Les Cahiers de Contre-Enseignement Prolétarien
#21 – Qu’est-ce qu’un aryen ?
Qu’est-ce qui constitue une race ?
Si nous employons le mot race dans son sens propre de différenciation physiologique, nous devons alors admettre que les langues indo-européennes ou aryennes sont parlées aujourd’hui par plusieurs races différentes. Même, en Allemagne, il y a un certain nombre de races représentées dans la population non juive.
Les êtres humains sont classés racialement suivant des caractéristiques telles que la couleur et la texture des cheveux, la couleur de la peau et la forme du crâne. Par exemple, si la largeur du crâne d’un homme est de moins de 77,7 pour cent de sa longueur, on l’appelle «crâne long» ou dolichocéphale; si elle est entre 77,7 et 80 pour cent, on l’appelle « crâne moyen » ou mésocéphale; si elle est de plus de 80 pour cent, on l’appelle « crâne court » ou brachycéphale. Divers auteurs ont divisé l’humanité en divers groupes principaux et sous-groupes raciaux. Deniker, par exemple, emploie les principaux groupes suivants de caractéristiques raciales, qui s’accordent généralement avec les divisions plus anciennes adoptées par Ripley :
- a) Cheveux crépus et nez large (peau noire).
- b) Cheveux frisés ou ondulés (et peau noire).
- c) Cheveux ondulés châtains ou noirs, yeux foncés.
- d) Cheveux blonds, ondulés ou plats, yeux clairs.
- e) Cheveux plats ou ondulés, yeux noirs (peau légèrement brune).
- f) Cheveux plats (et peau jaune ou jaunâtre).
Seule la population de l’Europe est généralement divisée en trois groupes, qui sont désignés d’après leur répartition géographique.
a) Dans le Nord, les Européens du Nord-Ouest, grands, blonds, aux yeux bleus, ordinairement appelés Nordiques.
b) Dans le centre, dans la région alpine, à l’Est et à l’Ouest, un type plus brun appelé Alpin.
c) Dans le Sud, un type petit, brun, qui se trouve en Espagne, en Italie et dans la France du Sud, appelé Méditerranéen.
Ces descriptions sont très générales. Dans n’importe quel groupe racial, vous trouverez toujours des individus qui différent du type principal. En effet, l’anthropologue allemand Eugen Fischer est allé jusqu’à dire (avant 1932) que chaque individu est une unité raciale. En Allemagne, aujourd’hui, où la philosophie nationale-socialiste a rendu de bon ton de parler d’une population unique « aryenne » ou « allemande » ou « nordique », il y a, en fait, un grand mélange de types raciaux. La population n’est rien moins que « pure », si pur veut dire homogène. Citons Franz Boas (dans sa brochure, Aryans and Non-Aryans) :
C’est une erreur de parler d’une race allemande. Il faudrait plutôt demander quels types physiques sont représentés parmi les Allemands. Ici, nous rencontrons un manque total d’unité, Des blonds, aux têtes longues dans le Nord, des hommes plus bruns aux têtes courtes dans le Sud; des figures larges ici, là des étroites; des nez retroussés ou aquilins, la stature générale grande ou petite, large ou élancée. Il n’y a pas de « race allemande » ; il n’y a que des types locaux qui sont très différents les uns des autres, dont chacun comprend des individus aux traits différents, de sorte que des représentants de tous ces types peuvent être trouvés dans n’importe quelle partie de l’Allemagne et des pays voisins. L’Allemand de l’Est est plus proche de son voisin polonais que du Frison; le Tyrolien offre plus de ressemblance avec le Slave des Alpes de l’Est qu’avec les Allemands du Nord; le Rhénan plus avec son voisin français qu’avec l’Allemand des régions plus éloignées.
Pareillement, d’autres pays d’Europe nous offrent aujourd’hui une grande diversité de types raciaux. Les divisions nationales n’ont rien à faire avec la race.
Même quand nous trouvons un groupe racial bien unifié, nous n’osons pas supposer que ses membres ont toujours eu le même aspect qu’aujourd’hui. Une des études les plus intéressantes faite par les anthropologues est la recherche des résultats du changement de climat ou de milieu sur les caractéristiques raciales (physiques). Des recherches parmi les enfants américains nés de parents étrangers en Amérique montrent que ceux-ci diffèrent de leurs mères et pères sur des caractéristiques fondamentales comme la forme du crâne. Les différences se produisent dans une seule direction générale et persistent toute la vie. C’est là une autre preuve que le sens du mot « race » peut se modifier même quand on l’applique strictement à des hommes d’un seul groupe ayant des caractéristiques physiques identiques.
Il ressort clairement de tout ce qui précède que le terme « race aryenne », dans l’acception donnée à ce mot dans l’Allemagne d’aujourd’hui, n’a aucun sens.