Chapitre 13 : Le travail dans les zones urbaines

Stratégie et tactiques de la révolution indienne

Parti Communiste d’Inde (maoïste)

21 Septembre 2004

PARTIE 2 : TACTIQUES

Chapitre 13 : Le travail dans les zones urbaines

   Le travail dans les zones urbaines a une importance particulière dans notre guerre révolutionnaire. Nos zones urbaines a une importance particulière dans notre guerre révolutionnaire. Nos zones urbaines aujourd’hui reflètent le développement biaisé ayant lieu dans les rapports de production semi-féodaux et semi-coloniaux, en accord avec l’intérêt de l’impérialisme. En fait, les vastes masses de la population urbaine restent entre les griffes de l’exploitation et de l’oppression effrénées de l’impérialisme et de la bourgeoisie bureaucrate compradore.

   Le fait que la classe ouvrière soit fortement concentrée dans ces zones est extrêmement important. Des centaines de milliers de travailleurs dans ces métropoles et d’autres villes industrielles travaillent dans des entreprises industrielles travaillent dans des entreprises industrielles modernes dans lesquelles la socialisation du travail a eu lieu à un haut niveau.

   En outre, la section de la petite bourgeoisie urbaine, qui est une alliée sérieuse de notre révolution est aussi concentrée ici en grand nombre. D’autre part, c’est ici même que le pouvoir d’état et l’appareil administratif des classes dirigeantes sont concentrées ; et c’est d’ici même qu’ils ont réglé les lignes de vie économiques du pays. Par conséquent, en même temps que le facteur positif que la force principale de la révolution – la classe ouvrière et une autre force motrice fondamentale, la petite bourgeoisie, est concentrée ici en grand nombre, le mouvement révolutionnaire urbain est également confronté à un facteur négatif, que c sont des centres très solides pour l’ennemi. Par conséquent, nous devons construire le mouvement révolutionnaire en n’oubliant pas ces deux facteurs.

   Le mouvement urbain est une des sources principales qui fourni des cadres et des dirigeants ayant différents types de capacités indispensables pour la guerre populaire et pour la création de zones libérées. De plus, la responsabilité de la fourniture de provisions, de technologie – expertise, renseignements et autres choses de cette sorte, à la guerre populaire repose aussi sur les épaules du mouvement révolutionnaire urbain lui-même. Par conséquent, le parti doit prêter une attention toute particulière à affecter les cadres dirigeants en conséquence pour travailler dans le mouvement urbain. Nous ne devons pas oublier le rapport dialectique entre le développement du mouvement urbain et le développement de la guerre révolutionnaire agraire armée. En l’absence d’un mouvement urbain révolutionnaire fort, la croissance de la guerre populaire fera face à des limitations et à des difficultés dans son avancement.

Objectifs de notre travail urbain

   Le travail dans les villes implique de nombreuses tâches. Toutes ces tâches peuvent toutefois être combinées sous trois objectifs généraux comme suit :

   1) Mobiliser et organiser les masses de base. Ceci est l’activité principale du parti. La tâche la plus importante du parti est d’organiser la classe de base dans les zones urbaines, c-à-d la classe ouvrière, en même temps que d’autres classes et sections telles que le semi-prolétariat, les étudiants, les employés de classe moyenne, les intellectuelles, etc. Il a également pour tâche de se charger des problèmes de groupes sociaux particuliers comme les femmes, les Dalits et les minorités religieuses et de les mobiliser pour le mouvement révolutionnaire. C’est sur cette base que les masses sont mobilisées et que les sections avancées sont consolidées dans le parti.

   2) Construire le front uni. Ceci implique la tâche d’unifier la classe ouvrière d’abord, et ensuite de construire la solidarité et l’alliance ouvrier-paysan, de s’unir avec d’autres classes dans les villes, de construire des fronts contre l’exploitation et l’oppression de l’impérialisme et de la bourgeoisie bureaucrate compradore, les desseins guerriers impérialistes et la mondialisation contre le fascisme hindou, contre la répression, etc. Ceci est un aspect très important du travail du parti dans la ville.

   3) Tâches militaires. Tandis que la PLGA et la PLA dans la campagne exécutent les tâches militaires principales, le mouvement urbain exécute également des tâches complémentaires à la lutte armée rurale. Celles-ci consistent en l’envoi de cadres vers la campagne, l’infiltration dans les rangs ennemis l’organisation dans les industries clés, les actions de sabotage en coordination avec la lute armée rurale, le soutien logistique, etc.

   Sur les trois précitées, la première tâche d’organiser les masses de base est fondamentale et primordiale. Sans mobiliser largement les masses, il n’est possible d’exécuter aucune des autres tâches telles que la construction du front uni et l’exécution des tâches militaires.

Facteurs régissant la perspective – le plan pan-indien

   Établir la perspective, le plan pan-indien signifie en fait choisir les villes, les industries ou les régions où nous devons nous concentrer et auxquelles nous devons donner la priorité. Cela peut encore vouloir dire l’évaluation des forces subjectives disponibles et le choix de la répartition appropriée.

   Les banlieues et les villages voisins dépendent également des centres urbains pour l’emploi. Donc, nous devons intégrer le travail dans ces zones comme étant une part du travail urbain. Un grand nombre d’industries et d’autres infrastructures existent également. Par conséquent, selon les conditions concrètes, des plans pour le travail organisationnel doivent être établis. Les masses ouvrières urbaines, tout particulièrement les jeunes et toutes les sections petites-bourgeoises mènent une vie précaire, les opportunités d’emploi et même les produits de première nécessite quotidiens faisant défaut. Cette condition objective est avantageuse pour construire un mouvement urbain révolutionnaire fort. Cependant, en raison de la faiblesse des forces révolutionnaires, les classes dirigeantes sont à même d’utiliser cette atmosphère en leur faveur, bien que provisoirement, dans une certaine mesure ou une autre. Les révisionnistes du CPI et du CPI(M) sont toujours puissants dans la sphère des syndicats et ont une mainmise considérable sur les autres sections de la population urbaine dans les villes majeures. Nous devons élever la vigilance du peuple contre les dangers de l’économisme et du capitulationisme propagés par ces révisionnistes.

   Pour accomplir ceci, une conscience de classe révolutionnaire doit être assurée grâce à notre activité politique parmi les pauvres des villes. Nous devons bâtir un vaste réseau d’unités secrètes du parti, la section avancée de la classe ouvrière se mettant en évidence, particulièrement par la mobilisation politique. Nous devons créer des brigades de défense armées secrètes et des équipes de défense publiques, dès le tout début même, avec les jeunes de la classe ouvrière pour organiser la résistance contre les attaques des voyous engagés par les administrations et les autres sections exploiteuses et aussi des forces armées de l’état.

   La classe ouvrière est la force révolutionnaire la plus avancée de notre société. Nous devons transmettre la conscience révolutionnaire au cours de leur lutte/mouvement pour déclencher les potentialités révolutionnaires latentes au sein de la classe. Nous nous appliquons à garantir leur rôle principal en tant que classe dans la révolution de nouvelle démocratie en cours. Dans ce but d’abord, nous devons dénoncer et les libérer de la pensée et de la pratique réformiste et révisionniste et consolider d’un point de vue politique les sections avancées de la classe ouvrière et les guider pour stimuler la classe toute entière pour la révolution de nouvelle démocratie.

Le travail dans les industries clés

   Notre présence aujourd’hui dans les industries clés est extrêmement faible. Avec la progression de la guerre populaire, il y a un besoin pressant que nous entrions dans les industries clés et que nous y mettions en place une base solide. Certaines industries comme le transport, les communications, le rail, le dock, l’énergie, le pétrole et le gaz naturel, la production militaire, etc. peuvent jouer un rôle crucial dans notre révolution. Au cours de l’évolution de la guerre, la perturbation de la production dans ces industries a un impact immédiat sur l’aptitude de l’ennemi à mener la guerre. Il est par conséquent de la responsabilité de l’organisation urbaine d’établir une présence et une influence dans les industries clés de cette sorte.

   Les industries clés étaient généralement dans le secteur public. Maintenant, cependant, avec la politique de privatisation, un grand nombre de vieilles unités sont privatisées et de nouvelles unités sont créées directement dans le secteur privé. Ainsi, certaines de ces industries telles que les conseils de l’électricité et le département des communications sont confrontés à de nombreuses luttes militantes en opposition avec les politiques de privatisation et il y a eu un retour en force significatif des syndicats. Dans le contexte de la montée du mouvement des ouvriers, les travailleurs d’autres industries aussi ont recours à la lutte. Nous pouvons donc nous servir de cette situation pour essayer d’influencer les travailleurs dans ces industries.

Notre plan pour les industries clés doit opérer à deux niveaux

   Un. Nous pouvons influencer les travailleurs dans ces industries depuis l’extérieur grâce à diverses formes de propagande, particulièrement durant les lutte de ces industries. Ceci peut être effectué par l’intermédiaire d’organisations syndicales légales, les magazines ouvriers, la rédaction secrète de pamphlet, et même par l’intermédiaire de déclarations du parti.

   Deux. Nous devons envoyer des camarades pour développer secrètement un travail de fraction depuis l’intérieur du syndicat existant dans l’industrie, selon l’occasion. Ce travail doit être effectué avec une approche à long terme en faisant attention à éviter la dénonciation.

   En raison de la nature critique de ces industries, l’ennemi est aussi très conscient de la nécessité d’empêcher tout révolutionnaire ou toute autre véritable force combattante d’entrer dans de telles industries. Nous devons donc être très prudents et faire très attention en pénétrant dans et en travaillant à l’intérieur de telles entreprises. Tout travail dans de tels endroits doit se faire sous une couverture quelconque. Le travail de fraction est la méthode normale. Le travail dans de telles industries doit généralement être séparé des autres travaux dans la zone.

Travail dans les autres fronts

   La priorité principale de la mobilisation politique de masse et de l’organisation dans les villes doit être la classe ouvrière. Nous devons prêter une attention particulière aux syndicats et autres organisations de la classe ouvrière. Nous devons également organiser dans les colonies et les quartiers pauvres où réside la classe ouvrière avec d’autres sections des pauvres des villes. Dans certains centres urbains, une section des masses de base, qui sont originaires des zones de luttes agraires armées, sont influencées par la politique révolutionnaire.

   En dehors de la classe ouvrière et des pauvres des villes, nous devons aussi faire tout particulièrement attention à notre travail parmi les femmes, les étudiants, les jeunes, les professeurs et les intellectuels de classe moyenne dans d’autres professions qui ont augmenté considérablement ces dernières décennies. Les organisations de jeunes et culturelles jouent aussi un bon rôle dans les activités du mouvement de la ville.

   Une section de la communauté estudiantine a gravé son rôle avancé défiant la mort dans l’histoire des luttes révolutionnaires du pays. Ils ont maintes et maintes fois joué un rôle de précurseur dans les luttes et les mouvements révolutionnaires. Ils ont endossé la responsabilité de la propagation de la politique révolutionnaire. Ils ont aussi joué un rôle important dans la guerre populaire prolongée. Notre tâche est d’approfondir davantage nos activités à l’intérieur de la communauté estudiantine. Etant donné la situation actuelle, nous devons développer des formes organisationnelles appropriées pour les imprégner de la politique révolutionnaire et organiser et mobiliser l’immense majorité d’entre eux d’un point de vue politique. Ils peuvent être mobilisés politiquement sur les questions non seulement nationales mais aussi internationales.

   La situation objective est favorable pour la mobilisation politique de toutes ces sections en dehors de leur organisation sur leurs revendications partielles et particulières. Nous devons attacher une grande importance à leur mobilisation autour de slogans politiques tactiques donnés dans la résolution politique. Dès le début, nous devons construire des unités secrètes du parti parmi eux. Le progrès et la victoire du mouvement sont basés sur l’expérience politique obtenue par toutes ces classes.

   En fait, le rôle des femmes dans différents domaines dans les zones urbaines augmente. En plus des étudiants, des femmes employées, des ouvriers et de ceux travaillant dans d’autres artisanats, il y a des milliers de femmes travaillant dans de grandes et petites industries à bas salaires. Elles vivent dans une pauvreté noire et ont des conditions de vie pitoyables. En outre, elles sont soumises à un incessant harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. C’est pour cette raison qu’afin d’organiser les femmes, il faut que le parti prête plus d’attention à tous les niveaux, tout particulièrement dans les villes.

   Ces dernières années, la puissance des forces communalistes dans les villes a considérablement augmenté. Les gens des minorités religieuses deviennent les proies des attaques des forces communalistes hindoues dont la base sociale dans les villes se développe relativement. Pour maîtriser de telles forces et faire sortir les opprimés de l’influence du communalisme, les unités, cadres et comités du parti doivent faire preuve d’initiative et se tenir aux côtés des minorités religieuses et formuler les slogans nécessaires et les tactiques opportunes chaque fois que c’est requis.

   Les zones urbaines offrent également la possibilité pour s’unir avec des sections de la bourgeoisie nationale qui s’opposent à l’impérialisme et à la bourgeoisie bureaucrate compradore. Dans nos tactiques à l’égard de cette classe, nous devons tenir compte de sa nature indécise et exploiteuse et adopter une politique d’unité-lutte avec elle. Bien qu’ils n’entreront dans le front uni stratégique qu’aux stades ultérieurs de la révolution, nous devons nous efforcer de les amener dans les fronts unis tactiques. Cependant, en aucun cas, l’unité avec des sections de la bourgeoisie nationale ne peut être réalisée au prix des classes de base à l’intérieur du front uni. Ainsi, tout en nous unissant avec la bourgeoisie nationale, nous ne devons jamais perdre de vue l’aspect de lutte de notre relation avec elle. Il ne faut pas que nous ayons l’idée fausse que l’unité avec la bourgeoisie nationale suggère des concessions dans les luttes syndicales avec ces sections. C’est la force de la classe ouvrière et non sa faiblesse qui sera la force qui attirera la bourgeoisie nationale vers le front.

   Les attaques incessantes des impérialistes et des agents indiens poussent quotidiennement la bourgeoisie nationale dans davantage de conflit avec les classes dirigeantes. Par conséquent, les possibilités pratiques d’unité d’en bas grandissent. Ces possibilités sont plus grandes dans les villes ayant une plus forte présence nationale bourgeoise. Les organisations locales du parti doivent tenter de parvenir à une unité axée sur les enjeux tels qu’empêcher la délocalisation ou la fermeture d’industries, s’opposer aux lois anti-petite industrie et aux augmentations de taxe, etc, tout en n’oubliant pas les principes précités.

En mobilisant les classes et les masses urbaines de la manière mentionnée ci-dessus, nous devons travailler dans le but de créer une vague de mouvements populaires contre l’étranglement de l’impérialisme et des politiques répressives de l’état indien. Pour accomplir ceci, nous devons principalement concentrer notre travail sur la vaste section de la classe ouvrière et des autres sections démocratiques.

Les tâches militaires du mouvement urbain

   Tandis que dans la campagne, la PLA accompli les principales tâches militaires, l’organisation urbaines accompli aussi des tâches complémentaires à la lutte armée rurale. Il y a de nombreuses manières grâce auxquelles le mouvement urbain peut aider la lutte armée rurale et particulièrement les zones de base et les zones de guérilla. Certaines impliquent l’aide immédiate et directe en termes matériels et de personnel ; d’autres impliquent la préparation à long terme pour les batailles décisives des stades ultérieurs de la guerre populaire.

   Il est très important de pénétrer dans l’armée, les forces paramilitaires et la police aux niveaux supérieurs de l’appareil étatique administratif. Il est nécessaire de se procurer des renseignements quant à l’ennemi, de bâtir un soutien pour la révolution à l’intérieur de ces organes et même d’inciter à la révolte au moment opportun.

   La nature du travail urbain étant essentiellement défensif, les tâches militaires directement relatives au mouvement urbain sont fondamentalement défensives de nature et resteront comme cela jusqu’à la période finale de la révolution. Cependant, même un mouvement urbain défensif exige une organisation de type militaire de la défense armée des masses urbaines contre les ennemis du peuple. Ces ennemis sont de différents genres – mafia, criminels, gangs de voyous agissant au service des classes dirigeantes, des gangs socio-fascistes dirigés par les révisionnistes, les organisations fascistes hindoues et leurs milices, les gangs d’autodéfense tout spécialement organisés par l’état pour attaquer les activistes et les sympathisants de notre mouvement, les forces de l’état elles-mêmes, etc. Sans résister à de telles forces, il ne serait pas possible pour une organisation de survivre et de se développer. Alors que nous ne pouvons et ne devons pas, à ce stade, nous organiser pour un affrontement offensif armé avec l’état, nous devons vraiment construire des organisations de défense de cette sorte qui conviennent à la situation concrète. Toutefois, nous devons constituer des équipes de défense secrètes et publiques pour résister à la répression de toute sorte déclenchée par les classes dirigeantes.

Soutien logistique

   L’ennemi trouve tout son soutien logistique dans les zones urbaines. Toutefois, l’armée populaire se repose autant que possible sur les zones rurales et les masses rurales.

   Cependant, pour certaines choses critiques, il y a besoin d’un soutien des zones urbaines. Selon sa force, l’organisation urbaine doit faire tout son possible pour fournir un tel soutien.

   Les approvisionnements ou les contacts pour la fourniture de certains types de matériaux tels que les armes et les munitions, les pièces détachées, le matériel médical, etc ne sont disponibles que dans les zones urbaines. L’aide technique sous la forme de réparations et de maintenance des équipements de combat, de communication et autre de la PLGA, le développement de nouvelles technologies pour la guerre populaire et l’envoi de camarades ayant des compétences techniques, électriques, électroniques et autres pour qu’ils s’installent dans la campagne est une autre tâche de l’organisation urbaine. La propagande et les publications pour répondre aux besoins du mouvement rural est également une des tâches importantes dans les centres urbains.

La zone urbaine dans les environs des zones libérée et des zones de guérilla

   Le travail dans les petites villes a une signification particulière (villes de district, kasbas et petits centres miniers) à l’intérieur et aux environs des zones de base et des zones de guérillas. De telles villes font office de centres d’affaires. Certaines villes sont des centres d’approvisionnement pour les produits forestiers et les matières premières. Dans de telles villes,l es entreprises de la bourgeoisie bureaucrate compradore, des compagnies transnationales et de la bourgeoisie nationale ont des intérêts dans les domaines comme les entreprises minières pour extraire les matières premières telles que le charbon, le fer, etc, et certaines industries moyennes et lourdes basées sur ces matières premières. En conséquence, la classe ouvrière est aussi concentrée dans une notable mesure dans les villes. Des villes pareilles auront de l’importance.

   Dans l’ensemble, toutes les villes dans et autour de cette zone sont les centre de l’appareil étatique. Étant donné que l’appareil étatique dans les zones rurales autour de ces villes est soit trop faible ou paralysé, ces villes se transforment en centres principaux pour l’autorité contre-révolutionnaire dans cette zone. C’est en se basant sur ces villes que les forces ennemies déclenchent les attaques des campagnes de répression contre les zones de guérilla et les zones libérées. D’autre part, comparé aux autres villes, l’impact de la politique révolutionnaire et de la guerre populaire sera très élevé. Les masses opprimées montreront une inclination beaucoup plus grande à l’égard de la révolution.

   Dans de telles villes, l’occasion pour un travail légal et public ne sera, en général, pas disponible, ni pour notre parti, ni pour les organisations de masse. Par conséquent, notre parti doit travailler dans l’ensemble seulement par l’intermédiaire d’organisations de couverture. Nous devons mener des activités publiques grâce aux large front uni formé sur la base d’un programme limité.

   Le parti doit fonctionner grâce à des méthodes secrètes, avec beaucoup de prudence, et une structure organisationnelle imprenable pour l’ennemi. Étant donné que le mouvement révolutionnaire dans ces villes doit jouer un rôle clé de second plan de nombreuse manières pour les zones de guérilla et les zones libérées, il est essentiel dans de telles villes que le réseau clandestin de l’organisation du parti s’étende considérablement et que le soutien populaire soit mobilisé en grand.

   Aux occasions où l’ennemi déclenche des campagnes d’encerclement et de répression contre les zones de base, les brigade armées populaires urbaines doivent être au service de la guerre populaire en détruisant les provisions de l’ennemi, les équipements de transport, de communication, etc.

   Même au milieu de brutales conditions de répression fascistes, quelle que soit leur ampleur, ce mouvement révolutionnaire urbain doit s’assurer que ses liens organiques avec les zones de guérilla et les zones libérées ne se cassent pas net. Nous devons nous appliquer à construire un tel parti qui soit imprenable pour l’ennemi dans ces centres urbains. Ensuite, ce mouvement urbain pourra remplir son rôle dans la guerre populaire prolongée. La guerre populaire ne pourra progresser en brisant les blocus économiques et miliaires de l’ennemi que si une telle organisation de grande envergure existe.

   Il nous sera également possible de nous emparer de petites villes au cours de l’intensification de la guerre populaire et de l’instauration de zones libérées.

La structure du parti

   La question de la structure du parti dans les zones urbaines pose des problèmes assez différents de ceux qui se posent dans les zones rurales où notre parti est basé. Ceux-ci touchent au problème de la construction et de la gestion de structures stables, de la continuité de la direction du parti, de la coordination entre le travail public et le travail secret, entre les organes inférieurs et supérieurs, et entre l’organisation de la ville et la direction basée dans les zones rurales. Nous ne pouvons pas résoudre ces problèmes sans une attention et une étude minutieuse de la part des organes de niveau supérieur et de mise au point de solutions pratiques et concrètes. Nous exigeons également toutefois l’adoption d’une large approche commune sur les objectifs, les tâches et les méthodes pour construire et faire progresser la structure du parti en zone urbaine.

   Le principe fondamental formant la base de la structure de notre parti est la centralisation politique combinée avec la décentralisation organisationnelle. Cela signifie que tous les membres du parti et tous les organes, tout particulièrement au niveau inférieur, doivent avoir de solides bases idéologico-politiques afin d’être capables de trouver leurs positions de façon autonome et de prendre les bonnes décisions organisationnelles selon la ligne politique du parti.

   Ceci est particulièrement important dans les zones urbaines en raison des difficultés techniques à entretenir des rapports étroits et constants entre les organes supérieurs secrets et ceux aux niveaux inférieurs engagés dans le travail public immédiat. Ceci est également important parce que le travail urbain exige souvent des réponses immédiates et rapides aux événements du jour. Avec les progrès rapides dans la communication électronique et les médias, des délais de quelques jours et parfois même de quelques heures pour réagir aux événements majeures d’un point de vue politique peuvent entraver l’impact que peut avoir notre parti sur le mouvement urbain. Ceci dépend ainsi de la puissance des organes qui forment la base de la structure urbaine de notre parti – les cellules et les comités de niveau inférieur – ainsi que des fractions du parti qui établissent le lien entre le parti et les organisations de masse.

   Les camarades occupant des positions de dirigeants, ne doivent pas directement guider ou maintenir des contacts avec les individus, les organisations et les abris qui commencent à être révélés à l’ennemi. Le travail doit être décentralisé à tous les niveaux. Nous devons empêcher la perte de dirigeants ou les sacrifices inutiles attribuables à un manque de sérieux dans les matières techniques et de devenir la proie de la spontanéité. En dépit de toutes les précautions que nous prenons, étant donné que nous nous battons avec un ennemi puisant, il y a le danger que les membres de notre parti (travailleurs à temps partiel et révolutionnaires professionnels) soient dévoilés à l’ennemi en raisons d’erreurs commises par nos forces subjectives, le manque de compréhension et d’expérience. En pareilles circonstances, tous les camarades de cette sorte doivent être envoyés dans la clandestinité et assurer que l’organisation du parti ne soit pas perdue. En même temps, le parti doit former la base du parti en ce qui concerne le danger de l’aventurisme de gauche et l’opportunisme de droite, relevant leur tête tout en respectant toutes les précautions techniques.

   Un autre problème lié à la structure urbaine du parti sont les liens avec l’organisation rurale du parti aussi bien qu’avec les départements fonctionnels des organes supérieurs du parti. Il y a souvent besoin d’une aide urbaine de différentes types, pour laquelle les organisations urbaines impliquées dans le travail de masse au jour le jour soit régulièrement utilisées. Par conséquent, il est important de mettre un terme à de telles méthodes de raccourci et des structures distinctes doivent être constituées dans les villes à cette fin.

   Dès le début du mouvement révolutionnaire jusqu’à sa fin, les zones urbaines resteront de solides centres de recrutement pour le parti révolutionnaire. Des cadres doivent continuellement être envoyés en tant qu’organisateurs et dirigeants à divers niveaux vers les zones de lutte armée en transmettant les connaissances idéologiques et politiques nécessaires.

   Le travail urbain tout entier doit être réorienté sur base de la politique et des indications précitées et les comités aux divers niveaux doivent dresser les plans en conséquence.

Intensifier et développer notre guerre populaire sur base de notre stratégie et de nos tactiques

   Chers camarades, la stratégie et les principes tactiques pour la révolution indienne ont été élaborés sur base des conditions économique, politique, sociale, culturelle, historique et géographique concrètes de l’Inde et tenant compte des riches expériences de la révolution mondiale, particulièrement la grande révolution chinoise. Ils ont pris leur forme définitive au cours de la lutte politico-idéologique prolongée contre le révisionnisme de diverses teintes et au cours de la longue pratique de lutte armée en Inde. La guerre populaire prolongée, avec la lutte révolutionnaire agraire armée comme teneur principale, menée dans notre pays depuis la grande révolte de Naxalbari a prouvé de façon irréfutable la justesse de la stratégie politico-militaire et des différents principes tactiques adoptés par les révolutionnaires maoïstes il y a 36 ans. Ceux-ci ont été davantage enrichis au cours de la progression de la lutte armée.

   La mise en œuvre de notre stratégie de renversement des trois grandes montagnes accablant le peuple indien – impérialisme – bourgeoisie bureaucrate compradore – en se concentrant d’abord sur les zones rurales arriérées qui ont une importance stratégique pour développer les zones de guérilla et l’instauration de zones de base, et en orientant notre travail dans toutes les autres zones et front pour se conformer à la tâche immédiate, principale et fondamentale précitée, a abouti à de grand progrès dans le mouvement révolutionnaire de notre pays. Plusieurs zones de guérilla ont pu être formées pendant les trois dernières décennies de lutte ; l’armée de guérilla populaire a vu le jour sous la forme de la PLGA ; le pouvoir politique des masses révolutionnaires a pu être établi dans certaines poches de la campagne ; et plusieurs succès tactiques ont pu être remportés dans la guérilla contre un ennemi nettement supérieur. La ligne de la guerre populaire prolongée s’est ainsi fermement établie comme la seule voie pour la libération de notre pays.

   En rejetant sans équivoque la voie parlementaire et la participation aux élections sous n’importe quelle forme, nous avons tracé une ligne de démarcation claire entre les révolutionnaires d’une part et les révisionnistes et les opportunistes de droite d’autre part. Notre pratique a prouvé la justesse de notre conception selon laquelle les élections parlementaires et la guerre populaire prolongée sont incompatibles l’un avec l’autre dans les conditions concrètes de l’Inde.

   Tous les membres du parti doivent avancer avec une détermination stoïque en se basant sur la synthèse de nos expériences de travail dans tous les fronts – depuis les zones stratégiques jusqu’aux zones urbaines – qui a été intégrée dans le document présent, en se basant fermement sur les conseils idéologiques du marxisme-léninisme-maoïsme pour résoudre les problèmes qui se posent au cours de notre pratique. Les comités principaux du parti doivent jouer un rôle conscient dans la mise en œuvre des principes élaborés dans le présent document.

   Les rangs tout entiers du parti doivent baser tout leur travail sur les correctes ligne de classe et ligne de masse, s’intégrer et maintenir des liens avec les masses comme des poissons dans l’eau, recruter un flot sans fin de classes de base dans le mouvement révolutionnaire, transformer la PLGA en PLA, vaincre la croissante offensive ennemi réalisant de cette façon de plus grands progrès. Ils doivent avoir une fermeté stratégique et une souplesse tactique, saisir le rapport correct entre la stratégie et la tactique et mettre ces principes en pratique de façon créative en analysant concrètement les conditions particulières et en faisant un effort délibéré pour transformer les conditions défavorables en conditions favorables. Basons nos tactiques en voyant l’ennemi comme un tigre de papier d’un point de vue stratégique mais comme un véritable tigre du point de vue tactique.

   Nous devons nous appliquer à mobiliser les masses les plus larges opposées à l’impérialisme, à la bourgeoisie bureaucrate compradore et au féodalisme conformément à la stratégie politique de construction d’une alliance des quatre classes grâce à la lutte armée. En instaurant des zones de base et des zones de guérilla dans les vastes étendues rurales du pays et en intensifiant la guérilla révolutionnaire, nous devons créer une vague révolutionnaire des masses et nous servir de l’excellente situation internationale et nationale pour réaliser la révolution de nouvelle démocratie en Inde. Nous devons nous appliquer à construire et à renforcer les trois armes magiques – un parti prolétarien fort, une armée populaire puissante et un front uni révolutionnaire – dans tout le pays afin d’accomplir les tâches précitées.

   Aujourd’hui, l’impérialisme à travers le monde fait face à une crise sans précédent jamais vue depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Toutes les contradictions fondamentales s’aggravent davantage. Une nouvelle vague de luttes révolutionnaires, de luttes de libération nationale et de divers mouvements populaires contre l’agression, l’oppression et l’exploitation impérialiste et les classes dirigeantes réactionnaires s’étend partout. Utilisons cette situation favorable pour faire de grands bonds dans la guerre populaire en cours dans notre pays et avancer vers l’instauration d’une nouvelle Inde démocratique/socialiste. Oser se battre ! Oser gagner ! La victoire finale appartient au peuple dans cette guerre populaire juste !

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