au cours de cette période, notre parti, la PLGA, les Comités Populaires Révolutionnaires (CPR) et toutes les organisations révolutionnaires de masse dirigé par lui se sont efforcés de réaliser les tâches que nous avons endossées au moment de sa formation. En 2007, faisant échouer les tentatives répétées de l’ennemi pour nous contrecarrer, nous avons convoqué avec succès notre longtemps nourri Congrès d’Unité, le 9e Congrès. Ceci nous a donné la possibilité d’approfondir et d’enrichir davantage notre idéologie politique et idéologique. On a fait un bilan exhaustif des réussites et des reculs, des succès et des échecs des deux années et demi depuis la fusion. En même temps que la tâche centrale et principale, d’autres tâches importantes ont été fixées. La direction fut davantage renforcée. Par conséquent, notre parti est sorti du congrès plus affuté dans ses positions idéologiques et politiques, plus affermi dans son unité, plus cuirassé dans sa détermination et son esprit combatif pour accomplir ses tâches en tant qu’avant-garde de la révolution de nouvelle démocratie de l’Inde, en tant que contingent du prolétariat international.
Depuis 2004, et d’autant plus après le congrès, la PLGA a fait des progrès majeurs grâce à des efforts ardus et a procédé à d’héroïques raids et embuscades. Elle a progressé sur le plan des formations de compagnie, elle prend les mesures initiales pour la formation de bataillons, et a développé la capacité de commandement et de coordination de ses forces primaires, secondaires et de base. Ceci lui a permis d’attaquer et d’anéantir totalement les forces paramilitaires mercenaires de l’état indien, en général au niveau de la section et en particulier au niveau de la compagnie dans la bataille de Mukaram. Elle a bâti une large Milice du peuple, comptant des milliers d’hommes. Ceci a joué un rôle-clé pour vaincre les groupes d’autodéfense contre-révolutionnaires tels que la Salwa Judum et la Sendra, etc. où l’ennemi essaye de « tourner le peuple contre le peuple ». La Milice du peuple et les masses révolutionnaires ont également été d’une grande importance dans les succès de la PLGA dans des combats majeurs.
Cette période a également donné d’importantes leçons dans les luttes de masse révolutionnaires et la coordination entre les luttes armées et les luttes de masse. Nous devons particulièrement constater que ceci a été effectué dans des conditions où presque toutes les organisations publiques de masse reliées à notre parti, où même soupçonnées d’être en rapport avec lui, sont interdites et ses membres pourchassés, assassinés ou emprisonnés. Au milieu de cette persécution, entièrement conscients que les « masses sont les véritables créatrices et que nous, communistes, sommes de simples enfants », nous avons persisté dans la construction d’organisations de masse adaptées aux conditions et dans la mobilisation des masses par centaines de milliers. Nous avons dirigé quelques luttes de masse majeures qui ont pris la forme de recrudescences massives. De nouvelles formes de lutte et d’organisation sont apparues, telles que celles de Lalgarh et de Narayanpatna. Un terrain propice a été préparé pour la consolidation d’un front anti-féodal et anti-impérialiste. Dans de nombreuses autres régions du pays, de grosses luttes ont éclaté où les masses se sont présentées pour défendre leur terre. Elles se sont battues contre leur déplacement pour la mise en place de projets pour ouvrir de grandes mines, des barrages et d’autres projets pro-impérialistes, pro-classe dirigeante. Nous avons soutenu ces luttes et dirigé certaines d’entre elles. Ceci nous a donné de riches expériences dans la conduite des luttes de masse, unissant une grande variété de forces. Ces luttes ont mis en évidence le rôle important du parti et de la guerre populaire qu’il dirige. Elles furent d’une aide immense dans l’élargissement des zones de guerre et dans le développement du parti et de la PLGA par le ralliement de nouvelles forces.
Une autre importante arène de lutte se développe peu à peu à l’intérieur des prisons. Plusieurs milliers de personnes sont en prison. Plusieurs prisons centrales, de districts et inférieures dans environ 20 états sont touchées par des grèves de la faim, parfois illimitées, pour les revendications des prisonniers politiques. Grâce à leurs activités, nos camarades en prison sont parvenus à mobiliser des prisonniers ordinaires dans leur combat pour leurs droits. Les forces et les organisations démocratiques jouent également un rôle clé dans ceci, même au milieu de la sévère répression à l’échelle nationale. Les activités et les luttes de soutien exigeant la libération de tous les prisonniers politiques se sont répandues à travers le pays et internationalement. Les activités de solidarité que vous avez prises en main en soutien des prisonniers politiques en Inde ont été spécialement importantes et nous les chérissons comme étant un exemple éclatant d’internationalisme.
Pendant ces dix années, le parti a davantage développé ses capacités dans différents domaines. Il s’est sérieusement engagé dans la lutte idéologique contre diverses déviations à l’intérieur du pays et au niveau international. Il a joué un rôle clé dans la création et le fonctionnement du Centre de Coordination des Partis et Organisations Maoïstes en Inde su Sud (CCOMPSA).
Le parti a fait attention à élever son niveau idéologique grâce à de systématiques classes d’étude et campagnes de rectification. Du matériel d’étude et des magazines sont publiés en différentes langues. Un effort particulier a été fait pour développer les matériaux d’étude et de propagande dans les langues adivasis. Les programmes et les textes préparés pour l’éducation de base ont été davantage enrichis. Ceux-ci sont utilisés dans les écoles gérées par les RPC et pour l’éducation des combattants de la PLGA et des membres des organisations de masse.
Une contribution exceptionnelle du parti est celle de l’éveil des femmes qui sont la moitié du ciel et du développement de leurs aptitudes dans les domaines politique, organisationnel, militaire, culturel et autres afin qu’elles puissent prétendre à leur part dans la lutte. Aujourd’hui, à peu près 40% de la force de combat de la PLGA se compose de femmes bien que la proportion varie dans les différentes zones de guérilla. Des femmes sont commandantes au niveau des sections et membres des comités de parti au niveau des compagnies.
Le parti a prêté beaucoup d’attention au développement d’activités culturelles révolutionnaires. Des organisations culturelles de masse existent dans un grand nombre d’états depuis le niveau du village jusqu’au niveau de l’état. Elles propagent le message de la révolution et promeuvent les valeurs démocratiques et scientifiques par l’intermédiaire de multiples formes culturelles qui apprennent des styles et des traditions culturelles ethniques nationales et les développent. Elles incitent les gens à lutter pour un changement radical. Leur message culturel joue également le rôle d’un instrument de rectification qui attaque les valeurs réactionnaires de la vieille société étreignant les esprits des masses. Ces organisations sont de puissantes armes reliant le parti avec les larges masses. En dehors de ces organisations de masse, des groupes culturels armés sont constitués à l’intérieur de la PLGA aussi, au niveau des bataillons et des compagnies.
Plus important encore, grâce au travail planifié pris en main après la formation du parti uni, nous avons pu développer des bases de guérilla en tant que mesure transitoire vers l’instauration de zones libérées. Nous sommes parvenus à consolider des RPC dans plusieurs villages de ces bases. Les bases de guérilla nous ont donné la possibilité d’effectuer des tâches stratégiques pour davantage les consolider et les étendre pour faire progresser la guerre révolutionnaire. D’autres organes populaires du pouvoir politique sont apparus dans la période suivant le congrès. Au Telangana et dans l’Andhra Pradesh, plusieurs RPC avaient été créés dans le passé. Bien qu’il y ait eu un revers dans ces états, les habitants qui avaient joui du pouvoir politique se battent pour surmonter la situation avec cette inspiration. Au Dandakaranya (Chhattisgarh), plusieurs gouvernements populaires révolutionnaires au niveau régional ont été constitués précédemment. Quelques gouvernements populaires au niveau divisionnaire (district) ont également commencé à fonctionner. Ceci est une nouvelle expérience dans l’histoire du mouvement révolutionnaire dans notre pays. Ils placent un modèle politique, économique et culturel alternatif devant le peuple indien en rejetant le système démocratique factice et les pseudos réformes des gouvernements exploiteurs. Ces gouvernements populaires s’efforcent d’intensifier la production agricole de la population grâce à leur travail coopératif et collectif tout en travaillant très dur pour aller de l’avant vers la réalisation de l’autosuffisance pour le développement économique de la population et pour soutenir le parti et la PLGA. Ainsi, nous allons de l’avant pour atteindre la tâche centrale de notre révolution, la prise du pouvoir politique par la lutte armée.
Suite à la formation du parti uni en 2004, l’ennemi a redoublé d’efforts pour détruire la révolution en étendant la stratégie du « conflit de faible intensité » guidé par l’impérialisme américain du pays tout entier. Il nous reconnait maintenant comme « la plus grande menace » pour sa sécurité.
Grâce à cette stratégie, l’ennemi a fait un effort particulier pour attaquer et détruire notre leadership. Comme vous le savez, il y est parvenu dans une mesure significative, causant de lourdes pertes. En 2009, il a déclenché sa stratégie de répression encore plus impitoyable, intensive et étendue, l’opération Green Hunt, la célèbre « guerre contre le peuple ». Un grand projet fut préparé pour nous anéantir, employant des méthodes fascistes. D’énormes forces, y compris des forces spéciales, furent entraînées et concentrées. Des milliards de roupies ont été dépensés. Il s’est livré à une propagande massive nous pointant comme anti-développement et comme étant une bande de terroristes. D’intenses opérations de ratissage, des attaques surprises contre nos forces, des attaques contre notre base de masse dans les zones de guerre ont été menées en mobilisant une énorme quantité de forces dans chaque opération. Des arrestations à grande échelle d’activistes de toutes les organisations populaires dans les zones urbaines et rurales et de la milice dans les zones de guérilla, l’incendie et la destruction de maisons, de biens et de récoltes, le massacre d’habitants et le viol collectif des femmes et leur assassinat, l’enlèvement d’une grande quantité d’animaux d’élevage étaient devenus la routine, les meurtres dans des combats factices ont continué, la destruction de nos réseaux urbains, la destruction de l’infrastructure bâtie grâce au travail collectif des masses étaient combinés avec des activités de réformes destinées à dérouter la population. Face à cette attaque fasciste, nous avons subi de lourdes pertes. Dirigés par le comité central, tout le parti, la PLGA, la People’s Militia et les masses révolutionnaires conduites par les RPC et les organisations de masse, ont tenu bon, ont appris de nos erreurs, ont redoublé d’efforts et ont riposté. Simultanément, nous avons mené une bataille politique. Nous nous sommes vengés, dénonçant la propagande de l’ennemi. Ceci a ouvert la voie à une polarisation politique favorable à l’intérieur du pays. Les forces progressistes et démocratiques se sont présentées en même temps que les révolutionnaires pour dénoncer l’Operation Green Hunt de l’ennemi comme étant une « guerre contre le peuple ». Au niveau international également, un large mouvement s’est soulevé pour construire une opinion publique mondiale contre cet assaut de l’état indien. Ceci réaffirme la capacité de notre idéologie à répliquer à la guerre psychologique de l’ennemi et nous donne de riches leçons.
Dans le sillage de la sévère mise en pièces qu’il a subie aux mains de la PLGA dans quelques offensives tactiques où ils ont été écrasés en grand nombre, l’ennemi a commencé à adopter des opérations avec des forces encore plus grandes. L’ennemi qui a réussi à porter atteinte aux dirigeants et aux cadres dans les zones urbaines et de plaine prend maintenant pour cible les dirigeants dans les zones forestières. L’ennemi a déjà engagé 500.000 hommes des troupes étatiques et centrales dans ces zones de guerre et projette de les augmenter de plusieurs milliers. Des drones sont utilisés. Il implique la force aérienne dans un rôle de soutien et prépare l’armée.
Confrontée à ces attaques, la PLGA a gagné de riches expériences en combattant et en brisant les campagnes de « bouclage et ratissage » ennemies, déployant parfois une force de 10.000 hommes. La PLGA, avec le plein soutien de la population et avec une initiative exemplaire, a bravement mené de longs combats, même pendant trois jours, pour briser le cordon ennemi et vaincre avec succès ses plans pour capturer les camarades dirigeants. Les forces de la PLGA et la milice populaire ont également résisté aux tactiques de l’ennemi de déployer la police et les forces paramilitaires grâce à des hélicoptères en leur tirant dessus et en les endommageant avec des fusils ordinaires.
Pendant que les barrages, le ratissage et les attaques faisaient ressortir le fusil de l’immense majorité de nos rangs, ils ont également démasqué les éléments pourris qui étaient restés cachés parmi nous. Les liquidationnistes qui prétendent que la guerre populaire prolongée ne convient pas à nos conditions, les lâches qui fuient sous différents prétextes tenant avec désespoir de dissimuler leur défaitisme, les traitres qui trahissent les gens pour la somme dérisoire que leur lance l’ennemi – ces temps difficiles les ont mis au jour, les uns après les autres. Parmi les masses, certains se sont « rendus » sous la force brutale de l’ennemi. Les lourdes attaques répétées ont causé de gros torts aux structures du parti dans les villages, et donc aussi aux organisations de masse et aux RPC. Une section des masses est devenue passive.
Au cours du premier trimestre de 2013, évaluant la situation à laquelle nous sommes confrontés, le comité central a noté que les faiblesses dans notre condition subjective étaient inégales. Il a estimé que notre mouvement à l’échelle nationale faisait face à une condition très difficile. Les raisons pour lesquelles cette situation est survenue sont aussi bien objectives que subjectives. Les classes dirigeantes indiennes, avec le soutien complet et les conseils des impérialistes, ont déclenché une offensive stratégique sans précédent à l’échelle nationale sur de multiples fronts pour mettre fin à notre mouvement en expansion. Nous avons subi des pertes, temporairement perdu du terrain tout en nous retirant face aux forces supérieures. L’autre raison de ceci est subjective, les erreurs que nous avons faites pour être à la hauteur des exigences des conditions variables de la guerre révolutionnaire et pour diriger la PLGA et le peuple, les restes soutenus de tendances non-prolétariennes en nous-mêmes et notre incapacité à éviter les pertes importantes. Le comité central a formulé les tactiques de base pour surmonter cette situation. Il a lancé un appel à la bolchévisation du parti qui visait à devenir capable de surmonter la condition difficile actuelle et à y parvenir en formant le parti tout entier au marxisme-léninisme-maoïsme, à la ligne politique et militaire et aux politiques fondamentales, aux tactiques, au style de travail du parti et au style de combat de la PLGA, aux leçons apprises de la pratique, corrigeant ses erreurs et ses défauts et ainsi renforçant le parti, la PLGA et la base de masse et ouvrant la voie pour faire progresser le mouvement. Quelle que soit la situation, nous avons une arme puissante pour nous y attaquer. C’est notre idéologie, le marxisme-léninisme-maoïsme. S’en emparer vivement et prendre cette arme toujours plus fermement, ceci est le cœur de la bolchévisation du parti. Cette campagne se poursuit et le parti et toutes les forces qu’il dirige s’efforcent de développer leurs capacités à vaincre l’attaque ennemie.
Au cours des 15 derniers mois, nous avons fait des efforts pour maintenir notre mouvement et notre leadership au milieu de l’offensive ennemie intensifiée. Dans la période récente, la PLGA, avec le soutien de la population, a conduit des campagne de contre-offensive tactiques et plusieurs actions armées, a anéanti des forces ennemies et a saisi des armes et des munitions. Des milliers de personnes et la milice populaire dirigée par la PLGA ont détruit du matériel de construction routière, des véhicules, des pensions de famille, et des bureaux dans les camps du gouvernement et des grandes sociétés de construction et minières. En même temps que le commencement de la campagne de bolchévisation dans tout le parti, l’organisation de masse de la PLGA et des organisations de front uni, nous avons pu réaliser des expériences positives dans certaines régions et nous étendre dans certaines nouvelles zones stratégiques. Nous nous efforçons d’obtenir le retour en force du mouvement dans certaines des régions d’où nous avons dû nous retirer.
Dans les régions où nous nous sommes affaiblis, le parti essaye de faire face à la situation avec un esprit bolchévique. Confrontés à de lourdes pertes et chances, nous ouvrons un nouveau front de guerre dans les Sahyadri (Ghats occidentaux), région frontalières des Karnataka – Keralam – Taminadu.
Les efforts de notre parti pour rassembler les vastes masses sous forme tant secrète que publique contre les politiques pro-impérialistes qui servent les intérêts des classes dirigeantes appliquées par le gouvernement central et les gouvernements des états ont continué. Des milliers de personnes ont tenu des meetings et ont déchargé leur courroux exigeant le retrait des forces du Centre et des états. Elles protestaient contre les faux combats, les massacres, les arrestations illégales et les atrocités contre les femmes, les attaques des villages, le pillage et la destruction des biens de la population et exigeaient la libération des prisonniers politiques. Des réformes agraires révolutionnaires et des programmes d’aide sociale populaires furent menés par les RPC en mobilisant les masses, et la PLGA a également pris part à ces programmes. La capture et l’exécution du détesté Mahendra Karma, le principal responsable des atrocités brutales de la Salwa Judum fut une réussite majeure. Répondant à l’appel du parti, la population du rural Dandakaranya (DK) a boycotté les élections législatives et parlementaires du Chhattisgarh, et dans certaines régions rurales du Bihar, du Jharkhand, de l’Odisha et de l’Andhra-Odisha Border (AOB), la population a boycotté avec succès les élections parlementaires en s’opposant aux milliers d’hommes des forces d’état supplémentaires et en résistant à leur violente répression. Dans les régions où les mouvements des peuples adivasis contre l’exploitation minière et les déplacement se poursuivent, la majorité des gens a boycotté les élections à la Lok Sabha et a exprimé sa protestation contre ces projets destructeurs.
Dans le cadre de la campagne de boycott des élections, les forces de la PLGA ont mené avec succès des actions de contre-offensives tactiques contre les forces ennemies qui venaient pour obliger les gens à voter dans la majeure partie des zones de guerre du centre et de l’Est de l’Inde. Certaines de ces actions ont eu lieu dans des régions que l’ennemi déclarait avoir « dégagées » et contrôler. Dans les 5 premiers mois de 2014, couvrant la période électorale, 63 hommes des forces ennemies furent anéanties et 122 blessées dans 31 actions. Un combattant de la PLGA est mort en martyr dans ces offensives. Nous avons pu nous emparer de 36 armes et de 3366 cartouches. Il convient de noter que ces actions se sont produites dans le sillage et durant deux massives campagnes de « bouclage et ratissage » spéciales à l’échelle nationale dirigées par l’ennemi. Grâce aux actions de guérilla menées continuellement par la PLGA dans les différentes zones de guérilla, les forces ennemies ont dû disperser leurs forces dans une vaste région et ont donc été poussées dans une situation où elles ne pouvaient plus déployer leurs forces comme elles le souhaitaient dans nos zones cruciales. En raison du manque de forces additionnelles, l’ennemi n’a pas pu mettre ces campagnes en oeuvre plus intensément dans toutes les zones excepté au Bijapur (DK) et certaines autres régions du pays.
De nouvelles formes de lutte sont développées pour contrer le réseau stratégique de « sécurité intensive » de l’ennemi dans lequel des camps solidement fortifiés avec des centaines de soldats sont construits à des distances courtes de 2 à 6 km les uns des autres, encerclant avec régularité nos bases de guérilla et les autres zones de guerre. Dans deux cas, les masses accompagnées de la PLGA ou toutes seules mais avec avec son soutien, se sont engagées dans un harcèlement armé ou ont assiégés de tels camps pendant des jours entiers et ont forcé leur fermeture. Le rôle des femmes dans ces luttes fut exemplaire. Nous avons également vu des cas où les masses soit rejetaient les marchandises gratuites distribuées par les mercenaires ennemis dans le cadre des Civic Action Programs soit en faisaient des feux de joie.
Au cours de cette période, une réalisation importante au cours des 15 derniers mois fut la fusion en un parti du Parti Communiste d’Inde (maoïste) et du PCI(ML) Naxalbari. Ceci fut un autre tournant dans l’effort pour parvenir à l’unité des véritables révolutionnaires dans notre pays. Comme indiqué dans la déclaration de fusion, ceci stimule la capacité de notre parti à mieux remplir son rôle d’avant-garde de la révolution indienne. L’unité des maoïstes face à l’intense attaque ennemie a vivement encouragé tout notre parti, la PLGA et les masses révolutionnaires. Cela a également été accueilli avec enthousiasme au niveau international.
Dans l’ensemble, la situation à laquelle nous sommes confrontés est toujours très difficile. Mais nous tenons fermement bon, l’affrontant hardiment et avançant pour la surmonter. Il va sans dire que la solidarité que vous apportez nous aide énormément dans cette tâche. Nous sommes bien contents de voir que vous êtes du même avis que nous sur la nécessité de faire avancer énergiquement la campagne pour mettre fin à l’Operation Green Hunt. Cette campagne et les mouvement de solidarité en soutien de la guerre populaire en Inde se complètent l’un l’autre. Vaincre cette offensive contre-révolutionnaire à l’échelle nationale et sur plusieurs fronts de l’ennemi est la tâche immédiate qui nous attend.
Toutes les révolutions progressent de manière aléatoire. C’est la loi de l’histoire. Dans les moments difficiles, nous devons augmenter notre niveau idéologique, garder la politique aux commandes, porter le message de la révolution plus profondément et plus largement parmi les masses, appliquer de façon créative la ligne de la guerre populaire prolongée et développer nos tactiques, être « rouge et expert » dans nos tâches politiques, militaires, organisationnelles, de propagande, de formation culturelles techniques et autres, et plus résolus, dévoués et prêts au sacrifice. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons émerger de cette situation plus unis, plus disciplinés, courageux, plus forts, plus solidaires et plus dynamiques. C’est la leçon que nous avons apprise des grandes révolutions de notre classe, résumée dans les enseignements de nos grands professeurs. Ils nous ont également enseigné la nécessité de reforger nos liens avec les masses à un niveau plus profond et plus élevé à chaque tournant de la guerre révolutionnaire. A chaque moment critique, la tâche d’approfondir la politisation, non seulement de nous-mêmes, mais en même temps la politisation des masses, se présente aussi de nouveau. Nous relevons cette tâche résolument pour déchaîner l’énergie révolutionnaire et l’initiative des masses d’une manière encore plus puissante.
Tel est le compte rendu succinct de nos succès et de nos échecs de la guerre populaire en Inde ces dix dernières années. Telle est la manière principale par laquelle nous avons contribué à la progression de la révolution socialiste mondiale.
Camarades,
Au cours de la dernière décennie, une quantité d’évolutions importantes ont eu lieu au niveau international. Nous souhaitons attirer votre attention sur certains aspects fondamentaux.
Les premières années de la dernière décennie ont vu d’énormes effusions des masses contre les politiques de mondialisation qui ont détruit leurs vies et un renforcement des guerres populaires et des luttes armées de libération. L’idéologie du prolétariat fut formulée plus nettement grâce à la création du marxisme-léninisme-maoïsme. Son adoption plus large a renforcé le terrain pour une unité plus étroite parmi les forces maoïstes, au niveau international et dans différents pays. Les frémissements d’une nouvelle vague de révolution ont pu être aperçus dans le monde. Principalement en réponse à ceci, l’impérialisme, particulièrement l’impérialisme américain, a mis en place et déclenché une massive offensive contre-révolutionnaire à travers le monde dirigée contre les populations. C’était le contenu principal de la soi-disant « guerre contre le terrorisme » que tous les impérialistes et les réactionnaires ont rejoint ou soutenu. Les guerres d’agression contre l’Afghanistan et l’Irak, la limitation des droits démocratiques, les attaques contre les luttes populaires, la fascisation croissante dans le monde entier, l’intensification des campagnes répressives contre les luttes armées, les guerres populaires et les partis maoïstes – telles étaient ses principales caractéristiques. Mais l’arrogance de l’impérialisme américain, l’unique superpuissance, s’est vite fait rabrouée sévèrement. Le défi a été relevé. Une lutte a émergé à travers le monde contre la guerre en Irak et s’est poursuivie après le lancement de la guerre. La puissante résistance en Irak et en Afghanistan a embourbé les agresseurs et a bouleversé leurs plans. Partout dans le monde, les masses ont refusé d’être intimidées et ont continué leurs luttes contre les ravages de la mondialisation, la libéralisation et la privatisation. Les guerres populaires ont continué à progresser. En conséquence de tous ces éléments, l’impérialisme américain a été contraint de changer de tactiques en moins de quelques années. Bush a été remplacé par Obama. Les propos de « décennies de guerre » ont été remplacés par des plans pris à la hâte pour le désengagement et le retrait des troupes. Ceci est un indicateur brut de la situation favorable qui est apparue dans le monde. Cette période a également vu une augmentation du conflit entre les puissances impérialistes alors que l’impérialisme russe commençait à s’affirmer dans le contexte de l’enlisement des EU.
Comme nous le savons tous, la crise globale du système impérialiste qui a éclaté en 2008 a davantage aggravé la situation dans le monde entier. Aussi bien dans les pays impérialistes que dans les pays opprimés, des millions de personnes sont descendues dans la rue et ont mené de véritables batailles contre les forces étatiques réactionnaires, les travailleurs se sont emparés des usines, les masses ont occupé des places et ont mis des gouvernements à l’arrêt. Les étudiants, les jeunes, les femmes, les travailleurs, les immigrés, les retraités – tous ont pris position dans la lutte. Les jours grisants du printemps arabe sont toujours vivants dans nos mémoires. Les luttes obstinées des peuples ont fait tomber plusieurs dictatures haïes. Cet épanouissement des masses n’est pas parvenu à réaliser leurs aspirations pour une véritable démocratie, un système sans exploitation et une autorité populaire. Mais il a stimulé ces sociétés d’une manière profonde. Il a donné de l’espoir aux peuples du monde. Les résultats se manifesteront certainement.
C’est le monde aujourd’hui. Il montre une situation de grand potentiel pour une puissante nouvelle vague de révolution. Mais il y a un autre aspect à ceci, un aspect amer, un aspect de trahison. Une fois de plus dans l’histoire du mouvement communiste international, le révisionnisme l’a empêché d’obtenir le maximum d’une situation favorable. La trahison de la guerre populaire un Népal par les dirigeants du PCN (Maoïste), tout particulièrement la clique Prachanda-Bhattarai, fut la plus préjudiciable de ces actions. La possibilité de forcer les ennemis des peuples à laisser tomber leur apparence de sauveurs de la démocratie combattant des fanatiques obscurantistes et les amenant dans un affrontement direct avec un peuple révolutionnaire, de lever les étendards d’une guerre populaire dirigée par les maoïstes en tant que centre de ralliement contre l’impérialisme et la réaction, de gagner de larges sections de la population à la cause du communisme, a été détruite. A une autre extrémité, nous voyons une attaque liquidationniste contre notre idéologie qui cherche à baisser les bannières d’un marxisme-léninisme-maoïsme et à les remplacer par les revendications creuses de l’avakianisme. Ceci a déjà détruit certains partis maoïstes, qui autrefois avaient une place honorable dans les rangs du MCI. Ces deux déviations ont été affrontées par les maoïstes et la lutte continue. Les efforts sont faits pour consolider les partis maoïstes et en construire de nouveaux. Mais la perte est évidente. Il y a une considérable chute dans les forces subjectives de la révolution prolétarienne mondiale, pas causée par la répression de l’ennemi, mais par les ennemis qui en émergent depuis l’intérieur.
Par conséquent, nous voyons la contradiction, le vide flagrant entre le potentiel de la situation objective et les capacités subjective des forces maoïstes. C’est ce à quoi nous devons faire face. Toutes nos activités doivent être dirigées pour la surmonter. C’est le besoin le plus profond des opprimés et des exploités partout dans le monde, la revendication du moment. Comme le disait Mao, « Nous devons saisir le moment, saisir le temps ». Notre parti croit que le besoin du moment pour les forces communistes est de s’efforcer de mobiliser les forces révolutionnaires, démocratiques et anti-impérialistes les plus larges possibles pour consolider la campagne pour mettre fin à l’Operation Green Hunt et en vue de construire un large front anti-impérialiste à travers le monde, ce qui est en cours. Et le renforcement supplémentaire de l’unité des forces communistes dans le monde entier conduirait aussi à un soutien plus fort pour la révolution indienne.
Dans la situation actuelle, le potentiel objectif de la situation mondiale devance de loin les capacités subjectives des partis individuels. Pourtant, on peut faire beaucoup pour gagner une large section à la cause du communisme grâce à leur effort commun. On a vu ces dernières années des activités collectives sous la forme de déclarations communes pour le premier mai, de séminaires sur d’importantes évolutions, des conférences de partis maoïstes pour résumer les expériences de l’organisation internationale et pour renforcer la lutte contre le néo-révisionnisme, de forums communs tels que le International Support Committee organisant cette conférence et les activités de solidarité qu’il a mises en place. Nous nous réjouissons de ces efforts et nous continuons à les soutenir. Nous devons maintenant explorer les possibilités pour créer des liens plus étroits nés de ces activités et pour augmenter l’unité de pensée sur les questions idéologiques et politiques, la base pour continuer à avancer.
Exactement comme la révolution indienne sert la révolution prolétarienne mondiale, son avenir est aussi relié à la manière par laquelle les maoïstes dans le monde entier peuvent tirer le meilleur parti de la situation mondiale et faire progresser la révolution mondiale. Nous tirons de la confiance du désir intense pour la révolution exprimé dans les débats de la conférence de Hambourg, constaté dans sa devise affirmant que la progression de la révolution dans nos pays respectifs est la meilleure manière d’exprimer une solidarité avec des révolutions semblables dans d’autres pays.
Notre parti qui fait avancer l’héritage de Naxalbari a toujours considéré la révolution de nouvelle démocratie que nous menons en Inde comme parti intégrante de la révolution socialiste mondiale, le parti comme un contingent de l’avant-garde du prolétariat mondial. Les sacrifices inestimables et incroyables qui sont faits par le peuple et les camarades dans notre révolution sont aussi une partie intégrante des grands sacrifices effectués par les innombrables martyrs bien aimés de la révolution socialiste mondiale dans chaque pays.
Finalement, avant de conclure, nous souhaitons parler des grands efforts que vous faites en soutien de la guerre populaire en Inde. Les nouvelles de vos campagnes, leurs images vivantes, sont amenées à nos rangs, aux combattants de la PLGA et aux masses révolutionnaires aussi largement que possible, grâce à nos magazines publics et secrets et plusieurs autres moyens. Lorsqu’ils savent que leurs sœurs et leurs frères dans des pays lointains se lèvent en solidarité militante avec eux, lorsqu’ils voient des images des manifestations devant des ambassades indiennes, d’écrits muraux amenant le message de leur révolution aux masses dans ces pays, leurs cœurs se gonflent d’orgueil – nous ne sommes pas seuls, notre peuple est là, nous sommes partout. Vos actions nous ont inspirés, elles nous ont rendu plus déterminés. Nous ferons notre maximum pour satisfaire à la confiance que vous avez placée en nous. Notre avenir, l’avenir de la révolution mondiale, l’avenir du prolétariat mondial, des nations opprimées et des peuples opprimés est assurément radieux mais le chemin est épineux, ardu et plein de zigzags. L’avenir de nos ennemis, les impérialistes et leurs laquais dans le monde entier, et sombre et leur perte est inévitable.
Salutations révolutionnaires.