Introduction et bibliographie

Les Cahiers de Contre-Enseignement Prolétarien

#7 – Les Causes profondes de la Révolution Française

Introduction

   Au moment où la Révolution prolétarienne, triomphante en Russie Soviétique s’apprête à renverser dans le monde entier le régime capitaliste, l’étude de la Révolution française est pleine de leçons pour le prolétariat. L’étude des causes de la Révolution française permet de voir comment une classe dominante (la noblesse féodale avant 1789, la bourgeoisie capitaliste de nos jours) décline et court à sa chute violente. L’étude de sa portée exacte permet de comprendre qu’elle a été, non pas une révolution préparant la disparition des classes sociales, mais une révolution qui a simplement substitué, comme classe dominante, la bourgeoisie ascendante à la noblesse déchue. C’est pour cela qu’aujourd’hui cette bourgeoisie capitaliste, après avoir puissamment contribué au développement des forces productives humaines, étant à son déclin, et ayant créé un effroyable régime de domination et d’oppression de classe, d’anarchie de la production, de guerres sanglantes, de famine et de chômage pour des dizaines de millions d’hommes, une nouvelle révolution se prépare, la révolution prolétarienne qui, par le renversement de la bourgeoisie, réalisera, par la transition de la dictature du prolétariat {voir cahier n° 2 : l’État et ses fonctions), la société communiste sans classes.

   Parmi ceux qui furent les auteurs et spectateurs de la Révolution française, peu en saisirent le véritable caractère. Barnave, cependant, avait noté que son but était de porter au pouvoir la « classe moyenne ». Au début du 19e siècle, Saint-Simon, Thierry, Guizot, Mignet, la considéraient eux aussi, comme une lutte entre la noblesse, d’une part, la bourgeoisie et les classes non possédantes, de l’autre. Plus tard, quand la classe bourgeoise se sentit menacée de plus en plus par les progrès de la classe ouvrière et fit bloc avec les débris des vieilles aristocraties, elle conçut une sainte horreur de cette explication par la lutte des classes qui est la seule vraie. L’on vit apparaître l’explication idéologique de Taine : l’Ancien Régime s’est suicidé pour avoir joué avec les « mauvaises idées » les idées « incendiaires » de la philosophie (aujourd’hui on parle des « mauvaises idées » bolcheviques). Après lui, et depuis 1870 surtout, les historiens bourgeois ont cherché à déformer de plus en plus le côté révolutionnaire de la Révolution. Depuis Aulard, l’explication courante qui est celle des manuels, est purement politique. L’État était aux prises avec des « fautes », des « abus ». Il lui suffisait d’en guérir et il aurait pu en guérir avec une bonne politique comme celle de Turgot par exemple. On veut ainsi faire croire, faussement, qu’on pouvait éviter la Révolution de 1789 et, du même coup, suggérer qu’on pourra éviter demain la Révolution prolétarienne, .sans toucher au régime capitaliste par « une bonne politique », par des « réformes » sages et pacifiques ! Ainsi est dissimulé le fait fondamental qui a caractérisé la Révolution française, c’est- à-dire le transfert de la propriété et de la souveraineté des mains de la noblesse et du clergé aux mains de la bourgeoisie et en partie de la paysannerie. C’est ce que les historiens marxistes ont mis en relief. C’est ce que nous permettra d’apercevoir cette étude sur les causes de la Résolution et une autre qui paraîtra ensuite sur la Révolution bourgeoise (1789-1793).

Bibliographie

   Engels : Anti-Dühring.

   Kautsky : La lutte des classes en France au XVIII° siècle.

   Sée : La France économique et sociale au XVIII° siècle.

   Kovaievski  La France économique et sociale au XVIII° siècle.

   Loutchiski : La propriété paysanne en France à la veille de la Révolution.

   Jaurès : Histoire de la Révolution, tome I.

   Mathiez : La chute de la Royauté.

   Bien entendu, il ne s’agit que d’ouvrages de seconde main ; rien ne remplace les documents de l’époque, en particulier les cahiers de doléances aux États Généraux.