Stratégie et tactiques de la révolution indienne
Parti Communiste d’Inde (maoïste)
21 Septembre 2004
PARTIE 1 : STRATÉGIE
Chapitre 7 : Révolution agraire, armée populaire et zones libérées
La révolution agraire est l’axe de la révolution de nouvelle démocratie
La révolution agraire est l’axe de la révolution de nouvelle démocratie, et les paysans, brisés et opprimés sous la pression du système semi-colonial et semi-féodal, sont les alliés les plus sûrs et les plus fiables de la classe ouvrière dans la révolution démocratique nationale. La révolution agraire armée est à elle seule la clé pour la création d’un flux sans fin de forces révolutionnaires armées de l’énorme paysannerie et pour la constitution de l’armée populaire invincible.
Ce n’est qu’en dirigeant les paysans dans la révolution nationale et démocratique – le long de la voie de la guérilla révolutionnaire agraire et de la guerre populaire prolongée comme présenté par Mao, qu’une solide alliance révolutionnaire de la classe ouvrière et de la paysannerie peut être formée. Elle servira de base pour le nouveau front uni démocratique plus large avec toutes les forces opposées à l’impérialisme, au capitalisme bureaucrate compradore et au féodalisme – un front uni pour mener la lutte armée, qui est une des trois armes magiques de la révolution.
Par conséquent, notre parti doit propager abondamment le programme révolutionnaire agraire parmi les paysans, principalement parmi les paysans pauvres sans terre et les travailleurs agricoles, dans les régions rurales. Le slogan « La terre au laboureur et le pouvoir au comité paysan révolutionnaire » constituera le slogan principal de la période jusqu’à la création de la zone de guérilla. Par la suite, dans ces zones de guérilla, avec le développement des formes embryonnaires de pouvoir politique populaire, le slogan central sera transformé en « La terre au laboureur et tout le pouvoir au comité populaire révolutionnaire ». Au cours du développement des zones de guérilla en zones de base, ce dernier slogan adoptera la forme principale.
Ce n’est qu’en prenant la révolution agraire comme un axe et en nous reposant sur l’immense campagne que nous pouvons stimuler et organiser les paysans – constituant l’écrasante majorité de la population et le principal allié de la révolution – pour la guérilla et créer une puissante armée populaire les libérant de l’exploitation et de l’oppression des réactionnaires. Ce n’est qu’ainsi que nous pouvons progressivement transformer l’immense campagne en zones de base autosuffisantes, solides et fiables – un grand bastion militaire, politique, économique et culturel de la révolution, et depuis ces zones de base, donner des coups efficaces et puissants contre les zones urbaines, les bases comparativement plus fortes de l’ennemi, et libérer petit à petit les villes des mains de l’ennemi, nous emparant ainsi du pouvoir à l’échelle nationale.
Zones de base – autres zones – leur corrélation
Comme nous l’avons vu dans ce qui précède, la ligne de la prise du pouvoir à l’échelon régional doit être adoptée, se basant sur les zones relativement arriérées de la campagne, c-à-d que la guerre révolutionnaire doit commencer dans ces régions qui sont relativement plus arriérées, où les contradictions sociales sont nettes, où l’autorité de l’état est relativement faible et où le terrain est plus favorable pour mener la guérilla.
Bien que l’Inde soit un pays de vastes et étendues zones rurales, notre parti est actuellement toujours faible et confiné dans des zones limitées. Par conséquent, il faut que la direction centrale dresse un plan stratégique détaillé consistant en la sélection de la zone, le déploiement des cadres, les préparatifs idéologiques – politiques – organisationnels – militaires, la concentration des dirigeants, la coordination, etc. Comme notre parti ne peut pas commencer immédiatement à travailler dans toutes les zones rurales du pays, dans le cadre de notre stratégie, les comités d’état doivent prendre en main le travail planifié dans les zones rurales et forestières selon leur force respective. Nous devons d’abord nous concentrer sur ces zones où l’exploitation féodale est à son paroxysme ; où les contradictions sociales, économiques et politiques s’intensifient ; où la lutte de classe s’avive ; où l’ennemi est relativement faible et où les conditions géographiques (montagnes, collines, forêts et autre terrain favorable) sont davantage favorables pour diriger la guérilla. Notre parti, dans la perspective de construire des zones de guérilla et des zones libérées dans de telles zones, doit d’abord donner la priorité à celles-ci dans l’affectation des cadres et la concentration des dirigeants.
Zones stratégiques pour établir les zones de base
En s’appuyant sur les lois de la guerre populaire prolongée en Inde, afin de faire face à un ennemi qui est bien autrement supérieur en puissance, les forces révolutionnaires devront sélectionner les zones dans lesquelles l’ennemi est relativement plus faible et qui sont favorables aux forces révolutionnaires et y développer la guerre révolutionnaire. Notre pays a beaucoup de zones de ce genre qui sont importantes d’un point de vue stratégique et où des zones libérées peuvent être établies. Ces base feront office de levier et ou de point d’appui pour la coordination et la progression de la guerre populaire dans le pays et pour la prise du pouvoir politique à l’échelle nationale.
Ces zone stratégiques sont des régions vallonnées avec une dense couverture forestière, ont des ressources économiques suffisantes, une grande population et une vaste zone forestière s’étendant sur des milliers de kilomètres carrés. Dans des zones pareilles, l’ennemi est faible, et ces zones sont très favorables pour les manœuvres de l’armée populaire. Dans ces zones stratégiques, nous pouvons vaincre l’ennemi totalement en nous acquittant des tâches de la construction et de la consolidation d’un solide parti prolétarien et d’une puissante armée populaire ; de l’acquisition du soutien populaire et de ressources économiques, tout en développant la guérilla visant à construire des zones de base/libérées dans ces zones.
Nous devons avancer en attachant de l’importance, selon les conditions concrètes respectives, à la création de plusieurs zones de base ou zones de guérilla en se basant sur une zone de base, où à la consolidation des zones de base. Nous devons choisir les objectifs de cette manière en nous fondant sur le modèle des zones respectives et préparer les masses mentalement, leur transmettant une conscience idéologique et politique dès le début. Il faut que nous transmettions la conscience aux forces subjectives tout en les formant conformément aux objectifs précités, de telle sorte qu’elles pourront formuler une tactique appropriée de temps en temps en identifiant les changements se produisant au cours du développement des luttes. Cependant, les zones libérées aussi subiront des changements. Des évolutions telles qu’une zone de base se transformant en zone de guérilla et qu’une zone de guérilla se transformant en zone de base se produiront selon l’état de l’offensive de l’ennemi, l’état de nos forces subjectives et selon la situation nationale et internationale.
Puisqu’en ce moment, les mouvements révolutionnaires progressent dans la vaste ceinture de guerre populaire englobant la zone considérable du Dandakaranya, Jharkhand, Andhra, Bihar, Orissa Border, North Telengana, Koel-Kaimur – ils ont une grande importance stratégique. Nous serons en mesure de construire ces zones en une zone contigüe de lutte armée, chaque zone influençant l’autre. Alors que ces zones se consolident, il faut que nous utilisions leur impact sur les zones alentours et que nous les développions en zones de guérilla, élargissant ainsi la zone de lutte armée. Il faut que nous ayons pour but de développer le mouvement révolutionnaire dans les zones stratégiques de différents états alors que les forces subjectives gagnent en puissance. Nous devons répartir nos forces en conséquences.
Rapport entre les zones stratégiques et les autres zones
En nous fondant sur l’analyse concrète des conditions concrètes actuelles dans le pays, nous avons formulé le programme et la stratégie pour la révolution indienne dans la phase présente et les perspectives futures de la révolution indienne. Nous avons établi la tâche fondamentale, principale et immédiate de la révolution au stade actuel comme étant la création de l’armée populaire et de zones de base dans l’immense campagne et nous avons également décidé que la forme principale de lutte durant la phase de la révolution de nouvelle démocratie en Inde est la lutte armée et que la forme principale d’organisation est l’armée populaire.
La ligne révolutionnaire, la stratégie militaire et politique de la révolution seront les mêmes pour le pays tout entier. Cependant, dans la sphère de la tactique, nous devons prendre en compte les diverses conditions économiques, politiques, sociales, géographiques et culturelles dans les différentes régions du pays ; la puissance des forces subjectives et les changements dans l’équilibre des forces, l’intensité de la lutte de classe et de la lutte armée, etc dans les différentes régions et formuler les formes de lutte, les formes d’organisation et les slogans tactiques appropriés tout en n’oubliant pas que tout ceci doit toujours être subordonné à et être au service de la stratégie globale. Comment appliquer la ligne générale de la révolution de nouvelle démocratie aux conditions variables dans les différentes régions du pays, comment maintenir le rapport dialectique correct entre la stratégie et la tactique, les formes principales et non-principales de lutte et d’organisation, entre la tâche principale et les tâches secondaires, entre les zones stratégiques et les autres zones sont des questions complexes dans la pratique et nous devons nous débattre avec celles-ci en nous basant sur les conditions concrètes et l’application créative du marxisme-léninisme-maoïsme.
En plus des zones stratégiques principales comme mentionné ci-dessus, il y a quatre autres catégories de zones rurales fondées sur leurs caractéristiques distinctes. Celles-ci sont
1) Les zones semi-forestières et de plaines ayant un relief vallonné où les contradictions de classe, particulièrement entre les larges masses de la paysannerie et les forces féodales, sont plutôt aigües. Ici, le terrain peut offrir un avantage supplémentaire mais le facteur principal à prendre en considération est la prédominance des rapports semi-féodaux qui peuvent rapidement conduire à une intensification de la guerre révolutionnaire agraire armée et transformer la région en des zones de guérilla, et plus tard, en zones de base selon la situation globale dans le pays et la puissance de nos forces subjectives.
La guérilla peut être menée dans ces zones pendant longtemps à condition que nous utilisions les saisons et le soutien populaire à notre avantage. Ces zones seront à même de résister à l’offensive de l’ennemi en utilisant le premier type de zones stratégiques comme arrière-garde.
Il faut également sérieusement que nous développions des mouvements de masse révolutionnaires basés sur un programme agraire, dans ces zones ayant une importante population et de vives contradictions de classe. Certains parmi les recrues de l’armée populaire et les dirigeants se mettant en évidence dans ces luttes doivent être affectés aux zones stratégiques. Dans l’ensemble, ces zones seront les centres principaux de recrutement et de provisions pour la guerre populaire.
Les zones contigües à des lacs, les petits îlots, certaines des zones côtières avec un relief favorable, les îlots dans les estuaires etc, peuvent aussi servir de bases saisonnières. On peut mener la guérilla en profondeur en utilisant cette zone côtière (de lourdes pertes peuvent être infligées à l’ennemi en touchant à ses approvisionnements par les routes maritimes).
De même, les zones de plaines adjacentes aux zones stratégiques et les zones ayant des frontières internationales doivent être traitées séparément avec la perspective à long terme de les transformer en zones de base.
2) Les zones relativement avancées où le développement capitaliste dans l’agriculture a eu lieu jusqu’à un certain point, malgré que ce capitalisme soit très déformé et désarticulé. En outre, la question agraire n’a pas été fondamentalement résolue. Les infrastructures telles que les transports et les communications sont assez développées dans ces régions et l’autorité de l’état y est considérablement forte. Néanmoins, ces zones offrent plus d’une occasion pour une mobilisation politique à très grande échelle en même temps que pour la préparation à la guérilla dès le tout début.
3) Les zones côtières qui sont adjacentes aux chaînes de montagnes et de ceintures forestières, c-à-d adjacentes aux zones stratégiques. Bien qu’il y ait un développement relatif des rapports capitalistes dans les zones côtières (les zones adjacentes aux zones stratégiques), à l’intérieur du système semi-féodal global dans le pays, et bien qu’il y ait une infrastructure relativement développée, ces zones doivent être vues par rapports aux zones de base potentielles dans les environs et adopter une tactique différente. La marge de manœuvre pour une large mobilisation politique existe dans ces zones, et ici aussi, nous devons accorder la plus grande attention à la préparation pour la guérilla dès le tout début.
4) Les nombreux faubourgs ruraux voisins de centres urbains qui ont des liaisons organiques quotidiennes avec les centres urbains. Ces zones suburbaines doivent être classées plus profondément en différents genres selon l’échelle, l’importance et le rôle des centres urbains particuliers dans l’économie, leur proximité des zones de lutte armée, la pondération des différentes classes, particulièrement la classe ouvrière, les traditions des luttes de la classe ouvrière, etc. et les tactiques adoptées doivent être formulées pour les différents types de zones suburbaines. De mini-escouades avec de petites armes et habillées en civil afin de ne pas se faire remarquer, des organisateurs travaillant dans le secret absolu et sous différentes couvertures, des équipes d’actions spéciales peuvent être les formes d’organisation principales dans ces zones. Il faut que l’accent principal soit sur le travail avec une perspective à long terme et également sur le service de liaison entre les zones urbaines et les principales zones rurales.
Bien qu’il soit nécessaire que le parti révolutionnaire formule différentes tactiques pour les types de zones mentionnées ci-dessus, il est encore plus important de garder à l’esprit le rapport entre la tactique et la stratégie globale et la tâche centrale de la révolution ; entre la tactique et la tâche fondamentale, principale et immédiate actuellement ; entre les zones stratégiques du premier type et les autres zones, etc. Par conséquent, il devient impératif pour le parti de formuler scientifiquement les principes tactiques pour toutes ces zones avec une compréhension stratégique afin que la tactique quotidienne puisse être élaborée sur base de ces principes.
(i) Il faut donner la priorité absolue au travail dans les zones stratégiques principales conformément à la ligne de la guerre populaire prolongée dans les conditions concrètes de l’Inde, c-à-d la ligne de la construction de l’armée populaire et de la création de zones de base dans la vaste campagne, et à la marche en avant pour libérer le pays tout entier en se basant sur ces zones de base et l’armée populaire. Tout le travail dans les autres zones doit être effectués en se coordonnant avec cette tâche la plus importante.
(ii) Il faut que nous travaillions avec l’objectif révolutionnaire de prise du pouvoir politique dans toutes les zones dès le tout début.
(iii) Les formes de lutte, les forme d’organisations et les slogans principaux dans les différentes zones doivent être basés sur l’analyse concrète des conditions concrètes relatives aux sphères économique, politique, culturelle et géographique d’une part, et le niveau de conscience politique de la population et l’état de notre mouvement révolutionnaire. Il faut que l’accent soit mis sur l’instauration de la direction prolétarienne (parti) sur les masses opprimées dans toutes ces zones.
(iv) Dans toutes ces zones, tout particulièrement où il y a un développement relativement plus capitaliste avec une plus grande infrastructure et une influence du marché et où l’influence de l’idéologie et de la politique bourgeoise et révisionniste réformiste exerce une emprise et l’influence de notre mouvement est relativement faible dans la situation actuelle, nous devons insister sur la prise en main des questions de masse et de la mobilisation des masse d’un point de vue politique dans les luttes militantes contre l’état, effectuant la préparation nécessaire pour construire la guérilla. Ce n’est qu’ainsi que nous pouvons petit à petit amener les vastes masses de ces zones dans notre giron en plaçant devant elles l’alternative révolutionnaire. Les progrès de notre guerre populaire et la croissance de l’armée populaire et la création de zones de base amènera un changement qualitatif dans la situation de ces zones aussi et nous serons en mesure d’utiliser la situation en notre faveur si la tactique adéquate est adoptée dès le début.
(v) Le parti doit accorder une importance particulière pour faire les préparatifs nécessaires dès le tout début dans toutes ces zones pour bâtir les forces de guérilla en même temps que la milice populaire et pour les renforcer au cours de la guérilla. Il faut donner la priorité maximum aux activités armées secrètes. Nous ne devons pas oublier que toutes les zones autres que les zones stratégiques resteront des zones de guérilla pendant une période relativement plus longue et nous devons donc être plus flexibles dans l’adoption de la tactique. Par exemple, il se peut que nous devions changer notre tactique suivant les changements dans les saisons dans les domaines tels que les campagnes militaires et autres, les formations, le déplacement des forces, etc. Il se peut que nous devions retirer nos forces fréquemment selon l’intensité et l’ampleur des campagnes de répression de l’ennemi. Nous devons également envoyer des forces depuis ces zones vers les zones stratégiques d’après le plan de temps en temps, pour réaliser la tâche principale qui est la création des zones de base. Il faut prendre note de ce facteur dans la formulation de la tactique dans ces zones.
(vi) Dans les états qui n’ont pas de zones stratégiques significatives, il faut faire des plans dès le tout début pour déployer des forces subjectives dans les zones stratégiques des états voisins. Les directions centrales et des états doivent créer une telle compréhension parmi les cadres dans ces états, prendre des décisions concrètes et les mettre en œuvre.
(vii) Les unités du parti dans toutes ces zones doivent se charger d’envoyer des cadres du parti, des techniciens, des médecins et autres dans les zones stratégiques et à l’armée populaire, leur prêtre leur appui et construire des mouvements de solidarité. Ceci développera la correcte orientation révolutionnaire dans tout le parti, ralliera tout le parti autour de la tâche fondamentale et centrale, instaurera une direction, une coopération et une coordination révolutionnaires entre les différents mouvements dans le pays.
L’armée populaire et les zones de base comme tâche fondamentale, principale et immédiate
La ligne très générale de la guerre populaire prolongée indique que la tâche fondamentale, principale et immédiate de la phase actuelle de la révolution est de stimuler et d’organiser la population d’une manière planifiée pour la guérilla révolutionnaire agraire dans la campagne – spécialement dans la campagne isolée (qui est la plus favorable pour la création de la guérilla, de l’armée populaire et des zones de base) et de construire l’armée populaire et des zones de base rouges rurales grâce à la guérilla.
Par conséquent, tout en développant les zones de guérilla et la guérilla, il faut que nous concentrions nos forces dans les zones stratégiques et que nous accordions de l’importance à la création de zones libérées. Nous devons organiser la population de manière complètement planifiée pour la guérilla révolutionnaire agraire dans la campagne, tout spécialement dans la campagne isolée qui est la plus favorable pour la création de la guérilla, de l’armée populaire et des zones de base, pas seulement d’un point de vue économique et politique, mais également d’un point de vue géographique et militaire, et accorder de l’importance à la création de l’armée populaire et des zones de base rouges rurales grâce à la guérilla.
En l’absence de zones libérées, il est n’est pas possible de faire progresser ni la guérilla en cours ni les zones de guérilla. L’armée de libération populaire devra se reposer sur la zone libérée pour la préservation et l’expansion de ses forces et pour la destruction des forces ennemies. En un mot, « Les armées de guérilla dépendant de ces base stratégiques pour accomplir leurs tâches stratégiques ». Les zones libérées constituent les arrières des armées de guérilla. En outre, en instaurant le pouvoir politique démocratique populaire dans une zone précise, et en mettant en œuvre dans la pratique les tâches de la révolution agraire, il deviendra possible de non seulement considérablement enthousiasmer la population dans d’autres régions du pays, mais également d’encourager la confiance en eux et de créer des zones de lutte partout. Ainsi, par la réalisation de cette tâche, il est possible d’accroître et d’activer la marée haute révolutionnaire partout dans le pays, et grâce à ceci, une base peut être posée pour la création de nouvelles zones de base, et pour la progressive consolidation et expansion de l’armée populaire et des zones de base. De cette manière, nous serons en mesure de faire subir d’importantes pertes aux classes dirigeantes exploiteuses, de presser le tempo de la révolution, et d’ouvrir la voie pour porter en avant la guerre révolutionnaire vers la victoire finale.
Étant donné que la création de l’armée populaire et des zones de base rouges sont un pas indispensable et très important vers la provocation d’un bond qualitatif dans la guerre populaire en cours dans le pays, notre priorité impérieuse et absolue est de saisir fermement la tâche de la construction de l’armée populaire et des zones de base comme étant la tâche principale et immédiate de l’époque actuelle, et d’orienter tout le travail du parti dans ce sens. Notre devoir impératif est de mener fermement cette tâche immédiate et principale de l’époque actuelle en adhérant à la ligne et à la politique correctes, à la planification et à la méthode – à la ligne de travail correcte, menant simultanément la lutte contre l’opportunisme de droite et de ‘gauche’ de différentes nuances et couleurs sur ces questions.
Développer la résistance rouge – Achever les préparatifs pour les zones de guérilla
Selon notre ligne générale de d’abord établir des zones de base dans l’immense campagne arriérée et d’ensuite progressivement s’étendre vers les zones avancées et finalement encercler les villes, nous devons d’abord sélectionner les zones stratégiques pour commencer notre travail rural. La direction centrale et la direction de l’état concerné doivent jouer le rôle déterminant dans le choix des zones dans les états respectifs en dehors de certaines zones stratégiques directement sous la direction centrale. Ceci est tout à fait indispensable afin d’éviter la spontanéité dans notre travail.
Il faut que la zone sélectionnée soit suffisamment grande afin d’avoir assez de place pour manœuvrer face à la violente offensive de l’ennemi. Bien qu’il se peut que nous commencions le travail au cœur de la zone sélectionnée, il faut que nous ayons une perspective concrète pour étendre le mouvement à la zone toute entière à l’intérieur d’un plan limité dans le temps. En choisissant la zone, nous devons également prendre en considération les conditions économiques, sociales, politiques, géographiques et culturelles. Il faut aussi que la question de l’autonomie économique soit un facteur dans la sélection de la zone en gardant en vue la perspective de construire et de maintenir la zone de base. La priorité absolue doit être donnée au premier type de zones stratégiques. Dans les états où de telles zones n’existent pas, le deuxième type de zones stratégiques pour être choisi ou les zones stratégiques contigües à l’état où elles existent peuvent être choisies sous les conseils de la direction centrale. Les petites villes et les centres urbains qui font partie de ces zones stratégiques doivent être considérées comme faisant partie intégrante de ce travail.
Il faut que les comités concernés donne la priorité absolue à ces zones dans l’affectation des cadres. Il faut que suffisamment de cadres dirigeants soient affectés et les cadres doivent être envoyés suivant les besoin croissants du mouvement dans ces zones de temps en temps. Les cadres envoyés doivent être préparés sur le plan idéologique, politique, organisationnel et militaire pour se débattre avec les problèmes complexes qu’ils rencontreront au cours de la mise en place du développement de la lutte armée. Il faut aussi que le parti tout entier soit préparé par les dirigeants pour orienter tout le travail en accord avec le travail dans les zones en perspective.
Une fois qu’une zone est sélectionnée, la première tâche importante à exécuter est d’entreprendre une enquête sociale, c-à-d la forme concrète d’exploitation et d’oppression et l’analyse concrète de classe ou les rapports de classe dans la zone, décider qui sont nos amis et qui sont nos ennemis, avec qui s’unir et qui prendre principalement pour cible, et les questions à aborder pour la mobilisation et les masses opprimées. En dehors des questions économiques des différentes classes, particulièrement les classes de base, nous devons également identifier les questions politiques majeures pour mobiliser les masses. Une autre tâche majeure est d’entreprendre une étude concrète du terrain de la zone, dans la mesure du possible, avant de commencer le travail. Il se peut qu’il devienne également nécessaire pour nos brigades ou les organisateurs de se familiariser avec le terrain au tout début selon notre évaluation de l’ennemi.
La forme d’organisation qui doit être installée dans la zone doit, par principe, toujours dépendre de la forme de lutte qui doit être adoptée ou qui est possible au moment donné. En règle générale, dans toutes ces zones arriérées ayant un terrain favorable, il est possible de choisir la forme armée de lutte dès le tout début étant donné que c’est la forme principale de lutte dans toute la période de la révolution de nouvelle démocratie. Par conséquent, toute notre orientation, concentration et planification concrète doivent concorder avec ce principe de développement de la lutte armée comme forme principale de lutte. Cela signifie que nous devons propager la politique de la prise du pouvoir parmi les paysans, tout particulièrement parmi les paysans pauvres et sans terre, dès le tout début, et les organiser dans des luttes militantes en nous emparant des questions de leurs problèmes quotidiens et également des revendications fondamentales de terre, de démocratie et de pouvoir politique pour le peuple. Nous devons les organiser et les armer pour ces revendications. Nous devons entretenir un lien étroit correct entre ces quatre aspects, à savoir la propagande, l’enquête, la lutte et l’organisation. De cette façon, nous devons lancer et progressivement développer une lutte de résistance rouge et une lutte pour anéantir le féodalisme – en bloc.
Dès le tout début, nous devons mobiliser les masses sur les slogans : « La terre au laboureur ! », « Tout le pouvoir aux comités paysans ! », « Sans pouvoir, le peuple n’a rien ! » et « Sans armée populaire, le peuple n’a rien ! ».
Pour concorder avec les slogans et les formes de luttes mentionnés ci-dessus, nous devons créer des organisations armées de la paysannerie dès le tout début dans ces zones stratégiques. D’abord, lorsque nos forces sont trop faibles, nous devons travailler secrètement parmi les paysans pauvres et sans terre afin de nouer des contacts suffisants et de les amener dans les organisations paysannes principalement clandestines sous la direction de notre parti. Nous pouvons commencer notre travail soit sous la forme d’organisateurs clandestins ou sous la forme de brigades dépendant directement de notre force et d’autres éléments. Quelle que soit la forme que nous adoptions dans l’organisation des masses, il faut que notre objectif central soit d’amener les éléments militants et ayant une conscience politique, particulièrement issus des classes de base, dans les organisations ou comités paysans clandestins.
En même temps que les organisations ou comités paysans secrets, nous devons également former des organisations de paysans plus larges et publiques partout où les conditions le permettent et lancer des luttes militantes sur les questions contre l’exploitation impérialiste – bourgeoise bureaucrate compradore – féodale et contre l’appareil étatique. Lorsqu’on travaille ouvertement dans une situation pareille, nous devons prendre la précaution de ne pas dévoiler le cadre de notre parti et de travailler à couvert. Selon la situation, il se peut également que nous utilisions les organisations publiques, même si c’est temporaire, pour établir les contacts nécessaires parmi les masses dans le but de constituer les organisations de masse clandestines de la paysannerie. Étant donné que la lutte doit être intensifiée et devra prendre la forme armée dès le tout début, nous devons insister sur la construction de l’organisation clandestine des paysans dès le commencement. La forme d’organisation publique des paysans doit, par conséquent, être subordonnée à notre ligne générale de construction de comités paysans clandestins et d’unités de guérilla armées le plus tôt possible.
Dès le tout début, il faut que le parti se concentre sur l’enseignement aux paysans de la politique de la prise du pouvoir, et dès le tout début, la population doit être rendue consciente et doit tremper dans les activités secrètes et illégales. S’il manque aux paysans la perspective de la prise du pouvoir et de la construction de l’armée populaire pendant qu’ils porte en avant la lutte paysanne, même si le mouvement est de grande envergure et solide, il finira assurément par devenir de l’économisme et du réformisme. Il faut toujours que l’objectif principal soit de stimuler et d’organiser les masses pour la guérilla et la guerre populaire prolongée avec l’objectif de la prise du pouvoir d’état et de créer un flot interminable de forces armées révolutionnaires dans la campagne pour développer les luttes de guérilla et les organisations de guérilla.
Le Parti Communiste de Chine a aussi fait remarqué cela avec justesse après le déclenchement du glorieux soulèvement de Naxalbari : « Les luttes qui sont combattues par les pauvres paysans d’Inde contre l’expropriation des terres et pour récupérer les terres, pour la diminution du loyer et contre les différentes sortes de loyers et de taxes, sont certainement nécessaires ; mais ces mouvements doivent être étroitement associés à la lutte pour la prise du pouvoir par la lutte armée, et la lutte armée doit être développée en tant que forme principale de lutte ; parce que, autrement, il est impossible pour les paysans de parvenir à la libération totale par le déracinement total du féodalisme ».
Il est clair que les propriétaires fonciers et l’appareil d’état réactionnaires déclencheront invariablement toutes sortes d’attaques violentes en vue d’écraser dans l’oeuf toutes les flammes révolutionnaires des luttes paysannes. Le gouvernement déploiera sérieusement les forces armées et déclenchera une campagne de répression. Par conséquent, l’organisation du parti doit se préparer à l’avance pour résister à ces attaques. Par conséquent, dans la phase de lutte de résistance rouge elle-même, nous devons non seulement former des brigades de guérilla locales, des brigades de guérilla spéciales et la milice populaire, mais également armer et entraîner les habitants du village autant que possible afin d’offrir une contre-résistance aux attaques des ennemis locaux et à la campagne de répression de l’état de la lutte de guérilla révolutionnaire agraire anti-impérialiste et anti-féodale.
Donc, dès le tout début, le parti et le comité paysan révolutionnaire doivent former les paysans à faire face à l’attaque des propriétaires fonciers avec des armes et à créer les brigades d’autodéfense pour défendre leurs luttes. Mobiliser les masses à une grande échelle suscite la peur et la terreur rouge parmi les réactionnaires. Les actions de brigade seules, sans aucune relations avec la population, ne créent pas une situation pareille, par conséquent, notre volonté est d’impliquer beaucoup les masses dans de telles activités de guérilla. Dans le processus d’armement des militants qui sont jetés dans les luttes anti-féodales, anti-impérialistes et anti-états sur une base continue, il faut que nous intensifions la guérilla. Pour ceci, il faut que soit établi un plan précis limité dans ale temps pour construire les brigades armées d’autodéfense, les brigades villageoises de défense et la milice populaire au niveau du village dans le but de construire la PLGA. Des forces régulières telles que les LGS/LRG et les SGS doivent être créées selon le plan pour tous les comités de parti. Il faut que le recrutement se fasse principalement dans la classe ouvrière et la paysannerie pauvre et sans terre moyenne et inférieure, et aussi dans les foyers secondaires tels que les jeunes, les femmes et les sections de la petite-bourgeoisie.
Nous devons recourir à des actions pour armer la population en nous emparant des armes des ennemis de classe, c-à-d de la classe des propriétaires fonciers etc, et des forces de police et paramilitaires. Ensuite, nous devons recourir à des actions contre la police et les autres forces de l’état chaque fois que c’est possible, et renforcer le moral des masses. Nous devons suivre le principe de disperser les forces pour soulever les masses et de concentrer les forces pour attaquer l’ennemi. Il faut ainsi que le parti prenne les mesures nécessaires consciemment pour construire l’armée de guérilla populaire.
Nous devons également créer différents types d’organisations de masse démocratiques et révolutionnaires telles que l’organisation des étudiants, des jeunes, des femmes, etc, et coordonner leurs activités avec les programmes révolutionnaires agraires armés. Les divers comités de parti doivent dresser les plans adéquats pour entrer dans ces sections, lancer les luttes, recruter des forces issues de ces sections en sélectionnant les éléments avancés et en élevant leur conscience politique.
Les luttes dans la phase de résistance rouge seront menées dans une série de vagues et pour cette raison, il faut que le parti utilise consciemment les intervalles intermittents entre une lutte et la suivante pour consolider les résultats de la lutte. Ici, consolidation signifie enseigner à la population la politique de la prise du pouvoir d’état, davantage renforcer l’organisation de parti clandestine, les organisations paysannes révolutionnaires, les brigades villageoises d’autodéfense et les brigades paysannes de guérilla, faire réaliser à la population la nécessité de forger l’unité avec les autres sections des masses anti-impérialistes et anti-féodales pour mener des combats toujours héroïques contre l’ennemi commun, développant sa conscience socialiste et la faisant sortir de toutes sortes d’influence révisionniste et construire le parti avec les militants émergeant des luttes de masse. Ce processus de consolidation et, avec lui, l’affaiblissement de la mainmise des propriétaires fonciers sur la vie politique, sociale et économique du village, et l’instauration de la direction ferme du prolétariat sur les larges masses dans le village n’aura lieu qu’au cours de l’intensification de la lutte de classe révolutionnaire dans ce village et la base sera posée pour constituer les comités populaires révolutionnaires.
Au moment où la lutte s’intensifie et atteint une situation cruciale, tout mouvement doit soit progresser soit décliner mais ne peut pas rester à faire du sur-place. A ce moment-là, il doit forcément se transformer en zone de guérilla, autrement, il ne peut pas se maintenir. Pendant ce processus, les actions de résistance sous forme d’action de guérilla contre les forces armées de l’état augmentent, les forces armées révolutionnaires deviennent plus fortes et la lutte entre elles et les forces armées de l’état devient principale provoquant un changement qualitatif dans toute la situation qui conduira à la formation de la zone de guérilla. Afin de parvenir à ceci, le rôle conscient des dirigeants est très important. Par conséquent, il faut que la direction formule les tactiques appropriées et trace des plans limités dans le temps ainsi qu’elle assure leur réelle mise en œuvre.
Il est extrêmement nécessaire de préparer le parti tout entier à orienter tout son travail relativement à la tâche principale de la construction d’une armée populaire et du développement des zones de résistance rouge en zones de guérilla et en zones de base. Il faut que toutes les autres tâches soient élaborées afin d’être au service de cette tâche immédiate, principale et fondamentale, et toute le parti doit être prêt à tout type de sacrifice pour s’acquitter de cette tâche. Nous ne devons pas oublier ce que le camarade Mao a dit à cet égard : « chaque membre du parti doit être disposé à prendre les armes et à aller au front à n’importe quel moment » et « le parti tout entier doit prêter une attention intense à la guerre, doit étudier les affaires militaires et faire attention à la guerre, doit étudier les affaires militaires et se préparer pour combattre ».
La transformation d’une zone de guérilla en zone de base
Pour transformer la zone de guérilla en zone de base, nous devons avoir un parti communiste solide, une People’s Liberation Army et un front uni révolutionnaire. Nous ne pouvons atteindre cet objectif qu’en développant la guérilla avec une compréhension politique correcte et un plan concret. La guérilla doit viser à la création de zones libérées. La formation d’une People’s Liberation Army est vitale pour la réalisation d’une zone de base.
Dans une zone de guérilla, la guérilla ne se déroulera pas de la même manière du début à la fin. L’intensité de la guérilla continue à augmenter au cours du développement de l’armée de guérilla populaire. Il faut que nous identifions les différentes conditions existant dans les différentes zones durant les différents moments et que nous formulions les tactiques, les méthodes de travail et les plans limités dans le temps qui correspondent aux conditions respectives et que nous travaillions avec une ferme détermination. Dans les zones de guérilla, l’armée de guérilla et la guérilla seront les formes principales d’organisation et de lutte. Alors que la People’s Liberation Army continue à se consolider, la guérilla s’intensifie. Dans les zones de guérilla, il y aura, dans l’ensemble, une dispute pour le pouvoir politique entre l’ennemi et nous. Il y aura la destruction du pouvoir politique de l’ennemi et la construction du pouvoir politique populaire. Mais ici, il faut comprendre que tant que la destruction est principale, la construction devrait être secondaire. Lorsque les forces de guérilla ont le dessus, le pouvoir populaire peut exister. L’autorité de l’ennemi continuera provisoirement lorsque les forces de guérilla se retireront face à l’attaque de l’ennemi. Il ne peut pas y avoir de double pouvoir dans la même zone simultanément. Ce sera soit le pouvoir de l’ennemi, soit le nôtre.
Dans la zone de guérilla, l’ennemi sera relativement plus fort que les forces révolutionnaires. La mobilisation de la population dans la guerre populaire est la seule manière de changer l’équilibre des forces entre l’ennemi et les forces révolutionnaires. Afin de chasser les forces réactionnaires et de sérieusement stimuler les masses dans les luttes, l’armée de guérilla populaire doit faire progresser la guérilla dans les endroits où l’ennemi est faible d’un point de vue militaire. A moins que la PLGA ne détruise les plus petites unités de l’ennemi de manière décisive, elle ne peut ni s’accroître ni armer la population.
Les effets des avances et des retraites dans une guerre montrent leur impact sur la mobilisation de la population et sur ses luttes. Lorsque les forces révolutionnaires se portent en avant et prennent l’avantage, la population est prête à accepter de nouvelles tâches. Lorsque l’ennemi a le dessus, la population est démoralisée dans une certaine mesure temporairement. Le parti et l’armée s’affaibliront également dans une certaine mesure. Le parti doit, c’est son devoir, rester parmi la population, l’organiser et la diriger une fois de plus durant la répression, lorsque les forces populaires battent provisoirement en retraite. En raison de ceci, la population entrera dans les luttes d’une manière bien plus massive qu’auparavant.
Il faut que nous développions les zones stratégiques ayant une bonne base de masse et un terrain favorable à l’intérieur des zones de guérilla en bases de guérilla pour l’instauration du pouvoir politique populaire, pour la formation politique et militaire de nos propres forces, pour la préservation de nos propres forces, pour faire progresser la révolution et pour provoquer un changement dans l’équilibre des forces en portant des coups violents à l’ennemi. La milice populaire, les unités de parti, les organes de pouvoir politique populaire et les diverses organisations de masse seront relativement puissantes dans les bases de guérilla. Nous devons davantage intensifier la guérilla en nous concentrant sur l’anéantissement de l’ennemi dans les zones vulnérables, son expulsion de cette zone et la consolidation des forces révolutionnaires. Le rapport entre le nouveau pouvoir politique, apparaissant et se consolidant dans ces bases de guérilla et le pouvoir politique à l’extérieur de celles-ci, aura la nature d’un double pouvoir. Il y aura un conflit entre ces deux pouvoir, chacun cherchant à éliminer l’autre et à stabiliser son propre pouvoir. Dans des bases de guérilla comme celles-ci, il faut que la population soit stimulée politiquement, que l’armée de guérilla populaire et le pouvoir politique populaire soient consolidés et renforcés et que le pouvoir politique soit étendu au reste des zones de guérilla.
Un effort délibéré est très indispensable pour constituer des bases de guérilla. Il faut que le travail commence avec un bon plan limité dans le temps et une ferme détermination. La direction centrale doit être attentive. Des cadres suffisamment conscients doivent être affectés et politiquement motivés. Il faut que le plan pour instaurer le pouvoir politique et le parti soit établi. Les cadres de la PLGA et du parti assignés pour les Comités Populaires Révolutionnaires doivent travailler en coordination pour activer le processus de formation de la base de guérilla. Les comités du centre et de l’état doivent apporter une concentration toute particulière afin de créer une/des base/s de guérilla et de généraliser l’expérience concrète dérivée. Puisque ces zones sont politiquement, économiquement et socialement très arriérées, le parti doit faire tout particulièrement attention à développer la conscience des masses et également à l’instruction des masses. Il faut qu’il s’efforce de politiquement mobiliser toutes les personnes qui soutiennent la révolution pour un but commun, c-à-d pour établir une nouvelle société démocratique. Les dirigeants du parti doivent travailler de façon créative pour mobiliser la population en formulant des slogans concrets en accord avec la ligne générale.
Lorsqu’il y a une importante offensive ennemie sous la forme d’une campagne d’ ‘encerclement et anéantissement’ menée dans de telles zones, il ne faut pas que nous faisions de tentative vaine pour obstinément conserver toute notre force à l’intérieur de la zone d’encerclement au nom de la persévérance dans le travail ou que nous maintenions le contrôle sur la zone. Au contraire, nous devons rapidement organiser en brigades mobiles une majeure partie de notre force qui peut être rendue mobile et les déployer à l’extérieur ou autour de la zone d’encerclement. En même temps, il faut que nous poursuivions les attaques depuis les lignes extérieures en même temps que les attaques en provenance de l’intérieur de la zone d’encerclement.
Les bases de guérilla sont transitoire de nature. Si nous voulons mener la guérilla avec force, si nous voulons changer les zones de guérilla en zones libérées, alors la question de la création des bases de guérilla aura une importance particulière. Ces bases de guérilla constitueront les foyers à l’intérieur des zones de guérilla pour le développement d’un parti solide, d’une forte armée de libération populaire et d’un front uni tout en, en même temps, créant des conditions favorables pour l’instauration de zones libérées, en augmentant le pouvoir politique par vagues et en stimulant le temps de la révolution. Alors que le nouveau pouvoir politique dans les bases de guérilla continue à se stabiliser, des changements doivent être amenés dans les rapports de production tout en intensifiant la révolution agraire. La terre doit être répartie sur la base de la terre au laboureur et le mouvement coopératif parmi la population doit être encouragé pour le développement de l’agriculture. La forme embryonnaire du nouvel état démocratique doit être consolidée. Par conséquent, il faut comprendre que la formation de la base de guérilla signifie un progrès significatif dans le processus de construction de la zone de base. Ceci produira un impact sérieux sur la population dans les zones autour de la base de guérilla et lui donnera envie de participer plus considérablement dans la guerre populaire.
Afin de faire échouer la campagne offensive de l’ennemi, il faut que l’armée de guérilla populaire mobilise beaucoup la population pour des actions politiques et militaires et qu’elle continue abondamment les opération d’anéantissement de l’ennemi, ce qui inclut également les actions de sabotage. L’armée de guérilla populaire se transforme en armée de libération populaire en acquérant les caractéristiques d’une armée régulière au cours de son développement. La guérilla se développe en guerre mobile. Le pouvoir populaire sera instauré dans les zones de guérilla en anéantissant totalement l’ennemi dans cette zone avec le soutien actif de la population et cette zone se changera en zone libérée. Il se peut que les zones de base formées d’une telle manière soient instables et changent de mains entre nous et l’ennemi. Afin de les consolider en bases stables, nous devons formuler les plans adaptés.
Cependant, il n’existe pas de condition préalable selon laquelle les zones libérées ne peuvent être atteintes invariablement que grâce à la création de bases de guérilla. L’armée populaire, quand elle s’accroit à un niveau suffisant, et dans des conditions favorables, peut même entrer directement dans des zones de guérilla ou des zones stratégiques, mener des batailles décisives contre l’ennemi et établir des zones libérées. Dans une circonstance pareille, les plaines aussi se font influencer et, selon les saisons et d’autres facteurs favorables de cette sorte, des bases de guérilla peuvent être formées là si nous pouvons soulever les masses sur une grande échelle et repousser l’attaque ennemie, détruisant considérablement le réseau ennemi et les forces ennemis dans la zone.
Dans les plaines, la guérilla se poursuivra pendant longtemps. Tirant parti des saisons, des bases de guérilla temporaires peuvent être développées dans ces zones dans les plaines qui ont un terrain favorable et une forte base de masse politique. Dans de telles conditions, le pouvoir politique peut être maintenu même si c’est pour une courte période. En même temps, il faut que la guérilla soit développée en stimulant la population grâce au programme de la révolution agraire, et que le recrutement soit beaucoup augmenté pour renforcer l’armée de guérilla populaire. L’instauration du pouvoir dans les plaines se fera de manière fortement ondulatoire. Des organes de pouvoir populaire se formeront dans certains villages où la conscience populaire est développée. Mais on ne doit pas oublier que les organes de pouvoir politique populaire dans les plaines seront instables jusqu’à ce qu’un stade soit atteint où l’armée de guérilla populaire inflige des défaites significatives aux forces ennemies. Dans les zones de guérilla et dans ces zones où notre travail continue avec la tâche de former des zones libérées, il faut que nous organisions les habitants dans les luttes en les rassemblant autour des slogans concrets suivants. Ceci a lieu par l’intermédiaire des Comités Populaires Révolutionnaires, dans le cadre de la politique de prise du pouvoir d’état.
1. Renverser l’autorité féodale ; instaurer le pouvoir politique populaire
2. Reprendre les terres des propriétaires fonciers, les terres du gouvernement et des autres institutions exploiteuses et les distribuer aux paysans pauvres et sans terre.
3. Construire la milice populaire armée !
4. Mettre fin au remboursement des créances et des intérêts aux propriétaires fonciers et aux prêteurs sur gage !
5. Arrêter de payer des taxes, des impôts et des prélèvements au gouvernement !
6. Le droit sur la forêt appartient aux Adivasis et au peuple laborieux. Mettre fin au pillage des richesses forestières par les impérialistes, la bourgeoisie bureaucrate compradore et les gros entrepreneurs.
7. Développer l’agriculture et le mouvement coopératif ! Augmenter la production et atteindre l’autonomie dans tous les domaines !
La mise en œuvre des slogans ci-dessus, en mobilisant toutes les forces anti-féodales dans les luttes contre l’exploitation impérialiste et l’exploitation des classes de propriétaires fonciers et de la bourgeoisie bureaucrate compradore, sera la tâche politique la plus urgente. A la suite de la mobilisation politique qui a lieu sur base des slogans ci-dessus, les paysans intensifieront beaucoup la lutte de classe sous la forme de la lutte armée ; ils fourniront d’innombrables guerriers pour l’accroissement de la PLGA et pour le développement de la PLGA en PLA. Cela fera mûrir les conditions pour la création de la zone libérée.
Une zone libérée est une zone spécifique où l’ennemi a été détruit complètement et où l’autorité du gouvernement populaire révolutionnaire est établie. Si une telle zone libérée doit être créée, alors, une armée de libération populaire bien entraînée, c-à-d une armée régulière, bien entraînée sous un commandement militaire centralisé et ayant la capacité de vaincre l’ennemi doit avoir vu le jour. Il faut que la majorité des masses opprimées dans cette zone ait été éduquée à la politique révolutionnaire et préparée à constituer des organes de pouvoir politique. Les comités révolutionnaires populaires, qui sont les organes du pouvoir politique populaire, se transformerons en Revolutionary People’s Councils. Une couche de ces conseils révolutionnaires populaires sera construite à partir du niveau du village jusqu’au niveau de la zone libérée. Il faut que la population, en soutien à la People’s Liberation Army, s’arment dans les organisations de milice populaire. Un Communist Party doit fournir une direction pendant l’exécution de toutes ces tâches. Sous ces conditions, une zone libérée ne peut ni être formée ni pouvoir se maintenir après création.
Lorsque nous prenons en considération une des principales caractéristiques particulières de notre pays, c’est à dire l’existence d’un appareil étatique centralisé puissant, alors, la création de zones libérées stables comme en Chine sera une tâche relativement difficile. Cependant, en développant plusieurs zones arriérées dans le pays en zones de guérilla grâce à l’intensification de la lutte de classe, nous serons en mesure de créer une situation pour les conflits armés avec les forces armées gouvernementales. Par ceci, nous serons capables de disperser les forces ennemies et nous pourrons transformer certaines zones, qui sont avantageuses géographiquement, en zones libérées. Plusieurs évolutions politiques qui s’opèrent dans le pays et à travers le monde aideront aussi ceci en créant des conditions favorables.
Par exemple, en conséquence de l’intensification des contradictions internes parmi les impérialistes, il se peut aussi que s’intensifient les contradictions internes parmi les classes dirigeantes de l’Inde, causant une crise politique et une autorité instable ; il se peut que les luttes armées des diverses nationalités opprimées s’intensifient davantage, et ceci détournera les forces armées, les capacités et les ressources économiques de l’ennemi en direction de ces luttes ; il se peut qu’une vague populaire contre l’impérialisme et contre les classes dirigeantes compradores éclate dans certaines poches à la suite de la crise qui soumet les masses opprimées à une exploitation cruelle ; avec l’intensification et les progrès de la lutte de guérilla, il se peut qu’il y ait des éruptions de révoltes par certaines sections de la police, des forces paramilitaires et militaires ; et on ne peut pas nier la possibilité du déclenchement de guerres (soit locales, soit à travers le monde) qui peuvent détourner une partie des forces et des ressources de l’ennemi. Tout ceci créera une situation défavorable pour l’ennemi et une situation favorable pour nous. En bref, au cours de la guerre populaire prolongée contre les forces armées de l’ennemi, la crise révolutionnaire doit éclater, facilitant de ce fait la création de plus en plus de zones libérées.
Fondement pour un système économique de nouvelle démocratie
Notre objectif est de détruire l’actuel système économique semi-colonial, semi-féodal qui est au service des intérêts des classes de propriétaires fonciers et de la bourgeoisie bureaucrate compradore et des impérialistes, et de construire un système économique de nouvelle démocratie à sa place. Par conséquent, nous devons nous efforcer de promouvoir un système économique de nouvelle démocratie, au cours de et conformément au développement de la guerre populaire. Il faut que nous coordonnions cet effort pour le développement économique avec la guerre populaire afin qu’il soit subordonné à la tâche centrale du développement de la guerre révolutionnaire. Puisque les zones de guérilla sont instables et sont confrontées à la menace d’attaques ennemies continues, il ne faut pas que les programmes de développement économique que nous prenons en main dans les zones de guérilla soient de nature durable, mais doivent être de ceux qui s’exécutent rapidement. Notre politique pour le développement économique et nos efforts doivent être orientés vers l’amélioration des niveaux de vie de la population, l’encourageant de ce fait à participer activement à la guerre révolutionnaire. Il faut également qu’elle aide à faciliter l’approvisionnement en nourriture et autres matériaux de l’armée populaire, et à davantage consolider le pouvoir d’état démocratique populaire (les Comités Populaires Révolutionnaires). Ces politiques économiques doivent tenir compte des programmes de bien-être populaires tels que l’éducation, la santé, les installations sanitaires, le système de distribution public, etc.
Les classes dirigeantes imposeront des blocus économiques sur nos zones de lutte lorsque la guérilla se poursuit intensément, ou durant et après la formation de zones libérées. L’ennemi aura recours à des mesures telles que le pillage et l’incendie des biens de la population, la destruction de la production et des équipements de production, etc. Afin de résister à de telles situations, il faut que nous rendions nos zones de lutte autonomes dès le début et que nous déjouions le blocus ennemi. L’armée populaire doit être rendue autonome tout en économisant les ressources grâce à la force organisée de la population.
Nous devons intensifier la révolution agraire et mobiliser la population pour le mouvement coopératif au cours de la marche en avant de la guerre révolutionnaire et de la création de zones de guérilla et de bases de guérilla. Au début, il se peut que des coopératives primaires voient le jour pour répondre aux besoins de la population. Des équipes d’aide mutuelle peuvent être formées en mobilisant les travailleurs agricoles, les paysans pauvres et les paysans moyens. Il faut que les coopératives soient constituées sur base de la résolution des problèmes du pouvoir ouvrier, des bœufs, des engrais, des semences et de l’irrigation. Il faut que le travail et le capital de la population soient les composants principaux de ce mouvement coopératif. Toutefois, le travail est l’aspect clé. Des coopératives de consommateurs et de crédit doivent aussi être construites. Ce mouvement de coopérativisation doit être développé ans les bases de guérilla et des milliers de personnes doivent être mobilisées. L’hégémonie des paysans sans terre, des travailleurs agricoles et des paysans pauvres doit être établie sur toutes ces coopératives.
Dans l’ensemble, il faut que le parti prête une attention constante aux questions suivantes, durant toute la période de la guerre populaire :
1. Durant la période de guerre populaire – c-à-d depuis le moment du commencement jusqu’à la prise définitive du pouvoir – la politique révolutionnaire selon laquelle le pouvoir d’état doit être saisi et doit être à la tête du travail de préparation, de mobilisation et d’organisation de la population pour la guerre populaire.
2. Il faut que notre parti mène la guerre populaire, évaluant constamment notre force et celle de l’ennemi et adoptant des tactiques concrètes dans les conditions concrètes correspondant à cette force. En faisant cela, nous serons en mesure de garder l’initiative dans nos mains. L’intensification de la guerre populaire tout en préservant autant que possible nos forces subjectives et en détruisant progressivement l’ennemi ne sera possible que de cette façon. Nous ne devons jamais oublier que dans la guerre, perdre l’initiative signifie la défaite certaine.
3. Durant le cours de la guerre populaire, le parti doit se reposer sur la population ; nous ne devons jamais oublier un instant d’entretenir des rapports organiques avec la population. Le camarade Mao a dit : « La guerre révolutionnaire est une guerre populaire ; nous pouvons mener cette guerre en mobilisant la population et en nous reposant sur la population ».
Conception stratégique du travail dans les zones urbaines – Rapport entre le travail rural et le travail urbain
Il est vrai que, dans notre révolution, qui suit la ligne de guerre populaire prolongée, la libération des zones urbaines ne sera possible que dans la dernière phase de la révolution. Cependant, ceci ne veut pas dire qu’il n’y a pas besoin de se concentrer sur la construction d’un mouvement révolutionnaire urbain dès le début. Dès le début, nous devrons nous concentrer sur l’organisation de la classe ouvrière, laquelle étant la direction de notre révolution, doit directement participer et diriger la révolution agraire et la guerre populaire en plus de construire un mouvement révolutionnaire des ouvriers.
Nous ne devons pas oublier le fait que la population urbaine a augmenté rapidement en raison de la crise agraire de plus en plus profonde dans la campagne, ce qui oblige les paysans pauvres et sans terre à migrer vers les centres urbains à la recherche de moyens d’existence. La classe ouvrière est aussi numériquement beaucoup de fois plus importante en Inde qu’en Chine durant le cours de la révolution chinoise. Au début de la décennie 1990 même, les forces de la classe ouvrière syndiquée dans les secteurs industriels et privés et publics de notre pays étaient d’environ 260.000.000. Ses forces dans les industries non-syndiquées, auxiliaires et peu importantes est le double de ce chiffre, c.à.d 450.000.000 à 500.000.000. Par conséquent, le parti révolutionnaire ne peut plus se permettre de négliger son travail dans les villes et les zones industrielles. Celui-ci a une importance bien plus grande que dans la Chine pré-révolutionnaire. Toutefois, la majorité des travailleurs sont embourbés dans l’économisme en raison de la nature des luttes organisées pendant des décennies par les différents syndicats révisionnistes et bourgeois. Malgré cela, les ouvriers participent aujourd’hui de plus en plus aux luttes spontanées et perdent les illusions qu’ils avaient sur les dirigeants des syndicats respectifs. La responsabilité de les guider et de les organiser correctement appartient au seul parti révolutionnaire.
De surcroit, dans de nombreux endroits de notre pays, les ouvriers vivent non seulement côte à côte avec les paysans, mais ont des liens innombrables avec les zones rurales. C’est pourquoi l’influence des luttes anti-féodales qui se déroulent dans les zones rurales sur la classe ouvrière des centres industriels est présente dans une considérable mesure. Les luttes de la classe ouvrière, à leur tour, ne peuvent pas manquer d’influencer énormément les paysans.
Sur base du mouvement ouvrier révolutionnaire, nous serons en mesure de mobiliser des millions de personnes parmi les masses opprimées et laborieuses urbaines et d’échafauder des luttes contre l’impérialisme et le féodalisme, des luttes en faveur de la révolution agraire et des luttes pour les droits démocratiques. Nous ne serons capables de créer les forces subjectives et les conditions requises pour créer un front uni à l’échelle nationale, large, anti-impérialiste et anti-féodal qu’au cours de cette trajectoire. Le mouvement urbain est une des sources principales, qui fourni des cadres et des dirigeants ayant différents types de capacités essentielles à la guerre populaire et à la création de zones libérées. En outre, la responsabilité pour l’approvisionnement en vivres, technologie, expertise, renseignements et autre soutien logistique pour la guerre populaire aussi repose sur les épaules du mouvement révolutionnaire urbain lui-même.
Par conséquent, nous devons, tout en donnant la priorité absolue au travail qui doit être entrepris pour la création de zones libérées, également donner en même temps une importance appropriée à la tâche de la construction d’un puissant mouvement révolutionnaire urbain. Si les luttes de la classe ouvrière, principalement celles dans les domaines du transport, des communications, des pièces d’artillerie, des centrales électriques, des mines, etc sont coordonnées avec les luttes paysannes armées, elles jouent un rôle clé dans l’avancement de la guerre populaire. Par conséquent, le parti doit faire tout particulièrement attention à ses efforts sur les organisations industrielles clé dès le début et affecter les cadres dirigeants en conséquence. Nous ne devons pas oublier le rapport dialectique entre le développement du mouvement urbain et le développement de la guerre populaire dans la campagne. En l’absence d’un puissant mouvement révolutionnaire urbain, la guerre populaire dans la campagne fera face à de nombreuses difficultés.
De plus, il ne faut pas que nous déprécions l’importance du fait que les zones urbaines sont de puissants centres de l’ennemi. La construction d’un mouvement révolutionnaire urbain puissant signifie qu’il faut que notre parti crée un réseau de lutte capable de mener la lutte invariablement en se maintenant lui-même jusqu’à ce que la guerre populaire prolongée atteigne le stade de l’offensive stratégique. Ici, nous devons tenir compte du fait qu’au lieu de poursuivre la ligne erronée de tenter d’organiser une « insurrection » ou des « batailles décisives », nous devons suivre la ligne correcte qui est de développer des luttes dans les zones urbaines qui doivent être coordonnées, et complémentaires, au service de la guerre révolutionnaire agraire armée. Nous devons continuer à faire les préparatifs les plus complets bien à l’avance afin que les villes puissent être libérées au moment adéquat lorsque les zones urbaines sont encerclées depuis la campagne.
Avec cette perspective à long terme, nous devons développer un puissant parti clandestin, un front uni révolutionnaire et des brigades et une milice de guérilla urbaine, intensifier la lutte de classe dans les zones urbaines, et mobiliser le soutien de millions de personnes parmi les masses urbaines pour la guerre populaire.
Nous ne devons pas oublier que, dans un pays semi-colonial, semi-féodal, toute lutte que ce soit dans les zones rurales ou dans les zones urbaines, si elle est isolée de la tâche de la construction et du développement de la lutte armée révolutionnaire agraire ne peut que, dans l’analyse finale, se dépraver dans l’économisme, le réformisme et le révisionnisme. Avant le déclenchement de la guerre révolutionnaire agraire, le but et la tâche de toutes les luttes et organisations est de développer cette guerre. Lorsqu’une telle guerre a commencé, la tâche de toutes les luttes et organisations est de s’unir avec cette guerre et de davantage développer cette guérilla révolutionnaire agraire et cette guerre populaire prolongée.
Le développement et l’expansion de la guérilla révolutionnaire agraire dans la campagne est significative non seulement pour les luttes paysannes, elle est aussi d’une importance extraordinaire pour le développement et la bonne orientation des luttes de la classe ouvrière et des vastes masses de la population urbaine. La création de zones de base et l’expansion de la guerre populaire vers la vaste campagne ne peut pas manquer de conduire à la radicalisation des masses urbaines et de donner une grande impulsion à leurs luttes contre l’impérialisme, la bourgeoisie bureaucrate compradore et l’étau du féodalisme dans les différents domaines de la vie sociale et culturelle des masses urbaines. Cela créera également une vague de soutien massive dans les zones urbaines pour le mouvement révolutionnaire agraire armé.
Ce rapport entre le travail rural et le travail urbain (c-à-d le travail dans la ville est subordonné au travail rural et complémentaire à la tâche immédiate, principale et fondamentale de la construction de l’armée populaire et de zones de base) ne doit jamais être oublié lorsque nous nous acquittons du travail dans les zones urbaines. Afin de créer une base de soutien solide à la guerre populaire en cours dans la campagne, pour résoudre leurs propres questions fondamentales et pour tirer parti de la situation pour la prise de contrôle des centres urbains durant la marée haute de la révolution, il faut que le parti entreprenne le travail parmi les masses urbaines laborieuses avec une perspective à long terme.
Désormais, notre parti doit avoir une ligne détaillée de la lutte révolutionnaire (lutte armée et autres formes de lutte) pour les zones urbaines aussi, conformément à la ligne de la guerre populaire prolongée, c-à-d la ligne de la libération de la campagne et de l’encerclement des zones urbaines à partir de la campagne d’abord, et ensuite de la prise des zones urbaines.