Réponses aux questions de M. Kingsbury Smith, directeur général pour l’Europe de l’Agence américaine International News Service.
Staline
30 janvier 1949
Paru dans la Pravda, 31 janvier 1949.
1. — Le gouvernement de l’URSS serait-il prêt à envisager avec le gouvernement des Etats- Unis d’Amérique la publication d’une déclaration commune pour confirmer qu’ils n’ont ni l’un ni l’autre l’intention de recourir à la guerre l’un contre l’autre ?
Réponse. — Le gouvernement soviétique serait prêt à envisager la publication d’une telle déclaration.
2. — Le gouvernement de l’URSS serait-il prêt à prendre, conjointement avec le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, des mesures visant à réaliser ce Pacte de ta Paix, tel un désarmement gradueI ?
Réponse. — Bien entendu, le gouvernement de l’URSS pourrait collaborer avec le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique dans l’application de mesures visant à réaliser un Pacte de la Paix et qui conduiraient à un désarmement graduel.
3. — Si les gouvernements des Etats-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni et de la France consentaient à ajourner la création d’un Etat séparé de l’Allemagne occidentale jusqu’à la réunion d’un Conseil des ministres des Affaires étrangères consacré à l’examen du problème allemand dans son ensemble, le gouvernement de l’URSS serait-il prêt à lever les restrictions apportées par les autorités soviétiques aux communications entre Berlin et les zones occidentales de l’Allemagne ?
Réponse. — Si les Etats-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne et la France observent les conditions formulées dans la troisième question, le gouvernement soviétique ne voit aucun empêchement à la levée des restrictions apportées aux transports, étant toutefois bien entendu que les restrictions apportées par les trois puissances aux transports et au commerce seraient levées en même temps.
4. — Votre Excellence serait-elle prête à conférer avec te président Truman, dans un endroit qui conviendrait aux deux parties, pour examiner la possibilité de conclure un tel Pacte de la Paix ?
Réponse. — J’ai déjà déclaré plus d’une fois que je n’ai rien à objecter à une rencontre.
J. Staline