Sur la situation actuelle au Népal et le défi posé aux maoïstes
Parti Communiste d’Inde (Marxiste-Léninste) / Naxalbari
Original sur The Naxalbari.
6 septembre 2011
La participation au processus d’Assemblée Constituante et au gouvernement au Népal a été utilisée par la direction du PCUN (maoïste) pour liquider la nature révolutionnaire du Parti et l’entraîner dans le marécage du parlementarisme. Depuis un certain temps maintenant, cela est la manifestation politique concrète du révisionnisme, de la sortie du chemin de la Révolution de Nouvelle Démocratie de la part du Parti. Les choses ont maintenant pris une nouvelle dimension avec la récente nomination du Dr. Baburam Bhattarrai au poste de Premier ministre du Népal, à travers un accord avec les partis Madheshis, agents reconnus des expansionnistes indiens. Suivant un scénario déjà écrit par les réactionnaires et approuvé par la direction du PCUN (maoïste), le nouveau gouvernement a promptement remis les clefs des stocks d’armes de l’Armée Populaire de Libération (PLA). Sévèrement vidée de ses qualités de combat par les politiques suivies par la direction du PCUN (maoïste), elle se prépare maintenant à être éliminée formellement, pour en finir avec le dernier, et l’un des plus importants, accomplissement des 10 années de Guerre Populaire. Ainsi le peuple ne pourra plus compter sur rien et sera livré de nouveau sans ressource aux loups réactionnaires.
10 années de guerre héroïque des masses et leurs immenses sacrifices ont donné au petit PCN (maoïste) une renommée et une reconnaissance internationales. Hier armure brillante et naissante dans l’histoire glorieuse du mouvement communiste international, ce Parti est maintenant réduit à être `juste un autre petit parti politique’, négociant sans scrupule pour un petit espace sur le banc des classes dirigeantes. Aujourd’hui, les chefs mêmes de cette organisation exploitent les sacrifices et les peines des masses révolutionnaires pour quelques postes ministériels et la reconnaissance des expansionnistes indiens, au service des impérialistes. Chaque mesure prise par eux est censée prouver à leurs aakkas (maîtres) qu’ils sont véritablement décidés à abandonner la voie de la révolution.
Quand les communistes changent de couleur et se décomposent, la puanteur est de loin la pire. Le slogan de ‘servir les masses’ est converti en ‘servir les maîtres impérialistes-expansionnistes’. Tandis que la nature de classe du Parti change, il acquiert le ‘statut de plus favorisé’ de la part des classes dirigeantes. Le voile de la moralité bourgeoise minimale est également levé. La dégénération sans scrupule, la soif de biens de consommation et de luxe remplacent la vie communiste simple, l’amour-propre révolutionnaire et la modestie. Les révisionnistes sont les graines des réactionnaires et des serviteurs des impérialistes dans les rangs révolutionnaires. En un rien de temps ils infectent l’organisation entière, décapitent sa force idéologique et la dépouillent de tout son éclat révolutionnaire. La première chose qu’ils font pour liquider une organisation révolutionnaire est d’apporter le libéralisme au lieu de positions idéologiques fermes et claires. Ils détestent les principes léninistes du Parti et convertissent l’organisation en forum de discussion ouvert et inopérant. La conspiration et les manipulations deviennent la marque de fabrique du fonctionnement. Tout cela peut maintenant être observé au sein du PCUN (maoïste).
Les maoïstes avaient gagné l’avantage stratégique au cours des dix années de Guerre Populaire, qui avait libéré de vastes régions du pays et établi le Pouvoir populaire. L’avancée de la révolution a intensifié la crise au sein des classes dominantes et poussé leurs mentors impérialistes, expansionnistes, dans l’ornière. Ceci posa le contexte pour les Accords de Paix de 2006 et le soulèvement de masse qui ont par la suite mené à la fin de la monarchie détestée de Gyanendra. Le Parti maoïste a été propulsé dans une position unique de leadership national, gagnant un large soutien pour mettre la révolution à l’ordre du jour. Mais au lieu d’utiliser ces facteurs favorables et d’appliquer la tactique appropriée à l’accomplissement de ces aspirations populaires, la direction a dévié des tâches stratégiques de la révolution. Les racines idéologiques et politiques de cette déviation, y compris les différentes tendances contenues autour de la ‘tactique de paix’, sont déjà une question de lutte idéologique dans le mouvement maoïste népalais et international. Les vues de notre partie sur cette question, y compris la correspondance avec la direction du PCUN (maoïste), peuvent être consultées dans le ‘Naxalbari’ n°3 (http://www.thenaxalbari.blogspot.com).
Cette lutte idéologique doit certainement être approfondie, le plus important étant qu’elle le soit par les maoïstes népalais eux-mêmes. Mais la tâche immédiate des maoïstes et des masses révolutionnaires au Népal est de lever le drapeau de la rébellion ouverte contre le quartier-général révisionniste et de lancer ainsi la reconstruction du Parti sur des bases pleinement marxiste-léniniste-maoïstes, fermement unis aux masses. Ils doivent s’arracher du marais révisionniste de l’Assemblée Constituante politicienne et reprendre le chemin de la révolution. L’héritage révolutionnaire des maoïstes au Népal, profondément enrichi par la Guerre Populaire héroïque qu’ils ont mené et les sacrifices glorieux faits par des milliers de fils et filles vaillants du Népal, avec la solidarité illimitée des peuples partout dans le monde pour la révolution népalaise, fournissent le socle de base pour relever ce défi. Comme appelé dans la résolution politique du CCOMPOSA, « les Peuples du monde entier regardent vers les maoïstes du Népal pour briser toute conspiration locale et externe et pour avancer avec détermination vers l’accomplissement de la Révolution de nouvelle démocratie. »
Krantipriya
Porte-parole