Deux politiques de coexistence pacifique diamétralement opposées
Parti Communiste de Chine
La Ligne Générale dite de « Coexistence Pacifique » de la Direction du P.C.U.S.
La politique de coexistence pacifique de Lénine est violée en fait non pas par nous, mais par la direction du P.C.U.S.
La direction du P.C.U.S. a glorifié à outrance la coexistence pacifique telle qu’elle l’entend. Quels sont donc ses principaux points de vue à ce sujet ?
1) La direction du P.C.U.S. estime que la coexistence pacifique est le principe suprême, qui doit prédominer dans le règlement des problèmes sociaux de notre époque. Elle prétend que la coexistence pacifique est l’« impératif suprême des temps modernes » et la « souveraine exigence de l’époque »((B.N. Ponomarev, « Le Victorieux Drapeau des communistes du monde entier », Pravda, 18 novembre 1962.)).
Elle dit aussi que « la coexistence pacifique est la meilleure et la seule voie acceptable pour régler les problèmes les plus importants avec lesquels la société se trouve confrontée »((A. Roumiantsev : « Notre arme idéologique commune », Nouvelle Revue internationale, n° 1, 1962.)) et que le principe de la coexistence pacifique doit devenir une « loi fondamentale de la vie de toutes les sociétés modernes »((Discours de N.S. Khrouchtchev prononcé le 23 septembre 1960 à l’Assemblée générale des Nations Unies.)).
2) La direction du P.C.U.S. estime que l’impérialisme est maintenant disposé à accepter la coexistence pacifique et qu’il ne constitue plus un obstacle à celle-ci. Elle affirme que «beaucoup de gouvernements et de dirigeants des pays occidentaux sont maintenant partisans de la paix et de la coexistence pacifique » et « comprennent toujours mieux la nécessité de la coexistence pacifique »((Discours de N.S. Khrouchtchev prononcé le 21 février 1960 à l’Université nationale indonésienne «Gadjah Mada », Djokjakartta.)). Elle propage en particulier l’idée que le président des Etats-Unis « a reconnu le bien-fondé et le caractère réaliste de la coexistence pacifique entre pays à systèmes sociaux différents »((Rapport de N.S. Khrouchtchev présenté en janvier 1960 à la session du Soviet suprême.)).
3) La direction du P.C.U.S. préconise la « coopération générale » avec les pays impérialistes, en particulier les Etats-Unis. ((A propos de l’interview avec le président Kennedy » par la Rédaction des Izvestia, 4 décembre 1961.))
Elle prétend que l’Union soviétique et les Etats-Unis « peuvent trouver une base d’actions et d’efforts concertés pour le bien de toute l’humanité »((Message adressé le 30 décembre 1961 par N.S. Khrouchtchev et L.I. Bréjnev à J.F. Kennedy.)) et « peuvent avancer la main dans la main dans la voie du raffermissement de la paix et de l’établissement d’une véritable coopération internationale entre tous les pays »((Discours de N.S. Khrouchtchev prononcé le 23 septembre 1960 devant l’Assemblée générale des Nations-Unies.)).
4) La direction du P.C.U.S. soutient que la coexistence pacifique est la « ligne générale de la politique extérieure de l’Union soviétique et des autres pays du camp socialiste »((Discours de N.S. Khrouchtchev prononcé le 5 juillet 1961 à la réception à l’Ambassade de la République Démocratique populaire de Corée en U.R.S.S.)).
5) Elle soutient, en outre, que « le principe de la coexistence pacifique détermine maintenant la ligne générale de la politique extérieure du P.C.U.S. et des autres partis marxistes-léninistes »((B.N. Ponomarev : « Problèmes du mouvement révolutionnaire, Nouvelle Revue internationale, n° 12, 1962.)), qu’il est le « fondement stratégique du communisme » à notre époque, et que les communistes du monde entier doivent « faire de la lutte pour la coexistence pacifique le principe général de leur politique »((« La Coexistence pacifique et la révolution », Kommunist, n° 2, 1962.)).
6) La direction du P.C.U.S. considère la coexistence pacifique comme le préalable de la victoire de la lutte révolutionnaire des peuples.
Elle estime que les nombreuses victoires des peuples « ont été remportées dans les conditions de la coexistence pacifique entre Etats à régimes sociaux différents »((B.N. Ponomarev : « Une nouvelle phase dans la crise générale du capitalisme », Pravda, 8 février 1961.)). Elle dit encore que « c’est précisément dans les conditions de la coexistence pacifique des Etats à régimes sociaux différents que s’est accomplie la révolution socialiste à Cuba, que le peuple algérien et que plus de quarante autres pays ont conquis leur indépendance nationale, que se sont renforcés et qu’ont grandi les partis frères, qu’a augmenté l’influence du mouvement communiste mondial»((Lettre du Comité central du P.C.U.S. au Comité central du P.C.C., 30 mars 1963.)).
7) La direction du P.C.U.S. estime que la coexistence pacifique est « le meilleur moyen d’aider le mouvement ouvrier révolutionnaire international à atteindre ses principaux objectifs de classe »((Lettre ouverte du Comité central du P.C.U.S. aux organisations du Parti et à tous les communistes de l’Union soviétique, le 14 juillet 1963.)). Elle dit que dans les conditions de la coexistence pacifique, la possibilité du passage pacifique des pays capitalistes au socialisme s’est accrue.
Elle maintient, en outre, que la victoire du socialisme dans la compétition économique «équivaudra à porter un coup écrasant à tout le système des rapports capitalistes »((B.N. Ponomarev : « Problèmes du mouvement révolutionnaire », Nouvelle Revue internationale, n° 12, 1962.)). «Lorsque le peuple soviétique jouira des bienfaits du communisme, d’autres centaines de millions d’hommes sur la terre diront : ‘nous sommes pour le communisme !’ »((Programme du P.C.U.S. adopté au XXIIe Congrès du P.C.U.S.)). A ce moment-là, même des capitalistes « passeront au Parti communiste ».
Ces vues de la direction du P.C.U.S. ont-elles quoi que ce soit en commun avec la politique de coexistence pacifique de Lénine ?
La politique de coexistence pacifique de Lénine est la politique suivie par les pays socialistes dans leurs relations avec les pays à systèmes sociaux différents, mais Khrouchtchev qualifie la coexistence pacifique de principe suprême de la vie de la société moderne.
La politique de coexistence pacifique de Lénine est un aspect de la politique internationale du prolétariat au pouvoir, mais Khrouchtchev étend la signification de la coexistence pacifique et en fait la ligne générale de la politique extérieure des pays socialistes et, qui plus est, la ligne générale des partis communistes du monde entier.
La politique de coexistence pacifique de Lénine s’oppose à la politique d’agression et de guerre de l’impérialisme, tandis que la « coexistence pacifique » de Khrouchtchev se plie aux exigences de l’impérialisme et favorise la politique d’agression et de guerre de ce dernier.
La politique de coexistence pacifique de Lénine part du concept de la lutte internationale de classe, tandis que la « coexistence pacifique » de Khrouchtchev substitue la collaboration des classes à la lutte de classe sur le plan international.
La politique de coexistence pacifique de Lénine est dictée par la mission historique du prolétariat international, et exige donc des pays socialistes que, tout en l’appliquant, ils soutiennent résolument la lutte révolutionnaire de tous les peuples et nations opprimés. Mais la « coexistence pacifique » de Khrouchtchev, elle, substitue le pacifisme à la révolution mondiale prolétarienne et trahit l’internationalisme prolétarien.
Khrouchtchev a fait de la politique de coexistence pacifique une politique de capitulation de classe. Au nom de la coexistence pacifique, il a trahi les principes révolutionnaires des Déclarations de 1957 et de 1960, dépouillé le marxisme-léninisme de son contenu révolutionnaire et l’a déformé et altéré au point de le rendre méconnaissable.
C’est là une trahison non dissimulée du marxisme-léninisme !