La Situation dans le Monde et la Guerre Populaire
Ce document a été publié dans la 64ème Edition de l’organe illégale “Komünist” du Parti Communiste de Turquie/Marxiste-Léniniste. Cet essai inclut un résumé général de la situation internationale et de la situation nationale du pays. Cet essai a été publié après le troisième CC congrès du TKP/ML en février 2010.
Sur la situation internationale
Pour la première fois depuis la 2ème guerre mondiale, en 2009 l’économie mondiale a décliné de 1%. Il est estimé que la perte des emplois au Royaume Uni durant la crise a été de 4.2 millions. Dans les pays impérialistes occidentaux l’augmentation du chômage a pris une double figure. Selon les informations de l’Institut d’Économie Politique, en ce qui concerne les travailleurs au Royaume Uni, la perte de salaire a été d’un trillion de dollars américains.
Les impérialistes ont lancé l’autoproclamée « Opération Liberté » pour prévenir la banqueroute économique en baissant les taux d’intérêts. Pourtant, à la fin de 2008 ils ont régressé à zéro. Les initiatives prises pour secourir les compagnies et les banques durant la première étape de la crise ont nécessité deux trillions de dollars américains. Les États « sacrés », par le biais de la Banque Centrale ont ouvertement court-circuité et les secrets du marché libre ont commencé à s’effondrer.
La raison à cette crise, qui attire l’attention de quasiment tout-e-s celles et ceux qui sont affecté-e-s de quelque façon que ce soit, est le « gonflement » des marchés financiers et la grande augmentation de la dette. Cette situation de sauvage et excessive évaluation sans rapport avec aucune équivalence dans l’économie réelle attire l’attention sur les questions de la production. Ceux qui refusent ou échouent à faire la recherche sur cette base vont dans d’autres directions. En conséquence les « précautions » qui ont été prises, ont différentes formes et méthodes mais sont prises en accord avec la balance de « production ». La maladie chronique et systématique de la surproduction dans l’économie capitaliste (et le phénomène de chute des taux de profits qui ne peut pas être ignoré) amène à une situation en faveur de l’intervention dans les relations de production. D’un côté la consommation doit être stimulée, d’un autre côté « l’économie » doit être mise en place comme d’habitude. C’était une conclusion fatale qui signifiait une crise aux aspects multiples et un taux de chômage élevé.
Cette fois, afin de résoudre cette situation, les compagnies capitalistes d’assurance commencèrent à intercéder. Cela signifie que pour un certain temps une érosion de la confiance a eu lieu et les deux suceurs de sang, le FMI et la Banque Mondiale qui travaillaient avec des ressources insuffisantes, seraient remodelées et enrichis. Au moins, les rapports et les proclamations faites lors de la réunion qui a eu lieu dans notre pays par les représentant-e-s concernant la crise et la situation du système, rendirent nécessaire de faire une nouvelle représentation. Avant la rencontre à Istanbul, la première halte fût le G-20. Durant le sommet, aucune solution n’avait été trouvée, aucun accord commun signé.
Comme chacun-e le sait, le G-20 a émergé comme une innovation des années précédentes. Le G-20 n’est pas très différent des précédents sommets comme le G-7 qui avait été fondé en 1974 après la crise pétrolière, auquel la Russie participa également plus tard, ce qui ne changea pas ses positions mais le renforça. Maintenant des représentants nationaux ou régionaux ont de grande capacité ou, comme certain-e-s pourraient les appeler, des suceurs de sang, peuvent directement mettre leur signature en dessous de décisions et le principe de consensus a gagné en force. Il n’y a eu aucun changement dans les preneurs de décision. Encore maintenant, avant chaque sommet du G20, les pays du G-8 se retrouvent ensemble. Dans ce contexte, par exemple, la Turquie a été admise au sommet sous le prétexte qu’elle détient la « 17ème meilleur économie mondiale au monde ». Après ça, une grande et intense propagande a été faite. Ce n’est pas difficile de voir que les autres « nouveaux » pays inclus, vivent de la même manière. Il a été dit que le pays a pris d’importantes mesures et a acquis la capacité de s’administrer soi-même, et a maintenant pris une place parmi les « maîtres ». C’est un fait que la Turquie est un pays avec une haute capacité économique mais ce n’est pas la seule raison du pour laquelle elle a été incluse dans le G-20 comme les autres pays semi-coloniaux (Inde, Brésil, Argentine, Mexique, Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Corée du Sud, Australie et Indonésie), c’est surtout pour son influence et son rôle géostratégique au Moyen Orient.
Récemment le G-20 a enchaîné réunion sur réunion. De septembre 2008 jusqu’à maintenant [Février 2010], cela fait seulement un an que le troisième meeting a été tenu. Mais jusqu’à maintenant il n’y a eu aucune décision concrète. Ils sont dans une impasse. Ils n’ont trouvé aucune méthode pour mettre en pratique les nombreuses promesses qu’ils avaient données pour réguler les marchés financiers. Durant la cérémonie du G-20 dans la déclaration publique officielle, pour les faire ce sentir mieux, ils utilisèrent des phrases comme « nous sommes sur le point d’arriver à la fin de la crise globale ». Avec cela, la période de consolidation a été soulignée au dernier sommet du G-20, le désaccord par rapport aux Etats-Unis et la question de l’importation (Les demandes d’Obama durant son discours étaient de « compter moins sur les exportations »), c’était important.
Les États-Unis veulent renforcer le G-20, qui a été formé en 1998 durant la crise asiatique, pour bien sûr faire un lien avec sa nouvelle stratégie : la collaboration des plus grands pays et avec une ample économie qui sera administrée de plus près et avec ça le contrôle et l’oppression. Deux des plus importants mécanismes institutionnelles ont eu une « nouvelle naissance » dans ce but : Le FMI et la Banque Mondiale. Quand le diagnostic a été fait qu’il n’y avait « aucun contrôle » sur la crise, ils ont essayé de montrer que la solution résidait dans les tâches pour lesquelles ces institutions ont été créées. La même démarche est de cibler les peuples dans le monde pour leur faire payer cette crise ; c’est ce que cela signifie quand ils parlent de « mettre en avant ces institutions que nous avons créées pour ça. ». La première étape pour cela a été prise au sommet du G-20 de mars 2009 à Londres, quand les capacités de prêt de l’IMF ont été passées de 250 milliards à 750 milliards.
Les conséquences de ces prescriptions du FMI sur les populations pauvres durant cette période va être marqué par de longue mises en place d’instructions classique comme : « couper les dépenses publiques, stipuler la discipline financière, couper des subventions dans le secteur publique et retirer des subventions ». Cette procédure a déjà commencé dans de nombreux pays, ce sont les politiques d’austérités.
Un autre résultat de l’agression impérialiste et de sa politique destructive est la question de l’environnement, spécialement du réchauffement climatique. Entre les années 1990 et 2007, le ratio de dioxyde de carbone dans l’air a été augmenté de 9,8 %. Cependant, les accords de Kyoto visaient à diminuer le dioxyde de carbone par 5 % de là à 2010. Si l’augmentation du gaz ne s’arrête pas d’ici 2100, la température va monter de 4,5 %. Une telle situation va entrainer la multiplication des catastrophes naturelles. La possibilité de telles désastres sont très bien connu par les quartiers généraux de la bourgeoisie, y compris par tous ses « spécialistes ». Mais malgré tout ceci, ils ne veulent pas prendre les précautions nécessaires.
Certaines des catastrophes naturelles, incluant les maladies infectieuses pandémiques montrent une aggravation de la dépravation de l’équilibre mondial. Entre les années 1975 et 2008, deux millions et 288 milliers de personnes ont perdu la vie à la suite de 8,866 catastrophes. Le nombre de personnes ayant souffert de dommage dû à de grandes tempêtes et à des pluies catastrophiques est passé de 740 millions à 2,5 milliards. La seule dernière année, plus de 235 milliers de personnes sont mortes durant des catastrophes naturelles, 200 millions de personnes ont soufferts de dommages très importants. En Turquie nous avons des exemples aussi :
Dans des régions comme au Kurdistan de Turquie des entreprises étrangères veulent construire des barrages pour avoir leur propre source d’eau séparée. Il y a eu des protestations contre ces projets. Une protestation de l’Association Nature de Munzur contre la construction des barrages a été attaquée à l’automne dernier à Istanbul.
Cette question doit être saisie par les forces révolutionnaires et communistes, car jusqu’à présent ce sont principalement des ONG mises en place par les gouvernements impérialistes qui ont initié d’auto-proclamés groupes pour tenir des « conférences contre le réchauffement climatique », etc… Comme nous savons que le caractère naturel du système impérialiste est destructeur, ainsi la destruction de la nature est un effet naturel pour lui. Néanmoins, il est important de comprendre qu’il faut lier cette question à celle de la lutte des classes. Cette question d’abolir les destructions de la nature est connectée à la question de la destruction de l’impérialisme.
Une autre question qui est liée d’une certaine façon est la question du déplacement. Sur les territoires qui ont des ressources précieuses et/ou de nombreux.ses indigènes y vivent comme en Inde, le gouvernement veut vendre ces ressources aux multinationales et a déjà, en partie, commencé à le faire. Mais hormis des contrats et les gros profits, il y a les pauvres, les tribus isolées dont les terres sont prises et leur régions mitées et étroites. Ou comme l’écrivaine progressiste Arundhati Roy le dit : « Le gouvernement n’a rien donné d’autre aux gens que violence et irrespect. Et maintenant ils veulent leur prendre la dernière chose qu’ils ont, leurs terres. »
Sur la situation politique
Dans la lutte hégémonique dans les États Unis d’Obama : Depuis le début il a été dit qu’il allait utiliser soit son « intelligence » soit la manière « douce » et si nécessaire qu’il allait travailler avec d’autres pays et d’autres forces et qu’il allait « essayer » d’écarter le choix de la guerre. Impliqué en l’Afghanistan, en Palestine et aussi l’Irak les impérialistes (principalement les impérialistes américains) ne sont pas dans une situation où ils peuvent bouger en fonction de leur calendrier prévu. Maintenant si cela est considéré ensemble avec sa politique en Iran, alors il semble être difficile de parler d’une « nouvelle » situation. La crise politique et économique des Etats-Unis (les racines de la crise actuelle prennent leurs origines avant l’année 2000), et en raison des pertes suite à la crise, la nouvelle stratégie avancée pousse en avant la dynamique tranchante et divergente de la lutte de classes.
Le 14 septembre Obama a dit dans son discours au congrès du Conseil Général des Nations Unies : “En parole et en action, nous sommes à la recherche d’un nouvel “ensemble” avec le monde. Il est temps maintenant pour tous de prendre nos responsabilités dans les problèmes mondiaux. Dans cette ère aucune nation ne peut réussir dans l’ordre mondial. Un monde se fait avec les autres, des choses comme le conflit Nord-Sud ou la guerre froide n’ont plus de signification (…) les Etats-Unis sont prêts à ouvrir une nouvelle page dans la collaboration internationale pour la reconnaissance des droits et des responsabilités de chaque nation”
Comme il est impossible de penser que Barack Obama ne sait pas de quoi il parle, il n’y a qu’un seul point restant : il est évident qu’il y a une grosse déception. Cette déception n’est pas juste venu de ceux qui à l’intérieur des peuples s’’étaient rendu à l’illusion que Obama allait apporter un grand changement. Cette déception s’est également vue dans les rangs des contre-révolutionnaires qui avaient donné à Obama une grande mission. Mais pas seulement aujourd’hui, la réalité d’Obama existait déjà au début et pendant la réalisation de son administration et avant, dans le cadre de l’occupation, dans les politiques de guerre et d’agression et dans la pratique économique et sociale interne.
Toutes les promesses que Obama a fait comme : “Retiré les unités de soldats de l’Afghanistan”, “Aide pour les colonies de Palestine” n’ont pas été réalisé et même sur certains points ont été étendus. Par exemple l’un des exemples plus frappant est en Palestine. Dans les dernières semaines de 2008 durant les attaques d’Israël contre Gaza il n’y a pas eu une seule réaction de Obama ou de son administration. Selon l’organisation Israélienne des droits de l’Homme B’Tselam dans l’attaque contre Gaza 1400 personnes ont été tué-e-s et la plus part d’entre elles et eux étaient des civil-e-s. 252 avaient moins que 16 ans. Dans les opérations qui étaient appelé “droping bullet opération” plus de 20 000 maisons ont été détruites. Ce record obtenu après un mois de longue recherche a montré une fois de plus la face réelle d’Israël.
Il s’agit seulement d’un exemple, qui montre qu’après l’élection d’Obama, il n’y a eu aucun réel changement fondamental. Les régimes et les préoccupations des impérialistes de l’Union Européenne n’ont pas changé non plus, spécialement depuis que les pays de l’UE aient subi de lourdes défaites durant le développement de la crise économique mondiale. Aussi l ‘«unité» parmi les impérialistes de l’UE a créé des fissures qui s’étendent de plus en plus. Les lois sur le travail et les droits fondamentaux ont été abolis et plus de lois répressives contre la classe ouvrière et les masses laborieuses ont été appliquées.
En Allemagne, où 13% de la population générale vit sous le seuil de pauvreté, nous voyons distribuer chaque jour dans 847 “maisons de la solidarité” les besoins quotidiens pour environ 1 million de personnes. Le Ministère des Droits Sociaux dans la région de Berlin a délivré un rapport dans lequel il est clairement dit que 171.000 enfants et jeunes vivent sous le seuil de pauvreté dont plus de 30% à Berlin.
Les restrictions des nouvelles lois anti-terroristes ont augmenté partout dans l’Europe “forteresse”. Pas un jour ne passe sans qu’il n’y ait une déclaration ou un nouveau rapport d’arrestations ou de raids dans un pays européen. Ces raids sont le plus souvent faits contre les forces démocratiques, progressistes et révolutionnaires et leurs institutions.
Une force progressant sur l’arène internationale est la Chine. C’est l’acteur principal de l’Organisation de Coopération de Shanghai. Le marché national intérieur brut de la Chine (PIB) à la fin de 2008 était de 60,9 trillions de dollars.
La plus grosse partie du gâteau appartenait aux Etats-Unis à la hauteur de 14,5 trillions de dollars. Suivie par l’Union Européenne avec 13,5 Trillions de dollars (Allemagne 3,7, France 2,9, Royaume Unies 2,7). Le japon obtient 4,9 et la chine 2,9 Trillions de dollars. L’investissement de la Chine en Amérique Latine et en Afrique montre qu’elle devient une sérieuse adversaire dans la compétition.
Estimation sur la Guerre Populaire
Au regard de la situation au sein du front révolutionnaire l’une des situations attirant le plus l’attention est l’Inde. La Guerre Populaire sous la direction de notre parti frère le Parti Communiste d’Inde (Maoïste) – CPI (Maoïste) – a montré un développement certain dans la Guerre Populaire, dans la conduite de la lutte de Guérilla, de soulèvements et d’occupations et de mobilisations de masses. Parallèlement à la thèse des impérialistes et des réactionnaires indiens que les Maoïstes sont “le plus grand danger dans l’histoire”, l’intense agression et la continuité de la guerre à travers des massacres a aussi ouvert la voie pour nos camarades d’augmenter leur guerre de classe, de créer des bases rouges et d’étendre leur champ de fonctionnement en gagnant la sympathie de la population.
Leur campagne de “boycott” contre les élections nationales ont été un succès. La période des élections a été la plus longue au monde (un mois). Même si le Haut Conseil des élections a déclaré que seulement 17% des votes ont été touchés en raison du boycott, le taux de participation est resté à 50 %. A Mumbai ou la campagne pour le Boycott a été particulièrement active le taux de participation a été de 43,52. Bien sur le système réactionnaire indien ait essayé avec des violences et des provocations de se protéger contre la tactique du boycott, ils n’ont pas eu de succès dans cette entreprise.
La plus forte intensification de la guerre a été dans le Lalgarh, dans la région de l’Ouest-Bengale. Le Lalgarh a une population d’environ 200,000 habitants. Les indigènes de la région se sont soulevés contre la répression de l’Etat et une nouvelle insurrection a commencé. Les stations de police du gouvernement et les locaux des partis politiques ont été brulés. L’insurrection à Lalgarh a commencé en novembre 2008. Cela a aussi augmenté les attaques des Maoïstes contre l’Etat. Lalgarh a été déclaré une « zone libérée» durant l’insurrection de Lalgarh, et l’Etat Indien a rapidement commencé à encercler le territoire. Le “Télégraphe” indien écrit le 5 mai 2009 que « L’Etat Indien est désormais encerclé par les Maoïstes avec une « nouvelle tactique militaire » et avec elle l’expansion des Maoïstes dans ces terres. »
Le peuple de Lalgarh, sous la direction du CPI (Maoiste) et du PLGA, a résisté contre l’oppression fasciste et l’expansionnisme des monopoles impérialistes. Depuis le début jusqu’à maintenant, les comités spéciaux du peuple ont été actifs et ont opéré en faveur du Parti. Les comités travaillent comme un noyau de pouvoir du Parti. La résistance du Lalgarh n’est pas le résultat d’un miracle, d’un changement ou d’une coïncidence. C’est le résultat de l’application correcte du Maoïsme dans la connexion de la guerre et de la lutte avec une formulation claire.
Plus loin dans d’autres pays comme aux Philippines, d’importants développements ont pris place. Pas seulement sur le changement gouvernemental durant les élections nationales de mai 2010. En décembre 2009 le CPP (Parti Communiste des Philippines) a déclaré qu’il voulait passer d’une stratégie de défense à une stratégie d’équilibre dans les cinq prochaines années et qu’il allait augmenter son nombre de militants à plus de 200 000. Comme nous pouvons déterminer si loin, la tactique militaire d’offensive dans les îles comme Mindanao et Luzon a augmenté et cela montre des avances positives du PW aux Philippines.
De nombreuses autres situations similaires se développent partout dans le monde. De telles luttes et résistances doivent également être étudiées et analysées.