Parti Communiste du Brésil (Fraction Rouge)
Guerre populaire et Révolution
2. Impérialisme et Révolution
Le grand Lénine, dans son œuvre extraordinaire L’Impérialisme, le stade suprême du capitalisme et dans les débats sur la question nationale et coloniale, a synthétisé que le trait distinctif de l’époque impérialiste est que le monde est divisé en deux, d’une part, majoritairement des pays arriérés opprimés et, d’autre part, d’une poignée de pays développés opprimant les premiers.((Lénine – « Le trait caractéristique de l’impérialisme est que le monde entier, comme nous le voyons, se divise actuellement en un grand nombre de peuples opprimés et un nombre infime de peuples oppresseurs, qui disposent de richesses colossales et d’une force militaire puissante. » – Rapport de la commission nationale et coloniale – II° congrès de l’Internationale Communiste – juillet 1920)) Condition qui n’a été que confirmée, s’aggravant après plus d’un siècle de sa validité. Malgré les puissants coups portés à ce système d’exploitation agonisant par le prolétariat révolutionnaire et le mouvement de libération, qui, avec les révolutions socialistes et de nouvelle démocratie, l’ont poussé jusqu’aux limites de sa tombe, il a repris le terrain. Et ce fut par l’action délétère du révisionnisme qui conduisit à la restauration capitaliste que l’impérialisme passa à la contre-offensive dominant le monde entier, mais dans un degré de décomposition beaucoup plus avancé, dont l’action devient plus criminelle que jamais.
Le président Mao, rejetant les tentatives du révisionnisme khrouchtchévien de proclamer le capitulationnisme, a réaffirmé que l’impérialisme est un tigre de papier et a démasqué les assauts de la résurrection des théories pourries de l’« ultra-impérialisme » de Kautsky démontrant qu’à l’époque de l’impérialisme «trois mondes se dessinent ».((Mao Zedong – Discussions avec la délégation des Partis Communistes des pays opprimés en 1956 : « A la mi-juillet, les Etats-Unis et l’Union Soviétique constituent le premier monde ; les forces intermédiaires comme le Japon, l’Europe et le Canada sont intégrées dans le deuxième monde, et nous formons une partie du troisième. » « Le Tiers monde comprend une grande population. Toute l’Asie, à l’exception du Japon, appartient au Tiers monde. L’Afrique toute entière appartient aussi à celui-ci, il en est de même pour l’Amérique Latine. »
Et en 1957, à la Conférence Nationale des Secrétaires il a affirmé : « Au Moyen-Orient, il s’est produit l’affaire du Canal de Suez. Un homme, du nom de Nasser, a nationalisé ce canal ; un autre, qui s’appelle Eden, y a envoyé un corps expéditionnaire ; là-dessus un troisième, nommé Eisenhower, a entrepris de chasser les anglais pour s’emparer de la zone. (…) Cette affaire permet de voir où se trouve le point clé de la lutte dans le monde d’aujourd’hui. Certes, les contradictions entre les pays impérialistes et les pays socialistes sont très aiguës, mais actuellement les pays impérialistes se disputent des territoires au prétexte de s’opposer au communisme. (…) A l’heure qu’il est, leur rivalité est axée sur le Moyen-Orient, région d’une haute importance stratégique, et notamment la zone du Canal de Suez, en Egypte. Là-bas, il y a deux types de contradiction et trois forces qui sont en conflit. Voyons d’abord les deux types de contradictions : celles qui existent entre les pays impérialistes, c’est-à-dire entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ou entre les Etats-Unis et la France ; et celles qui opposent l’impérialisme aux nations opprimées. Passons ensuite aux trois forces : la première, ce sont les Etats-Unis, le pays impérialiste le plus puissant ; en second lieu, la Grande-Bretagne et la France, pays impérialistes de deuxième ordre ; et troisièmement, les nations opprimées. Le théâtre principal de la rivalité des impérialistes, c’est actuellement l’Asie et l’Afrique, où des mouvements d’indépendance nationale ont vu le jour. Les méthodes que les Etats-Unis emploient, ce sont et la douceur et la force des armes, comme c’est le cas au Moyen-Orient. »))
En d’autres termes, le camps des nations impérialistes persiste dans les contradictions, passant à travers la collusion et la lutte, que les luttes surpassent la collusion à cause de la nature même du capital et qu’à certaines périodes de sa crise générale, inévitablement, la lutte pour le repartage et la répartition du monde et pour l’hégémonie devient plus aiguë. Ainsi se forme l’existence d’un Premier Monde, celui de la superpuissance ou des superpuissances ; un Second Monde, celui des puissances impérialistes (puissances de second ordre) et un Troisième Monde, composé des nations arriérées et opprimées par l’impérialisme et à l’époque aussi il existait aussi les pays socialistes et de démocratie populaire – actuellement inexistant – , (depuis lors, le Tiers Monde est composé des nations opprimées par l’impérialisme, étant dans la grande majorité des pays semi-coloniaux et semi-féodaux).
La baliverne révisionniste de Deng de la « Théorie des Trois Mondes »((Deng Xiaoping – La théorie du président Mao des trois mondes est une grande contribution au marxisme-léninisme – Novembre 1977)), qu’il a tenté d’attribuer au président Mao, n’a rien à voir avec l’analyse marxiste-léniniste du Grand Timonier. Et il est important de clarifier pourquoi la clique de Deng a utilisé une astuce pour justifier sa trahison révisionniste et jouer le jeu de l’impérialisme, affirmant que le Premier Monde est celui des superpuissances et des puissances impérialistes, le Second Monde celui des pays socialistes et le troisième celui des pays arriérés et « en développement ».
L’évaluation du président Mao à l’époque et immédiatement après la restauration bourgeoise en Union Soviétique qui la rendait social-impérialiste faisant d’elle une superpuissance et la Chine étant encore un pays socialiste, était de détailler les contradictions fondamentales dans le monde, définissant de manière exacte la principale contradiction parmi elles. Ainsi il mesure la corrélation des forces entre l’impérialisme et la révolution prolétarienne, pour contrer le révisionnisme de Khrouchtchev, pour défendre le marxisme-léninisme et la révolution. Il s’agissait de synthétiser la Ligne Politique Générale correcte pour le Mouvement Communiste International pour établir les formes et les outils de la révolution dans tous les types de pays et d’une manière générale la révolution prolétarienne mondiale. Et il est encore nécessaire de souligner qu’il l’a fait au milieu d’une lutte acharnée contre les révisionnistes campés dans le Comité central du PCC et dans les hautes instances dirigeantes de l’État et de l’Armée Populaire de Libération. Ainsi, dans la fameuse Lettre chinoise de juin 1963, la « Proposition sur la Ligne Générale du Mouvement Communiste International », parmi d’autres définitions, il était présenté correctement les contradictions fondamentales de l’époque comme étant quatre, à savoir : la contradiction entre nations [opprimées] et impérialisme, la contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie, la contradiction entre les monopoles et entre les pays impérialistes et la contradiction entre le socialisme et l’impérialisme, compte tenu de l’existence à l’époque d’un camp socialiste. Cependant, dans ce document d’une grande importance pour le marxisme, pour la révolution prolétarienne et pour la lutte contre le révisionnisme khrouchtchévien, il n’était pas souligné laquelle d’entre-elles était la principale contradiction, une question à laquelle le Président Mao plus que quiconque affirmait qu’il s’agissait de la contradiction qui oppose la nation [entendre «pays opprimés»] à l’impérialisme. Ce manque important et d’autres qui imprègnent la Lettre chinoise et les Neuf commentaires à la lettre de réponse des révisionnistes khrouchtchéviens, étaient dus aux positions du Comité Central du PCC au milieu d’une lutte interne féroce qui allait exploser avec la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.
Avec le Président Gonzalo et après la défaite de la GRCP, se développe la défense intransigeante de la conception léniniste de l’impérialisme et la compréhension du Président Mao que le monde, avec l’aggravation de la crise générale de l’impérialisme, était entré dans l’époque du renversement complet de l’impérialisme par la révolution prolétarienne, soulignant ce qu’il avait prédit en parlant des « 50 à 100 prochaines années »((Mao Zedong – « A compter de maintenant, la cinquantaine ou centaine d’années à venir seront une grande période de changement radical des systèmes sociaux à travers le monde ; une époque de bouleversements prodigieux, une époque comparable à nulle autre dans l’histoire. Vivant à une telle époque, nous devons être prêts à engager des luttes grandioses qui, à bien des égards, différeront des formes de lutte du passé. » dans une discours à une réunion avec plus de sept-mille cadres du PCC en 1962.))
. Le président Gonzalo a synthétisé toute l’expérience de la Révolution Chinoise sous la direction du Président Mao et avec son application à la réalité de la révolution au Pérou à travers la Guerre Populaire, il a compris et établi de manière inséparable le maoïsme comme troisième, nouvelle et supérieure étape du marxisme. Il a analysé avec sagacité les événements des années 1980 et du début des années 1990 et les a caractérisés avec une grande précision, démontrant qu’une offensive contre-révolutionnaire d’une nature générale et convergente du révisionnisme et de l’impérialisme avait commencé.((PCP – Le Président Gonzalo)) Offensive contre-révolutionnaire de nature générale au sein de laquelle Gorbatchev / Reagan-Bush et le pape Jean-Paul II étaient unis, et dont les événements de la guerre d’agression contre l’Irak sous le drapeau de l’ONU marquèrent le passage des Etats-Unis au statut de superpuissance hégémonique unique en son genre dans le monde. Il a pleinement révélé qu’un nouveau moment était en train de s’opérer entre la contre-révolution et la révolution, une situation résultant de la restauration du capitalisme dans tous les pays où le prolétariat avait conquis le pouvoir et construit le socialisme ou des démocraties populaires, époque des temps les plus difficiles pour les communistes et de renoncements sans vergogne sous la bannière noire du révisionnisme.
A propos de cette période il faut souligner que la défaite temporaire du prolétariat révolutionnaire avec la restauration capitaliste menée par les révisionnistes en URSS (1956), en Chine avec la défaite de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne (1976) et d’autres pays de démocratie populaire (depuis 1960) avait conduit la situation mondiale à une nouvelle phase de domination capitaliste sous l’hégémonie de la superpuissance impérialiste yankee en collusion et lutte contre le social-impérialisme de l’URSS, pour immédiatement dans les années 1990 en tant que seule superpuissance impérialiste hégémonique, restaurer le marché capitaliste mondial unique, à travers des guerres d’agression et de rapine. Une telle offensive générale était destinée à écraser la révolution prolétarienne visant le marxisme, proclamant sa caducité. Après avoir porté un coup dur à la Révolution Péruvienne, et sans avoir atteint son plein contrôle sur le monde, il a lancé sa stratégie de « guerre contre la terreur », visant le « fondamentalisme islamique » sous prétexte d’écraser les luttes de libération nationale. Pourtant, pas un seul jour, le prolétariat révolutionnaire et les nations opprimées n’ont cessé de se battre et de résister, atteignant de nouveaux sommets avec la poursuite de la Guerre Populaire au Pérou, aux Philippines, en Turquie, en Inde et au Népal en plus des luttes armées de résistance nationale des nations envahies par l’impérialisme. Dans ces nouvelles conditions de domination impérialiste et de résistance du prolétariat, des peuples et des nations opprimés, l’impérialisme a atteint un degré de décomposition jamais vu auparavant. Une manifestation de cela est la proportion, la profondeur et la durée des crises financières-économiques-sociales et politiques aujourd’hui, avec l’augmentation des guerres d’agression, exprimant non seulement l’intensification de la contradiction nation / impérialisme mais aussi de la contradiction inter-impérialiste et entre le prolétariat et la bourgeoisie, tout comme les assauts successifs des révoltes populaires qui ont parcouru le monde entier, réclamant une direction révolutionnaire.
En effet, tel qu’il a été établi et mis en évidence par le Président Gonzalo, le développement actuel de la crise générale de l’impérialisme est définitivement entré dans la phase historique où il sera complètement balayé par la révolution prolétarienne, une situation prédite par les luttes de libération armées et principalement par les guerres populaires qui n’ont jamais abaissé le drapeau glorieux de la révolution prolétarienne mondiale, dans une nouvelle et deuxième vague de la révolution mondiale qui nécessite d’être impulsée et qui exige le développement d’une direction prolétarienne, de partis communistes maoïstes militarisés, et enfin du mouvement communiste international maoïste. Ainsi, dans ces conditions concrètes que représentent le développement et la décomposition de l’impérialisme, aujourd’hui, ayant approfondi ce que Lénine a déjà souligné en son temps, toute la société a été militarisée à l’extrême, et dans toutes les nations une seule voie peut traverser la résistance du prolétariat et des peuples et des nations opprimés à leur libération, la voie de la lutte armée révolutionnaire et de celle-ci comme conception et direction prolétarienne : la Guerre Populaire. Aujourd’hui plus que jamais, comme Lénine l’a très bien affirmé, on ne peut vraiment lutter contre l’impérialisme et la réaction sans lutter inséparablement contre tout opportunisme, rejeter le réformisme et tout opportunisme du crétinisme parlementaire, démarquer et démasquer ses partisans devant les masses pour les aider à comprendre et distinguer les amis des ennemis et libérer leurs puissantes énergies dans la lutte armée révolutionnaire.