Joan Hinton, internationaliste prolétarienne
Ang Bayan
vol. 41, n° 12 21 juin 2010
La classe ouvrière et les peuples opprimés du monde entier ressentent un profond sentiment de perte à la suite du décès de la camarade Joan Hinton, survenu le 8 juin dernier à Beijing. Joan était âgée de 89 ans.
Durant l’essentiel de sa vie, la camarade Joan, avec son mari Ernest « Sid »
Engst et son frère William (Bill), a servi le peuple chinois et travaillé sans relâche à faire progresser la lutte révolutionnaire et construire le socialisme en Chine. Son mari et elle ont travaillé dans diverses entreprises populaires, dont une usine de fer, des fermes laitières et d’autres projets agricoles, où ils et elle ont mis leurs efforts et leur expertise à contribution. Joan Hinton s’est liée de manière permanente avec les travailleurs, travailleuses, paysannes et paysans ; elle a aidé à la construction du Parti communiste chinois, luttant pour préserver les principes du marxisme-léninisme-maoïsme et s’opposant au révisionnisme et à la restauration du capitalisme en Chine.
La camarade Joan fut une pionnière dans les années 1940, alors qu’elle se spécialisa en physique nucléaire. Elle fut l’une de ceux et celles qui furent choisiEs par le gouvernement des États-Unis pour former l’équipe d’élite de Los Alamos au Nouveau-Mexique, qui travailla secrètement au projet Manhattan en vue de mettre au point la première bombe atomique. Le largage des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki et la destruction massive qu’elles ont causée parmi la population innocente japonaise en 1945 ont profondément choqué et indigné la camarade Joan et l’ont amenée à abandonner le projet.
Celui qui était alors son fiancé, Sid, s’était déjà rendu en Chine en 1945, où il avait rejoint la révolution chinoise et amorcé son travail dans les zones libérées, sous la direction du Parti communiste chinois et du président Mao. Sid Engst était agronome. En mars 1948, Joan Hinton se décida à le rejoindre. Sid et Joan se sont épouséEs en 1949 à Yan’an, là où se trouvait la principale base du gouvernement révolutionnaire, au moment où la révolution démocratique nationale était sur le point de triompher et la République populaire de Chine d’être inaugurée.
Au cours des décennies qui ont suivi, les camarades Joan et Sid ont consacré tous leurs efforts à la révolution chinoise et à la cause du socialisme. Tous deux se voyaient comme étant au service du peuple chinois. C’est ainsi qu’ils ont exprimé leur dédain contre le traitement spécial qui était souvent accordé aux «experts»
venus de l’étranger ; Joan et Sid se sont toujours fait un point d’honneur d’être traitéEs également, de vivre comme leurs homologues locaux et de ne jamais bénéficier d’un traitement de faveur.
Durant la période s’étendant des années 1950 aux années 1970, la camarade Joan a travaillé comme une égale auprès des travailleurs, travailleuses, paysannes et paysans qu’elle a côtoyéEs. Elle a participé au grand mouvement qui a vu la mise sur pied des communes populaires, tout en développant l’industrie et l’agriculture. Joan s’est livrée à la pratique de la critique et de l’autocritique ; elle a étudié le marxisme-léninisme-maoïsme afin de consolider les bases du parti, et participé à la lutte anti-révisionniste.
Joan Hinton a été témoin des revers que le socialisme a subis, qui ont éventuellement mené à la restauration du capitalisme et au retour de la bourgeoisie dominante lorsque les révisionnistes se sont finalement emparés du pouvoir à la suite de la mort de Mao en 1976. Elle a critiqué la montée de l’exploitation en Chine et la direction révisionniste de Deng Xiaoping, qui finit par ouvrir la voie au retour de la grande bourgeoisie et des monopoles étrangers en Chine. C’est sa dévotion intrépide et éternelle envers la cause du socialisme et la révolution prolétarienne qui fait qu’elle a persisté dans son travail révolutionnaire en Chine, en dépit des nombreuses difficultés qu’elle-même, sa famille et les gens avec qui elle travaillait ont rencontrées du fait du triomphe du révisionnisme et du recul de la révolution socialiste.
Tout comme son mari Sid et son frère Bill, la camarade Joan était depuis longtemps une amie de la révolution philippine. Leurs écrits décrivant leur expérience dans la construction du socialisme en Chine dans les années 1950 à 1976, ainsi que la montée du révisionnisme et la restauration du capitalisme par la suite, ont été lus abondamment par les communistes philippinEs. Ces ouvrages ont permis aux communistes des Philippines de voir clairement quelles furent les luttes quotidiennes en Chine. Ils fourmillent de leçons pratiques quant à l’application du marxisme-léninisme-maoïsme aux conditions concrètes sur le terrain dans le contexte de la révolution chinoise, en particulier dans l’accomplissement de la révolution agraire et la lutte pour faire progresser la transformation socialiste dans ce domaine. Leurs analyses et critiques incisives du révisionnisme et de la restauration du capitalisme ont enrichi notre compréhension du marxisme-léninisme-maoïsme.
La camarade Joan était une internationaliste prolétarienne fidèle. Sa loyauté envers la classe ouvrière et les masses populaires transcende les frontières nationales. Son travail et ses écrits ont grandement contribué à la contre-offensive idéologique du prolétariat tout au long des années 1990 et à la résurgence des luttes révolutionnaires de la dernière décennie.
Elle continuera à servir d’inspiration pour les oppriméEs de Chine, des Philippines, des États-Unis et d’ailleurs et pour toutes les victimes de la mondialisation impérialiste, de l’oppression semi-coloniale et semi-féodale et du révisionnisme. Sa mémoire restera toujours gravée dans le cœur du prolétariat mondial et accompagnera sa quête vers un monde meilleur qui mettra un terme au capitalisme, construira le socialisme et atteindra le communisme.
Brandissons bien haut la bannière rouge de la révolution prolétarienne en mémoire de Joan Hinton !
Vive le mouvement communiste international !