Sur la « Globalisation » Capitaliste Monopoliste
Jose Maria Sison
Octobre 1996
Contribution à la 5ème conférence de l’ICMLPO
On assiste à la globalisation du capitalisme et ce, depuis le XVIe siècle déjà. Au cours de la phase industrielle du capitalisme, le colonialisme constituait, avec l’exploitation du prolétariat et de la paysannerie en Europe, une part importante de l’accumulation primitive du capital.
Dans leur critique du capitalisme, Marx et Engels ont vu les implications et les conséquences du colonialisme et du libre-échange au cours de la période du capitalisme de libre concurrence, à une époque où la production industrielle progressait régulièrement et où la bourgeoisie exerçait plus de pouvoir politique qu’elle n’en avait jamais eu.
En fait, les droites néo-libérales d’aujourd’hui sont allées emprunter leurs slogans aux siècles qui ont précédé le nôtre.
Vers la fin du XIXe siècle, la concurrence et les crises sociales ont provoqué une concentration du capital et du monopole pour en faire la force dominante dans certains pays. Le capital industriel a fusionné avec le capital bancaire afin d’accélérer la croissance du capitalisme.
L’exportation des excédents de marchandises du capital devait donner un rôle décisif au capital financier.
Des unions monopolistes internationales (cartels, syndicats, etc.) ont fait leur apparition.
Au début du XXe siècle, le capital monopoliste ou l’impérialisme moderne s’était complètement partagé le monde.
En dehors des pays impérialistes, les territoires étaient divisés en colonies, en semi-colonies et en pays dépendants.
Le capital monopoliste et la crise de surproduction ont conduit les puissances impérialistes à s’unir les unes contre les autres afin de se repartager le monde et de faire la guerre.
La première crise générale du capitalisme monopoliste a débouché sur la Première Guerre mondiale et la formation du premier pays socialiste.
La seconde crise générale du capitalisme monopoliste a été plus sévère encore et a débouché sur la Seconde Guerre mondiale et la naissance de plusieurs pays socialistes, en même temps qu’il en a résulté une vague importante de mouvements de libération nationale.
La troisième crise générale du capitalisme monopoliste n’a par contre débouché sur aucune guerre mondiale entre les puissances impérialistes traditionnelles. La guerre froide s’est déclenchée sous forme d’une lutte entre le camp capitaliste et le camp socialiste, mais, en fin de compte, elle est devenue une lutte entre l’alliance impérialiste dirigée par les Etats-Unis et le capitalisme monopoliste et bureaucratique des Soviétiques.
L’autorité révisionniste et la restauration du capitalisme dans les pays du bloc soviétique dès 1956 ont, en réalité, servi à saper la révolution prolétarienne mondiale: les deux superpuissances se sont liguées contre les intérêts du prolétariat et des peuples du monde; en même temps, elles se sont engagées dans une concurrence de type néo-coloniale.
Jusqu’au milieu des années 1970, toutefois, la cause de la révolution prolétarienne mondiale a progressé, particulièrement par le biais de la grande Révolution culturelle prolétarienne, de la victoire de la révolution indochinoise et du déclin, sensible sur le plan stratégique, de l’impérialisme américain, et ce, en dépit de la trahison révisionniste des Soviétiques.
Mais, en fin de compte, les puissances impérialistes traditionnelles ont pris le dessus en intégrant les pays dirigés par les révisionnistes, y compris la Chine, et en battant le capitalisme monopoliste et bureaucratique dirigé par les révisionnistes en Union soviétique.
Aujourd’hui, la situation existante est comparable aux années qui ont précédé directement la Première Guerre mondiale.
On se trouve confronté à une économie capitaliste mondiale unifiée en ce sens qu’aucun pays socialiste ne représente plus un défi sérieux au système capitaliste. Cette économie mondiale est déjà partagée entre les puissances impérialistes traditionnelles.
Mais, en même temps, la concurrence dans le capitalisme monopoliste et la crise de surproduction pousse ces pays à redéfinir ce partage, en dépit de tous leurs efforts pour s’unir contre le prolétariat et les peuples du monde.
Jusqu’ici, le capitalisme monopoliste ne s’est absolument pas écarté, fondamentalement parlant, des cinq caractéristiques de l’impérialisme telles que Lénine les a définies.
Nous sommes toujours dans une ère d’impérialisme moderne et de révolution prolétarienne.
L’impérialisme a paré les coups portés par le socialisme et les mouvements de libération nationale nés dans le sillage de la Seconde Guerre mondiale.
Pour ce faire, il a fait appel à la puissance militaire, au capitalisme financier et au néo-colonialisme, et tiré parti de la trahison révisionniste et de la restauration du capitalisme en Union soviétique dès 1956.
Même les théoriciens et les publicistes bourgeois de la globalisation ne peuvent s’empêcher d’aller puiser, consciemment ou pas, dans la critique de l’impérialisme élaborée par Lénine, et, plus particulièrement, dans ses troisième et quatrième caractéristiques.
Mais ils les isolent de leur contexte et ils en arrivent à des conclusions différentes.
Ils refusent la théorie du développement inégal, la destruction des forces productrices dans le sillage de l’accumulation de capital et de la surproduction.
Ils ne veulent pas reconnaître que la crise et la guerre sont des résultantes de cette surproduction.
Ils nient également la lutte des impérialistes entre eux pour la redistribution du monde.
Plus grave encore, ils n’acceptent pas la base objective ainsi que la nécessité de révolutions néo-démocratiques et socialistes issues de la lutte de classes et de la lutte anti-impérialiste sous la direction du prolétariat dans les différents pays.
Ils entretiennent l’illusion d’une internationalisation irrésistible et incontournable du capital sous la bannière néo-libérale de la libéralisation des investissements et du commerce et celle de la privatisation.
Voilà où l’on en arrive lorsqu’on occulte le fait que les pays impérialistes ont utilisé en permanence le capitalisme monopoliste de l’Etat afin d’exploiter le prolétariat et les peuples du monde et de s’opposer au défi des révolutions néo-démocratiques et socialistes.
Depuis longtemps, le capitalisme a affaibli le monde en bombardant les pays sous-développés de ses surplus de marchandises et de ses excédents de capitaux, et en tirant un maximum de profits.
Il a été dirigé par ses propres lois, par la lutte des classes entre la bourgeoisie et le prolétariat, par la lutte entre les impérialistes et les nations et peuples opprimés et par les contradictions mêmes de l’impérialisme.
Pour se libérer réellement des griffes du capitalisme monopoliste, le prolétariat et les peuples du monde n’ont d’autre choix que de mener la lutte de classes et la révolution armée afin d’établir la dictature du prolétariat, ou la dictature démocratique populaire, selon les cas.
Les contradictions entre les impérialistes ont encouragé les progrès scientifiques et technologiques au cours de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide.
L’application à la production sociale des nouvelles technologies nucléaires, électroniques, etc., par les puissances impérialistes traditionnelles a été un facteur majeur dans la victoire sur le capitalisme monopoliste et bureaucratique des Soviétiques, qui se sont précipités tête baissée dans la course aux armements et ont négligé de rénover la production civile et de concourir à la production et à la commercialisation de nouveaux produits de consommation.
Aujourd’hui, la haute technologie approfondit la crise du capitalisme monopoliste et les contradictions fondamentales du système capitaliste mondial.
Parmi les impérialistes les plus performants, le caractère de plus en plus social de la production de haute technologie entre en contradiction plus sévère encore avec les méthodes plus rapaces de l’appropriation privée que préconisent et appliquent le capitalisme monopoliste global et le néo-libéralisme.
La recrudescence du jargon libéral ne peut changer la nature de l’impérialisme et les conséquences sévères qui en découlent pour le prolétariat et les peuples du monde.
1. Globalisation : le terme en lui-même, et le concept
Dans le sens donné par la grande bourgeoisie et ses disciples de la petite-bourgeoisie, la “globalisation” est un processus universaliste, au-dessus des classes, qui pousse à une irrésistible homogénéisation du monde à tous les niveaux, sous les auspices du capitalisme monopoliste, c’est-à-dire par le biais des organismes multilatéraux (ONU, FMI, Banque mondiale et Organisation mondiale du Commerce) et des firmes et banques multinationales ou transnationales.
Ce concept cherche à infirmer la théorie léniniste du développement inégal, de même que sa description de l’époque en cours comme étant une époque d’impérialisme moderne et de révolution prolétarienne.
Il cherche à nier la lutte des classes et la nécessité d’une dictature du prolétariat dans les pays impérialistes tout comme l’oppression des nations et des peuples par les Etats impérialistes et les monopoles étrangers, et enfin, la nécessité d’une lutte révolutionnaire anti-impérialiste sous la direction du prolétariat.
Il cherche à occulter les contradictions fondamentales du système capitaliste mondial telles qu’elles existent entre la bourgeoisie et le prolétariat, entre les impérialistes et les nations et peuples opprimés, et entre les impérialistes eux-mêmes.
Il cherche à négliger le caractère national et ultra national de la bourgeoisie monopoliste et la nécessité d’instaurer la dictature du prolétariat dans des pays spécifiques.
C’est un concept idéaliste et réactionnaire puisqu’il nie ou élude la réalité des Etats impérialistes et des classes exploiteuses, qu’il exagère l’unification des Etats et des monopoles capitalistes industriels, qu’il sépare métaphysiquement les Etats impérialistes des monopoles et qu’il proclame ensuite que ces derniers décident d’eux-mêmes (sans passer du tout par leurs propres Etats) du “développement” ou de l’exploitation dans le monde.
C’est Marshall McLuhan, en 1962, qui popularisa pour la première fois le terme de “globalisation”, spécialement en utilisant l’expression toute faite de “village global”.
Il décrivait les techniques électroniques de communications mondiales instantanées en prétendant qu’elles allaient changer le contenu de la culture moderne.
Naturellement, avec le développement ultérieur des communications et des transports modernes, les impérialistes allaient bénéficier d’un nouvel avantage, d’une nouvelle arme qui allait leur permettre de s’emparer de l’initiative économique, politique et culturelle et de déterminer les tendances de la pensée et des loisirs dans le monde, face à leurs antagonistes révolutionnaires et à leur rival social-impérialiste.
Au cours des années 1960 et 1970, des académiciens à l’esprit petit-bourgeois ont été encouragés, par le biais de subsides à la recherche, à tenter de démolir ou d’infirmer la théorie marxiste-léniniste en échafaudant une théorie pseudo-marxiste sur la nature du système capitaliste mondial.
Leurs idées sur la “société post-industrielle” et le “développement” étaient des courants secondaires par rapport au débat crucial qui se développait au sein de la société bourgeoise entre les keynésiens et les monétaristes.
Immanuel Wallerstein (1974) a occupé le devant de la scène avec sa théorie du “système mondial”, divisant de façon conceptuelle le monde en un centre vital constitué par les pays capitalistes industriels et une périphérie regroupant les pays sous-développés.
Mais il exagérait la cohérence du système capitaliste mondial au point d’obscurcir la distinction entre les divers modes nationaux de production. Les théoriciens du “capitalisme de dépendance” sont entrés dans le jeu avec leurs propres variantes de l’unification du monde et de la dichotomie entre métropole et périphérie.
Mais ils s’emberlificotaient dans les réelles différences entre les pays semi-féodaux bien plus nombreux et les quelques pays capitalistes dépendants, et, sur le plan conceptuel, ils faisaient disparaître les premiers.
Les technocrates petits-bourgeois des agences des Nations Unies, les académiciens du système universitaire des Nations Unies, les instituts bourgeois s’occupant du développement, les agences impérialistes d’Etat, les réservoirs de la pensée néo-conservatrice et l’Institut Max Planck de Munich orchestraient la diffusion de la notion néo-kautskienne qui prétend que le capitalisme monopoliste est bénin, même s’il est douloureux, critiquable.
De ce fait, on peut l’amender, parce qu’il supprime prétendument les formations pré-capitalistes et il ouvre la voie au développement capitaliste et aux économies de libre marché.
Au cours des années 1970, les firmes multinationales n’ont pas tardé à adopter la “globalisation” comme mot d’ordre pour décrire leur stratégie de marché.
Elles ont vu dans l’amalgame culture-marché une façon efficace d’optimaliser les ventes mondiales de produits en diffusant de la publicité à l’échelle planétaire, imitant en cela l’exemple de Coca Cola qui présentait l’image d’une assemblée de gens de toutes les nations en train de chanter à l’unisson.
Depuis les années 1980, les économistes bourgeois ont célébré comme étant la caractéristique la plus importante de la globalisation, le démantèlement des barrières nationales sur les marchés de capitaux.
Les transactions simultanées dans les principales places que sont New York, Londres, Tokyo et Francfort sont censées échapper au contrôle de n’importe quelle agence nationale, même si, en réalité, les stocks et les obligations échangés restent principalement aux mains des actionnaires, des firmes et des gouvernements du pays où se situe le marché des capitaux.
Jusqu’ici, sans abandonner leur base nationale et tout en conservant les outils utilisés dans leurs propres Etats, les monopoles ont “globalisé” la plupart de leur capital financier, de leur commerce et de leurs communications de haute technologie, plutôt que leur capital productif.
Par contre, on ne peut pas dire que l’internationalisation illimitée du mode de production capitaliste ait permis de supprimer les économies semi-féodales, bien plus nombreuses, les économies capitalistes dépendantes, moins nombreuses, ainsi que les prétendues économies d’industrialisation récente.
Le reaganisme et le thatchérisme, l’apparition du monétarisme, du néo-libéralisme et la tendance à la privatisation et à la suppression des règlements, l’effondrement des Etats dirigés par les révisionnistes et la prolifération du néo-colonialisme signifiaient l’unification des capitalistes monopolistes contre le prolétariat et les nations et peuples opprimés, sans pour autant éliminer le caractère national ni la compétition monopoliste entre les impérialistes eux-mêmes.
Certains instruments de la “globalisation” capitaliste tels que les firmes et les banques monopolistes n’ont pas perdu leur caractère national (si l’on examine les nationalités principales des investisseurs et les avantages spéciaux qu’ils ont tirés de leurs Etats respectifs).
Des agences multilatérales comme les Nations Unies, le FMI, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du Commerce, l’OCDE, le G-7, le Groupe des 24, etc., impliquent la participation et les alliances d’Etats impérialistes, selon leurs forces relatives, et ce, aux dépens d’une majorité d’autres Etats.
Tant l’illusion qu’un certain degré effectif d’unification et d’homogénéisation des capitalistes monopolistes et du système capitaliste mondial (au point qu’il n’y a pas encore eu de guerre entre impérialistes en dehors de véritables petites guerres locales par procuration, comme celle qui avait opposé une puissance impérialiste et une autre puissance sociale-impérialiste au cours de la guerre froide) ont été la conséquence de l’alliance capitaliste dirigée par les Etats-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale contre plusieurs pays socialistes ainsi que contre la grande vague des mouvements de libération nationale.
Afin de permettre l’expansion du capital, d’atténuer les contradictions entre les impérialistes et de venir à bout du défi socialiste dans un marché mondial qui s’est rétréci, les capitalistes monopolistes ont utilisé le capitalisme monopoliste d’Etat pour rassembler les ressources et offrir des débouchés au capital excédentaire en reconstruisant les économies capitalistes détruites par la guerre, en favorisant la course aux armements, en produisant de nouveaux biens de consommation, en prônant le néo-colonialisme et en s’introduisant dans les régimes capitalistes bureaucratiques.
Dans le sillage de la restauration capitaliste en Chine et de l’effondrement des anciens Etats et économies révisionnistes du bloc soviétique, les contradictions fondamentales régnant au sein du système capitaliste mondial sont apparues au grand jour et se sont intensifiées peu après le démantèlement de l’Union soviétique.
Les puissances capitalistes victorieuses sont maintenant accablées à la fois par le prix de la victoire dans la guerre froide et par la crise de surproduction de plus en plus sévère, crise qui est encore accélérée par le recours à des technologies de pointe destinées à accroître le profit privé et par les ravages exercés par le capital financier et le néocolonialisme.
La rançon de la victoire dans la guerre froide inclut les dépenses colossales des Etats-Unis dans la course aux armements, entraînant un déficit accentué du budget, et les accommodements consentis aux exportations de leurs alliés pendant tant de décennies.
Les alliés capitalistes se sont mués en rivaux. Le néo-colonialisme a détruit à grande échelle les forces productives de la plupart des pays.
Le caractère contre-productif du néo-colonialisme est la résultante du financement impérialiste à partir des années 1970 de la surproduction de matières premières et de certaines usines destinées à la consommation des pays capitalistes et des classes les plus aisées des pays sous-développés.
Les efforts consentis par les Etats-Unis en vue d’infléchir le déclin de sa stratégie industrielle depuis 1975, de relancer la capacité de ses propres industries de transformation et de promouvoir ses propres exportations, d’émerger de ses dettes et déficits colossaux et de faire partager le fardeau de ses dépenses militaires, compromettent l’équilibre de ses relations avec ses alliés capitalistes.
Même si les slogans en faveur des économies de marché et du libre-échange ont des accents retentissants, les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon se bousculent pour consolider leurs marchés respectifs à la fois nationaux et régionaux et pour pénétrer les marchés que les autres se sont assurés pour eux-mêmes.
Sous le régime global de la privatisation, de la suppression des réglementations et du commerce libre, les pays de l’ancien bloc soviétique, la Chine et l’Inde devraient constituer des annexes gigantesques au système capitaliste mondial.
Ce sont des terrains propices à toutes sortes d’investissements. Ils sont devenus les marchés les plus prisés du capitalisme.
Mais la principale aspiration des firmes multinationales est de reprendre des entreprises profitables, de déverser leurs excédents de production et leur capital spéculatif dans ces pays, de saper et de fermer définitivement les industries nationales d’autres pays sans les remplacer, et de donner la priorité, dans quelques pays à bas salaires, à des industries de transformation centrées sur l’exportation et où l’on exploite honteusement la main-d’œuvre.
Cela va assurer une surproduction de biens de consommation destinés aux pays capitalistes industrialisés.
Le point le plus important qu’il convient de souligner à propos de l’emploi des hautes technologies dans le système capitaliste mondial, ce n’est pas la concrétisation de la notion kautskienne qui prétend que l’”ultra-impérialisme” engendre le développement industriel.
Mais c’est la concentration accélérée et la centralisation du capital dans un petit nombre de pays capitalistes industrialisés, la réduction de la masse salariale même dans ces pays et la destruction à l’échelle mondiale des forces productrices du fait de l’aggravation rapide de la crise de surproduction.
L’idée fondamentale qu’il convient de ne pas perdre de vue à propos des technologies de pointe destinées à assurer des profits privés, c’est qu’elles présentent un caractère social élevé sans précédent (autant d’unités de production pour la société, avec si peu de coûts salariaux par unité), mais les rapports capitalistes de production impliquent des méthodes d’appropriation privée d’une rapacité incroyable.
Tirant avantage de sa position de leader dans la recherche et le développement et dans la possession des droits de propriété sur les procédés de fabrication utilisés dans les technologies de pointe, les Etats-Unis ont rénové leurs équipements, produisant en surnombre des marchandises de haute technologie destinées à la production et à la consommation et faussant l’équilibre de leurs relations avec les autres pays capitalistes industrialisés. Les Etats-Unis sont connus aujourd’hui pour leurs tactiques d’intimidation lorsqu’ils essaient d’ouvrir toutes grandes les portes du marché japonais aux produits américains et de réduire ou de reprendre aux Japonais d’anciennes conventions de marché qu’ils leur avaient consenties dans la région Asie-Pacifique.
En fait, ceci ne représente que le bas de gamme de la haute technologie, tel que les équipements de fabrication non reproducteurs (c’est-à-dire uniquement les équipements d’assemblage) et les biens de consommation que l’on n’apporte qu’à quelques pays sous-développés et à des “économies d’industrialisation récente”.
Le haut de gamme de la technologie de pointe, c’est-à-dire le savoir-faire et l’équipement capable de produire ce matériel de haute technicité, sont détenus jalousement par les quelques pays capitalistes industrialisés.
Le genre d’équipements et de processus, qu’on livre aux pays sous-développés de l’Asie de l’Est et d’ailleurs, nécessite avant tout l’emploi de main-d’œuvre à bon marché pour le réassemblage d’éléments qui constitueront des biens de consommation tels que gadgets électroniques, vêtements, jouets, chaussures et autres destinés aux pays capitalistes industrialisés ainsi qu’à une frange réduite (pas plus de 10%) de la population locale.
Cependant, dans la plupart des pays sous-développés où même le bas de gamme de la haute technologie n’est pas disponible, la production obtenue grâce à des équipements plus anciens devient moins compétitive sur le marché capitaliste mondial.
On assiste aujourd’hui à d’innombrables fermetures de vieilles usines sans que l’on procède le moins du monde à leur remplacement. La surproduction de marchandises dans un petit nombre d’”économies d’industrialisation récente” et de pays sous-développés écrase la production de marchandises réalisée au moyen d’équipements plus anciens dans des pays encore plus sous-développés.
Pour les marchés que l’on dit naissants, la finance internationale est utilisée dans le but de stimuler la production et la vente des biens de consommation des compagnies multinationales et de couvrir le fardeau de la dette des services, le budget courant et les déficits commerciaux de certains pays.
Une forme pire encore de capitalisme financier est apparue suite à une série de programmes structurels d’ajustement échafaudés par le FMI et la Banque mondiale.
Le montant du capital de prêt disponible pour la construction d’infrastructures et la stimulation de la production des matières premières a baissé.
Mais plus de mille milliards de dollars en capitaux de spéculation circulent chaque jour pour financer la consommation, les dettes et la privatisation des entreprises et biens publics.
Quatre-vingt-dix pour-cent des investissements qui circulent quotidiennement sont constitués par des investissements spéculatifs de portefeuille et sont concentrés aux Etats-Unis, au Japon et au sein de l’Union européenne.
Dans un sens social et culturel, la “globalisation” n’est rien d’autre qu’un nouveau terme fantaisiste désignant le vieux mot bourgeois éculé de “cosmopolitisme”, si méprisant à l’égard de l’internationalisme prolétarien et de la solidarité internationale anti-impérialiste des peuples du monde.
Les gens appartenant à la petite-bourgeoisie d’aujourd’hui sont de grands imitateurs de la grande bourgeoisie.
Les cohortes de bavards oiseux ont fortement grossi les rangs des universités et des ONG, du fait de leur accès à un statut officiel et de leur financement par des agences impérialistes. A l’instar des pédants académiques d’esprit petit-bourgeois que l’on a beaucoup vus à partir des années 1960 et suivantes, ces gens aiment à utiliser à tout bout de champ le terme de “globalisation” dans une vaine tentative de vouloir confondre les autres et de taxer de “ringards” les marxistes-léninistes et les anti-impérialistes.
Afin de se faire passer pour des progressistes, ils critiquent jusqu’à un certain point les agences multilatérales de l’impérialisme et les firmes et banques multinationales, mais ils utilisent les concepts technocratiques et le langage pseudo-libéral des impérialistes, des Nations Unies et des institutions bourgeoises, et ils se déclarent simplement partisans de certaines réformes au sein même du système capitaliste mondial.
Dans le charabia académique, ils se présentent comme des “post-modernes”, ils veulent s’écarter des abstractions du “modernisme” en préconisant le retour à davantage d’humanité sous forme d’une culture “de masse” ou d’une culture “pop” et d’un “multiculturalisme” ou, plus précisément, de ce que l’on peut appeler une assimilation par la bourgeoisie de la culture populaire, et ce, en réponse aux critiques qui prétendent que la “globalisation” n’est qu’une forme d’impérialisme culturel.
Les partisans du camp petit-bourgeois, qui paradent sous l’enseigne de la “globalisation”, s’expriment dans des termes de haute volée (qu’ils prétendent “sans classe”, “au-dessus du concept de classe”, “universalistes”) pour dire qu’ils ont le sentiment du sort commun de l’humanité, qu’ils se sentent supranationalistes lorsqu’il est question d’impliquer l’individu dans des valeurs “globalisantes” (c’est-à-dire mondialistes) et qu’ils s’engagent dans des mouvements sociaux sans classes et sans implications national(ist)es, et ce, tout particulièrement sur des sujets tels que l’environnement, les rapports hommes-femmes, l’ethnisme et tout le reste. Ce sont des thèmes qu’ils s’approprient à mauvais escient pour étayer leurs visées anticommunistes et pro-impérialistes.
Tant dans les pays capitalistes industrialisés que dans les pays sous-développés, le capitalisme monopoliste s’est systématiquement servi, et de façon particulièrement finaude, de la mentalité petite-bourgeoise afin de séparer les cols blancs des cols bleus ainsi que la couche plus élevée des cols bleus des couches inférieures.
Ainsi, il a préparé le terrain à l’acceptation des idées non diluées de la grande bourgeoisie.
La mentalité petite-bourgeoise a également été utilisée pour pénétrer des partis de la classe ouvrière et pour semer la subversion au sein des sociétés socialistes et préparer le chemin à la révision des principes fondamentaux du socialisme scientifique, à la venue au pouvoir des cliques révisionnistes et à la naissance d’un capitalisme monopoliste et bureaucratique.
L’idéologie et les sentiments petits-bourgeois se sont si bien développés dans les institutions académiques bourgeoises et ont été tellement ressassés par les mass media sophistiqués dans leur soutien du capitalisme monopoliste, que le concept bourgeois de “globalisation” a fini par s’introduire au sein de certains partis qui essaient d’adopter le camp de la classe ouvrière.
La prétendue grand-route de l’information est encombrée d’un bel échantillonnage de sottises et d’ordures. C’est en fait une grand-route de la désinformation.
Il existe effectivement une surabondance d’éléments de désinformation destinés à servir le capitalisme monopoliste.
Le concept de “globalisation” donne naissance à certaines notions erronées. Comme les suivantes, entre autres :
1. L’ère de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne dont parle Lénine appartient au passé ; le colonialisme est un phénomène post-impérialiste.
2. Après tout, Kautsky a raison dans sa théorie de l’ultra-impérialisme, lorsqu’il contredit la théorie de Lénine du développement capitaliste inégal et lorsqu’il présente erronément l’impérialisme comme une force bienveillante unifiée qui démantèle les formations précapitalistes pour faire apparaître un développement capitaliste industriel et donner naissance à une classe ouvrière à l’échelon mondial.
3. L’étude de la théorie marxiste-léniniste de l’Etat et de la révolution, de la lutte des classes et de la dictature du prolétariat peut être jetée au feu afin de donner priorité à des exigences plus élevées bien qu’essentiellement économiques (par exemple, à travail égal, salaire égal, et ce partout dans le monde) qui serviront de préparation principale à la révolution prolétarienne mondiale, en lieu et place de ces problèmes brûlants (par exemple, la réalité courante où l’on voit apparaître le chômage en masse, ainsi que la détérioration des salaires et des conditions de vie) qui transforment aussitôt la lutte des classes en combat politique.
4. La révolution néo-démocratique menée par le prolétariat des pays sous-développés va immanquablement se muer en révolution bourgeoise-nationaliste si elle ne peut patienter jusqu’à ce qu’il y ait une nouvelle vague de révolutions socialistes dans les pays impérialistes.
5. La révolution prolétarienne mondiale ne peut être que la résultante d’une lutte simplifiée entre la bourgeoisie monopoliste unifiée à l’échelle planétaire et le prolétariat mondial; l’effondrement complet de cet impérialisme unifié est imminent en dépit de l’état actuel des forces subjectives de la révolution dans le monde.
2. Le capitalisme monopoliste : des faits
Le Commissariat des Nations Unies au Commerce et au Développement (CNUCED) a été un propagandiste exceptionnel de la ligne selon laquelle les firmes transnationales ont internationalisé le mode capitaliste de production, au point que ces entités ont aboli leurs bases nationales et qu’elles ne s’appuient pratiquement plus, voire plus du tout, sur ces mêmes bases nationales.
Voici les choses qu’il préconise: “Facilitée par des lignes de conduite de plus en plus libérales, rendue possible par les progrès technologiques, et poussée par la compétition, la globalisation modèle de plus en plus l’économie mondiale, aujourd’hui.
Des investissements directs de l’étranger réalisés par les firmes transnationales jouent actuellement un rôle majeur en reliant entre elles nombre d’économies nationales, en construisant un système de production international et intégré – le noyau productif de l’économie mondiale en voie de globalisation.”
Dans le World Investment Report de 1995, d’où provient la citation ci-dessus, la CNUCED infirme involontairement son propre panégyrique des transnationales grâce aux données statistiques qu’il fournit.
Les transnationales sont excessivement peu nombreuses en comparaison avec les firmes multinationales. L’écrasante majorité des firmes monopolistes qui dirigent les affaires internationales ont des bases à caractère national et elles sont contrôlées par des actionnaires nationaux.
Elles agitent pratiquement leurs couleurs nationales lorsqu’elles renforcent leur contrôle sur leurs propres marchés nationaux et régionaux et qu’elles tentent de s’introduire sur les marchés des autres.
Elles investissent et font du commerce sur un plan multinational, mais la grande majorité de leurs avoirs et de leurs ventes se trouvent dans leurs pays d’origine.
Suivant une liste établie en 1993 (sur la fortune mondiale), 18 seulement des 100 compagnies les plus importantes ont gardé à l’étranger la majeure partie de leurs avoirs.
Les participations se limitent même de plus en plus aux ressortissants nationaux, particulièrement parce que les pays sous-développés qui reçoivent des subsides succombent aux pressions économiques et politiques des Etats impérialistes. C’est également un mythe de dire que leur management est en train de s’internationaliser. Parmi les membres des conseils d’administration des 500 compagnies américaines les plus importantes, seulement 2,1% sont des étrangers.
Toutes les firmes monopolistes tirent des avantages de la politique industrielle, financière, commerciale et en matière de sécurité de leurs pays respectifs. Nombre d’entre elles jouissent de contrats, d’encouragements à l’exportation, d’assurances-investissements et de garanties financières que leur procurent leurs gouvernements. Le capitalisme monopoliste d’Etat prodigue toutes sortes d’aides aux firmes monopolistes.
La majeure partie de la recherche et développement est réalisée dans le pays d’origine, et bien souvent avec l’aide de l’Etat. Les Etats impérialistes et les firmes monopolistes de ces différents Etats sont de plus en plus engagés dans l’espionnage industriel et économique ainsi que dans le contre-espionnage des uns contre les autres.
Les Etats-Unis augmentent leur propre capacité de production en vue de l’exportation et, en même temps, ils assujettissent le Japon par le biais d’accords bilatéraux sur les investissements, le commerce, les finances, la technologie, les sources d’énergie et la sécurité.
En guise de marché régional, ils disposent de l’ALENA (Accord de Libre-Echange nord-américain, NAFTA en anglais).
Et en Asie de l’Est, cela place le Japon et d’autres pays dans le cadre de l’hégémonie américaine via la Coopération Economique Asie-Pacifique (APEC en anglais). Mais tout en se livrant à cette concurrence, les Etats-Unis et le Japon s’unissent également aux dépens d’autres pays, du prolétariat et des peuples du monde entier.
Selon le propre indice de transnationalité de la CNUCED, et qui se base sur les parts en biens étrangers, en ventes étrangères et en main-d’oeuvre étrangère, les 100 multinationales les plus fortes ont réduit leurs activités à l’étranger à cause du déclin des conditions dans la plupart des pays sous-développés.
Ces activités comprennent la production et la spéculation. Selon une étude récente réalisée par Hirst et Thompson, entre 70 et 75% de la valeur ajoutée des multinationales a été produite dans les pays d’origine.
Les chercheurs concluent en disant que les affaires commerciales internationales sont surtout “bien installées nationalement” et qu’elles se poursuivent sous des statuts de multinationales plutôt que de transnationales.
Loin de créer un mode capitaliste international de production ou un “système intégré de production” à l’échelle mondiale, les multinationales renforcent la domination économique sur le monde d’une petite minorité de pays impérialistes; elles détruisent les industries nationales des autres pays sans les remplacer par de nouvelles installations de production et déséquilibrent encore davantage la répartition du développement sur la planète.
Elles surveillent et maintiennent jalousement leur technologie de base et leurs processus clés au sein de leurs propres pays.
Elles concentrent les tâches les plus rudimentaires de la haute technologie dans une dizaine de pays de la planète à même de leur fournir une main-d’oeuvre à bon marché dans des usines à haut degré d’exploitation, que l’on peut facilement relocaliser une fois que les barèmes salariaux font mine d’augmenter.
Davantage que les transnationales, les multinationales sont les instruments principaux des pays impérialistes lorsqu’ils entrent en compétition les uns avec les autres et qu’ils veulent se repartager le monde.
Les investissements directs à l’étranger (IDE) ont augmenté cinq fois plus rapidement que la valeur de la masse commerciale et dix fois plus rapidement que la valeur de la production mondiale depuis 1983.
Cette montée du capital financier, particulièrement sous la forme d’investissements spéculatifs de portefeuille, est hâtée par les récessions fréquentes et la stagnation des pays capitalistes industrialisés et par la dévastation économique du tiers-monde et des pays de l’ancien bloc soviétique.
De 1991 à 1993, le total des valeurs mondiales en IDE a augmenté environ deux fois plus vite que les exportations mondiales et trois fois plus vite que le PIB mondial.
En 1995, les IDE des multinationales ont tourné aux alentours de 230 milliards de dollars.
Mais ils ont généré un ensemble de valeurs d’IDE pour la planète s’élevant à 2.600 milliards de dollars, un chiffre mondial de ventes pour les filiales étrangères de 5.200 milliards de dollars, chiffre que l’on peut porter à 7.000 milliards de dollars, en y incluant les sous-traitants, les détenteurs de franchises et les firmes travaillant sous licence.
La masse financière est historiquement la plus importante jamais vue dans toute l’histoire mondiale du capitalisme.
Les valeurs et les mouvements d’investissements – rentrées aussi bien que sorties – sont concentrés dans les trois centres mondiaux du capitalisme, c’est-à-dire les Etats-Unis, le Japon et l’Union européenne, ainsi que leurs partenaires commerciaux régionaux.
Soixante-dix pour-cent des sorties en provenance des pays impérialistes (60-65% des transactions mondiales) proviennent de cinq pays seulement: les Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni.
Dernièrement, les Etats-Unis ont repris la tête en ce qui concerne les IDE, et ils prennent à leur compte un quart de l’ensemble des valeurs mondiales et un cinquième des transactions mondiales.
Les sorties d’IDE en provenance des économies du tiers-monde ne représentent que 10% des sorties mondiales d’IDE en 1994 et proviennent en fait d’un nombre restreint de prétendues économies d’industrialisation récente, surtout en Asie de l’Est, avec Hong-Kong prenant en charge 64% du total à elle seule.
Les investissements vers l’extérieur impliquent de déménager des activités faisant appel à beaucoup de main-d’oeuvre et de les installer dans des pays à bas salaires situés dans la même région.
Seuls 6% des IDE sont à mettre au compte des économies du tiers-monde, même si leur participation aux exportations mondiales et au PIB mondial est respectivement de 23 et de 21%.
La masse des IDE en provenance des pays impérialistes et en direction des pays du tiers-monde a augmenté, passant de 35 milliards de dollars en 1990 à 84 milliards en 1994, et à environ 90 milliards en 1995.
Soixante-quinze pour-cent des entrées dans les pays du tiers-monde sont allées à dix pays seulement, en 1993, dont 37% du total uniquement pour la Chine.
La masse des IDE des pays impérialistes à l’étranger s’est elle aussi fortement concentrée, avec 67% allant dans dix pays seulement. En 1994, l’Asie a pris en compte 70% du total des transactions dans le tiers-monde. Le chiffre pour l’Amérique latine est de 24%, et de ce chiffre, 71% sont à mettre au compte des seuls Mexique et Venezuela. L’Afrique n’a pris qu’un minable 4% du total des investissements vers le tiers-monde. Elle continue donc à demeurer le continent le plus délaissé de tous, avec des investissements se limitant principalement aux pays producteurs de pétrole.
Pour l’année 1994, l’Europe centrale et l’Europe de l’Est ont reçu 6,3 milliards de dollars d’IDE de la part des pays impérialistes. La quasi-totalité de cette somme a surtout servi à reprendre des entreprises susceptibles de faire du profit et à faciliter l’écoulement des marchandises excédentaires surproduites par les pays impérialistes.
Afin de montrer le déséquilibre sans cesse croissant du développement du monde capitaliste, considérons les IDE sur le plan de leur répartition parmi la population mondiale.
Les Etats-Unis, le Japon et l’Union européenne ne comptent que 14% de la population mondiale mais ils prennent à leur compte 75% du total d’IDE dans le monde.
Si nous ajoutons la population des régions côtières de la Chine, vers lesquelles sont dirigées la majeure partie des IDE en provenance des pays impérialistes, nous pouvons dire alors que 28% de la population mondiale reçoit 91,5% des IDE.
Entre 57 et 72% de la population mondiale ne reçoivent que 8,5% du total mondial des IDE. Quel est donc ce système de production intégrée dont la CNUCED nous rebat sans cesse les oreilles ?
Dans les régions côtières de la Chine, la promotion des industries de transformation centrées sur l’exportation aussi bien que toutes les activités économiques tournées vers la consommation et dépendant des importations réalisées par les multinationales et la nouvelle bourgeoisie chinoise ont plus que compromis la totalité du tissu industriel mis sur pied sous le socialisme et sous Mao.
Les industries lourdes et les industries de base placées sous gestion capitaliste bureaucratique sont en train de connaître la faillite, de se démanteler, de s’ouvrir à la privatisation ou tout simplement de fermer leurs portes.
Il existe aujourd’hui environ 40.000 multinationales comptant 250.000 filiales à l’étranger.
Les cent multinationales les plus importantes (à l’exclusion de celles qui traitent de banque et de finance) détiennent des actifs d’environ 3.700 milliards de dollars, parmi lesquels 1.300 milliards en dehors des pays d’appartenance de ces multinationales.
Elles prennent à leur compte un tiers de l’ensemble cumulé d’IDE de leurs pays.
Les cinq cents firmes industrielles les plus importantes de la planète emploient 0,05% de la population mondiale et contrôlent 25% de la production économique mondiale.2 Un seul pour-cent de toutes les multinationales détient la moitié des parts mondiales d’IDE.
Deux tiers du commerce mondial sont contrôlés par les multinationales. La moitié de ce chiffre, soit 1.300 milliards de dollars d’exportations, représente le commerce intra-groupe, c’est-à-dire les échanges entre les multinationales et leurs filiales.
Sur cinq dollars que rapportent des marchandises et des services vendus par les multinationales américaines à l’étranger, quatre dollars sont en fait rapportés par des marchandises et des services produits par leurs filiales à l’étranger ou qu’elles ont vendus à ces mêmes filiales.
Ces marchandises sont fabriquées à l’étranger par une main-d’oeuvre à bon marché.
Les cinq multinationales les plus importantes contrôlent presque 70% du marché mondial des biens de consommation durables.
Ainsi, les cinq premières firmes dans les domaines de l’automobile, de l’aviation, de l’aérospatiale, des composants électriques, de l’industrie électronique et de la sidérurgie contrôlent plus de 50% de la production de leur secteur.
Les cinq principales multinationales dans les secteurs du pétrole, de l’informatique individuelle (PC) et de l’industrie des médias contrôlent plus de 40% des ventes mondiales de leur branche. Les filiales à l’étranger de 23 multinationales comptabilisent 80% des ventes mondiales totales en électronique. 70 à 80% des dépenses mondiales en recherche et développement et 80 à 90% des paiements effectués en technologie sont attribués aux multinationales.
La majeure partie de la circulation des IDE dans les pays impérialistes n’implique pas de nouveaux investissements dans la production, mais consistent uniquement en spéculation, en changement d’appartenance et en mise sur pied d’alliances par le biais de fusions, d’acquisitions et de privatisations. 90% des IDE en direction des Etats-Unis en 1993 ont représenté des rachats de compagnies existantes.
Dans le cas d’IDE en provenance des Etats-Unis et à destination de l’étranger, la proportion du nombre de nouvelles installations par rapport aux acquisitions était de 0,96 dans les autres pays impérialistes et de 1,8 dans les pays du tiers-monde.
En 1993, les IDE à destination des pays du tiers-monde ne représentaient que 7% des investissements domestiques de ces pays.
Les dix pays où ce type d’IDE est concentré offrent un attrait certain aux multinationales pour différentes raisons: taux élevés de profit, accès à des marchés importants, infrastructures relativement bonnes, économie libérée de toute forme de réglementation et fonctionnant avec une main-d’oeuvre à bon marché, garanties de sécurité, répression des gens qui travaillent et aucune exigence sur le plan de la protection de l’environnement.
Le rendement des IDE américains dans les pays du tiers-monde en 1993 était officiellement de 16,8%, presque deux fois le niveau atteint dans les pays impérialistes (8,7%). Il est en fait encore beaucoup plus élevé dans les pays du tiers-monde, si nous tenons compte des prix d’échange (surfacturer les importations et sous-facturer les exportations réalisées par les multinationales dans les pays d’accueil).
Dans les conditions que connaît le tiers-monde, c’est-à-dire la détérioration des tarifs commerciaux, le poids de la dette et la soumission aux politiques, il est facile d’imposer une dépréciation au sens propre de la main-d’oeuvre et d’éviter le paiement de taxes.
La fabrication de produits destinés à l’exportation a été transférée par les multinationales dans certains pays du tiers-monde et de l’Europe de l’Est parce que les coûts salariaux y sont peu élevés. Le salaire de la main-d’oeuvre peut être aussi bas qu’un dollar par jour en Chine, comparé aux 31 dollars de l’heure au Japon. Les coûts salariaux moyens en Europe de l’Est sont de 1,50 dollar de l’heure, alors qu’ils sont de 26 dollars en Allemagne. Ils sont de 5 dollars par jour au Mexique, alors qu’ils sont de 16,17 dollars de l’heure aux Etats-Unis.
La CNUCED et les multinationales s’attendent à ce que les IDE vers le tiers-monde et les pays de l’Europe de l’Est puissent générer un développement industriel et une classe moyenne susceptible d’alimenter un important marché de consommation, et ce, même sans l’installation d’industries lourdes ou de base.
Mais ce qu’elles ne voient pas, c’est la surproduction croissante au sein des industries de transformation orientées vers l’exportation, dont les produits sont principalement destinés aux pays impérialistes.
La surproduction dans les domaines du textile et de la confection s’est très clairement aggravée en Chine et dans le reste de l’Asie de l’Est depuis 1994.
Pareillement, la surabondance dans le domaine de l’assemblage des produits électroniques se fait sentir de façon de plus en plus évidente.
Les usines-bagnes de Chine et du reste de l’Asie de l’Est sont appelées à connaître des ennuis vu que les Etats-Unis étendent le même type d’opérations au Mexique dans le cadre des accords NAFTA, particulièrement après la dévaluation du peso mexicain.
Cela a rendu la main-d’oeuvre au Mexique bien moins chère qu’auparavant.
La crise de surproduction dans les pays impérialistes débouche sur le chômage en masse et sur une réduction du marché destiné à accueillir les exportations du Sud et de l’Est, où de plus en plus de pays sont incités à produire en surplus des biens de consommation pour les pays impérialistes.
Précédemment dévastés par la crise de surproduction des matières premières depuis les années 1970, la majeure partie des pays du tiers-monde sont grevés de dettes.
Ils traversent une dure période de dépression et se sont appauvris. Aujourd’hui, les tigres parmi eux, dont l’industrie est orientée vers l’exportation, sont touchés par la crise de surproduction dans les secteurs de biens de consommation destinés aux pays impérialistes. Ceci coïncide avec la crise de surproduction dans les domaines des technologies de pointe et autres marchandises des pays impérialistes.
L’expansion rapide de la production et du commerce extérieur aujourd’hui, suivie par la crise, est un phénomène semblable à ce que l’on a connu dans la période qui a précédé la Seconde Guerre mondiale.
L’ensemble des IDE se montait à 9% de la production mondiale en 1913, alors qu’il était de 8,5% en 1991.
Mais ce qui provoque un effet beaucoup plus perturbateur sur le système capitaliste mondial aujourd’hui, c’est la circulation quotidienne de 1.230 milliards de dollars sur le marché des devises du fait que les firmes d’investissement et les multinationales sont de plus en plus attirées vers la spéculation et des opérations tournant essentiellement autour du capital financier.
La dette du tiers-monde, qui s’élève aujourd’hui à plus de 1.800 milliards de dollars, continue à grimper en dépit du recours à de rapides emprunts publics locaux, de l’attrait exercé par les investissements spéculatifs de portefeuille et de la privatisation des avoirs publics, ne serait-ce que pour couvrir les déficits commerciaux et budgétaires.
Les pays de l’ancien bloc soviétique en général souffrent de conditions similaires à celles que connaissent les pays du tiers-monde.
Economiquement, ils traversent une dépression et ils sont accablés par leur déficit de plus en plus profond du budget et par le fardeau de leur dette.
Le marché mondial des pays impérialistes se rétrécit progressivement et provoque une compétition de plus en plus intense entre ces mêmes pays impérialistes.
Ces derniers, malgré l’Organisation mondiale du Commerce, se préparent à des guerres économiques en renforçant leurs marchés nationaux et régionaux et en essayant d’envahir les marchés de leurs rivaux.
La lutte pour se repartager le monde s’intensifie donc entre les impérialistes.
Le développement du système capitaliste mondial est en train de basculer vers un déséquilibre de plus en plus flagrant.
Il ne conviendrait pas de ne tenir compte que des conséquences positives des technologies de pointe dans la production capitaliste axée sur le profit.
Il est absolument indispensable d’en considérer également les aspects négatifs et destructeurs.
En fait, la destruction des forces productives est le principal aspect qui affecte défavorablement tous les pays impérialistes et les pays sous-développés. C’est l’effet de la concentration de la production de technologies de pointe dans quelques pays impérialistes, de l’accumulation rapide de capitaux dans ces mêmes pays et de l’accélération de la crise de surproduction.
C’est une loi fondamentale du capitalisme monopoliste: l’expansion du capital productif dans le monde n’est possible qu’en deçà de certaines limites et débouche sur la destruction des forces productives.
Le système capitaliste mondial patauge actuellement au beau milieu d’une grande crise qui a déjà provoqué un nouveau désordre mondial.
3. Perspectives de la révolution prolétarienne mondiale
Le fondement scientifique de l’optimisme révolutionnaire des forces anti-impérialistes et socialistes repose dans la contradiction accélérée entre les forces productives et les rapports de production sous le capitalisme.
La production sociale a beaucoup augmenté avec les technologies de pointe et une force de travail plus éduquée et mieux entraînée a fait son apparition dans le monde.
Pourtant, les rapports de production sont beaucoup plus déterminés par l’âpreté au gain que jamais auparavant et le capital financier bien pire et bien plus destructeur de forces productives.
Ces faits ressortent davantage de la propagation du dogme du néo-libéralisme par les capitalistes monopolistes. L’irrationalité du capitalisme se fait sentir le plus vivement dans le contraste entre, d’une part, le chômage et l’appauvrissement des gens et d’autre part, la hausse incroyable de la productivité.
La technologie des ordinateurs est potentiellement un outil qui convient pour la planification économique socialiste et qui permettrait de répondre aux revendications générales et spécifiques des gens.
Cependant, les impérialistes utilisent les technologies de l’information à leur propre usage.
L’absurdité du capitalisme apparaît le plus clairement dans le règne de la désinformation et de l’éducation déformée des impérialistes et des petits-bourgeois lorsqu’ils utilisent des moyens techniques sophistiqués et puissants d’information et d’éducation.
En temps voulu, la lutte de classes entre la bourgeoisie et le prolétariat va s’intensifier dans les superstructures étant donné que le prolétariat intensifie sa résistance dans toutes les formes d’activités sociales.
3.1 Contradictions entre la bourgeoisie et le prolétariat
Les conditions objectives permettant l’intensification de la lutte des classes entre la bourgeoisie et le prolétariat existent.
La crise de surproduction dans les pays capitalistes industrialisés ne cesse d’empirer.
On assiste à des récessions fréquentes et prolongées, les taux de production chutent, de même que le profit de certaines économies.
Les profits se réalisent via des coupes sombres dans les coûts salariaux, le chômage chronique, la détérioration des contrats d’emploi au nom de la flexibilité et les suppressions dans les dépenses sociales en faveur de la rapacité des firmes monopolistes.
Mais les forces subjectives de la révolution prolétarienne sont toujours peu nombreuses et faibles dans les pays impérialistes.
Elles ont besoin de surmonter la torpeur née des temps anciens relativement meilleurs.
La mentalité petite-bourgeoise très répandue et servile vis-à-vis de la grande bourgeoisie, et les courants politiques introduits parmi les travailleurs par le corporatisme du travail, le réformisme, la démocratie sociale et le révisionnisme moderne sont également des obstacles à la lutte.
Les révolutionnaires prolétariens devraient anticiper le fait que dès qu’ils réussiront à développer un mouvement révolutionnaire de la classe ouvrière, la bourgeoisie monopoliste va user de la violence contre-révolutionnaire pour l’éliminer.
L’étude de la théorie marxiste-léniniste de l’Etat et de la révolution et la résurgence des actions politiques militantes sont indispensables au développement des mouvements en faveur du socialisme face au capitalisme monopoliste.
3.2 Contradictions entre l’impérialisme et les nations et peuples opprimés
Par le recours au néo-colonialisme et aux guerres d’agression, les impérialistes ont exercé une oppression et une exploitation des plus sévères dans les pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et en Europe de l’Est, dans les pays de l’ancien bloc soviétique, ainsi que partout ailleurs. Ils ont provoqué la ruine de ces économies nationales.
Le nouveau désordre mondial sévit actuellement dans les nations et les peuples opprimés.
C’est une conséquence de l’exploitation intensifiée sous la bannière du néo-libéralisme, de la privatisation et du libre commerce.
Les diktats économiques intolérables, les embargos, l’intervention et l’agression des pays impérialistes et les conflits provoqués par les cliques réactionnaires se servant des slogans du nationalisme, de l’ethnocentrisme et de la religion, engendrent actuellement l’instabilité, la tension et la violence sur une vaste échelle.
Il y a des mouvements révolutionnaires conduits par les partis révolutionnaires du prolétariat, mais ils sont toujours peu nombreux du fait de leur élimination par les impérialistes, du néo-colonialisme, et de la trahison révisionniste.
Même alors la lutte entre la révolution armée et la contre-révolution armée est concentrée sur les pays et les peuples opprimés. Le prolétariat et les gens de la terre entière devraient chérir et soutenir les mouvements révolutionnaires armés dirigés par le prolétariat parce qu’ils sont les messagers de la résurgence de la révolution prolétarienne mondiale.
3.3 Contradictions parmi les impérialistes
Depuis l’avènement du capitalisme monopoliste bureaucratique en URSS en 1956, il y a eu une lutte inter-impérialiste acharnée entre deux superpuissances. Mais les révisionnistes et les sociaux-impérialistes en ont donné l’image déformée d’une lutte entre le capitalisme et le socialisme, et ce, durant la plupart du temps qu’a duré la guerre froide.
Dans le sillage de l’effondrement de l’Union soviétique, les puissances capitalistes traditionnelles dirigées par les Etats-Unis ont rebâti un marché capitaliste mondial sans le défi d’un système de production socialiste, et elles continuent à être unies contre les forces et les peuples révolutionnaires.
Mais de plus en plus, elles se font concurrence et, par conséquent, manoeuvrent les unes contre les autres.
L’expansion du capital à partir des puissances impérialistes traditionnelles et en direction de la Chine, de l’ancien bloc des pays soviétiques et autres pays dotés d’une certaine infrastructure industrielle, a pour but la destruction des industries nationales.
Il en résulte l’auto-défaite des pays impérialistes parce qu’il y a, en fin de compte, une destruction du marché pour leur capital excédentaire et leurs surplus de marchandises. Le marché global devient plus limité et se mue en terrain pour une compétition de plus en plus intense et sévère entre les puissances impérialistes.
Mais il va falloir un certain temps à cette crise de plus en plus grave de surproduction pour aiguiser les contradictions inter-impérialistes au point de rompre l’alliance actuelle des pays impérialistes et de porter en avant le danger imminent de guerre inter-impérialiste.
Des guerres locales impliquant l’intervention des impérialistes commencent à se multiplier.
Jusqu’à présent, les Etats-Unis ont été à même d’utiliser l’autorité du Conseil de Sécurité des Nations Unies ou le nom des Nations Unies pour étendre leurs intérêts hégémoniques, comme dans la guerre d’agression contre l’Irak en 1991, ou au moins de rester au sommet malgré les contradictions inter-impérialistes, comme en Bosnie.
Le danger d’une guerre mondiale peut surgir non seulement des contradictions directes parmi les puissances impérialistes traditionnelles du fait de la compétition et de la crise qui peuvent monter en épingle un mouvement nationaliste et fasciste contre-révolutionnaire.
Mais, il peut apparaître également du fait de la situation bien plus désespérée de la Russie impérialiste.
Celle-ci est amenée à étendre la production et ses ventes d’armes.
Elle se trouve maintenant confrontée à la montée du nationalisme et d’un fascisme dirigé par des militaires. Les interventions étrangères à la fois des puissances impérialistes principales et secondaires peuvent mener à des chocs parmi ces mêmes puissances.
Aujourd’hui, il n’y a ni guerre mondiale inter-impérialiste imminente, ni un effondrement total de l’impérialisme, ni non plus un développement sans frein du capitalisme industriel dans le monde.
Mais il y a suffisamment de discorde et d’instabilité pour stimuler l’apparition et le développement de forces révolutionnaires.
La résolution, le caractère militant du marxisme-léninisme et un certain sens de la lutte prolongée sont requis des révolutionnaires prolétariens.
La résistance est engendrée par les conditions intolérables d’oppression et d’exploitation.
Des luttes révolutionnaires de masse surgissent dans différentes parties de la planète.
Les formations embryonnaires de la révolution prolétarienne doivent être préparées partout dans le monde.
Dans un futur prévisible, le mouvement de masse anti-impérialiste et le mouvement socialiste pourraient reprendre vigueur.
Des révolutions néo-démocratiques et socialistes peuvent être menées à bien dans certains pays sous la direction de partis révolutionnaires.
Il est probable que des révolutions se produisent dans plusieurs pays en même temps à cause de la sévérité de la crise à l’échelle mondiale.
Mais la révolution doit se développer sur la base des conditions concrètes d’un pays et la dictature du prolétariat se construire dans chaque pays séparément.
La gravité sans précédent des crises de surproduction provoquées par la production capitaliste des technologies de pointe au profit des pays impérialistes forme la base des révolutions socialistes.
Celles-ci seront précédées par le renforcement du mouvement ouvrier (y compris les cols blancs et les sans-emploi) et par des victoires décisives sur la bourgeoisie monopoliste, dont les armes comprennent le nationalisme et le fascisme.
Comme l’impérialisme a un effet destructif sur les forces productives, spécialement dans les pays sous-développés – c’est son aspect principal -, le parti révolutionnaire du prolétariat au pouvoir sera confronté aux problèmes découlant de la guerre, du faible niveau de développement économique et technologique, de l’agression et du blocus provoqué par les impérialistes.
C’était la même chose à l’époque pour Lénine, Staline et Mao.
Les enseignements fondamentaux de tous les grands penseurs et dirigeants communistes gardent leur validité fondamentale.
Ils seront maintenus au cours de la prochaine fournée de révolutions néo-démocratiques et socialistes.
Il faut affronter sans cesse de nouvelles conditions.
Mais la domination persistante de l’impérialisme reproduit des conditions qualitativement identiques. Nous ne pouvons pas prétendre que nous sommes déjà dans une situation post-impérialiste.
Nous continuons à nous trouver dans l’ère de l’impérialisme moderne et de la révolution prolétarienne, spécialement parce que le socialisme a été vaincu en 1956 en Union soviétique et plus tard en Chine en 1976.
La complète restauration du capitalisme dans ces pays a détruit toute la fondation industrielle construite auparavant par le socialisme.