Réponses aux questions de M. Gihnore représentant de l’Associated Press
Staline
22 mars 1946
Paru dans la Pravda, 23 mars 1946.
Le correspondant de l’Associated Press, Gihnore, s’est adressé au généralissime Staline en lui posant une série de questions concernant la situation internationale. On trouvera ci-dessous tes questions de Gihnore et les réponses de J. Staline.
1. — Quelle importance accordez-vous à l’Organisation des Nations Unies en tant que moyen de sauvegarder la paix dans le monde ?
Réponse. — J’accorde une grande importance à l’Organisation des Nations Unies, car elle constitue un instrument de valeur pour le maintien de la paix et de la sécurité internationale. La force de cette organisation internationale réside dans le fait qu’elle est basée sur le principe de l’égalité des droits des Etats et non sur le principe de la domination de certains Etats par d’autres. Si I’ONU réussit à maintenir dans l’avenir le principe de l’égalité des droits, elle jouera certainement un grand rôle positif en ce qui concerne la garantie de la paix générale et de la sécurité.
2. — A votre avis, quelle est la cause de la peur actuelle de la guerre qui affecte de nombreuses personnes dans de nombreux pays ?
Réponse. — Je suis convaincu que ni les nations, ni leurs armées ne cherchent une nouvelle guerre — elles veulent la paix et elles cherchent à garantir la paix. Cela signifie que « la peur actuelle de la guerre » ne vient pas de ce côté. Je pense que « la peur actuelle de la guerre » est provoquée par les agissements de certains groupes politiques qui s’adonnent à la propagande en faveur d’une nouvelle guerre et sèment ainsi les germes du trouble et de l’incertitude.
3. — Que doivent faire, à l’heure actuelle, les gouvernements des pays démocratiques pour sauvegarder la paix et la tranquillité dans le monde entier ?
Réponse. — Il est indispensable que l’opinion publique et les milieux dirigeants des Etats organisent une vaste contre-propagande contre les propagandistes d’une nouvelle guerre et pour la sauvegarde de la paix, qu’ils ne laissent aucun acte des propagandistes d’une nouvelle guerre sans la riposte nécessaire de la part de l’opinion publique et de la presse, afin de dénoncer ainsi sans retard les fauteurs de guerre et de ne leur laisser aucune possibilité de faire mauvais usage de la liberté de parole aux dépens des intérêts de la paix.
Nouvelles Soviétiques, n° 88, 30 mars 1946. Paris.