7. Marxisme ou proudhonisme ?

Bilan d’une discussion sur le droit des nations à disposer d’elles-mêmes

Lénine

7. Marxisme ou proudhonisme ?

   Notre référence au point de vue de Marx sur la séparation de l’Irlande a suscité de la part des camarades polonais une réponse non pas détournée, pour une fois, mais directe. En quoi consiste leur objection ? Ils sont d’avis que les références à l’attitude de Marx au cours des années 1848-1871 sont « sans aucune valeur ». Cette déclaration singulièrement sévère et péremptoire est motivée par le fait que Marx s’est prononcé « dans le même temps » contre les aspirations à l’indépendance « des Tchèques, des Slaves du Sud, etc((F. Engels : Le panslavisme démocratique. Paru dans La nouvelle gazette rhénane n°222 et 223, 15 et 16 février 1849.)). »

   Si cette motivation est particulièrement sévère, c’est parce qu’elle est aussi particulièrement inconsistante. Les marxistes polonais prétendent que Marx n’aurait été qu’un brouillon, affirmant « dans le même temps » des choses contradictoires ! Cela n’a absolument rien d’exact ni de marxiste. L’analyse « concrète » que les camarades polonais exigent sans pour autant l’appliquer nous fait justement un devoir d’examiner si l’attitude différente de Marx envers les différents mouvements « nationaux » concrets ne découlait pas d’une seule et même conception socialiste.

   Comme on le sait, Marx était pour l’indépendance de la Pologne du point de vue des intérêts de la démocratie européenne dans sa lutte contre les forces et l’influence – on peut dire : contre la toute-puissance et I’influence réactionnaire prédominante du tsarisme. La justesse de ce point de vue a reçu la plus éclatante et la plus concrète des confirmations en 1849, lorsque l’armée féodale russe écrasa le soulèvement démocratique révolutionnaire de la Hongrie pour sa libération nationale. Depuis ce moment-là jusqu’à la mort de Marx et même plus tard, jusqu’en 1890, quand menaçait de se déclencher une guerre réactionnaire du tsarisme allié à la France contre I’Allemagne, alors non impérialiste, mais nationalement indépendante, Engels fut avant tout et par-dessus tout pour la lutte contre le tsarisme. C’est pour cela, et uniquement pour cela, que Marx et Engels étaient contre le mouvement national des Tchèques et des Slaves du Sud. Il suffira à tous ceux qui s’intéressent au marxisme autrement que pour le répudier, de se reporter à ce qu’écrivaient Marx et Engels en 1848-1849 pour se convaincre qu’à cette époque ils opposaient, nettement et très précisément, « des peuples réactionnaires en leur entier » et servant d’ »avant-postes russes » en Europe aux « peuples révolutionnaires », les allemands, les polonais, les magyars. C’est là un fait. Et ce fait était à l’époque d’une exactitude incontestable en 1848, les peuples révolutionnaires se battaient pour la liberté, dont le principal ennemi était le tsarisme, alors que les Tchèques, etc., étaient effectivement des peuples réactionnaires, des avant-postes du tsarisme.

   Que nous montre donc cet exemple concret qu’il faut analyser concrètement si l’on veut rester fidèle au marxisme ? Simplement : 1) que l’intérêt de la libération de plusieurs grands et très grands peuples d’Europe est supérieur à celui du mouvement de libération des petites nations; 2) que la revendication de la démocratie doit être considérée à l’échelle de l’Europe entière – il faut dire aujourd’hui : à l’échelle mondiale – et non pas isolément.

   Rien de plus. Cela ne dément en rien ce principe socialiste élémentaire que les polonais oublient, mais auquel Marx est toujours resté fidèle, à savoir qu’un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre. Si la situation concrète devant laquelle se trouvait Marx à l’époque où le tsarisme exerçait une influence prédominante sur la politique internationale venait à se reproduire, par exemple en ce sens que plusieurs peuples s’engageraient dans la révolution socialiste (comme ils se sont engagés en Europe, en 1848, dans la révolution démocratique bourgeoise), et si d’autres peuples se trouvaient être les piliers de la réaction bourgeoise, nous devrions aussi nous prononcer pour une guerre révolutionnaire contre ces derniers afin de les « écraser », afin de détruire tous leurs avant-postes, quels que soient les mouvements au sein des petites nations en cause. Par conséquent, loin de rejeter les exemples de la tactique de Marx, ce qui reviendrait à professer le marxisme en paroles et à rompre avec lui en fait, nous devons tirer de leur analyse concrète des leçons inappréciables pour l’avenir. Les différentes revendications de la démocratie, y compris le droit des nations à disposer d’elles-mêmes, ne sont pas un absolu, mais une parcelle de l’ensemble du mouvement démocratique (aujourd’hui : socialiste) mondial. Il est possible que, dans certains cas concrets, la parcelle soit en contradiction avec le tout : elle est alors à rejeter. Il peut arriver que le mouvement républicain d’un pays ne soit que l’instrument d’intrigues cléricales, financières ou monarchiques d’autres pays nous avons alors le devoir de ne pas soutenir ce mouvement concret donné, mais il serait ridicule, sous ce prétexte, de rayer du programme de la social-démocratie internationale le mot d’ordre de république.

   En quoi exactement s’est modifiée la situation concrète depuis 1848-1871 jusqu’à 1898-1916 (je prends les principaux jalons de l’impérialisme, en tant que période allant de la guerre impérialiste hispano-américaine à la guerre impérialiste européenne) ? Le tsarisme a notoirement et incontestablement cessé d’être le principal rempart de la réaction, d’abord parce qu’il est soutenu par le capital financier international, notamment par celui de la France; ensuite, à cause de la révolution de 1905. A l’époque, le système des grands Etats nationaux – des démocraties d’Europe – apportait au monde, au mépris du tsarisme, la démocratie et le socialisme((Riazanov a publié dans les Archives de l’histoire du socialisme de Grünberg (1916, tome 1) un très intéressant article d’Engels sur la question polonaise, écrit en 1866. Engels y souligne la nécessité pour le prolétariat de reconnaître l’indépendance politique et le « droit à disposer d’elles-mêmes » (right to dispose of itself) des grandes et puissantes nations d’Europe, tout en faisant ressortir l’absurdité du « principe des nationalités » (surtout dans son interprétation bonapartiste), qui consiste à placer n’importe quelle petite nation sur un pied d’égalité avec les grandes nations. « La Russie, dit Engels, détient une quantité énorme de propriété volée » (c’est-à-dire de nations opprimées) « qu’il lui faudra bien restituer le jour du règlement des comptes » (« Qu’a à faire avec la Pologne, la classe ouvrière ? « , 24, 31 mars, 5 mai 1866). )). Marx et Engels n’ont pas vécu jusqu’à l’impérialisme. Actuellement, il s’est formé un système comprenant une poignée (5 ou 6) de « grandes » puissances impérialistes, dont chacune opprime des nations étrangères, et cette oppression est l’un des facteurs qui retardent artificiellement la chute du capitalisme, qui maintiennent artificiellement l’opportunisme et le social-chauvinisme dans les nations impérialistes maîtresses du monde. A l’époque, la démocratie d’Europe occidentale, qui affranchissait les plus grandes nations, était contre le tsarisme qui utilisait à des fins réactionnaires quelques petits mouvements nationaux isolés. Aujourd’hui, l’alliance de l’impérialisme tsariste et de l’impérialisme capitaliste avancé d’Europe, fondée sur l’oppression en commun d’une série de nations, se dresse en face du prolétariat socialiste, scindé en un prolétariat chauvin, « social-impérialiste », et un prolétariat révolutionnaire.

   Voilà en quoi consiste le changement concret de la situation, dont les social-démocrates polonais ne tiennent aucun compte, malgré leur promesse d’être concrets. D’où le changement concret quant à l’application des mêmes principes socialistes à l’époque, on était avant tout « contre le tsarisme » (et contre certains mouvements de petites nations que celui-ci utilisait dans un sens antidémocratique) et pour les grandes nations révolutionnaires des peuples d’Occident. Aujourd’hui, on est contre le front désormais uni des puissances impérialistes, de la bourgeoisie impérialiste, des social-impérialistes, et pour l’utilisation au profit de la révolution socialiste de tous les mouvements nationaux dirigés contre l’impérialisme. Plus est pure la lutte du prolétariat contre le front général impérialiste, et plus gagne évidemment en importance le principe internationaliste : « Un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre. »

   Les proudhoniens, au nom de la révolution sociale qu’ils comprenaient en doctrinaires, ne tenaient aucun compte du rôle international de la Pologne et méconnaissaient les mouvements nationaux. C’est absolument de la même façon doctrinaire que procèdent les social-démocrates polonais, qui brisent le front international de lutte contre les social-impérialistes, et qui les aident (objectivement) par leurs hésitations au sujet des annexions. Car c’est précisément le front international de la lutte prolétarienne qui s’est transformé par rapport à la situation concrète des petites nations : auparavant (1848-1871), les petites nations avaient un certain poids en tant qu’alliées possibles, soit de la « démocratie occidentale » et des peuples révolutionnaires, soit du tsarisme; aujourd’hui (1898-1914), elles n’ont plus cette importance elles sont désormais l’une des sources qui alimentent le parasitisme et, par suite, le social-impérialisme des « grandes nations dominantes ». L’important n’est pas de savoir si c’est un cinquantième ou un centième des petites nations qui se sera affranchi avant la révolution socialiste; ce qui importe, c’est qu’à l’époque impérialiste, et par suite de causes objectives, le prolétariat s’est divisé en deux camps internationaux, dont l’un est corrompu par les miettes qui tombent de la table de la bourgeoisie des grandes puissances – en raison, notamment, de la double et triple exploitation des petites nations – tandis que l’autre ne peut s’affranchir lui-même sans affranchir les petites nations, sans éduquer les masses dans un esprit anti-chauvin, c’est-à-dire anti-annexionniste, c’est-à-dire favorable à l' »autodétermination ».

   Cet aspect capital de la question est méconnu par les camarades polonais qui n’envisagent pas la situation sous l’angle devenu essentIel à l’époque de l’impérialisme, c’est-à-dire en partant de l’existence de deux camps au sein du prolétariat international.

   Voici d’autres exemples frappants de leur proudhonisme:

   1) leur attitude à l’égard du soulèvement irlandais de 1916, dont nous parlerons plus loin ; 2) la déclaration contenue dans leurs thèses (Il, 3 à la fin du paragraphe 3), suivant laquelle le mot d’ordre de révolution socialiste « ne doit pas être voilé par quoi que ce soit ». C’est là une idée profondément antimarxiste que de croire qu’on puisse « voiler » le mot d’ordre de la révolution socialiste en l’associant à une position révolutionnaire conséquente dans n’importe quelle question, y compris la question nationale.

   Les social-démocrates polonais trouvent que notre programme est « national-réformiste ». Comparez ces deux propositions pratiques 1) pour l’autonomie (thèses polonaises III, 4) et 2) pour la liberté de séparation. Nos programmes diffèrent précisément et uniquement sur ce point ! N’est-il pas clair que c’est le premier qui est réformiste, et c’est ce qui le distingue du second ? Un changement réformiste est celui qui n’ébranle pas les bases du pouvoir de la classe dominante, dont il n’est qu’une concession, et qui maintient sa domination. Un changement révolutionnaire sape le pouvoir jusque dans ses fondements. Dans le programme national, le réformisme n’abolit pas tous les privilèges de la nation dominante; il n’établit pas l’égalité complète des droits; il ne supprime pas toutes les formes d’oppression nationale. Une nation « autonome » n’est pas l’égale en droits d’une nation « souveraine »; les camarades polonais n’auraient pas manqué de s’en rendre compte s’ils ne persistaient (tels nos vieux « économistes ») à méconnaître l’analyse des notions et des catégories politiques. La Norvège autonome jouissait jusqu’en 1905, en tant que partie de la Suède, d’une très large autonomie, mais elle n’était pas l’égale en droits de la Suède. C’est seulement par sa libre séparation qu’elle a manifesté pratiquement et démontré son égalité en droits (soit dit entre parenthèses, c’est justement cette libre séparation qui a créé une base de rapprochement plus étroit et plus démocratique, reposant sur l’égalité des droits). Tant que la Norvège n’était qu’autonome, l’aristocratie suédoise possédait un privilège de plus, et ce privilège n’a pas été « atténué » (l’essence du réformisme est d’atténuer le mal et non pas de le supprimer), mais complètement aboli par la séparation (signe principal du caractère révolutionnaire d’un programme).

   Au fait : il y a une différence de principe entre l’autonomie, en tant que réforme, et la liberté de séparation, en tant que mesure révolutionnaire. Cela est incontestable. Mais une réforme, comme chacun sait, n’est souvent dans la pratique qu’un pas vers la révolution. C’est précisément l’autonomie qui permet à une nation maintenue par la violence dans les limites d’un Etat donné de se constituer définitivement en corps de nation, de rassembler, d’apprendre à connaître et d’organiser ses forces, de choisir le moment le plus propice pour déclarer… à la manière « norvégienne » : nous, diète autonome de telle nation ou de tel territoire, déclarons que le tsar de toutes les Russies a cessé d’être roi de Pologne, etc. A cela on « objecte » ordinairement que de telles questions sont tranchées par des guerres et non par des déclarations. C’est juste : dans l’immense majorité des cas, par des guerres (de même que les questions relatives à la forme de gouvernement des grands Etats ne sont tranchées, dans l’immense majorité des cas, que par des guerres ou des révolutions). On devrait cependant se demander si une pareille « objection » au programme politique d’un parti révolutionnaire est logique. Sommes-nous contre les guerres et les révolutions qui se font pour la justice et pour le bien du prolétariat, pour la démocratie et pour le socialisme ?

   « Nous ne pouvons pourtant pas être pour une guerre entre grandes nations, pour l’extermination de 20 millions d’hommes, en vue de la libération problématique d’une petite nation qui ne compte peut-être que 10 ou 20 millions d’âmes » ! Non, bien sûr. Ce n’est pas parce que nous éliminons de notre programme la complète égalité des nations, mais parce qu’il faut subordonner les intérêts de la démocratie d’un seul pays aux intérêts de la démocratie de plusieurs et de tous les pays. Admettons qu’entre deux grandes monarchies se trouve un petit royaume dont le roitelet est « lié » pour des raisons de parenté ou autres aux monarques de deux pays voisins. Admettons ensuite que la proclamation de la république dans le petit pays, que l’expulsion de son monarque signifie pratiquement la guerre entre les deux grands Etats voisins, désireux l’un et l’autre d’imposer tel ou tel monarque au petit pays. Il est hors de doute que toute la social-démocratie internationale, ainsi que la partie vraiment internationaliste de la social-démocratie de ce petit pays, serait dans ce cas contre le remplacement de la monarchie par la république. Le remplacement de la monarchie par la république n’est pas un absolu, mais une revendication démocratique, subordonnée aux intérêts de la démocratie en général (et plus encore, naturellement, aux intérêts du prolétariat socialiste). Il est certain que si un pareil cas se présentait, il ne provoquerait pas l’ombre d’une divergence entre les social-démocrates de n’importe quels pays. Mais si, fort de cet exemple, un social-démocrate proposait de rayer en général du programme de la social-démocratie internationale le mot d’ordre de république, on le prendrait certainement pour un fou. On lui dirait : il ne faut tout de même pas oublier la distinction logique élémentaire entre le particulier et le général.

   Cet exemple nous amène, par une voie quelque peu détournée, à la question de l’éducation internationaliste de la classe ouvrière. Cette éducation, dont la nécessité et l’importance de tout premier plan ne sauraient susciter aucune divergence parmi les zimmerwaldiens de gauche, peut-elle être concrètement identique dans les grandes nations qui oppriment et dans les petites nations opprimées ? Dans les nations qui annexent et dans celles qui sont annexées ?

   Non, bien sûr. La marche vers un but unique: la complète égalité en droits, le rapprochement le plus étroit et, ultérieurement, la fusion de toutes les nations, emprunte évidemment ici des chemins concrets différents, de même, par exemple, que le chemin qui mène au point central d’une page prend à gauche en partant d’une des marges et à droite en partant de la marge opposée. Si, prêchant la fusion des nations en général, un social-démocrate d’une grande nation qui annexe et opprime oubliait, un instant, que « son » Nicolas Il, « son » Guillaume, « son » Georges, « son » Poincaré, etc., sont eux aussi pour la fusion avec les petites nations (au moyen d’annexions), Nicolas Il est pour la « fusion » avec la Galicie, Guillaume Il, pour la « fusion » avec la Belgique, etc., – un tel social-démocrate ne serait qu’un ridicule doctrinaire en théorie, et un auxiliaire de l’impérialisme dans la pratique.

   L’éducation internationaliste des ouvriers des pays oppresseurs doit nécessairement consister, en tout premier lieu, à prêcher et à défendre le principe de la liberté de séparation des pays opprimés. Sinon, pas d’internationalisme. Nous avons le droit et le devoir de traiter d’impérialiste et de gredin tout social-démocrate d’une nation oppressive qui ne fait pas cette propagande. Cette revendication doit être posée d’une façon absolue, sans aucune réserve, quand bien même l’éventualité de la séparation ne devrait se présenter et être « réalisable », avant l’avènement du socialisme, que dans un cas sur mille.

   Nous avons le devoir de développer chez les ouvriers l' »indifférence » à l’égard des distinctions nationales. C’est incontestable. Mais non pas l’indifférence que professent les annexionnistes. Un membre d’une nation oppressive doit rester « indifférent » à la question de savoir si des petites nations font partie de son Etat ou d’un Etat voisin, ou bien sont indépendantes, selon leurs sympathies : s’il n’y est pas « indifférent », il n’est pas social-démocrate. Pour être un social-démocrate internationaliste, il faut penser non pas seulement à sa propre nation; il faut placer au-dessus d’elle les intérêts de toutes les nations, leur liberté et leur égalité de droits à toutes. En « théorie », tout le monde est d’accord sur ce point, mais dans la pratique, on manifeste précisément cette indifférence qui est propre aux annexionnistes. C’est là la racine du mal.

   Au contraire, le social-démocrate d’une petite nation doit reporter le centre de gravité de son agitation sur le premier mot de notre formule générale: « union librement consentie » des nations. Il peut, sans faillir à ses obligations d’internationaliste, être ù la fois pour l’indépendance politique de sa nation, et pour son intégration à un Etat voisin X, Y, Z, etc. Mais il doit en tout état de cause lutter contre la mentalité étriquée de petite nation, la tendance à s’isoler et à se replier sur soi-même pour la prise en considération du tout et de l’universel, pour la subordination de l’intérêt particulier à l’intérêt général.

   Les gens qui n’ont pas approfondi cette question trouvent « contradictoire » que les social-démocrates des nations qui en oppriment d’autres insistent sur la « liberté de séparation », et les social-démocrates des nations opprimées, sur la « liberté d’union ». Mais un peu de réflexion montre que, pour parvenir à l’internationalisme et à la fusion des nations en partant de la situation actuelle, il n’y a pas et il ne peut y avoir d’autre voie.

   Et ceci nous amène à la situation particulière de la social-démocratie hollandaise et polonaise.

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