Interview du camarade Ganapathy à l’occasion du 10ème anniversaire de la création du PC d’Inde (maoïste)
Bulletin d’information maoïste, n ° 30, Septembre 2014
Traduction par le Bloc Rouge (unification des maoïstes)
Cette interview a été réalisée à l’occasion du 10èmeanniversaire de la création du PCI (maoïste), Parti Communiste d’Inde (maoïste). Le camarade Ganapathy est le Secrétaire général du PCI (maoïste). À ce titre, il revient sur les 10 années qui se sont écoulées et sur les perspectives du mouvement en Inde et dans le monde.
« En se basant sur les nouvelles, uniques et sans précédentes réalisations de la dernière décennie, la révolution indienne surmontera certainement la situation difficile pour gagner des victoires plus récentes, plus grandes et plus glorieuses »
Bulletin d’Information Maoïste (MIB), Interview du Camarade Ganapathy, Secrétaire général du PCI (maoïste), à l’occasion des célébrations du dixième anniversaire de la formation du Parti uni.
: Salutations révolutionnaires à vous et à tous nos camarades de nous tous au MIB à l’occasion du Dixième Anniversaire du Parti.
Ganapathy (GP) : Je vous remercie. Salutations révolutionnaires à tous nos camarades au MIB, au nom de notre Comité central.
MIB : À votre avis, quelles sont les réalisations importantes du parti dans les dix dernières années ?
GP : Depuis la création du Parti communiste de l’Inde en 1925, l’histoire du mouvement révolutionnaire dans notre pays a connu des périodes capitales. De toutes celles-ci, la période couvrant la dernière décennie est non seulement unique et marquée par quelques-uns des développements les plus importants dans notre Guerre Populaire Prolongée (GPP) menée pour la victoire de la Révolution de Nouvelle Démocratie (RND) depuis Naxalbari, mais est aussi le témoin de quelque chose de nouveau et de sans précédent dans toute l’histoire de la lutte des classes dans notre pays. L’importance de cette décennie réside dans:
– la mise en place d’un centre unique pour guider la RND de l’Inde; Le Parti, l’Armée et le Front Unique (FU), à savoir, les trois armes magiques de la révolution devenant plus fortes qu’avant; L’enrichissement de la ligne politique, de la ligne militaire, de la politique du Front Unique et de plusieurs politiques sous la forme de documents du parti uni
– Les documents du Congrès d’unification, des documents d’orientation, d’importantes résolutions, des résumés, des articles, etc .; La poursuite du développement de la ligne militaire et des avancées significatives dans l’art de mener la guerre de guérilla, la participation des larges masses, comme jamais auparavant, dans la GPP lui donnant ainsi une vraie nature de masse et de riches et de nouvelles expériences dans la défaite d’une des plus brutales campagnes contre-révolutionnaires d’élimination menée par l’ennemi; De riches et nouvelles expériences dans la construction de mouvements de masse contre l’impérialisme, le féodalisme et le capitalisme bureaucratique menées en mobilisant de larges masses de la population, en particulier les paysans, autour des questions de l’eau, de la forêt, de la terre, de la justice et de la dignité; De riches et nouvelles expériences dans la construction d’un front unique stratégique sous la forme de comités populaires révolutionnaires (CPR) à un premier niveau et de meilleures et de nouvelles expériences en fronts uniques tactiques, la reconnaissance du CPR comme un modèle de développement alternatif qui pourrait être appliqué avec succès, contrastant avec le modèle de vente du pays mené par les classes dirigeantes;
Malgré qu’elle soit dans une situation très difficile à l’heure actuelle, la Révolution Indienne résiste à une brutale campagne de répression sans précédent menée à l’échelle nationale par le régime indien fasciste bénéficiant du soutien des impérialistes, en particulier des impérialistes étasuniens, maintenant vivant, parmi le peuple de l’Inde et du monde, l’espoir pour la révolution; Un soutien considérable pour les masses révolutionnaires combattantes des plus diverses couches de la société indienne, à la fois contre l’Opération Green Hunt (OGH) et pour l’appui de la guerre populaire (GP);
La fusion en un seul parti du PCI(maoïste) et du PCI (M-L) Naxalbari comme un autre point clé dans l’effort pour parvenir à l’unité des révolutionnaires authentiques dans notre pays; La guerre populaire en Inde servant comme l’un des points focaux importants autour duquel l’unité internationale des forces maoïstes et un mouvement de solidarité et de soutien international pourrait être construit. Ces nouveaux et importants développements de la dernière décennie ont été obtenus sur la base de la nouvelle idéologie, la nouvelle politique, la nouvelle ligne, le nouveau parti, la nouvelle armée et le nouveau front du peuple initié par la glorieuse révolte paysanne armée de Naxalbari et formulées sous la direction des grands dirigeants fondateurs de notre parti, les camarades Charu Mazumdar et Kanhai Chatterji.
Tous les développements de la dernière décennie ont été atteints d’une part au milieu et en luttant sans relâche contre les campagnes brutales d’anéantissement de l’ennemi, et d’autre part, à travers d’âpres luttes internes au parti contre l’opportunisme de droite et de «gauche» qui s’étaient développés à l’intérieur du parti à différents moments cruciaux du mouvement. Une des plus importantes caractéristiques du mouvement révolutionnaire indien réside dans les glorieux sacrifices faits tant par les communistes que les masses pour la libération de notre pays, sans lesquels aucun des précités nouveaux et importants succès de la dernière décennie n’aurait pu être obtenu. Grâce à ces sacrifices, le parti a mis en avant un mode de pensée et de culture alternatif qui représente les plus hautes valeurs humaines, par opposition au mode de pensée et de culture pourrissant, décadent et ego-centré insufflé par les classes dirigeantes parmi les masses. De cette façon, ces sacrifices ont inspiré les classes opprimées et les couches de la société à se battre pour un changement révolutionnaire.
MIB : Quels sont les principaux défis à relever par le parti maintenant ? Quelles possibilités voyez-vous pour les surmonter ?
GP: Voici les principaux défis auxquels notre mouvement est confronté à l’heure actuelle. Tout d’abord, la préservation de nos forces subjectives, notamment la direction stratégique du parti. Depuis la formation du nouveau parti, nous avons perdu un nombre considérable de dirigeants du parti à tous les niveaux en commençant par le comité central du parti jusqu’au niveau des comités du parti de villages. Par conséquent, nous avons identifié la préservation des forces subjectives existantes contre les attaques ennemies comme l’une des tâches prioritaires pour le parti. Ayant compris l’importance de préserver les forces subjectives et de les protéger, nous devons adopter des méthodes secrètes et appropriées de fonctionnement, rectifier nos erreurs en la matière et mettre résolument en œuvre les leçons tirées de notre pratique, préparer une nouvelle direction et élever la conscience de tout le parti concernant le besoin d’un parti fort avec la continuité de la direction comme une condition pour le succès de la révolution.
Deuxièmement, le mouvement révolutionnaire s’est affaibli dans les plaines rurales et les zones urbaines. Ceci est l’un des facteurs principaux de la situation difficile à laquelle le parti est confronté aujourd’hui. Il constitue un défi pour nous de relancer et de développer le mouvement dans les zones où notre parti est présent depuis longtemps, mais dont la force s’est affaiblie au fil du temps. De même, nous avons également besoin d’étendre le mouvement à des domaines nouveaux et d’ouvrir de nouveaux champs de bataille afin d’élargir l’arène de la guerre populaire. À la lumière de la riche expérience de notre mouvement, nous devrions utiliser les conditions qui sont de plus en plus favorable pour faire avancer la révolution sans répéter les erreurs du passé. De cette façon, nous pouvons certainement surmonter la situation difficile et faire progresser le mouvement.
Troisièmement, certaines personnes essaient de semer la confusion dans le camp révolutionnaire en affirmant que les changements dans les conditions socio-économiques ont transformé l’Inde en un pays capitaliste. Ils ont également mis en avant la vision erronée selon laquelle la ligne de la GPP est devenue sans objet. Mais le chemin de GPP a montré dans la pratique être la seule voie révolutionnaire correcte pour le succès de la RND, dans un pays semi-colonial semi-féodal comme l’Inde. Par conséquent, nous devons nous prémunir contre ces vues erronées et les exposer. Dans le même temps, nous devons profondément étudier les changements économiques, politiques, sociaux et culturels et apporter les modifications appropriées à nos tactiques.
Quatrièmement, les forces fascistes hindous brahmaniques sont arrivées au pouvoir central, ce qui reflète une poursuite de la consolidation de l’idéologie, de la politique et de la culture des forces féodales et réactionnaires. La finance internationale et la bourgeoisie bureaucratique compradore ont soutenus BJP dirigé par Modi dans son ascension vers le pouvoir, qui a été favorisé dans certains endroits par la polarisation communautaire manigancée par le Sangh Parivar.
Après son arrivée au pouvoir, le BJP met en œuvre à un rythme effréné des politiques pro-impérialistes, de vente du pays pour répondre aux besoins des grands capitalistes étrangers et indiens et des grands propriétaires terriens, tandis que dans le même temps il suit le programme Hindu-fasciste sous diverses formes. Cela fournira de nouvelles pistes pour unir toutes les forces démocratiques, progressistes, laïques et patriotiques en lutte. De nouvelles et plus nombreuses classes, couches, forces et personnes de la société seront amenées dans l’arène de la lutte, et de nouvelles opportunités de faire avancer la GPP vont s’ouvrir.
Cinquièmement, la situation objective mondiale est de plus en plus favorable pour la révolution. L’économie impérialiste mondiale vacille encore dans une crise grave et toutes les contradictions fondamentales dans le monde s’aiguisent. En conséquence, les forces révolutionnaires, démocratiques et de libération nationale dans le monde entier gagnent en force contre l’impérialisme et ses soutiens nationaux. Les forces maoïstes aussi se renforcent. Mais dans le même temps, les bases socialistes n’existent plus et les forces subjectives dans le mouvement communiste international (MCI) aussi sont faibles à l’heure actuelle. Cela aussi nous pose un défi considérable.
MIB : Après la fusion du parti et de l’armée-guérilla populaire de libération (AGPL), nous avons vu qu’un changement qualitatif a eu lieu dans le développement de l’AGPL et l’intensification et de l’expansion de la guérilla. Mais maintenant, il semble qu’il y ait un ralentissement. Comment le parti prévoit de l’accélérer à nouveau et progresser ?
GP : Votre observation est juste. Voilà pourquoi quelques succès spectaculaires ont été remportés dans la dernière décennie. Et l’observation qu’il y a eu un ralentissement est également correcte comme nous pouvons l’observer depuis 2011. Le Comité Central (CC) a résumé la situation en 2013 et a évalué que notre mouvement était confronté à une situation très difficile. Mais les niveaux sont différents selon nos différentes zones de guérilla (ZG). Dans les dix dernières années, il y a eu des inégalités dans le développement mais aussi dans l’affaiblissement ultérieur de nos différentes ZG. Tout comme il y a des inégalités dans les conditions économiques, sociales et politiques dans notre pays, de même c’est non seulement entre les différentes ZG mais aussi dans l’ensemble du mouvement révolutionnaire à l’échelle nationale qu’il y a des inégalités. Ceci est une loi de la GPP. Incontestablement, ce sont nos efforts subjectifs qui font progresser la guerre de guérilla, et cela ne peut pas être contesté.
Cependant, la guerre de guérilla a avancé dans les différentes zones sur la base des différentes conditions économiques, sociales, politiques, historiques et géographiques. De même, ces conditions constituent également une base pour les hauts et les bas dans la guérilla. Nous ne devrions pas ignorer ce fait. À partir de 2011, nous avons obtenu quelques gains importants dans certains États / ZG au niveau du front militaire, dans la construction de luttes de masse et en élargissant le mouvement. Le mouvement a été développé dans certains ZG au cours de cette période en gardant les CPR comme le point central et en consolidant le parti. Pourtant, nous avons été confrontés à une décélération. Le parti a identifié les raisons de cette décélération et a préparé l’ensemble du parti, l’AGPL et les organisations de masse pour surmonter cette situation et cela devrait être considéré comme un aspect positif.
La deuxième phase de l’Opération Green Hunt a commencé en 2011 et la troisième phase de l’OGH a commencé après l’arrivée au pouvoir de Modi et de son gouvernement. Donc, nous devrions garder à l’esprit que tout cela a été fait au milieu d’offensives sévères et en ripostant à celles-ci. Le parti reconnaît également et apprécie sans réserve le rôle positif joué par les sections démocratiques et patriotiques de la société qui ont prêté leur voix et soutiennent les luttes du peuple à Jal, Jungle, Zameen, Izzat, Adhikar ainsi que leur opposition véhémente à l’OGH. Cela a également eu sa part dans le maintien de l’esprit de combat du peuple. Au cours de la riposte à cette guerre contre-révolutionnaire depuis la mi-2009, l’écart de force entre les forces révolutionnaires et les forces contre-révolutionnaires était très important. Des forces de guérilla de la taille d’une compagnie ont été déployées pour anéantir des sections de l’ennemi. Des forces de guérilla de l’ordre d’un bataillon ont commencé à éliminer les forces ennemies fortes d’une compagnie.
Dans ces conditions, l’ennemi a déployé des dizaines de milliers à cent mille hommes dans chaque ZG. Donc, en raison de l’écart entre les quantités de forces opposées, de nouvelles conditions défavorables ont surgi pour mener notre guerre de guérilla. L’énorme déploiement de forces ennemies visait non seulement à écraser notre résistance armée, mais aussi à supprimer la recrudescence des mouvements de masse auxquels nous avons assisté dans cette décennie comme les historiques Nandigram, Lalgarh, Narayanpatna et plusieurs mouvements significatifs dans presque toutes les ZG. Ainsi, le mouvement maoïste est apparu comme une alternative à ce système décadent. La décélération qui a eu lieu ne doit pas être considérée seulement comme le résultat de la répression de l’ennemi, mais elle est aussi une conséquence de nos faiblesses subjectives. Pour sortir de cette situation, nous avons identifié nos erreurs et faiblesses et avancé dans la bolchévisation du parti, de l’AGPL et des organisations de masse.
Dans le même temps, nous devrions également examiner les conditions objectives qui ont conduit à cela. Nous avions adopté certaines tactiques pour repousser les offensives ennemies quand il était au niveau précédent et ainsi remporté quelques succès. Cela conduit l’ennemi à décider de contre-tactiques. Une nouvelle situation se présente donc. Nous aurons donc à adopter des tactiques qui nous donneront à nouveau l’avantage pour contrer les forces supérieures de l’ennemi par la guerre de guérilla et la mobilisation du peuple. Un facteur crucial dans la construction et le développement de la guerre de guérilla serait l’approfondissement de notre base de masse. Le flux et le reflux du mouvement donnera toujours lieu à de nouvelles situations. Il y a eu quelques erreurs graves du parti dans la compréhension de cela et la préparation en conséquence du parti, de l’AGPL et du peuple. Les pertes ont augmenté en raison de défauts dans le parti face aux nouveaux défis. En se défendant contre un ennemi fort dans le cadre de la GPP, les pertes et les revers se produisent.
Voilà pourquoi Mao a dit que la GPP avancera à travers le processus de la victoire-défaite-victoire-défaite et la victoire ultime. La ligne de la GPP passera toujours à travers un processus complexe. Avec plusieurs réussites petites et partielles et quelques grands succès et des sauts au cours de la GPP, il y aura aussi plusieurs petites et partielles pertes, défaites et quelques grosses pertes et retraits. C’est est une loi de la GPP qu’elle avance en zigzag. Donc, nous devrions regarder la décélération de la guerre de guérilla sous cette perspective. C’est ce que signifie : adopter des tactiques nécessaires. En gardant en vue le développement inégal du mouvement dans diverses régions de notre pays, nous devrions adopter soit des tactiques d’autodéfense ou des tactiques offensives en fonction des changements dans les conditions concrètes dans nos domaines de travail. Cela devrait être compris comme une partie inséparable de l’ensemble des changements dans la guerre révolutionnaire dans la situation difficile actuelle avec pour but de la surmonter.
Et ce n’est pas uniquement dans les différentes parties du pays, mais aussi à l’intérieur d’une seule ZG, que nous aurons à adopter des tactiques offensives ou d’auto-défense selon les conditions spécifiques de cette Zone/division particulière. Même si les conditions peuvent être meilleures dans certains domaines, là aussi ceci devrait être subordonné à la situation globalement difficile, à laquelle nous sommes confrontés et l’objectif devrait être de la surmonter. Et nous savons tous que l’auto-défense inclut toujours l’offensive et il ne peut pas y avoir d’auto-défense sans être offensif. Mais dans toutes les tactiques que nous adoptons, la préservation des forces subjectives, notamment la direction à tous les niveaux est très importante. Les deux déviations qui peuvent survenir dans notre parti tout en nous préparant à la nouvelle situation sont
1. Considérer uniquement les forces apparentes et la gravité de l’offensive de l’ennemi et ne pas identifier les faiblesses sous-jacentes; ne pas regarder nos forces et nos avantages et le rôle historique du peuple dans la guerre révolutionnaire; ne pas comprendre stratégiquement l’ennemi et ne les regarder que tactiquement. Cela mènerait camarades à perdre l’initiative et à devenir passifs au nom de l’auto-défense et finalement perdre l’esprit de combat. Ceci est une déviation de droite;
2. Ne pas comprendre le changement qui a eu lieu au sein des parties en conflit dans la guerre de guérilla et essayer de prendre des tactiques offensives sans prendre en considération le rapport ou dans une large mesure l’affaiblissement de notre force subjective, la passivité dans le peuple et sans donner de l’importance à l’auto-défense, à savoir, la préservation des forces subjectives. Ils ne voient pas l’ennemi tactiquement et l’évaluent seulement stratégiquement. Ceci est une déviation de gauche.
Donc, il est très important pour provoquer l’accélération de notre guerre de guérilla, d’étudier les nouveaux changements survenus dans la guerre révolutionnaire et les points forts et les faiblesses tant de l’ennemi que de nous ainsi que l’étude des changements globaux qui ont eu lieu dans le pays dans les domaines sociaux, économiques, politiques et culturels. Ceci est l’un des principaux aspects que nous cherchons à atteindre par le biais de notre Bolchevisation. L’accroissement de la base de masse, concentrer les efforts visant à mobiliser les masses et accroître leur rôle actif dans la guerre de guérilla et dans toutes les activités de la GPP sont tous très importants pour reprendre la main. Le CC, la Commission centrale militaire (CCM) et tous les comités principaux s’attaquent à l’heure actuelle à la situation en partant de cette compréhension.
MIB : Même les sympathisants du parti sont concernés par le fait que l’activité principale du parti est confinée à des zones Adivasies. Certaines personnes discutent de savoir si la pertinence de la ligne GPP est limitée à ces zones et non pas à l’Inde dans son ensemble. Quelle est votre réponse? Comment allez-vous diffuser la GP dans tout le pays ?
GP : L’Inde est un vaste pays semi-féodal semi-colonial avec un développement économique, politique et social inégal. Cette inégalité exclut la ligne d’une révolution simultanée dans tout le pays, ou d’une insurrection armée. Nous devons nous baser sur les régions arriérées et stratégiques de la campagne. Cela signifie que la guerre révolutionnaire doit être menée pendant une longue période dans les zones relativement plus arriérées où les contradictions sociales sont aiguës. Par conséquent, le mouvement révolutionnaire ne peut avancer qu’en suivant le chemin de la GPP. En outre, les classes dirigeantes possèdent une forte machine répressive à savoir un puissant État centralisé avec une armée moderne bien entraînée et bien équipée.
Donc, nous devons mener notre guerre révolutionnaire dans le maillon le plus faible du pouvoir de l’ennemi, à savoir, la campagne. Notre propre expérience et l’histoire des révolutions en Chine, Vietnam, Laos, Cambodge, etc. prouvent la justesse de la ligne de la GPP dans les pays semi-féodaux semi-coloniaux sans le moindre doute. Les arguments selon lesquels, il serait impossible de construire des zones libérées, de construire l’armée rouge et de mener la guerre populaire prolongée dans le pays ne sont nouveaux. Les classes dirigeantes et les intellectuels qui les servent, la « gauche » révisionniste parlementaires et les partis pseudo-ML, tous ont mis en avant de tels arguments depuis longtemps. Ils mettent ces vues en avant pour créer de la confusion parmi les forces révolutionnaires, démocratiques et patriotiques qui sont de plus en plus entraînées dans la guerre du populaire.
En outre, les forces de gauche qui ont rejeté la GPP ont pas été en mesure de parvenir à quoi que ce soit dans la transformation de la société au cours de leur longue pratique. En fait, ils sont toujours contre une telle transformation et sont embourbés jusqu’au cou dans le bourbier parlementaire. Une variante de cet argument erroné contre la GPP est que la GPP ne serait applicable que dans les zones Adivasies et pas dans le reste du pays. Ce point de vue aussi ne repose sur rien. Ces points de vue provenant de l’ennemi, cependant, ils doivent être distingués des avis provenant de sympathisants de la révolution indienne qui sont préoccupés par le confinement des principales activités du mouvement dans les zones Adivasies. Il est vrai que notre mouvement est aujourd’hui relativement plus fort dans les vastes zones forestières de l’Inde centrale et orientale, qui constituent les zones d’habitations traditionnelles des Adivasis. Le mouvement a fait des progrès dans la dernière décennie en gardant comme cœur les zones de guérillas Dandakaranya et Bihar-Jharkhand. Il a une vision claire de la façon de développer le mouvement dans divers types de zones de plaine et les directives tactiques y sont décrites dans notre document « Stratégie et Tactique de la révolution indienne ».
Nous avons aussi un document d’orientation sur le travail urbain. Pourtant, notre mouvement dans les plaines rurales ainsi que dans les zones urbaines s’est affaibli. Une des principales raisons pour cela réside dans nos lacunes dans la préparation des cadres du parti conformément à ces directives. Il y a aussi quelques limites dans la compréhension de l’importance stratégique de ces deux zones et dans la réalisation d’une enquête sociale destinée à analyser les changements des conditions sociales. En conséquence, nous avons perdu de considérables forces subjectives qui sont devenues des cibles faciles pour l’ennemi et le mouvement a subi de sévères pertes dans ces zones. Un facteur important expliquant notre faible présence dans les vastes plaines agricoles du pays est que nous n’avons pas été en mesure de rallier en grand nombre les masses paysannes, notamment les ouvriers agricoles et les paysans pauvres, dans la guerre de guérilla.
De même, nos lacunes dans la mobilisation des classes non-paysannes dans les zones boisées Adivasies, y compris les classes moyennes émergentes, dans le mouvement révolutionnaire ont également conduit à l’affaiblissement du mouvement. Cela a eu un impact négatif sur nos efforts pour mener à bien la tâche centrale. Mais nous ne devons pas perdre de vue l’aspect positif tout en analysant les faiblesses et les lacunes de notre mouvement dans les plaines rurales et les zones urbaines.
Nous ne devons pas oublier que le mouvement révolutionnaire a acquis une vaste expérience en travaillant dans ces zones. Les nouvelles expériences acquises au cours de la dernière décennie, après la fusion nous aideront également à tirer les leçons appropriées et à reconstruire le mouvement là où nous sommes en échec, de le renforcer là où nous sommes affaiblis et de l’étendre à des domaines où nous sommes absents. Nous devons apprendre des soulèvements de masse de Kalinganagar, Singur, Nandigram, Lalgarh, Narayanapatna et du mouvement demandant un Etat du Telangana, etc., qui ont tous eu un impact positif sur les masses laborieuses des zones rurales et urbaines. La majorité des gens qui sont sous le joug impérialiste, l’exploitation et l’oppression féodale et compradore bureaucratique capitaliste, résident dans les vastes zones rurales et dans les villes situées en dehors des zones Adivasies.
Ils n’ont pas d’autre option pour résoudre leurs problèmes que de lutter. Ils sont influencés par la guerre populaire en cours. Donc, les conditions dans ces zones sont favorables à la propagation de la guerre révolutionnaire. Nous devons agir de manière créative en gardant à l’esprit les conditions concrètes et les exigences des différentes classes et couches de la population. En tenant fermement notre ligne politico-militaire, en travaillant de manière créative et planifiée profitant de la lumière de nos vastes expériences, en mettant en œuvre un style de travail correct, en rectifiant nos erreurs passées, en employant des tactiques correctes pour répondre aux conditions changeantes et aux tactiques de l’ennemi, nous serons en mesure d’utiliser les excellentes conditions objectives pour construire la lutte de classe en mobilisant les masses dans ces zones et ainsi faire progresser la guerre de guérilla. De cette façon, en misant sur les nouvelles, uniques et sans précédentes réalisations de la dernière décennie, la révolution indienne surmontera certainement la situation difficile pour gagner de nouvelles, plus grandes et plus glorieuses victoires.
MIB : Le gouvernement prétend que de plus en plus de maoïstes répondent à leurs politiques améliorées de redditions et se rendent. Quelle est la vérité ?
GP : Qu’entendent-ils par l’amélioration de la politique de reddition ? Manifestement, ils entendent plus d’argent et plus de packs de réhabilitation. Ceci est destiné à nourrir le public. Les redditions n’ont pas augmenté en raison de l’offre de plus d’argent ou de plus de réhabilitation. Il y a deux raisons à cela. L’Etat indien est l’un des régimes les plus impitoyables au monde quand il se livre à l’écrasement des Adivasis et des pauvres qui se battent pour leurs droits. Et s’ils choisissent de se battre sous la direction du PCI (maoïste) les atrocités qui s’abattent sur sont est tout simplement indescriptibles. Pour écraser la résistance à ses politiques pro-impérialistes, l’État recourt à plusieurs méthodes de suppression et cette politique de reddition en est aussi une partie.
Les forces gouvernementales se jettent comme des limiers sur le peuple dans les zones du mouvement, qu’ils soient ou pas impliqués dans des activités révolutionnaires. Cependant, cela vise avec une attention particulière ceux qui sont actifs dans la résistance et en les soumettant à toutes sortes de pressions telles que de sévères tortures, des viols, des destructions de biens, la guerre psychologique, les menaces (y compris de les mutiler ou de les tuer ou de le faire réellement à d’autres), etc., et de les pousser à se rendre en grand nombre. Cela explique les redditions de masse dont la police parade triomphalement et avec arrogance devant les médias. Plus de trois quarts des redditions entrent dans cette catégorie. L’autre partie de ces redditions est faite de certains individus du parti, de l’AGPL et d’organisations de masse qui s’agenouillent devant l’ennemi. Oui, il y a une certaine augmentation de ces cas récemment et quelques personnes au niveau de la direction (Comité d’État, Comité de district et Comité de région) se sont également rendues.
La nécessité de faire de nouveaux sacrifices se pose chaque fois qu’une nouvelle série d’offensives est lancée par l’ennemi et que la répression impitoyable atteint des niveaux sans précédent. Il y aura toujours certains éléments faibles qui quitteront le mouvement ou se rendront à l’ennemi durant ces périodes. Cela se passe aussi maintenant. Il peut y avoir un certain impact de la soi-disant meilleure politique de reddition des gouvernements. Mais c’est très minoritaire et ne pourra jamais être la raison majeure. La première raison de ce genre de reddition est aussi les offensives ennemies impitoyables. Non seulement cela, après les redditions aussi l’État traite différemment avec les différentes personnes en fonction de leur classe et de leur parcours. Mais il n’y a pas de différence dans le fait d’essayer de tous les transformer en traîtres au peuple. L’État met toutes sortes de pressions pour en tirer des informations, les utiliser comme des mercenaires, et les faire participer à différents niveaux à l’offensive intensifié. Donc, quiconque pense naïvement que l’État met en place des politiques de reddition pour les intégrer aux élites, pour leur donner une «bonne vie», etc., devraient comprendre que les redditions ne sont rien, sauf une partie de la «guerre contre le peuple ». Son objectif est d’intensifier cette guerre en affaiblissant le mouvement et en les transformant en traîtres.
La deuxième raison de reddition est que certaines personnes ne sont pas en mesure de comprendre la nature de la répression de l’ennemi ainsi que les pertes temporaires dans le mouvement et sont donc désorientées. Les faiblesses personnelles de certains constituent une autre raison. La solution à ces problèmes est d’élever la conscience politique et l’engagement des cadres à tous les niveaux, de mettre en place une lutte plus redoutable contre la guerre psychologique menée par l’ennemi et de leur faire comprendre comment la reddition nous retourne contre notre propre peuple et n’est donc pas une solution. L’actuelle campagne de bolchevisation dans le parti est aussi reliée à cet aspect. Une dernière chose que je voudrais souligner est que cette période de très forte OGH, première et deuxième phases, a été témoin de certains sacrifices incomparables des cadres révolutionnaires et du peuple. Les révolutions avancent avec des sacrifices d’abord parce que les gens se rendent compte de leur inéluctabilité et d’autre part parce qu’ils se préparent pour cela avec une conscience supérieure.
L’ennemi, dans le cadre de de sa guerre psychologique soulignera bien sûr les redditions et essayera de supprimer l’aspect de sacrifice. Nous devrions effectivement concentrer notre guerre de propagande révolutionnaire sur cet aspect. Tant que les guerres révolutionnaires continuent, la répression de l’Etat aussi continuera. Par conséquent, jusqu’à ce que le système brutal ne soit renversé, il peut y avoir quelques redditions et leur nombre peut être relativement plus ou moins nombreux à certaines périodes. Les sacrifices à tous les niveaux, y compris le sacrifice suprême, sont le résultat du dévouement volontaire à la cause de la révolution dans le parti tout entier et dans toutes nos zones de mouvement et ils sont absolument indispensables pour une révolution.
MIB : Pourquoi le parti ressent la nécessité d’une campagne de bolchevisation ? Quels résultats en attendez-vous ?
GP : Notre parti a lancé un appel en 2013 pour Bolchéviser le parti et il est réalisé dans le parti, l’AGPL et les organisations de masse aujourd’hui. Il faudrait plus de temps pour compléter et seulement alors nous pourrions évaluer dans quelle mesure il a été victorieux en remodelant notre parti en un parti Bolchevisé. C’est le PCUS (B), populairement connu comme le parti bolchevik russe, qui a renversé la classe bourgeoise et a établi la dictature du prolétariat pour la première fois dans le monde. Quand aucun parti communiste n’était au pouvoir dans le monde, ce fut le parti qui a amené la classe ouvrière et les masses laborieuses au pouvoir. C’est le parti bolchevique qui, pour la première fois, a fait entrer le socialisme, dans l’histoire de l’humanité. Nous prenons donc ce parti comme modèle, en cherchant à transformer notre parti dans un tel parti prolétarien en tirant des leçons de son histoire et en s’imprégnant des qualités qui ont rendu tout cela possible. Voilà pourquoi nous avons l’avons appelée Campagne de bolchévisation.
D’autre part le modèle du Parti communiste chinois est également très important pour nous parce que la Chine et l’Inde ont plusieurs similitudes, il faut donc connaître et s’imprégner des qualités du PCC qui lui ont permis de réussir une révolution et de construire le socialisme dans un pays arriéré semi-féodal semi-colonial, où la paysannerie est majoritaire en développant la ligne de la GPP et la construction d’une armée populaire, un front uni réussi tout cela via le processus de création de zones libérées. Le PCC, depuis sa création, a fait des efforts continus pour se renforcer en prenant le PCUS (B) comme modèle. Nous avons donc décidé de mener cette campagne sans perdre de vue les expériences de ce parti, en particulier de la grande controverse et à la lumière des leçons conférées par la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne. Nous gardons ces deux partis comme les modèles et essayons de Bolchéviser le parti, à la lumière de l’expérience acquise dans la longue histoire révolutionnaire de notre parti.
Les raisons d’adopter cette campagne sont :
(1) Il y a un changement dans l’offensive ennemie dans le pays. Elle s’est intensifiée;
(2) Il y avait de lourdes pertes pour le parti et le mouvement est maintenant face à une situation très difficile;
(3) Les camarades d’origine paysanne et issus de la classe moyenne forment une majorité dans le parti et il y a donc un besoin de renforcer la vision prolétarienne dans le parti;
(4) nos lacunes dans l’étude et la formulation de tactiques appropriées aux changements politiques et économiques importants qui sont survenus dans la société et dans la guerre révolutionnaire; et
(5) Il y a quelques graves tendances non-prolétariennes au sein du parti.
Compte tenu de cela, nous avons adopté la campagne de bolchévisation pour élever le niveau idéologique et politique du parti afin de relever ces défis et de renforcer le parti organisationnellement pour qu’il puisse mener la révolution efficacement. C’est seulement en agissant de la sorte que le parti peut à son tour forger l’AGPL en une arme puissante et renforcer la base de masse du mouvement. Et c’est seulement à travers cela, que nous pourrons surmonter la difficile situation actuelle et progresser. Nous avons décidé de mener cette campagne de façon planifiée pour atteindre certains objectifs concrets. Remplir ces objectifs nous apportera les résultats suivants. Cette campagne remodèlera le parti dans une perspective prolétarienne mondiale et la renforcera à l’intérieur du parti, en particulier parmi les forces nouvelles.
Cela sera fait en améliorant l’étude idéologique du Marxisme-Léninisme-Maoïsme (MLM) et en formant entièrement le parti à elle. Cela permettrait au parti tout entier, à chaque unité dans le parti, d’acquérir la compréhension la plus claire de l’objectif de la NRD et de leur faire clairement comprendre les objectifs concrets à atteindre dans la conjoncture actuelle. Ça aiderait à comprendre profondément le style de travail de trois points enseigné par Mao et ainsi améliorerait notre style de travail. Ça améliorerait notre compréhension de la construction et du fonctionnement d’un parti secret, aiderait à rectifier rapidement les erreurs qui se produisent dans ce domaine et dans la mise en œuvre des principes opérationnels de la guerre de guérilla. Ça corrigerait les tendances non-prolétariennes présentes dans le parti et renforcerait la conscience et de vigilance du parti à lutter contre elles.
Ça améliorerait et renforcerait également l’unité de pensée et d’action ainsi que la discipline. Cela se traduirait pour le parti par un renforcement de sa base de masse en faisant corps fermement avec le peuple et en le mobilisant dans diverses luttes économiques, politiques et autres. Cela conduirait aussi à donner la priorité au ralliement des paysans dans la guerre révolutionnaire agraire et à déployer des efforts particuliers envers les vastes masses non-paysannes ainsi que la population urbaine. Cela conduirait à l’étude des conditions socio-économiques, politiques et culturelles variables et à changer les tactiques en conséquence, développant ainsi le mouvement avec succès. Nous espérons que cette campagne forge les camarades afin qu’ils puissent être en mesure de faire face aux situations les plus difficiles, aux difficultés et aux risques qui peuvent survenir sur le chemin de la révolution et qu’ils accroissent leur niveau de préparation pour combattre vaillamment l’ennemi. Enfin, nous nous espérons que cela nous permettra de défendre nos forces subjectives, notamment la direction supérieure et le mouvement des offensives les plus cruelles de l’ennemi. Tous les résultats ci-dessus seraient atteints en saisissant le MLM profondément et en le gardant au cœur de cette campagne.
MIB : L’ennemi propage le bruit que la ligne de la GPP serait obsolète. Certaines personnes préconisent le socialisme du 21e siècle de Chavez. Le PCNU (maoïste), dirigé par la clique Prachanda-Bhattarai a choisi la voie parlementaire et abandonné la ligne de la GPP. Plusieurs questions se posent quant à la pertinence de la ligne de la GPP en Inde et ailleurs dans le monde globalisé. Quelle est la réponse du parti à tous ces arguments ?
GP : Les exploiteurs et tous les réactionnaires ont toujours mené leur propagande contre le marxisme et la révolution, non seulement dans notre pays mais aussi ailleurs dans le monde depuis que Marx et Engels ont exposé l’idéologie prolétarienne et une fois que la classe ouvrière a émergé en tant que force révolutionnaire dans la lutte contre le féodalisme et le capitalisme, en particulier depuis la Commune de Paris, avec les révolutions prolétariennes. Après que la Russie et la Chine soient devenus révisionnistes – ils ont commencé à propager que le marxisme lui-même serait obsolète. La raison est évidente. Les révolutions et le marxisme amèneraient leur fin. Comment la ligne de la GPP peut-elle être dépassée ? Après la mort de Mao, toutes les révolutions qui ont eu lieu dans le monde, que ce soit des RND ou des guerres de libération nationale, ont été très prolongées.
Même si certaines d’entre elles ont trahi ou ont été abandonnées, c’est un fait que toutes ont été prolongées. Tant que la structure semi-féodale ne change pas fondamentalement, et que l’impérialisme maintient dans ses griffes des pays comme le nôtre et ne permet pas leur développement indépendant, il n’y a pas d’autre voie que la GPP pour la libération de ces pays. Certaines des formes féodales peuvent changer, mais le féodalisme restera inchangé car il sert les intérêts des impérialistes et sert de base pour promouvoir les intérêts de la Classe Bureaucratique Bourgeoise. Voilà pourquoi le peuple mène la GPP sous la direction du parti pour la victoire d’une révolution anti-féodale, anti-impérialiste, la NRD. Et les caractéristiques spécifiques de notre pays imposent que ce sera un processus prolongé et une guerre menée par le peuple et dirigée par notre parti.
D’où la GPP. J’ai déjà expliqué pourquoi nous considérons la ligne de la GPP comme indispensable pour la réalisation d’une révolution réussie dans un pays comme l’Inde. Maintenant, à propos de Chavez et son modèle de soi-disant socialisme du 21e siècle. Jusqu’à présent, deux voies ont été établies pour les révolutions dans le monde – l’insurrection et la GPP. Ces deux sont essentiellement à appliquer selon les conditions concrètes et spécifiques de chaque pays. Il pourrait y avoir des modifications à ces deux voies dans le nouveau contexte historique. Ne pas faire de révolutions mécaniques ou dogmatiques, mais créatives, voilà ce qu’enseigne le marxisme. Mais quelles que soient les modifications, elles devraient toujours se situer dans le domaine des révolutions. Voilà pourquoi la révolution est un impératif. Cependant, elle doit être menée selon les caractéristiques spécifiques d’un pays particulier. Essayer de réformer le système décadent sans aucune perspective d’atteindre une société sans classes est sans objet.
Le modèle de Chavez n’est pas une révolution, mais une simple réforme. Ce n’est le socialisme ni dans la forme ni le contenu. Plusieurs changements ont eu lieu dans le monde après les révolutions russe et chinoise. Tant dans les pays capitalistes que dans ceux du tiers-monde, les parties de la petite bourgeoisie ont considérablement cru. Une partie d’elle possède des idées libérales bourgeoises, une autre section possède des idées socialistes utopiques. Dans les pays où les révolutions démocratiques bourgeoises ou les révolutions de nouvelle démocratie n’ont pas eu lieu, où les mouvements révolutionnaires n’ont pas pu les amener dans son giron dans une large mesure, la plupart parmi ces couches petites-bourgeoises veut un changement ou des réformes dans le cadre du système parlementaire bourgeois. Au Venezuela, Chavez a pris certaines mesures dans l’intérêt de la classe ouvrière et de la paysannerie. Leur produit principal est le pétrole. Bien que le pétrole et d’autres industries aient été nationalisés, bien sûr avec plusieurs limites, le féodalisme et le capitalisme bureaucratique compradore n’ont pas disparu pour autant.
Ils ne sont pas non plus séparés du système capitaliste mondial et il n’y a donc pas eu de changement fondamental dans le système. Ils ne sont pas complètement indépendants de la domination impérialiste. Une couche importante des forces capitalistes et féodales compradores au Venezuela est tellement anti-pauvre qu’elle est opposée avec véhémence même à ces réformes, ce qui est en train de devenir un avantage inattendu pour diverses couches développant une vaste propagande pour le modèle de Chavez. Il n’a jamais mobilisé les masses dans la lutte de classe. Chavez invoque Bolivar et Che Guevara, mais son modèle est moins (-) bolivarisme et moins (-) Che Guevarisme. C’est principalement du réformisme et c’est la raison pour laquelle, même les PCI et le PCI(M) (parti communiste d’Inde marxiste), en faillite, dans notre pays mettent en avant son héritage. Quand ils étaient dans un parti uni, ils ont salué le «socialisme de Nehru» et trahi la révolution.
Au Népal, le système parlementaire existe sur la base du semi-féodalisme et sous le joug impérialiste; il est sous la domination de l’expansionnisme indien d’un côté et sous l’influence de la Chine de l’autre. Quiconque le rejoint doit abandonner la révolution. En dépit de bons succès dans la RND, la clique révisionniste moderne de Prachanda-Bhattarai dans le PCNU (maoïste) a choisi cette voie. C’est ni plus ni moins qu’une trahison. Ils viennent de trahir des millions de personnes des masses et des milliers de leurs martyrs. Comme tous les révisionnistes avant eux, ils l’ont fait pour leurs intérêts égoïstes, pour partager le pouvoir avec les classes dirigeantes. Nous acceptons également que plusieurs changements dans les sphères économiques, politiques et culturelles ont eu lieu en raison de la mondialisation. Mais pour qui se sont produits ces changements? Ces changements ont été apportés pour satisfaire les intérêts du capitalisme monopoliste. Le système capitaliste mondial a apporté ces changements au cours des 23 dernières années.
Cela a donné l’occasion à une partie des classes dirigeantes parmi les pays capitalistes, impérialistes et du Tiers monde de surexploiter le travail et les masses laborieuses et de piller sans limites les ressources naturelles et les autres ressources des colonies et semi-colonies. Cela a conduit à une énorme augmentation de l’écart entre les revenus des riches et des pauvres et la concentration et la centralisation du capital à des niveaux gigantesques. C’est est la même période qui a vu l’intervention accrue de l’impérialisme US en Asie de l’Ouest et plus tard en Afghanistan. Presque tous les États impérialistes, capitalistes, en particulier les États-Unis, et leurs régimes laquais ont viré néo-fascistes. Les classes dirigeantes ont tenté de dépeindre les politiques néo-libérales comme la solution ultime qui mènerait à la croissance du PIB, stimulerait l’économie, l’emploi, la prospérité, et n’aurait que des bienfaits. Toutes ces allégations se sont écroulées comme un château de cartes avec la crise économique mondiale de 2008. Donc, nous devrions regarder les ravages joués par l’impérialisme dans la vie des personnes atteintes de ces politiques néolibérales non seulement en raison de la crise économique, mais aussi en fonction des guerres d’occupation et l’accroissement des interventions néo-coloniales, l’intimidation et le contrôle des autres pays du tiers monde.
Avec la « mondialisation », les impérialistes ont eu recours aux seules solutions qu’ils pouvaient adopter dans leur désespoir à sortir de leur crise. Guerres, plus d’exploitation, d’oppression et de répression des peuples du monde, en particulier des peuples du tiers monde. Donc sans combattre l’impérialisme et ses laquais locaux les peuples du tiers monde ne pourront pas respirer librement. Par conséquent, nous devons enrichir notre stratégie et faire des changements dans les tactiques en gardant en vue ces changements et mobiliser les gens en conséquence dans la guerre révolutionnaire. Nous devons apporter des changements dans les slogans, les tactiques politiques, les tactiques militaires et les méthodes de travail et c’est seulement alors que nous pourrons avancer. La solution n’est pas d’abandonner la ligne politique et la voie de la GPP, mais d’y adhérer plus fermement. Quelles que soient les tactiques que nous prenons, elles doivent les servir et les faire avancer. Je répète que l’idéologie correcte, une bonne ligne politique, une ligne militaire correcte, un parti d’avant-garde fort, une armée populaire forte et un front uni fort constituent la seule solution pour faire triompher la RND afin de briser l’actuel système semi-féodal semi-colonial, pour la libération de notre pays et de notre peuple.
MIB : Quelle est la situation du Mouvement Communiste International (MCI) à l’heure actuelle surtout depuis l’évaluation du parti est que la situation mondiale objective devient plus favorable à la révolution? À votre avis, quel serait l’impact sur le MCI de l’Avakianisme et de la trahison de la révolution au Népal par la clique Prachanda-Bhattarai ?
GP : La situation de monde objectif évolue excellemment en faveur de l’avancement de la révolution. Comme indiqué précédemment, le système impérialiste continue de traverser sa crise la plus grave depuis la Grande Dépression, conduisant d’une part à des licenciements massifs et au rétrécissement des possibilités d’emploi, le chômage et la paupérisation et d’autre part à l’intensification de l’exploitation des masses laborieuses et du pillage néo-colonial de pays et de peuples opprimés. Les guerres d’occupation n’ont montré aucun signe de ralentissement, avec l’enlisement de l’impérialisme américain en Irak, en Afghanistan et sur plusieurs autres fronts. Les forces révolutionnaires, démocratiques et de libération nationale contre l’impérialisme et ses marionnettes domestiques se renforcent dans différentes parties du monde. Les travailleurs, les paysans, les classes moyennes, les Noirs, les immigrés, les Musulmans et les autres communautés persécutées, les femmes, les étudiants, les jeunes et les diverses classes et couches opprimées sortent dans les rues.
Plusieurs pays de l’UE ont été bercés par des manifestations et des grèves massives de travailleurs contre les suppressions d’emplois, le chômage et le sous-emploi, la réduction des salaires réels, la diminution des dépenses de sécurité sociale et d’autres mesures d’« austérité » des gouvernements. Comme l’écart entre les riches et les pauvres se creuse et l’antagonisme de classe s’aiguise, de plus en plus de gens se joignent aux luttes dans les pays capitalistes. En Europe et en Amérique du Nord, les Noirs, les Musulmans, les immigrés et les autres opprimés protestent pour leurs droits démocratiques. Dans les pays arriérés aussi, la disparité des richesses, l’appauvrissement et la misère des travailleurs, l’oppression politique conduisent toutes à des soulèvements de masse. Plusieurs pays asiatiques et africains traversent la tourmente et la guerre civile. Les luttes de libération nationale armées des peuples irakien, afghan, palestinien, kurde et d’autres peuples avancent malgré les bains de sang et les massacres.
Les aspirations nationales des Ecossais, des Catalans et d’autres nations d’Europe se poursuivent. En Amérique du Sud, les peuples ont organisé des manifestations massives contre les politiques néo-libérales antipopulaires adoptées par les gouvernements des pays comme le Brésil. Toutefois, les forces subjectives dans le MCI sont sérieusement à la traîne derrière cette situation objective favorable dans le monde d’aujourd’hui. Il y a une contradiction entre le potentiel de la situation objective et la capacité subjective des forces maoïstes à l’utiliser pour l’avancement de la Révolution Socialiste Mondiale. Nous avons appris des leçons de l’histoire que cette faiblesse subjective peut être surmontée principalement en portant la révolution selon les conditions concrètes de chaque pays.
Comme les forces révisionnistes et réformistes se révèlent incapables de répondre aux problèmes du peuple, la possibilité de son ralliement aux forces maoïstes est en augmentation. Dans de nombreux pays, les partis et organisations maoïstes prennent de l’importance et de certains nouveaux partis sont dans le processus de formation. L’unité entre les partis, organisations et forces maoïstes croît également. Le potentiel pour une nouvelle et puissante vague de révolutions augmente. Affrontant de nombreuses difficultés, les GPP se poursuivent aux Philippines et en Inde. Des partis maoïstes mènent des luttes dans plusieurs autres pays. Des activités de solidarité entre les forces maoïstes internationales autour de l’appui à la guerre populaire en Inde, la mobilisation internationale contre les contre-révolutionnaires Opération Green Hunt et Oplan Bayanihan, de luttes pour les droits des prisonniers politiques, etc., sont en cours. Donc, il est possible que le MCI et les forces maoïstes seront en mesure de jouer un rôle important dans les luttes populaires et ainsi ouvrir la voie à une vague révolutionnaire dans l’avenir.
Bien sûr, le révisionnisme de la clique Prachanda-Bhattarai et leur trahison de la cause du peuple népalais et à la RSM a causé de graves dommages au MCI. Ces traîtres ont détruit la glorieuse guerre populaire de l’intérieur et ont aidé l’ennemi à conserver sa mainmise sur le peuple népalais opprimé. Ceci est un renversement non seulement pour le peuple népalais, mais aussi pour l’ensemble du MCI. Cependant, la lutte acharnée menée par les forces maoïstes authentiques contre la clique Prachanda-Bhattarai et leur reddition éhontée devant les impérialistes et leurs agents, et surtout, la propre lutte du peuple népalais contre ces traîtres a exposé le caractère réactionnaire de la clique et sa trahison du MLM sous la bannière de son développement et de son enrichissement.
Ces révisionnistes modernes sont devenus les laquais les plus fiables de l’impérialisme, des forces capitalistes bureaucratiques compradores et féodales locales ainsi que de l’expansionnisme indien. Les masses népalaises et le MCI ont complètement rejeté leur collaboration de classes et vont sans aucun doute avancer sur le chemin de la révolution en jetant ces traîtres dans les poubelles de l’histoire. De même, la soi-disant nouvelle synthèse de l’avakianisme aussi a gravement endommagé certains partis maoïstes. Ceci à cause du fait que l’avakianisme n’est rien d’autre que du révisionnisme et du liquidationisme déguisés. Bien que cela puisse avoir temporairement un impact négatif dans le MCI, il sera sans aucun doute vaincu. Comme un détachement du prolétariat mondial, notre parti va continuer à lutter contre l’avakianisme et toutes les formes de révisionnisme dans le mouvement communiste international et dans le pays.
MIB : Le gouvernement NDA conduit par Modi met rapidement en œuvre le programme impérialiste et la RSS (la Rashtriya Swayamsevak Sangh : l’Organisation Nationale des Volontaires, une vaste organisation paramilitaire de droite – ndt) étend rapidement ses tentacules Hindutva. Le ministre de l’intérieur Rajnath Singh a souligné que l’État indien considère toujours les maoïstes comme la plus grande menace pour la sécurité intérieure. Le fait que l’offensive fasciste a été renforcée sur tous les fronts est évident. Comment le parti prévoit-il de contrecarrer cela ?
GP : Dans les cinq mois que le gouvernement NDA a été au pouvoir, il a intensifié les politiques de libéralisation-privatisation-mondialisation (LPM) qui avaient été suivies par les gouvernements successifs depuis 1990. En fait, Modi et le BJP ont été installés à la tête du gouvernement par les impérialistes, les grands capitalistes compradores et les grands propriétaires terriens précisément pour mettre en œuvre ces politiques, plus rapidement et de manière plus agressive que le gouvernement précédent de l’UPA. Par conséquent, un «faible», Manmohan Singh, a été remplacé par un «fort» Narendra Modi. La combinaison de politiques pilotées par les impérialistes avec l’exploitation impitoyable des classes laborieuses et l’oppression fasciste hindou des Musulmans, des Dalits et des Adivasis a été réalisée dans le Gujarat sous Modi. Ce «modèle du Gujarat » est maintenant étendu à tout le pays.
Les politiques néolibérales agressives du gouvernement Modi vont intensifier les difficultés rencontrées par les travailleurs, les paysans, les employés du gouvernement et des différentes sections du peuple, comme les femmes, les étudiants et les jeunes. Les attaques menées contre les Musulmans par l’État et les Hindou fascistes vont augmenter. Les atrocités commises envers les Dalits sont en hausse à cause du renforcement des forces réactionnaires féodales. Les nationalités opprimées sont confrontées à davantage de persécution. Le tonnerre du chauvinisme nationaliste soutenant les politiques expansionnistes agressives du NDA générera une opposition des peuples d’Asie du Sud. Nous devons intervenir dans ces questions et organiser le peuple dans les luttes. L’étau néocolonial se resserrera sur le pays à la suite de la mise en œuvre agressive du programme de la LPM.
Pour détourner la puissante colère des masses, Sangh Parivar va attiser le chauvinisme et les faux discours nationalistes. Ces tours de passe-passe doivent être contestés en montrant comment s’organise la vente complète du pays par le gouvernement de Modi. Nous devons mener une large propagande exposant la nature pro-impérialiste, pro-féodale du programme de Modi. La promotion agressive du programme de « développement » de Modi se traduira par des déplacements de population à une échelle sans précédent. L’existence des Adivasis sera menacée. Cela fera avancer les luttes de masse. Nous devrions intervenir activement dans celles-ci, soit directement en adoptant des méthodes appropriées ou en jouant un rôle de soutien. Ces attaques contre le peuple seront accompagnées par des lois plus draconiennes. Les anciennes lois sont modifiées et de nouvelles lois introduites pour répondre aux besoins des impérialistes, des grands propriétaires terriens et des capitalistes bureaucratiques compradores, pour enlever le jal-jangal-zameen (la terre, l’eau et la forêt, ce qui est nécessaire pour vivre – ndt) et les moyens de subsistance du peuple.
Il y a même une violation flagrante de la justice formelle, ainsi que la persécution plus brutale des prisonniers politiques et la répression des activistes qui s’occupent de ces questions. Nous devons énergiquement intervenir sur ces problèmes. De manière plus large, il y a un bon potentiel pour la construction et le renforcement des mouvements pour les droits civiques. Evaluant la situation post-électorale, notre comité central a noté que la formation du gouvernement NDA dominé par la RSS au centre a mis en avant l’urgence de la contre-attaque face aux forces fascistes brahmaniques hindoues à travers le pays. Cela peut être fait efficacement par la construction de puissants mouvements de masse à grande échelle grâce à l’union des organisations révolutionnaires, démocratiques, laïques et patriotiques, des forces, des individus et des vastes masses. Un travail de propagande vaste et concret doit être effectué afin d’exposer la vraie nature pro-impérialiste et pro-féodale du programme de Modi. Toutes ces activités doivent être menées dans le but de les unir avec celles déjà en cours pour combattre la troisième phase de l’Opération « Green Hunt ».
Le ministre de l’Intérieur fasciste Rajnath Singh a imité l’approche du gouvernement de l’UPA en déclarant que les maoïstes sont «toujours la plus grande menace pour la sécurité intérieure» et que la lutte contre le mouvement maoïste est la priorité absolue de son gouvernement. Nous allons riposter à cette nouvelle offensive contre-révolutionnaire en bolchévisant le parti, en intensifiant la guerre du peuple et en mobilisant les vastes masses dans la guerre révolutionnaire.
MIB : La troisième phase de l’Opération « Green Hunt » a commencé. Comment le parti se prépare-t-il à affronter cela ?
GP : L’une des premières mesures prises par le Congrès contrôlé par le second gouvernement de l’UPA, après son arrivée au pouvoir pour un second mandat à la mi-2009, a été de lancer l’Opération « Green Hunt » – la guerre contre le peuple. C’était une guerre contre-révolutionnaire menée sur plusieurs fronts dans l’arrière-pays visant les masses qui luttent dans notre pays. Le gouvernement NDA dirigé par Modi poursuit la même approche que son prédécesseur mais plus agressivement et impitoyablement en lançant la troisième phase de l’OGH, qui est plus vaste et plus intense par rapport aux deux phases précédentes.
Les masses dirigées par notre Parti se sont dressées comme un obstacle majeur dans la mise en œuvre de ces politiques anti-populaires dans les régions où notre mouvement est fort. Quand il était dans l’opposition, le BJP a critiqué les gouvernements précédents de l’UPA pour ne pas avoir organisé une politique centralisée et planifiée dans l’objectif de supprimer le mouvement maoïste. Après son arrivée au pouvoir, le NDA dirigé par le BJP met actuellement en œuvre une telle politique globale sous la forme de la troisième phase de l’OGH dans le cadre plus général de la LIC. Celle-ci s’est intensifiée en mettant des primes importantes sur la tête des membres de la direction du mouvement, en annonçant de nouvelles politiques de reddition, en augmentant le montant de l’indemnisation pour les éléments contre-révolutionnaires punis par le peuple, en mettant en place de fausses réformes et de faux programmes d’action civique, etc. Parmi les nouveaux programmes introduits dans la troisième phase on trouve l’utilisation de la force aérienne pour le transport des forces pour les opérations de combat et une collaboration plus étroite avec les États-Unis et Israël dans l’utilisation de la haute technologie des drones et des UAV.
Ces mesures sont complétées par la levée de nouvelles unités de forces commandos central et des États et l’augmentation des effectifs dans les unités déjà existantes, la modernisation des forces armées afin d’augmenter leurs capacités de combat, l’amélioration de la communication et du réseau de renseignement – en particulier dans nos aires de mouvement, l’intensification des atrocités contre le peuple, dont les faux accrochages (des assassinats déguisés en combat – ndt), les tabassages, le pillage des biens du peuple, les arrestations, la torture en détention, les viols et d’autres formes de répression cruelle. Mais une image complètement opposée est présentée par les médias, participant à la guerre psychologique. Notre réponse doit s’adapter en fonction de notre compréhension de la particularité de la troisième phase de l’OGH.
Les Adivasis de l’Inde centrale et orientale ont joué un rôle historique dans l’avancement de la guerre populaire prolongée. Ils ont rejoint le mouvement en grand nombre, ils l’ont défendu avec leur sang et leur sueur, et ont préparé le terrain pour son expansion. Pour cette raison, des parties de l’Inde centrale et orientale sont apparues comme des bastions de la révolution. Avec la troisième phase de l’OGH, l’ennemi concentre ses efforts visant à décimer ces bastions. En apportant des changements quantitatifs et qualitatifs dans son offensive, l’ennemi cherche à détruire le parti, l’armée et les organes du nouveau pouvoir démocratique en construction, de manière à rétablir l’ancien état et le système politique décadent à leur place. Bien que ces formes anciennes et nouvelles de répression visent le mouvement maoïste, les maoïstes ne seront pas les seuls visés. Cette guerre contre le peuple va certainement s’étendre à toutes les couches opprimées. Toutes les classes exploitées et les sections du peuple comme les travailleurs, les paysans, les Dalits, les Adivasis, les minorités religieuses, les nationalités opprimées, les femmes, etc. vont être attaquées politiquement, économiquement, socialement, culturellement, juridiquement et militairement. L’arène de la guerre va donc se développer. Nous devons contrer politiquement et militairement cette nouvelle phase de l’offensive de l’ennemi qui se combine avec l’idéologie fasciste brahmanique hindoue et les politiques du gouvernement Modi visant à vendre le pays.
Que ce soit Modi, Rajnath Singh, Jaitley, Venkaiah Naidu, Gadkari, ou tout autre représentant du gouvernement NDA, ils disent la même chose pour tromper le peuple et agir de manière complètement opposée. La nature anti-populaire de ce gouvernement fasciste de Modi devient de plus en plus évidente à mesure que les classes dirigeantes utilisent tous les moyens extra-constitutionnels et extra-judiciaires pour mener à bien leur offensive totale contre le peuple. Nous devrons résolument confronter et vaincre cette attaque en unissant toutes les sections du peuple qui seront durement touchées. Pour cela, notre politique et nos tactiques doivent être telles que toutes les forces démocratiques, progressistes, laïques et patriotiques se mobilisent en faveur du peuple, et opposent et combattent les politiques réactionnaires de Modi et notamment la troisième phase de l’OGH. La « gauche » parlementaire aussi sera obligée de se mettre en avant à sa façon pour s’occuper des problèmes du peuple et s’opposer à cette offensive ennemie afin de garder sa raison d’être. Elle devrait prendre position et rejoindre ce combat. Nous appelons toutes les forces à combattre sur tous les fronts contre cette vaste offensive ennemie. Unissons-nous encore et encore contre l’offensive de l’ennemi! Rendons coup pour coup, encore et encore contre l’ennemi commun !