Discours prononcé pour l’inauguration du monument à Marx et Engels
Lénine
Bref compte rendu publié le 9 novembre 1918 dans la « Pravda », n°242. Publié intégralement pour la première fois le 3 avril 1924 dans la « Pravda », n°76.
Nous inaugurons un monument aux chefs de la révolution ouvrière mondiale, Marx et Engels.
Des siècles durant, l’humanité a souffert sous le joug d’une infime poignée d’exploiteurs opprimant des millions de travailleurs. Mais si les exploiteurs de l’époque précédente, les seigneurs terriens, pillaient et opprimaient les paysans – serfs divisés, disséminés, incultes – les exploiteurs des temps Modernes, les capitalistes, ont vu se dresser devant eux, parmi la masse des opprimés, son détachement d’avant-garde, les ouvriers industriels des villes, des usines et fabriques. L’usine les a unis, la vie urbaine les a éclairés, la lutte gréviste commune et les actions révolutionnaires les ont aguerris.
Le grand mérite, d’une portée historique mondiale, de Marx et d’Engels, c’est qu’ils ont prouvé, par une analyse scientifique, la faillite inévitable du capitalisme et le passage inévitable au communisme où il n’y aura plus d’exploitation de l’homme par l’homme.
Le grand mérite, d’une portée historique mondiale, de Marx et d’Engels, c’est qu’ils ont montré aux prolétaires de tous les pays leur rôle, leur tâche, leur mission, à savoir: engager les premiers la lutte révolutionnaire contre le Capital, rassembler autour d’eux, dans cette lutte, tous les travailleurs et tous les exploités.
Nous vivons un temps heureux où cette prévision des grands socialistes a commencé à se réaliser. Nous voyons tous comment, dans un ensemble de pays, se lève l’aurore de la révolution socialiste internationale du prolétariat. Les horreurs sans nom de la tuerie impérialiste des peuples provoquent partout l’élan héroïque des masses opprimées, décuplent leurs forces dans la lutte pour leur émancipation.
Puissent les monuments érigés à Marx et Engels rappeler encore et toujours aux millions d’ouvriers et de paysans que nous ne sommes pas seuls dans notre lutte. A côté de nous se soulèvent les ouvriers des pays plus avancés. D’âpres batailles nous attendent encore, eux et nous. C’est dans la lutte commune que le joug du Capital sera brisé, que le socialisme sera définitivement conquis !