Textes de bases du PCm
Parti Communiste Maoïste (PCm)
VIII. Environnement
3. La production et le socialisme
Comme nous avons pu le voir, la question au centre de la pollution et de la mise en danger de la biosphère est la question de la production. Comment les communistes envisagent cette question ?
1. La planification
Nous ne sommes pas anti-progrès, bien au contraire. Mais à l’inverse du développement capitaliste des forces productives et de la recherche scientifique qui obéit à sa loi fondamentale de la recherche du profit maximum en un temps minimum, le développement socialiste obéit à sa loi fondamentale d’assurer au maximum la satisfaction des besoins matériels et culturels sans cesse accrus de toute la société.
Ainsi, le développement économique n’est pas compris comme un champ de développement séparé du reste de la société. Au contraire, il intègre tous les facteurs permettant de résoudre les contradictions entre forces productives et relations de productions, entre la base économique et la superstructure, entre la ville et la campagne, entre travail intellectuel et travail manuel, entre zones riches en ressources et zones pauvres, entre zones au maillage de transport dense et zones isolées, etc. Il intègre ainsi la compréhension et la connaissance globales acquises jusqu’à aujourd’hui et donc la préservation de l’environnement comme partie intégrante du bien-être des masses.
D’autre part, sur la base de l’analyse concrète, du niveau local au niveau international, le développement socialiste se base sur la planification.
Ce n’est plus l’anarchie de la production imposée par le marché qui fait qu’une région sera prospère et une autre abandonnée. La planification permet petit à petit de résoudre les disparités entre territoires et de décider quel champ de développement est prioritaire et quel champ ne l’est pas. Par exemple, l’anarchie de la production en système capitaliste a fait que pendant un temps, le développement de l’énergie solaire a été encouragé par le biais de subventions et d’un prix de rachat de l’électricité incitatif. Un grand nombre d’entreprises s’est alors créé et le marché s’est retrouvé saturé. Une fois le retrait de la politique gouvernementale de soutien à ce mode de production d’énergie, l’énorme majorité de ces petites entreprises créées à la hâte ont fait faillite, jetant au chômage ses petits patrons et leurs ouvriers. D’autre part, les installations de production d’électricité photovoltaïque n’ont pas été développées de manière harmonieuse. Elles l’ont été là où le Capital était présent et non en fonction des besoins réels.
La planification socialiste est ainsi la base du développement économique harmonieux intégrant les besoins des populations locales, et donc intégrant la dimension écologique, qui peut satisfaire les besoins des masses.
Aujourd’hui, le progrès des techniques de production permet déjà d’assouvir les besoins de base de l’ensemble de la population mondiale.
Cependant, l’anarchie de la production et de la distribution produisent un gaspillage énorme des ressources et prive d’accès une frange importante de la population mondiale en vertu de la loi économique fondamentale du capitalisme. Il est donc important de mettre en avant cette contradiction qui saute aux yeux de tous et toutes et d’affirmer clairement la ligne de démarcation qui existe entre développement capitaliste et développement socialiste, nous permettant d’expliquer clairement aux masses ce que sont la loi économique fondamentale du capitalisme et la loi économique du socialisme, l’anarchie de la production et de la distribution, face à la planification socialiste.
2. La recherche scientifique et le développement des techniques
La recherche scientifique, comme la technique ou la production, n’est pas neutre. Elle revêt des formes différentes en fonction de la base économique du système dans lequel elle s’inscrit.
Ainsi, sous le capitalisme, la recherche scientifique a pour objectif de générer du profit. Voilà pourquoi les recherches agronomiques favorisant l’indépendance des paysans sont étouffées et celles rendant dépendant les paysans sont encouragées (OGM). Voilà pourquoi les recherches médicales se tournent vers les médicaments générant directement du profit sont encouragées et celles pour soigner les maladies rares ou présentes dans des pays où la population n’est pas solvable sont délaissées.
Les communistes ne délaissent aucun champ de recherche mais vont privilégier ceux qui répondent directement aux besoins des masses en ayant une approche holistique, c’est à dire en tenant compte de tous les facteurs liés au sujet de recherche. Ainsi, pour prendre un exemple concret, la recherche sur l’énergie atomique n’est pas délaissée par les communistes. Mais au vu des risques que représentent cette énergie et les conditions d’extraction de la matière première nécessaire à cette énergie, la priorité en matière de recherche scientifique dans le champ de la production d’énergie sera donnée aux énergies dites renouvelables et ayant un impact minimal sur la santé des masses et sur leur environnement.
Plaçant les masses au centre de la recherche scientifique et du développement des techniques, un aspect important est de rendre la technique accessible et compréhensible. Aujourd’hui, le capitalisme place les masses en dehors du progrès technique. Comme on l’a vu, il est par exemple impossible de faire sa vidange sur les nouveaux modèles de voiture car il faut l’ordinateur qui va avec. La plupart des produits électro-ménagers et informatiques sont conçus pour ne pas durer, pour avoir une durée de vie limitée et ne pas être réparables. C’est ce qu’on appelle l’obsolescence programmée. Ce n’est pas récent car le cartel des fabricants d’ampoules électriques avait déjà limité leur durée de vie à partir de 1924. La concurrence entre marques produit également une non-standardisation de la production, ayant pour conséquence l’impossibilité d’utiliser des pièces de modèles différents pour réparer les produits endommagés ou cassés. Au contraire, la production socialiste a pour objectif de rendre la production durable, réparable et accessible aux masses.
En résumé, aucun champ de recherche n’est fermé car notre but est de comprendre le monde et ses phénomènes dans tous ses aspects. D’autre part, le développement de la recherche et des techniques place les masses en son centre afin que les techniques ne leur soient pas étrangères afin qu’elles puissent aisément agir sur elles et décider librement de celles qu’elles veulent utiliser ainsi que comment elles veulent l’utiliser.