Résolution du Conseil des Commissaires du peuple sur les pourparlers avec la Rada d’Ukraine, le 19 décembre 1917

Lénine

   Ecrit le 19 décembre 1917 (1er janvier 1918). Publié dans les journaux « Pravda » n° 220 et « Izvestia du Comité exécutif central » n° 257, 21 décembre 1917

   Après avoir entendu le rapport du camarade Prochian qui, en qualité de délégué du Congrès paysan, a eu un entretien avec Vinnitchenko, Grouchevski, Porch et autres représentants officiels de la Rada d’Ukraine,

   – après avoir pris en considération le fait que ces représentants officiels de la Rada ont accepté, en principe, d’entamer des pourparlers en vue d’un accord avec le Conseil des Commissaires du peuple, sur la base de la reconnaissance par ce dernier de l’indépendance de la République populaire d’Ukraine, et de la reconnaissance par la Rada des tendances contre-révolutionnaires de Kalédine et de ses complices,

   – après avoir pris en considération le fait que le Conseil des Commissaires du peuple a toujours reconnu, sans réserve, le droit de toute nation, entre autres de la nation ukrainienne, à une existence nationale indépendante,

   – que toute tentative pour écarter un conflit avec la Rada d’Ukraine est incontestablement souhaitable, à la condition que la Rada reconnaisse les tendances contre-révolutionnaires de Kalédine et n’entrave pas la lutte contre ce dernier,

   – exprimant sa conviction que seuls les Soviets des paysans pauvres, des ouvriers et des soldats d’Ukraine peuvent créer en Ukraine un pouvoir sous lequel les conflits entre peuples frères seront impossibles,

   le Conseil des Commissaires du peuple, estimant en même temps opportun d’entamer des négociations avec la Rada en vue d’éliminer les conflits provoqués par la politique de cette dernière à l’égard du front d’ensemble et du soulèvement contre-révolutionnaire de Kalédine, décide :

   de proposer à la Rada d’Ukraine des pourparlers en vue d’un accord, reposant sur les principes énoncés, et de désigner la ville de Smolensk ou de Vitebsk où il serait vraisemblablement le plus commode de mener ces pourparlers.