3e Congrès
IIIe Internationale
Résolution sur le rapport du Comité Exécutif
Le Congrès prend avec satisfaction connaissance du rapport du Comité Exécutif et constate que la politique et l’activité du Comité Exécutif pendant l’année écoulée avaient pour objet la réalisation des décisions du 2° Congrès. Le Congrès approuve en particulier l’application par le Comité Exécutif aux différents pays des 21 conditions formulées par le 2° Congrès. Il approuve également l’activité du Comité Exécutif dans le but de favoriser la formation de grands partis communistes des masses et la lutte décidée contre les tendances opportunistes qui s’étaient manifestées dans ces partis.
1. En Italie, l’attitude prise par le groupe de chefs autour de Serrati immédiatement après le 2° Congrès mondial montra qu’il n’avait pas sérieusement la volonté de réaliser les décisions du Congrès mondial et de l’Internationale Communiste. Mais c’est surtout le rôle joué par ce groupe de chefs lors des luttes de septembre, son attitude à Livourne et plus encore la politique qu’il a suivie depuis, qui ont démontré clairement qu’ils voulaient se servir du communisme comme d’une enseigne cachant leur politique opportuniste. Dans ces conditions, la scission est inévitable. Le Congrès approuve l’intervention décidée et ferme de l’Exécutif dans ce cas, qui a pour l’Internationale Communiste une portée de principe. Il approuve la décision du Comité Exécutif qui alors a immédiatement reconnu le parti communiste d’Italie comme seule section communiste de ce pays.
Confirmant les décisions en vertu desquelles le Parti socialiste italien a adhéré à la III° Internationale, dont il a accepté sans réserve les principes fondamentaux, le 18° Congrès proteste contre l’exclusion de ce parti de l’Internationale Communiste – exclusion qui lui a été notifiée par le représentant de l’Exécutif, à la suite de divergences de vues dans l’appréciation de questions locales et de détails qu’on pouvait et qu’on devait aplanir au moyen d’explications amicales et d’une entente fraternelle.
Confirmant on adhésion pleine et entière à la III° Internationale, il déclare s’en remettre au prochain Congrès de celle-ci pour solutionner le conflit et s’engage d’ores et déjà à se soumettre à sa décision et à l’appliquer.
Après la sortie des communistes du Congrès de Livourne, le Congrès a adopté la résolution suivante, présentée par Bentivoglio :
Le 3° Congrès mondial de l’Internationale Communiste est persuadé que cette résolution est imposée aux groupes des chefs Serrati par les ouvriers révolutionnaires. Le Congrès attend que les éléments révolutionnaires et prolétariens fassent tout leur possible après les décisions du 3° Congrès mondial pour mettre en exécution ces décisions.
Le Congrès mondial en réponse à l’appel du Congrès de Livourne déclare catégoriquement :
Aussi longtemps que le P.S.I. n’aura pas exclu ceux qui ont participé à la conférence de Reggio Emilia et ceux qui les soutiennent, le Parti socialiste italien ne peut appartenir à l’Internationale Communiste.
Si cette condition préalable – condition qui est un ultimatum – est remplie, le Congrès mondial charge le Comité Exécutif d’entreprendre les démarches utiles pour unir le P.S.I. purifié des éléments réformistes et le P.C.I. en une section unifiée de l’Internationale Communiste.
2. En Allemagne, le Congrès du Parti socialiste indépendant tenu à Halle a été la suite des décision du 2° Congrès mondial qui ont dressé le bilan de l’évolution du mouvement ouvrier. L’intervention de l’Exécutif tendait à la formation forte d’un parti communiste en Allemagne et l’expérience a montré que cette politique était juste.
Le Congrès approuve entièrement l’attitude de l’Exécutif dans les événements ultérieurs qui s’étaient déroulés au sein du Parti communiste unifié d’Allemagne. Le Congrès attend du Comité Exécutif qu’il applique aussi à l’avenir les principes de la discipline révolutionnaire internationale.
3. L’admission du Parti communiste ouvrier d’Allemagne, en qualité de parti sympathisant de l’Internationale Communiste, avait pour but d’assurer par cette épreuve si ce parti se développerait dans le sens de l’Internationale Communiste. La période écoulée est suffisamment concluante à cet égard. Il est temps de demander au P.C.O. d’Allemagne l’affiliation, dans un délai déterminé, au parti communiste, ou bien, dans le cas contraire, de décider son exclusion de l’Internationale Communiste en tant que parti sympathisant.
4. Le Congrès approuve la façon dont le Comité Exécutif a appliqué les 21 conditions au Parti français, ce qui a permis de soustraire de grandes masses ouvrières se trouvant en marche vers le communisme, à l’influence des opportunistes longuettistes et des centristes et d’accélérer cette évolution. Le Congrès attend de l’Exécutif qu’il contribue aussi à l’avenir au développement du Parti afin de fortifier la clarté de ses principes et sa force combative.
5. En Tchécoslovaquie, le Comité Exécutif a suivi avec patience, et en tenant compte de toute la situation, le développement révolutionnaire d’un prolétariat qui a déjà fourni des preuves de sa volonté et de sa faculté de combattre. Le Congrès approuve la résolution du Comité Exécutif. Qu’il veille à l’application intégrale, également au Parti tchécoslovaque, des 21 conditions et qu’il s’emploie à la formation dans un bref délai d’un parti communiste ferme. Il est nécessaire de réaliser le plus rapidement possible la lutte systématique pour la conquête des syndicats et pour leur unification internationale.
Le Congrès approuve l’activité de l’Exécutif dans le Proche et l’Extrême-Orient et salue le début de la propagande énergique de l’Exécutif dans ces pays. Le Congrès estime qu’il est nécessaire d’y intensifier également le travail d’organisation.
Enfin, le Congrès repousse les arguments opposés par des adversaires ouverts ou masqués du communisme contre une forte centralisation internationale du mouvement communiste. Il est au contraire d’avis que les partis communistes, .indissolublement liés, ont besoin d’une direction politique centrale douée de plus d’initiative et d’énergie encore, ce qui peut être assuré par l’envoi au Comité Exécutif de leurs meilleures forces. Ainsi, par exemple, l’intervention de l’Exécutif dans la question des chômeurs et des réparations n’a été ni assez rapide, ni assez efficace. Le Congrès attend que l’Exécutif, soutenu par une collaboration renforcée des partis affiliés, améliore le système de liaison avec les partis. La participation renforcée des délégués des partis à l’Exécutif lui permettra mieux de remplir encore que jusqu’ici les tâches croissantes qui lui incombent.