Sur les élections en France

Sur les élections en France

Parti Communiste maoïste – Italie

4 Avril 2017

   Le PCm Italie appuie et soutient pleinement la position de boycott des élections que le PCM de France mène sous diverses formes, principalement dans les quartiers populaires. Les élections en France prennent place dans le contexte de la montée du fascisme moderne au pouvoir, qui voit avancer comme une épée Marine Le Pen, en combinant la ligne fasciste traditionnelle à cette vague réactionnaire populiste anti-immigration.

   Cette campagne lors de ces élections trouve un terrain favorable dans la crise et la corruption des partis parlementaires de droite et dans les années de gouvernement de Hollande et des “socialistes”, ce pouvoir est discrédité et est la cible facile de la démagogie lepéniste.

   Les forces du gouvernement et de l’opposition du même genre sont divisées, même si elles disent essentiellement les mêmes choses.

   La droite du gouvernement, après une bataille interne confuse, a fini par nommer -au grand dam de Sarkozy- Fillon comme candidat représentant les mêmes intérêts, mais qui a « trébuché » dans la politique clientéliste familiale.

   À gauche sont tombés l’un après l’autre les candidats doublures de Hollande, avec l’émergence de candidatures pas tout à fait en ligne avec Hollande ; celle représentée par le jeune homme politique en ascension, Macron, fortement lié aux organisations patronales et déterminé à gagner les secteurs de vote de la moyenne et petite bourgeoisie. À Macron l’on doit la loi sur la précarité, qui est devenue plus tard la Loi Travail, et est le candidat qui se rapproche le plus de Renzi en Italie (Renzi est actuellement en déclin, après la défaite lors du référendum, qui veut gagner à la fois la conférence du Parti Démocrate et les élections à venir avec un programme, une image et une ligne de type Macron, en tenant compte de l’importance que Macron n’est pas le « Renzi français », comme Renzi aspire à être le « Macron italien », en particulier dans le cas où Macron gagne l’élection).

   Le candidat officiel du Parti socialiste est Hamon qui a gagné, un peu avec surprise, les primaires, tout en essayant de se distancer de Hollande et de la chute brutale du Parti socialiste. Hamon, tout en étant lui aussi homme d’état, tente de se faire approuver et admirer comme un socialiste « jeune et moderne », plus proche d’un Vendola qu’un Bersani. Mais cette caractérisation est devenue faible face aux intérêts forts que défend le Parti socialiste et Hollande lui-même, et ces forces finiront par converger sur Macron et non sur Hamon.

   Pour cela, au-delà des sondages il est difficile de penser à une solution autre qu’un second tour entre Le Pen et Macron.

   À l’extrême-gauche, au-delà des « candidats nationaux » traditionnels du NPA et de LO dont les intérêts principaux sont l’auto-propagande et la préservation de ses membres et sympathisants, et dont la ligne réelle dans la lutte générale dépend du positionnement par le bulletin de vote, il y a l’avancée du Front de Gauche de Mélenchon, qui, au fil des ans s’est transformé, avec une activité parlementaire qui a accepté de se placer dans l’intérêt général de l’impérialisme français (voir le soutien aux lois antiterroristes), et avec la crise sans fin du PCF, des écologistes et même du Parti socialiste, se sont réunies sous cette bannière des forces d’une gauche traditionnelle, réformiste et révisionniste, y compris les faux marxiste-léninistes du PCOF ; une candidature qui progresse de plus en plus de manière à atteindre et peut-être dépasser en voix, le candidat officiel du Parti socialiste.

   Dans ce contexte, il est évident qu’il n’existe pas un « moindre mal ». Dans un état et un régime impérialiste au sein d’un système politique comme celui en cours, le système électoral français permet une polarisation encore plus radicale que celle en Italie, mais avec un système présidentiel qui permet seulement d’alterner entre les comités d’entreprise de la bourgeoisie.

   La montée du fascisme moderne, sous sa forme explicite de Le Pen, ne peut être combattue sur le plan électoral. La combattre sous cette forme signifie ne pas considérer comme interne à la tendance au fascisme moderne : l’état policier, les guerres impérialistes, l’économie nationale, l’économie de guerre, et les candidats des deux autres côtés, et ce serait une erreur politique, tactique et stratégique.

   Par conséquent, le boycott est juste et raisonnable, non seulement pour faire connaître la vision stratégique du prolétariat, les communistes marxiste-léniniste-maoïstes, mais aussi afin d’exposer toutes les formes qu’incarne la tendance de la bourgeoisie et de son État, et qui ne peut pas s’adapter au vainqueur de l’élection.

   Sur certaines questions, comme l’immigration, le salaire, la protection des emplois, les candidats présidentiels peuvent impliquer les secteurs prolétariens du scrutin, même ceux dans la lutte, mais cela ne peut pas changer la nécessité d’affirmer que sur ce terrain, la lutte et non le vote est la voie à suivre. Qui ne combat ne peut conduire à des résultats concrets, de plus la lutte est auto-organisée et indépendante du jeu électoral.

   En même temps, le fait que ces candidats et leurs politiques ne peuvent pas conduire à des résultats concrets dans le domaine de l’antifascisme, de l’immigration, de la répression, des conditions de vie, du travail, aide à prouver que seule la lutte pour le pouvoir du prolétariat peut conduire à des résultats réels pour les masses.

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