Rodrigo Duterte est un tyran misogyne qui ne tardera pas à chuter
Mouvement libre des femmes nouvelles
MAKIBAKA – Mindanao du Sud
Ka Teresa, Porte-parole
19 février 2018
Le chapitre du Mindanao du Sud de MAKIBAKA, l’organisation clandestine révolutionnaire des femmes, condamne dans les termes les plus forts l’ordre de Rodrigo Duterte qui dit aux soldats de l’AFP de tirer dans les vagins des femmes de la NPA, afin de rendre leurs organes reproducteurs “inutiles” en punission d’avoir pris les armes. En jouant sur la tradition fasciste du viol et du chauvinisme masculin de l’AFP, Duterte suppose par ignorance qu’il peut rallier ses troupes pour commettre impunément les crimes de guerre les plus haineux dans le cadre de l’Opération anti-peuple Oplan Kapayapaan.
Nous félicitons toutes les femmes, les organisations, les individus aspirant à la liberté et même aux femmes membres de l’AFP, qui ont ete offusquées par les positions primitives et misogynes de Duterte sur les droits de l’homme et sur les femmes. Ces positions se tiennent du mauvais côté de l’histoire, et font une blague de la lutte durement menée par les femmes non seulement dans le pays mais dans le monde entier.
Malacañang ne peut plus balayer les commentaires de Duterte sous le tapis comme par le passé. L’ordre récent de Duterte est encore une nouvelle attaque contre toutes les femmes, qui suit sa promesse aux soldats fascistes d’avoir comme récompense la possibilité de coucher avec une starlette ou l’immunité en cas où ils violeraient des femmes lors de leurs actions antiterroristes.
Ce sont là des choses qui ne pourront jamais être minimisées “dans un certain contexte” comme cela a été dit lorsqu’il avait ignoblement blagué voulu être le premier à violer une missionnaire religieuse australienne. Son traitement sexiste des journalistes féminines ne peut plus être mis sur le dos de son dégoût général pour les médias philippins qui luttent pour exercer leur liberté d’expression contre son régime tyrannique.
Duterte est un tyran misogyne non seulement dans les mots mais aussi dans les actes. Chaque jour, sa nouvelle loi “TRAIN” s’acharne sur les mères de la classe ouvrière qui supportent le fardeau de joindre les deux bouts face à la hausse des prix des matières premières et à la baisse de leurs salaires déjà à peine vivables. Dans les fermes, les plantations d’entreprises et les haciendas à l’échelle nationale, les femmes et les hommes travaillent comme des esclaves parce que Duterte favorise les investissements étrangers plutôt que l’institution d’une véritable réforme agraire. Dans les usines et les usines de semi-transformation dans les centres urbains, les femmes aux côtés des hommes continuent d’être victimes de la cupidité des entreprises et des politiques néolibérales de Duterte sur la contractualisation de l’emploi.
Comme tout dictateur, Duterte déteste les femmes et veut qu’elles se prosternent devant les autorités patriarcales de la société semi-féodale semi-coloniale qui condamne les femmes à être des citoyennes de deuxième ordre, dociles et irréfléchis.
Il veut que les femmes ne questionnent jamais, ne soulèvent aucun doute ou ne protestent pas contre les inégalités qu’il commet lui-même contre les masses de paysans, d’ouvriers et de Lumad. Il exige l’asservissement, et là où il n’y en a pas, il ouvre sa sale bouche pour ridiculiser les femmes ou lève son poing de fer pour étouffer la dissidence, que ce soit contre le mouvement démocratique légal ou le mouvement clandestin.
Mais en vérité, Duterte a terriblement peur des femmes, en particulier des femmes fortes qui le voient comme le tyran misogyne qu’il est. Il a surtout peur des femmes qui choisissent la voie difficile de la lutte armée contre le gouvernement réactionnaire et exploiteur, qu’il s’efforce désespérément de maintenir avec le fascisme et la dictature. Il sait que lorsque les masses se lèveront pour le renverser, plus de la moitié d’entre elles seront des mères, des filles et des femmes de tous les secteurs.
Nous défions également la fille du président et maire de Davao, Sara Duterte, en tant que femme et être humain, de prendre position contre les tirades anti-femmes de son père. Au nom du secteur auquel elle appartient et des droits de l’homme en général, elle doit dénoncer cet ordre rétrograde qui objective les femmes et utilise notre organe reproducteur comme un instrument de subordination et de dérision.
MAKIBAKA appelle toutes les femmes à mener toutes formes de résistance dans la lutte nationale démocratique pour faire tomber le régime US-Duterte, l’ennemi numéro un de toutes les femmes philippines aujourd’hui. Nous appelons plus de femmes à venir se joindre aux hommes et à marcher avec la Nouvelle Armée Populaire, qui porte une longue et héroïque tradition de femmes révolutionnaires qui luttent contre les racines de notre esclavage patriarcal – l’impérialisme, le féodalisme et le capitalisme bureaucratique.