C’est toucher de près au fond de la question
Lénine
Rédigé le 18 (5) juillet 1917. Publie dans le « Listok Pravdy » le 19 (6) juillet 1917
Le citoyen Tchaïkovski, parlant au Comité Exécutif Central dans la nuit du 4 au 5 juillet, a touché de très près au fond de la question.
Combattant la prise éventuelle du pouvoir par le Soviet, il a invoqué entre autres l’argument-«massue» que voici : Nous devons continuer la guerre ; or, on ne fait pas la guerre sans argent ; or, les Anglais et les Américains ne donneront pas d’argent si le pouvoir est aux mains des «socialistes», ils n’en donneront que si les cadets participent au gouvernement.
C’est toucher de près au fond de la question.
On ne saurait participer à la guerre impérialiste sans «participer» à l’entreprise d’asservissement capitaliste du peuple par le moyen des emprunts contractés auprès de MM. les capitalistes.
Pour se dresser réellement contre la guerre impérialiste, il faut rompre tous les liens qui nous entravent et nous attachent au capital ; il faut que les ouvriers et les paysans assument, sans crainte, le contrôle des banques, le contrôle et l’organisation rationnelle de la production.
Les Anglais et les Américains ne donneront de l’argent que sur la garantie des cadets, c’est aussi notre avis. De deux choses l’une : il faut ou servir les cadets, servir le capital, contracter des emprunts impérialistes (et ne pas prétendre au titre de démocrates «révolutionnaires », accepter avec résignation la juste dénomination de démocrates impérialistes) ou rompre avec les cadets, rompre avec les capitalistes, rompre avec l’impérialisme, devenir des révolutionnaires agissants dans les questions se rapportant à la guerre comme en toute autre question.
Tchaïkovski a abordé de près le fond de la question.