Résolution politique du PCI (maoïste)
Aiguisage des contradictions fondamentales
Asie, Afrique, Amérique Latine : Centres de l’agitation des révolutions mondiales
9. Étant donné que l’impérialisme a dû battre en retraite en raison de la vague populaire sans précédent dans les colonies et les semi-colonies dans le sillage de la crise révolutionnaire longue d’une décennie suite à la Deuxième Guerre Mondiale, il a commencé à adopter des politiques et des méthodes d’administration indirecte, de pillage, d’exploitation et de contrôle de ces nations opprimées au lieu de l’administration coloniale directe et du pillage. Par l’intermédiaire de ses laquais – les classes dirigeantes compradores dans ces pays opprimés – l’impérialisme a augmenté son exploitation de nations entières en rejetant le fardeau de sa propre crise sur le dos de la grande majorité des opprimés.
Alors que l’impérialisme s’embourbait dans la crise la plus grave de son histoire post-Deuxième Guerre Mondiale, particulièrement à partir de 1973, il a davantage intensifié ses attaques contre les nations opprimées, tentant même d’ébranler leur prétendue souveraineté. Grâce à la privatisation et à la libéralisation, aux fortes réductions dans les dépenses gouvernementales, aux raclements des subventions, aux restrictions de crédit, à la dévaluation, aux échanges dette/fonds propres, au flot libre et sans encombre de marchandises, de biens et capitaux impérialistes, à une stratégie axée sur l’exportation et d’autres politiques anti-populaires pareilles, l’industrie indigène est systématiquement éliminée, créant une crise politique, sociale et économique sans précédent dans ces pays. Le chômage et l’inflation sont devenus des caractéristiques constantes de ces économies, la pauvreté et la malnutrition sont devenus les véritables secteurs de croissance des pays opprimés. Des pays qui étaient autarciques en céréales vivrières ont été réduits à la famine chronique – les régions rongées dépendant totalement des importations pour leur survie même. Une situation si désespérée a été provoquée en raison de la traitrise et de la capitulation totale des classes dirigeantes des nations opprimées devant les impérialistes après que ces derniers aient été poussés à adopter la politique néo-coloniale de l’administration indirecte, du contrôle et de l’exploitation quand ils ont été dans l’impossibilité de poursuivre leur administration coloniale directe face à la vague grandissante de luttes populaires.
La crise dans les pays opprimés est devenue particulièrement grave depuis le début des années 80 au moment où ils furent contraints de rembourser les dettes massives qu’ils avaient contracté au cours des décennies précédentes, en particulier durant les années 70, à la suite des prêts excessifs des banques commerciales privées de l’Occident, et plus particulièrement en raison des dépenses élevées pour les armements encouragées par les superpuissances dans le cadre de leur rivalité pour l’hégémonie mondiale. Alors que la récession dans les pays capitalistes avancés faisait baisser la demande de crédits bancaires depuis 1973, les banques commerciales ont commencé à prêter aux pays opprimés afin de trouver des débouchés rentables pour leurs vastes réserves monétaires accumulées. Les dettes globales des pays opprimés en 1973 étaient de 130 milliards de dollars. Elles se sont portées à 1,90 billions en 1995 et à … actuellement. La majeure partie de ces dettes ont été utilisées par les classes dirigeantes, soit pour les importations d’armes et le développement de leur défense, soit pour importer des produits de luxe pour la minuscule élite supérieure, ou placées dans des banques suisses et transformées en biens personnels comme illustré par Marcos, Suharto, Mobutu et autres. A leur tour, ces élites dirigeantes compradores, se soumettant aux ordres des impérialistes, ont vendu les intérêts de leurs pays aux sociétés transnationales omnipotentes. A commencer par le Chili, plusieurs pays opprimés accablés de dettes ont été contraints de vendre leurs avoirs pour résorber leurs dettes extérieures et pour encourager l’investissement étranger direct dans tous les secteurs de leur économie.
Auparavant, jusqu’au début de la crise au début des années 70, le capital impérialiste dans les pays opprimés était principalement concentré dans l’exploitation minière, l’industrie légère et dans la transformation de matières premières essentielles pour leurs industries à l’étranger. Mais ces deux dernières décennies, et particulièrement dans la phase de mondialisation depuis les années 80, la plus grande partie des unités de production ont commencé à être déplacées vers des pays à bas salaires. Au Mexique, deux-tiers des entreprises étatisées ont été privatisées à des prix ridicules. Sept Africains sur dix souffrent de malnutrition aujourd’hui. La malnutrition s’est propagée à plus d’un-tiers de la population du Brésil, de l’Indonésie et du Mexique. Dans un Venezuela riche en pétrole, 80% de la population vit maintenant sous le seuil de pauvreté. Au Pérou, seuls 25% de la force travail sont employés et 83% de la population est sous-alimentée.
Dans des pays tels que le Myanmar (Birmanie), le Népal et le Bangladesh, le sous-emploi va jusqu’à 40 à 50%. L’exploitation des femmes et des enfants prend des dimensions bizarres à cause des zones franches d’exportations et des entreprises sous-traitantes dans les pays opprimés tels que les Philippines, la Corée du Sud, Taiwan, Singapour et la Thaïlande.
En 1996, sur une population mondiale totale de plus de 6 milliards, 3,5 milliards de personnes (70%) partageaient entre elles seulement 5,6% des revenus globaux. Les revenus annuels des 350 top milliardaires du monde durant cette année-là égalaient la richesses des 2,5 milliards les plus pauvres du monde, représentant 45% de la population mondiale. 2,4 milliards des 6 milliards de personnes sur terre vivaient sous le seuil de pauvreté.
Une richesse inestimable est transférée depuis ces pays vers les pays impérialistes grâce aux bénéfices issus des investissements impérialistes dans l’industrie, le service, le commerce, grâce au transfert de technologie, aux royalties, aux prix de monopole, à la fuite des cerveaux et de nombreuses autres méthodes.
Par l’intermédiaire de leur monopole complet sur la technologie de l’information, les impérialistes ont déclenché une invasion culturelle agressive des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine a une échelle jamais vue dans l’histoire du monde. Juste une poignée d’entreprises impérialistes contrôlent pratiquement tous les médias électroniques et de la presse écrite, Internet et toutes les sources d’informations qui propagent les programmes, la propagande et la culture financées par les impérialistes dans le monde entier. Les cultures locales sont submergées et détruites en même temps que les économies nationales avec l’attaque de la mondialisation.
En rejetant le fardeau de sa crise économique sur les nations opprimées, l’impérialisme a non seulement créé des crises sociale, politique et culturelle, mais également une crise écologique dans ces pays. Les étroites motivations de profit à court terme de ces transnationales ont causé une pollution atmosphérique, de l’eau et de la terre dans la plupart des régions du tiers-monde, des pluies acides comme en Corée du Sud, des génocides à cause des fuites de gaz toxique comme à Bhopal, détruisant la flore, la faune et la vie marine par le déversement de déchets industriels dangereux dans les mers, les rivières et les forêts des pays opprimés.
Avec le soutien actif et l’aide financière des agences impérialistes, les ONG (organisations non-gouvernementales) étendent leur filet dans les pays opprimés. Les gouvernements réduisent délibérément leurs dépenses dans les systèmes sociaux, offrant ainsi une plus grande portée à de telles organisations. Les ONG essayent de créer des illusions parmi les masses et de les distraire, aidant de ce fait l’impérialisme.
L’exploitation et le pillage systématique des pays du tiers-monde par les impérialistes ont engendré des mouvements populaires massifs, des luttes de libération nationale et des mouvements révolutionnaires menés par le prolétariat. Cela a accentué la contradiction entre l’impérialisme et les nations et peuples opprimés du monde.
De vastes régions d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine restent les centres de l’agitation de la révolution mondiale. (Nous ajouterons les détails des guerres populaires, des luttes de libération nationale et des autres mouvements populaires démocratiques en cours plus tard.)
Résurgence des mouvements prolétariens
10. Les capitalistes ont recouru à différentes méthodes pour parer à la baisse du taux de profit et pour rejeter le fardeau de leur crise sur le dos de la classe ouvrière. Ceci inclus : les fusions pour réduire les coûts grâce à l’élimination d’une partie de la force de travail ; l’intensification de la productivité du travail par l’intermédiaire d’amélioration de rendement ; la fermeture des industries moins rentables ; et enfin, l’affectation d’unités de production entières dans des régions où les salaires sont moins élevés, exploitant de cette façon la main-d’œuvre bon marché des pays arriérés tout en intensifiant le taux d’exploitation des travailleurs chez eux. Par l’entremise de la restructuration, la bourgeoisie monopoliste aspire à créer un degré élevé d’insécurité de l’emploi parmi les travailleurs en créant une immense réserve de main-d’œuvre et par ce moyen, réduisant les salaires réels à un niveau misérable.
Les travailleurs dans les pays impérialistes sont obligés de mener des combats violents contre les diminutions salariales, les améliorations de rendement, les réductions de dépenses, la mise au rebut des mesures sociales et pour d’autres droits perdus. La majorité des états aux USA encours d’énormes déficits et ont abandonné la plus grande partie des mesures sociales. En conséquence, les noirs et les personnes de couleur aux USA sont les plus durement touchés. Les ghettos dans les quartiers défavorisés à l’intérieur des villes (bidonvilles) deviennent plus nombreux. Même les conditions de vie des gens de classe moyenne déclinent drastiquement. Le contrat de travail et les emplois à temps partiel sont devenus la caractéristique de tous les pays industrialisés aujourd’hui.
Les inégalités entre les riches et les pauvres dans les pays capitalistes n’ont jamais été aussi profondes qu’aujourd’hui. Le 1% supérieur des familles américaines n’a jamais détenu autant des richesses de la nation au cours de ce siècle que maintenant. Alors qu’elles en possédaient un tiers en 1945, tiers qui a baissé à 22% en 1976, il a augmenté à environ 43% aujourd’hui. L’homme le plus riche du monde, Bill Gates, propriétaire de Microsoft, possède personnellement plus de richesse que les 40% inférieurs de la population américaine. Tandis qu’en 1980, les salaires et les primes des hauts dirigeants d’entreprises étaient 42 fois plus importants que le salaire de l’ouvrier d’usine américain moyen, maintenant, ils sont 419 fois plus importants. Et, en revanche, entre 1983 et aujourd’hui, les 40% les plus pauvres des Américains ont vu leurs richesses diminuer de 4400 dollars à seulement 900 dollars.
Dans toute l’Europe occidentale, le Japon et l’Amérique, les travailleurs s’organisent dans des syndicats plus militants pour reconquérir leurs droits perdus alors que le danger de perdre son emploi menace tous les travailleurs.
En Europe de l’Est et dans les anciennes républiques soviétiques (particulièrement en Russie et en Ukraine), les luttes de la classe ouvrière ont pris de la vitesse contre la privatisation, la hausse des prix, le chômage et les politiques d’économie de marché.
La social-démocratie et le révisionnisme moderne sont toujours une force dans les mouvements de la classe ouvrière dans les pays impérialistes et dans les pays opprimés. Dans certains des pays comme la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, etc, les sociaux-démocrates sont les représentants directs des classes dirigeantes. Mais la base objective pour l’épanouissement de la social-démocratie s’affaiblit progressivement en raison de l’intensité de la crise générale du capitalisme et de la mondialisation de la main-d’œuvre bon marché. Cela a créé des conditions plus favorables à l’unité du courant révolutionnaire socialiste dans les pays capitalistes avancés et des nouvelles révolutions démocratiques dans les pays opprimés.
La classe ouvrière dans les pays capitalistes mène des luttes militantes sur leurs exigences de classe mais également contre la mondialisation impérialiste et la guerre. Les mobilisations massives à Seattle, Prague, Washington, Nice, Gênes et ailleurs contre l’OMC, la Banque Mondiale, le FMI et les sommets du G8 montrent la désillusion de plus en plus répandue parmi les travailleurs envers le système capitaliste en dépit de la propagande sans fin des réactionnaires sur le triomphe final du capitalisme. Les manifestations à travers le monde de millions de personnes contre la guerre menée par les Etats-Unis contre l’Irak et l’Afghanistan, tout particulièrement au cœur même du capitalisme comme aux Etats-Unis et en Europe occidentale, exposent la conscience croissante des travailleurs quant à leur rôle dans l’histoire du monde.
Le déploiement de luttes révolutionnaires par le prolétariat dans les pays capitalistes avancés aura une grande importance dans la lutte populaire militante contre l’impérialisme partout dans le monde. De véritables partis prolétariens basés sur le marxisme-léninisme-maoïsme sont déjà apparus, et apparaissent, dans plusieurs pays capitalistes et il est certain que ces partis et les partis de la classe ouvrière dans les pays opprimés qui sont le fer de lance des luttes révolutionnaires contre l’impérialisme et la réaction locale s’uniront et établiront un front uni mondial contre l’impérialisme et ses laquais.
Collusion et dispute parmi les puissances impérialistes et le danger de la guerre
11. Avec l’intensification de la crise générale dans le système impérialiste mondial à partir du début des années 70, les contradictions entre la superpuissance américaine et les impérialistes japonais et d’Europe occidentale ont commencé à faire surface ouvertement dans leur rivalité économique pour une plus grande part du marché mondial. Elles se sont davantage avivées durant les années 80, particulièrement après l’effondrement de l’Union Soviétique comme superpuissance rivale dans l’arène mondiale. Les contradictions entre impérialistes deviennent profondes en raison de la baisse du taux de profit moyen et du marché mondial proche de la stagnation résultant d’un déclin global dans les revenus réels dans le monde entier.
Tandis que la part américaine dans le marché financier mondial était de 70% en 1966, elle est tombée à 32% en 1990 ; alors que la part du Japon a augmenté de 3% à 31% au cours de la même période et celle de l’Europe de 20% ) 30%. En 1997, le PIB total des USA était de 8,1 billions de dollars, tandis que celui de l’UE était de 8,2 billions de dollars. Dans la part commerce mondial – exportations – les USA avaient 16% contre 20% pour l’UE. Des titres de créances totaux du monde, les USA en émettaient 37% et l’UE 35%. Et du total des transactions de change, les USA représentaient 42% et l’UE 35%.
Le premier déficit commercial américain officiel au cours de ce siècle s’est produit en 1971. La balance commerciale américaine dans les produits manufacturés a chuté d’un excédent de 11,8 milliards de dollars en 1981 à un déficit de 133,4 milliards de dollars en 1986. Proportionnellement, le pouvoir global du dollar a décliné de manière spectaculaire depuis le début des années 70. En 1984, les USA se sont transformés en un importateur net de capital pour la première fois depuis la Première Guerre Mondiale. Et en 1985, après avoir servi pendant 65 ans de créancier du monde, les USA sont devenus son plus grand débiteur avec 110 milliards de dollars de dette extérieure. En 1991, les dettes extérieures des USA ont atteint un stupéfiant 400 milliards de dollars. Les dépenses militaires et le service de la dette sont devenus les deux composants les plus importants pour le déficit fédéral en hausse représentant ensemble 50% à 60% du budget fédéral. La dette publique américaine a quadruplé durant l’ère Regan-Bush. L’Union Européenne composée de 15 pays membres, avec l’Allemagne et la France jouant un rôle important, a émergé comme une force puissante dans la politique mondiale et est en train d’essayer de développer le plus gros marché au monde s’étirant jusqu’aux frontières russes. Actuellement, la population européenne de 370 millions est égale à la population commune des USA et du Japon. 11 pays de plus d’Europe de l’Est et des pays baltes ont fait leur demande d’adhésion à l’UE, dont certains ont le statut de membre associé.
Une unification plus solide de l’Europe représentera un sérieux défi aux USA dans toutes les sphères de l’économie. L’Euro pourra se révéler être un solide défi pour le dollar ; la Banque Centrale Européenne pourra bientôt égaler l’influence financière internationale de la Federal Reserve Bank des USA ; l’UE est en train de se révéler être le plus grand bloc de commerce du monde représentant un cinquième des revenus du monde et un commerce mondial escompté de 40%, etc.
Le Japon a été le banquier principal dans le monde et un proche second des USA en étant le foyer des 500 plus grandes entreprises mondiales, parmi lesquelles aussi bien des entreprises de service que industrielles. En 1994, 149 étaient japonaises tandis que 151 étaient américaines. Cependant, la sévère récession ces dernières années a provisoirement rongé une bonne partie de l’avance du Japon. En 1997, des 500 plus grandes transnationales, le Japon justifiait de 112 et les USA de 175, et du top 20, le Japon en avait 9 et les USA 6.
Les guerres commerciales sont devenues particulièrement féroces entre les USA et le Japon durant les années 80 bien que les sanctions commerciales et les pressions américaines pour importer davantage de marchandises américaines avaient commencé dès 1973. Le Japon avait par conséquent commencé à déplacer ses investissements commerciaux comme ses investissements directs des USA vers d’autres régions du monde. Il y a eu une augmentation phénoménale dans le surplus commercial du Japon avec les USA et d’autres pays du monde depuis la fin des années 70. Ceci en a fait le plus grand investisseur, prêteur et donneur d’aide du monde à la fin des années 80.
Après avoir servi de rempart de la réaction pendant presque trois décennies non seulement en tant qu’oppresseur de diverses nations chez elle, mais aussi de lutte de libération nationale dans le tiers-monde, l’Union Soviétique s’est effondrée en tant que superpuissance en 1990 et s’est désagrégée après le coup d’août 1991 en plusieurs républiques souveraines. Bien qu’une vague coalition, appelée la CEI et dirigée par les impérialistes russes, ait vu le jour composée de 11 anciennes républiques, chacune des républiques est pratiquement indépendante. Les atours trompeurs de socialisme de l’Union Soviétique sont tombés en morceaux et le capitalisme monopoliste d’état, le fascisme et le chauvinisme russe qui se cachaient derrière le masque du socialisme depuis des années se sont révélés sous leur vrai jour. Enfin, la justesse des remarques du camarade Mao que le révisionnisme avait usurpé le pouvoir en Union Soviétique et en Europe de l’Est après la mort du camarade Staline en 1953 et que, en conséquence, le capitalisme avait été rétabli et qu’ils avaient été transformés en des pays capitalistes a été irréfutablement prouvée par les évolutions mentionnées ci-dessus. En dépit de la propagande malveillante ininterrompue de la bourgeoisie réactionnaire selon laquelle le communisme était mort avec la fin de l’Union Soviétique, le prolétariat mondial et les peuples en lutte prennent de plus en plus conscience que la crise en Union Soviétique et en Europe de l’Est était un crise de capitalisme bureaucratique d’état et que ce qui était mort, c’était le communisme bidon.
La Russie, qui a repris le rôle de l’ancienne Union Soviétique, a la moitié de la population totale de cette dernière, conserve 92% des armes nucléaires, trois quart de ses ressources naturelles et les plus importantes réserves pétrolières du monde. Elle continue d’être une puissance impérialiste ennemie malgré la perte de son statut de superpuissance. Toutefois, elle est prise dans une crise politique et économique des plus grave et n’est pas en position, en ce moment, de reconquérir son contrôle et sa domination sur les pays d’Europe de l’Est et sur les pays opprimés qui étaient autrefois sous l’emprise de la superpuissance soviétique.
Malgré la gravité de la crise interne, la Russie reste encore une redoutable puissance militaire et une adversaire, si faible soit-elle, dans la lutte pour la redivision du monde. Dernièrement, elle a conclu des marchés et des accords avec des pays tels que l’Inde et tente progressivement de se faire respecter avec plus de force dans la politique mondiale. Son alliance avec n’importe quelle autre des puissances impérialistes pourrait provoquer une inclinaison significative dans l’équilibre des pouvoirs dans le monde. Aujourd’hui, malgré que l’impérialisme américain agisse toujours comme une superpuissance, il n’est pas en position pour parvenir à l’hégémonie mondiale. Et en même temps, aucune autre puissance n’est en position pour parvenir à l’hégémonie mondiale. Assaillie par une crise intense, chaque puissance impérialiste majeure est occupée à constituer ou à consolider des blocs commerciaux régionaux afin d’atteindre l’hégémonie mondiale basée sur la puissance de leurs blocs respectifs.
La vive concurrence pour le marché mondial a intensifié les contradictions économiques et politiques entre les puissances majeures – les EU, l’UE, la Russie et le Japon. Pour répliquer à l’UE, l’Amérique a constitué l’Accord de libre échange nord-américain (ALENA) avec comme partenaires le Mexique et le Canada. Le Japon, pour sa part, met à exécution ses plans pour créer son propre bloc commercial régional.
Le protectionnisme est maintenant devenu la caractéristique générale de pratiquement tous les pays capitalistes. Les subventions agricoles et les subventions sidérurgiques sont devenues des questions particulièrement litigieuses. La classe dirigeante américaine a imposé le ‘libre échange’ au reste du monde, tout en annonçant des politiques protectionnistes pour elle-même. Un tarif douanier de 30 pourcent sur l’acier importé est maintenant imposé à ses concurrents étrangers pour essayer de relancer les entreprises sidérurgiques américaines. Au sommet de l’OMC à Cancun, Mexique, en octobre dernier, la question des subventions agricoles par les EU et l’UE a poussé le sommet dans une impasse.
Le problème de la surcapacité tourmente maintenant le monde avec des produits en provenance d’Asie de l’Est et d’Amérique Latine rivalisant avec ceux des pays impérialistes. Par conséquent, une nouvelle vague de protectionnisme balaie le monde.
En plus des puissances impérialistes majeures, la Chine est aussi apparue comme un autre important protagoniste dans la politique mondiale après le rétablissement du capitalisme. C’est une puissance militaire majeure dans le monde contemporain, possédant la plus grande force armée, environ 3.000.000 d’hommes, et une force paramilitaire de 1.200.000 hommes. Elle a le troisième plus gros budget militaire après les EU et la Russie, et a pris en main la modernisation de ses forces armées à très grande échelle. Elle a poursuivi ses essais nucléaires malgré les protestations des autres pays. Ses revendications sur toutes les 250 îles des Iles des Spratleys, les récifs coralliens et les atolls riches en pétrole et en gaz sont devenues une source de conflit avec les pays du Sud-Est asiatique tels que les Philippines, le Vietnam, la Malaisie, Taiwan et le Brunei. L’alliance de la Chine avec n’importe lequel des blocs impérialistes aura un impact significatif sur l’équilibre des pouvoirs dans le monde.
Ainsi, tout en se disputant et en s’associant pour une redivision du monde, les puissances impérialistes sont, en même temps, unies sur la question de la répression des luttes des nations et peuples opprimés. Par conséquent, la collusion entre les différentes puissances impérialistes comme dans la violente agression contre l’Irak dirigée par les EU ; dans l’imposition de l’ADPIC, des MIC, de l’AGCS, etc. aux pays opprimés ; ou dans le FMI, la Banque mondiale, la BASD, l’IFC, le NIGA, l’IDA, etc. (qui ne sont pas les instrument de l’impérialisme américain seul, mais du capital international – de l’impérialisme – en bloc) doit être comprise comme étant une partie intégrante de leur dispute pour la redivision du monde qui devient plus féroce de jour en jour. Les transnationales des différentes puissances impérialistes sont unies dans leur objectif de détruire l’industrie indigène des pays opprimés, d’ouvrir les marchés de ces derniers au capital international, d’exploiter leur terre, leur main-d’oeuvre, leur matière première et leurs autres ressources bon marché et d’imposer des sanctions commerciales, des droits de propriété intellectuelle, etc., mais en même temps, tous ces faucons de transnationales sont engagés dans une dispute acharnée pour arracher une plus grande part de ces marchés.
La collusion est temporaire et relative tandis que la dispute est permanente et absolue
La crise du capitalisme mondial a non seulement augmenté le danger de guerre mondiale, mais également de guerres locales. Depuis 1945, et jusqu’en 1990, au moins 125 guerres civiles et locales et conflits armés ont eu lieu dans les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine, occasionnant 40 millions de morts et beaucoup plus de mutilés et de grièvement blessés. Si nous tenons compte, en même temps que du nombre total de morts et de blessés, du nombre total d’hommes impliqués dans ces 125 guerres, la quantité d’armes utilisées, la destruction de biens immobiliers, la ruine des économies, et les dépenses totales engagées, cela dépasse de beaucoup les chiffres de la Deuxième Guerre Mondiale. Les superpuissances étaient impliquées, soit directement soit indirectement, dans la plupart de ces guerres dans les pays arriérés, aussi bien pour ébranler l’influence de leurs adversaires que pour augmenter leurs ventes d’armes. Certains de ces pays qui aspirent à être des puissances régionales constituent également des stocks d’armes biologiques et chimiques avec un énorme arsenal d’armes conventionnelles et se préparent à des guerres locales.
Certains de ces pays comme l’Inde, le Pakistan, l’Afrique du Sud, le Brésil, etc. envoient leurs troupes dans les prétendues missions de maintien de la paix de l’ONU qui sont en fait organisées par les impérialistes américains. Ainsi, même aujourd’hui, exactement comme durant la période coloniale, les armées des pays opprimés sont utilisées comme chair à canon dans les guerres qui, à vrai dire, protègent les intérêts stratégiques des impérialistes. Dans le même contexte, l’armement jusqu’aux dents de certains autres pays tels que l’Inde, le Pakistan, Israël, l’Argentine, le Mexique, Taïwan, etc. ajoute également à la déstabilisation du monde actuel.