Textes de bases du PCm
Parti Communiste Maoïste (PCm)
VII. L’anti-impérialisme
L’impérialisme, c’est le stade suprême du capitalisme. Voilà en condensé ce que révèle l’analyse matérialiste et dialectique de Lénine sur le capitalisme. C’est au travers de son livre L’impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916), que la compréhension marxiste de notre époque a atteint un niveau supérieur (sauf mention contraire, les citations sont extraites de cet ouvrage). C’est dans cet ouvrage que Lénine décortique le capitalisme et découvre son évolution au stade impérialiste. Lorsque Lénine dit « stade suprême », il affirme clairement qu’il n’y aura pas d’évolution qualitative de l’impérialisme, que l’époque est à l’impérialisme et la révolution prolétarienne. Force est de constater qu’un siècle après cet écrit, Lénine a toujours raison. Nous sommes toujours à l’époque de l’impérialisme.
Certes, l’évolution technologique, la crise, les nouvelles technologies d’information, les nouvelles armes, etc. ont modifié la forme des rapports entre les phénomènes, entre les Etats, entre les peuples, mais la nature du système décrite par Lénine n’a absolument pas changé. Les phénomènes que Lénine décrit sont toujours en cours, voire même s’accélèrent, et les mutations de l’impérialisme que nous pouvons observer ne sont que de surface. La dynamique, elle, reste la même.
Nous allons donc premièrement rendre compte de la définition de l’impérialisme tirée de l’ouvrage de Lénine cité ci-dessus, puis nous verrons une analyse de l’impérialisme aujourd’hui, de l’impérialisme français plus particulièrement, et enfin les tâches des maoïstes dans la lutte anti-impérialiste.
1. L’impérialisme c’est le stade monopoliste du capitalisme
Le développement du capitalisme a deux étapes :
* le capitalisme libéral : la libre concurrence entre capitalistes occupe la position dominante
* le capitalisme monopoliste : les monopoles occupent la position dominante
Il y a cinq caractéristiques essentielles de l’impérialisme :
« 1) concentration de la production et du capital parvenue à un degré de développement si élevé qu’elle a créé les monopoles, dont le rôle est décisif dans la vie économique ;
2) fusion du capital bancaire et du capital industriel, et création, sur la base de ce « capital financier », d’une oligarchie financière ;
3) l’exportation des capitaux, à la différence de l’exportation des marchandises, prend une importance toute particulière ;
4) formation d’unions internationales monopolistes de capitalistes se partageant le monde, et
5) fin du partage territorial du globe entre les plus grandes puissances capitalistes.
L’impérialisme est le capitalisme arrivé à un stade de développement où s’est affirmée la domination des monopoles et du capital financiers, où l’exportation des capitaux a acquis une importance de premier plan, où le partage du monde a commencé entre les trusts internationaux et où s’est achevé le partage de tout le territoire du globe entre les plus grands pays capitalistes. »
La première caractéristique est la plus importante. Les autres sont produites et développées à partir de la première.
Note : A notre époque, ce que Lénine appelle les trusts internationaux ont pris la forme des « multinationales » (ou « transnationales »).
1. La formation des monopoles : du capitalisme libéral au capitalisme monopoliste
a) L’impérialisme c’est le capitalisme monopoliste
La concentration de la production, c’est la base matérielle du monopole, mais ce n’est pas encore le monopole. Cette concentration s’est produite sur la base de la libre concurrence entre capitalistes, les plus gros mangeant les plus petits, les économies d’échelle permettant d’être plus compétitifs et d’écraser la concurrence. Les monopoles se sont ainsi formés à la fin du 19ème siècle.
« Ce n’est plus la lutte concurrentielle entre les petites et les grandes usines, les entreprises techniquement arriérées et les entreprises techniquement avancées. C’est l’étouffement par les monopoles de ceux qui ne se soumettent pas à leur joug, à leur arbitraire. »
Les monopoles sont de grandes entreprises qui, après avoir formé alliances et organisations, contrôlent la production, la vente et la répartition des bénéfices d’un grand nombre de produits d’une ou plusieurs branches de production à partir du traitement successif de la matière première. La socialisation de la production s’intensifie, c’est à dire que de plus en plus de personnes participent à la production. Cela est clair aujourd’hui avec un nombre d’ouvriers et d’ouvrières dans le monde jamais atteint auparavant, augmentant de 120 % dans les pays opprimés entre 1980 et 2005.
Grâce à la fixation de prix de monopoles élevés, ils accaparent des surprofits monopolistes. Le capitalisme monopoliste c’est la monopolisation et l’accaparement par le grand Capital de la plus-value, c’est à dire l’augmentation de la cruauté et du poids de l’exploitation subie par le peuple travailleur.
« La production devient sociale, mais l’appropriation reste privée. Les moyens de production sociaux restent la propriété privée d’un petit nombre d’individus. Le cadre général de la libre concurrence nominalement reconnue subsiste, et le joug exercé par une poignée de monopolistes sur le reste de la population devient cent fois plus lourd, plus tangible, plus intolérable. »
« Et les crises (de toute espèce, le plus souvent économiques, mais pas exclusivement) accroissent à leur tour, dans de très fortes proportions, la tendance à la concentration et au monopole. »
b) L’impérialisme, c’est la domination du capital financier et de l’oligarchie financière
Le capital financier s’est formé sur la base de l’interpénétration aiguë du capital bancaire et du capital industriel, au point que le capital financier domine l’ensemble de l’économie.
Le premier processus est la concentration du capital bancaire. Les grandes banques absorbent les petites ou alors ont employé la méthode de la « participation » (achat d’une partie des actions ou avance de crédit), les petites banques sont donc tombées sous le contrôle des grandes. Les grandes banques s’allient et forment des alliances monopolistes bancaires.
« Au fur et à mesure que les banques se développent et se concentrent dans un petit nombre d’établissements, elles cessent d’être de modestes intermédiaires pour devenir de tout-puissants monopoles disposant de la presque totalité du capital-argent de l’ensemble des capitalistes et des petits patrons, ainsi que de la plupart des moyens de production et de sources de matières premières d’un pays donné, ou de toute une série de pays. »
« […]grâce aux liaisons bancaires, grâce aux comptes courants et à d’autres opérations financières, [les banques peuvent] connaître tout d’abord exactement la situation de tel ou tel capitaliste, puis les contrôler, agir sur eux en élargissant ou en restreignant, en facilitant ou en entravant le crédit, et enfin déterminer entièrement leur sort, déterminer les revenus de leurs entreprises, les priver de capitaux, ou leur permettre d’accroître rapidement les leurs dans d’énormes proportions, etc. »
Ces banques prirent en main les entreprises ruinées par la spéculation et qui avaient vécu des échanges commerciaux. Par la spéculation sur le commerce des actions, de l’échange entre l’or et la monnaie étrangère et le commerce de gros, ces banques firent des super-profits.
Les banques ont utilisé le besoin ininterrompu de capital-argent des industriels. A l’aide de prêts et l’achat d’une partie des actions, ces banque disposaient de la quasi-totalité du capital-argent des industriels. Elles prirent place dans les industries en devenant patron ou actionnaire, membres des conseils d’administration, etc. Le capital bancaire s’est infiltré dans toutes les entreprises industrielles, puis a monopolisé toutes les branches de l’économie. Les banques sont devenues des monopoles tout puissants.
D’un coté le capital bancaire s’infiltre dans les entreprises industrielles, de l’autre l’entreprise industrielle débloque continuellement une grande quantité du capital-argent pour mieux utiliser les banques. Le capital industriel infiltre le capital bancaire (achat d’action), devient patron, actionnaire et entre dans les conseils d’administration des banques. Il prend le contrôle de l’administration des banques.
Le capital bancaire et industriel en menant l’infiltration et l’union de part et d’autres fusionnent sur une base monopoliste. C’est la formation du Capital financier.
Le capital financier est le plus pillard et le plus agressif : il a des méthode économiques, politiques et militaires pour mener à bien son pillage barbare.
Avec le capital financier se crée une oligarchie financière qui exerce une domination réactionnaire sur la politique.
L’appareil d’Etat est au service des groupes monopolistes. Des membres de ces groupes sont intégrés dans l’appareil d’Etat.
« Le monopole, quand il s’est formé et brasse des milliards, pénètre impérieusement dans tous les domaines de la vie sociale, indépendamment du régime politique et de toutes autres « contingences ». »
L’oligarchie financière diffuse la pensée bourgeoise dans la classe ouvrière car elle contrôle science, éducation, littérature, art, médias, etc. Cela les aide à maintenir la domination du capital financier.
Dans les pays impérialistes, le capital financier contrôle la machine d’État et la machine d’Etat participe aussi activement à l’activité économique au service du capital financier, y participe.
Ainsi se développe le capitalisme monopoliste d’Etat.
« Le monopole d’Etat en société capitaliste n’est qu’un moyen d’accroître et d’assurer les revenus des millionnaires près de faire faillite dans telle ou telle industrie. »
« Les monopoles privés et les monopoles d’État s’interpénètrent à l’époque du Capital financier, les uns et les autres n’étant que des chaînons de la lutte impérialiste entre les plus grands monopoles pour le partage du monde. »
Le capitalisme monopoliste d’Etat se développe sous trois formes : 1. l’intervention dans la vie économique par la régulation des prix, le passage de commandes spécifiques pour stimuler telle ou telle industrie, en baissant les impôts, en subventionnant, etc. 2. l’Etat rachète des entreprises pour les sauver de la faillite et les revend ensuite à des prix très bas. 3. Il forme des monopoles d’Etat dans des secteurs-clefs (chemins de fer, mines, électricité, industrie militaire ou sous forme de sociétés « dépendantes « qu’il contrôle, ou des sociétés mixtes, avec minorité de blocage.
Le capitalisme monopoliste d’Etat, c’est la façon de consolider le capitalisme, de le préserver autant que faire se peut des crises.
« En même temps, les monopoles n’éliminent pas la libre concurrence dont ils sont issus ; ils existent au-dessus et à côté d’elle, engendrant ainsi des contradictions, des frictions, des conflits particulièrement aigus et violents. »
c. L’impérialisme, c’est l’exploiteur international le plus féroce
Monopoles et oligarchie financière des pays impérialiste ne peuvent se contenter uniquement de l’exploitation du prolétariat de leurs propres pays. Ils doivent pratiquer l’agression et l’exploitation vers l’extérieur, notamment par le biais de l’exportation des capitaux. De plus, ils ont besoin d’une base arrière relativement stable.
A l’époque de la libre concurrence l’exportation des marchandises était dominante. À l’époque des monopoles, c’est l’exportation de capitaux qui devient déterminante.
« Tant que le capitalisme reste le capitalisme, l’excédent de capitaux est consacré, non pas à élever le niveau de vie des masses dans un pays donné, car il en résulterait une diminution des profits pour les capitalistes, mais à augmenter ces profits par l’exportation de capitaux à l’étranger, dans les pays sous-développés. Les profits y sont habituellement élevés, car les capitaux y sont peu nombreux, le prix de la terre relativement bas, les salaires de même, les matières premières à bon marché. » Il faut aussi compter sur l’exemption ou le taux bas des impôts, les remises de terrain gratuites. »
L’exportation des capitaux devient une nécessité pour les monopoles des pays impérialistes car le marché intérieur n’offre pas les meilleurs placements. En revanche, les pays à faible développement capitaliste constituent des marchés avantageux dans lesquels il est plus facile de faire fructifier le Capital, d’autant plus que l’extraction des profits est facilitée par les classes au pouvoir de ces pays (notamment grâce à la bourgeoisie compradore et bureaucratique). La création des Zones Economiques Spéciales en est un exemple flagrant (cf. Inde), ces zones offrant des avantages considérables aux industries qui s’y installent sur la base d’investissements étrangers.
La hausse de l’excédent du capital et à sa suite l’exportation du capital sont liés à la formation et au développement des monopoles. Si les capitaux sont envoyés à l’étranger, c’est qu’ils peuvent être utilisés à un taux de profit beaucoup plus élevé. Cela nécessite en même temps de sécuriser ces investissements par le biais de législations internationales favorables et d’un quadrillage militaire public et privé, induisant une tendance à la guerre.
L’exportation des capitaux a deux formes :
1) le capital de prêt : gouvernement, entreprise ou banque des pays impérialistes prête au gouvernement, banques ou entreprises d’autres pays. En plus des énormes intérêts sur les prêts, les pays impérialistes exigent l’achat de marchandises au pays créditeur. C’est un moyen d’exporter davantage de marchandises et de supporter les crises économiques.
2) l’exportation du capital productif, ou investissement direct : l’oligarchie financière forme dans les autres pays des moyens de production, ou alors rachète des entreprises locales.
Les conséquences de l’exportation des capitaux sont :
* pour les pays exportateurs : création d’Etats rentiers, développement de la couche des rentiers (bourgeois qui ne font qu’empocher) ; stagnation du développement de l’industrie qui approfondit le développement inégal des pays capitalistes et accentue les luttes inter-impérialistes.
* pour les pays soumis à l’impérialisme : l’agression impérialiste empêche totalement la transformation des pays colonisés en pays capitalistes, les impérialistes tentent de les maintenir sous leur domination pour les piller. Pour mener à bien leur pillage, les impérialistes s’unissent toujours avec les forces féodales des pays colonisés et semi-colonisés. Ils mettent en place une bourgeoisie compradore (qui facilite l’exploitation des ressources du pays au profit des impérialistes), ils tentent de contrôler directement ou indirectement les colonies et semi-colonies sur tous les plans (politique, économique, culturel et militaire).
Aujourd’hui, le modèle dominant de l’exploitation des pays dominés prend la forme des néo-colonies, formellement indépendantes, et ouvertes bien souvent à l’exploitation par plusieurs puissances impérialistes en même temps.
Fréquemment, les pays soumis à l’impérialisme se transforment en pays de type « économie à un seul secteur ».
Les unions monopolistes capitalistes partagent inévitablement le marché mondial. Il y a une lutte entre les groupes capitalistes monopolistes des pays impérialistes pour dominer les marchés, régions productrices de matières premières, marchés d’investissement et zones d’influence.
« Les pays exportateurs de capitaux se sont, au sens figuré du mot, partagé le monde. Mais le capital financier a conduit aussi au partage direct du globe. »
Les groupes monopolistes les plus puissants ont toujours le dessus. Lorsque l’un d’entre eux est provisoirement dans l’impossibilité d’abattre l’autre, ils changent souvent la forme de rivalité et passent toutes sortes d’accords internationaux momentanément.
Cela forme des alliances monopolistes internationales qui pillent et exploitent en commun les peuples des pays dominés. C’est une nouvelle caractéristique de l’impérialisme, ces monopoles internationaux sont les super-monopoles.
L’unique but des capitalistes c’est de gagner de l’argent, et la guerre est le meilleur business, elle leur permet de tirer un maximum de profit.
« L’époque du capitalisme moderne nous montre qu’il s’établit entre les groupements capitalistes certains rapports basés sur le partage économique du monde et que, parallèlement et conséquemment, il s’établit entre les groupements politiques, entre les Etats, des rapports basés sur le partage territorial du monde, sur la lutte pour les colonies, la « lutte pour les territoires économiques ». »
« Cette époque n’est pas seulement caractérisée par les deux groupes principaux de pays : possesseurs de colonies et pays coloniaux, mais encore par des formes variées de pays dépendants qui, nominalement, jouissent de l’indépendance politique, mais qui, en réalité, sont pris dans les filets d’une dépendance financière et diplomatique. »
Le partage du monde s’est ainsi terminé lors de la phase du développement du capitalisme en impérialisme. Il ne peut plus qu’y avoir à présent des guerres de repartage. C’est ce qu’ont été les deux guerres mondiales au 20ème siècle, redessinant les frontières et zones d’influence au niveau international. Sans forcément que cela prenne la forme d’un conflit généralisé, cette lutte est permanente. A l’époque de l’impérialisme, les alliances inter-impérialistes sont toujours temporaires, conditionnées par les intérêts propres à chaque partie tandis que leur lutte est absolue, incessante. Ainsi, l’impérialisme c’est la guerre.
d) L’impérialisme c’est le parasitisme et la putréfaction du capitalisme
Quand un type de rapport de production est dans son étape montante, les forces productives se développent rapidement et considérablement. Quand le type de rapport de production est dans son étape descendante, son pourrissement restreint le développement de ses forces productives (qualitativement et quantitativement).
Avant la moitié du 19ème siècle, le capitalisme était en phase ascendante, les rapports de production accéléraient donc le développement de la production et de la technique.
En revanche, à l’étape de l’impérialisme, c’est tout le contraire. Les rapports de production capitalistes font obstacle au développement. Pourquoi ? Parce que les monopoles contrôlent et manœuvrent une grande partie de la production et du marché, ils fixent les prix, cela fait donc disparaître les stimulants du progrès qu’il y avait à l’époque de la libre concurrence.
Les capitalistes monopolistes utilisent le progrès, en rachetant des brevets sur des découvertes scientifiques. Ils les utilisent, seulement quand il peuvent en tirer un profit immédiat, quand cela ne fait concurrence à leur propre production, ou leurs investissements sinon ils les gèlent, pour empêcher les autres de s’en servir.
Bien sûr, comme la concurrence ne peut être supprimée sur le marché mondial, l’introduction de progrès techniques dans la production est nécessaire. Cependant, la tendance générale est à la stagnation et à la putréfaction, dans le sens où le progrès est en définitive ralenti. Prenons l’exemple des énergies dites renouvelables. L’industrie pétrolière n’a aucun intérêt à les développer tant qu’elle peut encore espérer rentabiliser ses investissements dans l’extraction et la transformation du pétrole. Autre exemple, les médicaments pour les maladies orphelines ou destinés à un marché où les consommateurs potentiels sont non solvables n’ont aucun intérêt pour les monopoles.
D’autre part, on assiste au développement d’une couche de rentiers déconnectée de la production. Aujourd’hui, il faut noter le développement des petits voire des très petits rentiers, qui peuvent continuer à travailler mais qui investissent dans des fonds destinés aux « particuliers « ou reçoivent des « stock-options » distribuées par l’entreprise et développant l’esprit corporatiste. En fait dans cette catégorie, si certains perçoivent un réel bénéfice de leurs actions, la plupart des ouvriers que le patron a incité à investir dans des actions de la boîte n’a que l’impression de percevoir un retour sur investissement car le fait d‘avoir des actions les pousse surtout à s’investir plus dans leur travail (pas d’arrêt maladie, heures supplémentaires non payées, pas de grève, relais de la propagande du patron sur le lieu de travail pour soutenir la hiérarchie et favoriser la production…). Or, la valeur de cet investissement supplémentaire est bien supérieure à tout ce que ces actions leur rapporteront en dividende ou augmentation de cours…
« L’exportation des capitaux, une des bases économiques essentielles de l’impérialisme, accroît encore l’isolement complet de la couche des rentiers par rapport à la production, et donne un cachet de parasitisme à l’ensemble du pays vivant de l’exploitation du travail de quelques pays et colonies d’outre-mer. »
« L’impérialisme tend à créer, également parmi les ouvriers, des catégories privilégiées et à les détacher de la grande masse du prolétariat. »
L’impérialisme corrompt une partie de la classe ouvrière, la couche supérieure, qui est ainsi tenue tranquille par la redistribution de miettes des super-profits issus de l’exploitation des pays opprimés. D’autre part, avec la hausse des flux migratoires en direction des pays à capitalisme avancé, on retrouve dans la couche inférieure du prolétariat une grande partie des travailleurs immigrés. Ainsi, sur la base de l’opportunisme se développe le social-chauvinisme dans la classe ouvrière, accentuant les divisions dans la classe.
« La proportion gigantesque du capital financier concentré dans quelques mains et créant un réseau extraordinairement vaste et serré de rapports et de relations, par l’entremise duquel il soumet à son pouvoir la masse non seulement des moyens et petits, mais même des très petits capitalistes et patrons, ceci d’une part, et la lutte aiguë contre les autres groupements nationaux de financiers pour le partage du monde et la domination sur les autres pays, d’autre part, – tout cela fait que les classes possédantes passent en bloc dans le camp de l’impérialisme. »
« L’impérialisme est l’époque du capital financier et des monopoles, qui provoquent partout des tendances à la domination et non à la liberté. Réaction sur toute la ligne, quel que soit le régime politique, aggravation extrême des antagonismes dans ce domaine également : tel est le résultat de ces tendances. De même se renforcent particulièrement l’oppression nationale et la tendance aux annexions, c’est-à-dire à la violation de l’indépendance nationale (car l’annexion n’est rien d’autre qu’une violation du droit des nations à disposer d’elles-mêmes). »