Discours prononcé à une réception au Kremlin
Staline
25 juin 1945
Paru dans la Pravda, 27 juin 1945.
Ne pensez pas que je vais vous dire des choses extraordinaires. Le toast que je désire porter est aussi simple que commun. Je voudrais boire à la santé de ceux qui ont peu de galons et dont la condition est peu enviée, de ceux que l’on considère comme les « vis » de l’immense machine gouvernementale, mais sans lesquels nous tous, maréchaux et commandants de fronts ou d’armées ne vaudrions, si j’ose m’exprimer ainsi, pas un clou. Car il suffit qu’une vis s’en aille, et c’est fini. Je bois à la santé des gens simples, ordinaires et modestes, des « vis », qui assurent le fonctionnement de notre immense machine d’Etat dans tous ses domaines : sciences, économie, guerre. Ils sont beaucoup et leur nom est légion, car ils sont des dizaines de millions. Ce sont des gens modestes, personne n’écrit à leur sujet, leur situation est médiocre et leur grade est petit, mais ces gens nous tiennent comme la base soutient le sommet. Je bois à la santé de ces gens, nos camarades très respectés.
Nouvelles Soviétiques, n° 49, 30 juin 1945, Paris.