Discours à la réception des dirigeants et des stakhanovistes de l’industrie sidérurgique et de l’industrie houillère

Discours à la réception des dirigeants et stakhanovistes de l’industrie sidérurgique et de l’industrie houillère((Ce discours fut prononcé à la réception offerte à l’issue de la Conférence des travailleurs de l’industrie sidérurgique et houillère.))

Staline

29 octobre 1937

   Paru dans la Pravda, 31 octobre 1937

   Camarades,

   Mon toast sera quelque peu singulier et inhabituel. Il est de coutume, chez nous, de porter des toasts à la santé des directeurs, des chefs, des dirigeants, des commissaires du peuple. Cela n’est évidemment pas mauvais. Mais en dehors des chefs supérieurs, il y a aussi des dirigeants moyens et inférieurs. Et de ces dirigeants inférieurs et moyens, il y en a chez nous des dizaines de milliers. Ce sont des gens modestes, ils ne se mettent pas en avant, c’est à peine si on les remarque. Mais ce serait de l’aveuglement que de ne pas les remarquer. Car de ces gens dépend le sort de la production dans toute notre économie nationale. C’est-à-dire que d’eux dépend aussi le sort de notre direction économique.

   A la santé de nos dirigeants économiques moyens et inférieurs ! (Ovations et hourras.)

   En général, il faut dire de ces dirigeants qu’ils n’ont malheureusement pas toujours conscience de la hauteur à laquelle l’histoire les a élevés dans les conditions du régime soviétique. Us ne comprennent pas toujours qu’être dirigeant de l’économie, dans les conditions de notre pays, cela signifie se montrer digne du grand honneur et de la grande considération, se montrer digne de la grande confiance de la classe ouvrière, du peuple. Dans l’ancien temps, à l’époque du capitalisme, les dirigeants de l’économie, les divers directeurs, administrateurs, chefs d’ateliers, contremaîtres, étaient considérés comme les chiens de garde des propriétaires, des capitalistes. Le peuple les détestait et voyait en eux des ennemis, estimant qu’ils dirigeaient l’économie selon les intérêts des propriétaires et au profit des capitalistes. Dans notre régime soviétique, au contraire, les dirigeants de l’économie ont toutes les raisons de jouir de la confiance et de l’amour du peuple, car ils gèrent l’économie, non pas au profit d’une poignée de capitalistes, mais dans l’intérêt de la classe ouvrière, dans l’intérêt du peuple tout entier. Voilà pourquoi le titre de dirigeant de l’économie dans les conditions de notre pays est un titre élevé et pourquoi être chef, en régime soviétique, signifie se montrer digne aux yeux du peuple de ce grand honneur et de cette grande confiance. La confiance du peuple dans les travailleurs dirigeants de l’économie est une grande chose, camarades. Les dirigeants viennent et s’en vont, mais le peuple reste. Le peuple seul est immortel, tout le reste est éphémère. C’est pourquoi il faut savoir estimer la confiance du peuple à sa juste valeur.

   A la santé de nos travailleurs dirigeants de l’économie qui ont compris la grandeur de leur tâche et en sont conscients et qui ne permettront à personne de déshonorer et de dégrader ce haut titre de dirigeant de l’économie soviétique ! (Ovations et hourras.)

   Camarades, nous avons parmi nous des pionniers de la nouvelle cause dans le domaine de l’économie nationale, des combattants du mouvement stakhanoviste. A la santé de ces pionniers et combattants de la nouvelle cause ! A la santé des camarades Stakhanov, Dioukanov, Izotov, Riabochapka et des autres. (Hourras !)

   Et, enfin, à la santé des jeunes et des vieux lutteurs des hauts-fourneaux, de l’industrie sidérurgique et, avant tout, à la santé du travailleur des hauts-fourneaux, le camarade Korobov, de son père et de son fils, de toute la famille Korobov, ouvriers des hauts-fourneaux, pour que la famille Korobov ne reste pas en arrière des nouvelles méthodes de travail ! (Tempête d’applaudissements et hourras.)

   Korobov père dit en se tournant vers Staline : Camarade Staline, je suis déjà un vieil homme, mais je travaillerai de toutes mes forces pour accomplir votre désir et marcher à la tête des autres ouvriers des forges.

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