Discours à la Commission du IIe Congrès pan-unioniste des kolkhoziens de choc

Discours à la Commission du IIe Congrès pan-unioniste des kolkhoziens de choc

Staline

15 février 1935

   Paru dans la Pravda, 13 mars 1935.

   Si vous voulez consolider l’artel, si vous voulez avoir un mouvement kolkhozien de masse, qui doit embrasser des millions de foyers, et non des unités et des centaines, si vous voulez arriver à ceci, vous devez obligatoirement prendre en considération, dans les conditions actuelles non seulement les intérêts communs des kolkhoziens, mais aussi leurs intérêts privés.

   Vous ne prenez pas du tout en considération les intérêts privés des kolkhoziens, quand vous dites, qu’il faut donner au kolkhozien pas plus d’un dixième d’hectare de parcelle individuelle. Certains pensent qu’il ne faut pas donner une vache, d’autres pensent qu’il ne faut pas donner une truie reproductrice. Et en général vous voulez étouffer le kolkhozien. Cette affaire ne marchera pas. C’est incorrect.

   Vous êtes des gens avancés. Je comprends que vous vous préoccupez beaucoup du système kolkhozien, de l’économie kolkhozienne. Mais tous sont-ils des kolkhoziens, comme vous ? Vous êtes pourtant une minorité dans les kolkhozes. La majorité pense quelque peu autrement. Faut-il prendre ceci en compte ou non ? Je pense qu’il faut le prendre en compte.

   Si dans votre artel les produits ne sont pas encore en abondance et vous ne pouvez pas donner aux kolkhoziens isolés, à leur famille, tout ce dont ils ont besoin, alors le kolkhoze ne peut prendre sur soi de satisfaire les besoins sociaux et privés. Il vaut mieux dire alors carrément qu’une telle branche du travail est sociale, et cette autre est privée. Il vaut mieux admettre carrément, ouvertement et franchement que dans le foyer kolkhozien il doit y avoir une exploitation individuelle, de peu d’importance mais individuelle. Il vaut mieux partir du fait qu’il y a une exploitation de l’artel, sociale, grande, importante et décisive, indispensable pour la satisfaction des besoins sociaux et qu’il y a de pair avec elle une exploitation individuelle petite, indispensable pour la satisfaction des besoins privés du kolkhozien. Si on a une famille, des enfants, des nécessités individuelles et des goûts individuels, alors on ne peut pas prendre ceci en considération. Et vous n’avez pas le droit de ne pas prendre en considération les intérêts courants des kolkhoziens. Sans cela il est impossible de consolider les kolkhozes.

   La combinaison des intérêts privés des kolkhoziens avec les intérêts sociaux des kolkhozes, voilà où se trouve la clef du renforcement des kolkhozes.

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