Interview du président Gonzalo par le journal « El Diario »
OBJECTIFS
El Diario : Bien, Président Gonzalo, pourquoi vous êtes-vous décidé à donner cet entretien ? Pourquoi vous décidez-vous à parler après un silence prolongé ? Pourquoi avez-vous choisi EL DIARIO pour réaliser cet entretien ?
Président Gonzalo : Le Parti Communiste du Pérou qui dirige la guerre populaire depuis déjà plus de huit ans, s’est exprimé à plusieurs reprises au moyen de divers documents connus du public. Nous avons toujours considéré que le plus important était la déclaration du Parti lui-même pour établir de façon claire et nette que c’est le P.C.P. qui a osé commencer la guerre populaire, la diriger et la porter en avant.
La raison pour laquelle nous nous exprimons aujourd’hui personnellement pour la première fois dans cet entretien, et justement avec vous, ce dont je me réjouis, est liée au Congrès. Notre Parti a accompli une tâche historique jusqu’alors en suspens : matérialiser son Congrès. Nous avons travaillé d’arrache-pied durant des décennies pour y parvenir, mais seule la guerre populaire nous a offert les conditions de sa concrétisation. Ainsi, nous disons : le Premier Congrès est le fils de deux pères importants : le Parti et la Guerre Populaire. Ce Congrès établit un jalon, comme le déclarent les documents officiels. Un jalon de victoire car, lors de celui-ci, notre Parti a fait un bilan du long chemin parcouru et établi sa base d’unité partidaire avec ses trois éléments : l’idéologie, c’est-à-dire le marxisme-léninisme-maoïsme, pensée gonzalo, le programme et la ligne politique générale. De plus, ce Congrès a établi des bases solides pour marcher vers la conquête du Pouvoir. Le Congrès, ainsi, est une grande victoire. C’est une des raisons principales pour laquelle nous donnons cet entretien. Il y a aussi un rapport avec la situation que traverse notre pays, avec la profonde crise qu’il connaît ; un rapport avec le développement de la lutte de classes des masses qui s’accroît et devient chaque jour plus puissante ; avec la situation internationale et avec le fait que la révolution est la tendance principale dans le monde.
Quant à la raison pour laquelle nous donnons cet entretien à El Diario, elle est simple : c’est parce qu’il est une tranchée de combat, l’unique tribune qui sert vraiment le peuple aujourd’hui. Nous croyons que même si nous avions pu donner l’entretien à d’autres, même étrangers, il est plus opportun et en accord avec nos principes de le donner à un journal comme El Diario qui lutte vraiment tous les jours dans des conditions difficiles pour servir le peuple, la révolution. Voilà la raison.
El Diario : Président Gonzalo, avez-vous examiné la portée que peut avoir cet entretien ? Je vous pose une question, n’encourrez-vous pas quelque risque en parlant publiquement à cette occasion ?
Président Gonzalo : Nous, communistes, en tant que tels, n’avons peur de rien. De plus, le Parti nous a forgés dans le défi à la mort et appris à porter la vie du bout des doigts pour la donner au moment où la révolution le demande. Nous pensons surtout que cet entretien a de l’importance, de la transcendance : il sert notre Parti, il sert notre révolution, il sert notre peuple, il sert notre classe et sert aussi, pourquoi ne pas le dire, le prolétariat international et les peuples du monde, la révolution mondiale. Ainsi les risques, quels qu’ils soient, ne sont rien, surtout – si j’insiste – nous sommes formés à l’image du Parti.
1. QUESTIONS IDÉOLOGIQUES
El Diario : Monsieur le Président, parlons maintenant d’un des supports idéologiques du PCP, le maoïsme. Pourquoi considérez-vous que le maoïsme est la troisième étape du marxisme ?
Président Gonzalo : C’est un point vital et de grande transcendance. Le marxisme est pour nous un processus de développement et ce grandiose processus nous a donné une troisième étape, nouvelle et supérieure. Pourquoi disons-nous que nous sommes face à une troisième étape, nouvelle et supérieure, qu’est le maoïsme ? Nous disons ceci parce qu’en considérant les trois parties intégrantes du marxisme il est tout à fait évident que le Président Mao Tsétoung a développé chacune de ces trois parties. Ainsi, simplement, pour énumérer : en philosophie marxiste, personne ne peut nier son grandiose développement, en ce qui concerne la dialectique, principalement avec la loi de la contradiction, établissant que c’est l’unique loi fondamentale. Sur la question de l’économie politique, nous pouvons dire qu’il suffit de souligner deux choses dans ce domaine ; la première, d’importance immédiate et concrète pour nous : le capitalisme bureaucratique, et la deuxième : le développement de l’économie politique du socialisme ; car en résumé, nous pouvons dire que c’est lui qui a réellement établi et développé l’économie politique du socialisme ; quant au socialisme scientifique, il suffit de relever la guerre populaire, car c’est avec le Président Mao Tsétoung que le prolétariat international acquiert une théorie militaire complète, développée, et nous donne ainsi la théorie militaire de la classe, du prolétariat, applicable partout. Nous croyons que ces trois questions montrent qu’il y a là un développement à caractère universel. La question vue de cette manière nous nous trouvons donc bien face à une nouvelle étape et nous l’appelons troisième étape parce que le marxisme en possède deux : celle de Marx et celle de Lénine, pour cela nous parlons de marxisme-léninisme. En ce qui concerne le fait qu’elle soit supérieure : l’idéologie du prolétariat, universelle accède avec le maoïsme au plus haut développement jamais acquis jusqu’à présent, au plus haut sommet ; mais tout cela en comprenant que le marxisme c’est – excusez-moi de le répéter – une unité dialectique qui fait de grands bonds ; et ces grands bonds sont ceux qui engendre des étapes. Ainsi, ce qui existe dans le monde d’aujourd’hui, pour nous, c’est le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme. Nous considérons qu’actuellement être marxistes, être communistes, implique nécessairement être marxistes-léninistes-maoïstes ; autrement nous ne pourrions pas être de véritables communistes.
Je voudrais signaler une situation peu prise en compte et qui mérite bien d’être étudiée à fond actuellement ; je fais référence au développement apporté par le Président Mao Tsétoung à la grande thèse de Lénine sur l’impérialisme. Ceci est d’une importance capitale aujourd’hui, dans la perspective historique dans laquelle nous évoluons. Au même plan, nous pouvons souligner ce qui suit en énumérant simplement : il a établi la loi de l’impérialisme quand il nous dit qu’il crée des troubles et échoue, pour les engendrer de nouveau et encore échouer et ainsi jusqu’à sa perte finale ; il nous a spécifié aussi une échéance dans le processus de développement de l’impérialisme, ce qu’il appela « les cinquante à cent prochaines années », des années, comme il disait, sans pareil sur la terre et au cours desquelles, entendons bien, nous devons balayer l’impérialisme et la réaction de la surface de la terre. Il nous a aussi précisé une échéance que nous ne pouvons, moins que jamais éluder aujourd’hui ; il nous a dit : « une période de lutte s’est ouvert contre l’impérialisme nord-américain et le social-impérialisme soviétique ». De plus, nous connaissons tous sa grande thèse stratégique « l’impérialisme et tous les réactionnaires sont des tigres en papier ». Cette thèse est d’une importance extraordinaire et nous devons toujours avoir à l’esprit que le Président Mao a appliqué cette thèse aussi bien à l’impérialisme nord-américain qu’au social-impérialisme soviétique desquels il ne faut pas avoir peur. Mais nous devons aussi insister pour que l’on tienne compte de sa conception du développement de la guerre suivant précisément ce que Lénine avait signalé sur l’ère des guerres qui s’était ouverte dans le monde ; le Président nous a enseigné qu’un pays, une nation, un peuple, aussi petits soient-ils, peuvent vaincre le plus puissant exploiteur et dominateur de la Terre s’ils osent prendre les armes ; en plus il nous a enseigné comment comprendre le processus de la guerre et comment ne jamais succomber au chantage nucléaire. Je crois que ce sont là quelques questions que nous devrions avoir bien présentes à l’esprit pour comprendre comment le Président Mao Tsétoung a développé la grande thèse de Lénine sur l’impérialisme. Et pourquoi j’insiste à ce sujet ? Parce que nous comprenons que de la même façon que Lénine s’appuie sur la grande œuvre de Marx, le développement apporté par le Président Mao Tsétoung s’élève sur la grandiose œuvre de Marx et Lénine, sur le marxisme-léninisme. Nous ne pourrions jamais comprendre le maoïsme sans le marxisme-léninisme.
Nous considérons que ces choses ont une très grande importance aujourd’hui et que, pour nous, cela a été décisif d’arriver à comprendre dans la théorie et dans la pratique le maoïsme comme troisième étape, nouvelle et supérieure.
El Diario : Président Gonzalo, considérez-vous que si José Carlos Mariatégui était vivant, il assumerait les apports et les thèses du Président Mao ?
Président Gonzalo : En synthèse, Mariatégui était marxiste-léniniste ; plus encore, en lui, en Mariatégui, dans le fondateur du Parti, nous trouvons des thèses similaires à celles établies par le Président Mao au niveau universel. En conséquence, concrètement, pour moi, Mariatégui serait marxiste-léniniste-maoïste ; et ceci n’est pas de la spéculation, c’est simplement ce qui résulte de la compréhension de la vie et de l’œuvre de José Carlos Mariatégui.
El Diario : Bon, passons à une autre question. Qu’est-ce-que l’idéologie du prolétariat et quel rôle joue-t-elle dans les processus sociaux du monde actuel ? Quelle signification ont les classiques, Marx, Lénine et Mao pour le PCP ?
Président Gonzalo : Aujourd’hui, demain et dans ces tumultueuses décennies que nous vivons, nous voyons la grandiose importance et transcendance de l’idéologie du prolétariat. Premièrement – bien que nous entrions en terrain connu – c’est la théorie et la pratique de la dernière classe de l’histoire, l’idéologie du prolétariat est le produit de la lutte du prolétariat international ; cela implique aussi l’étude et la compréhension de tout le processus historique de la lutte de classes avant le prolétariat, de la lutte de la paysannerie, celle-ci particulièrement pour les grandes épopées qu’elle a vécues, la compréhension et l’étude du niveau le plus haut donné par la science. En résumé, l’idéologie du prolétariat, la grande création de Marx, est la plus haute conception qu’ait vu et que verra la Terre ; c’est la conception, c’est l’idéologie scientifique qui, pour la première fois, a doté les hommes, la classe principalement et les peuples, d’un instrument théorique et pratique pour transformer le monde. Et nous avons vu que tout ce qu’il avait prévu, s’est accompli. Le marxisme s’est développé, pour devenir marxisme-léninisme et aujourd’hui marxisme-léninisme-maoïsme, et nous voyons comment cette idéologie est la seule capable de transformer le monde, de faire la révolution et de nous conduire au but infaillible : le communisme. Son importance est extraordinaire.
Au passage je voudrais relever ceci : c’est de l’idéologie, mais de l’idéologie scientifique. Pourtant nous devrions très bien comprendre que nous ne pouvons faire aucune concession aux positions bourgeoises que veulent réduire l’idéologie du prolétariat à une simple méthode, car de cette manière on la prostitue, on la nie. Pour nous, l’idéologie du prolétariat, et excusez-moi d’insister, mais le Président Mao a dit « il ne faut pas seulement le dire une fois mais cent fois, il ne faut pas seulement le dire à quelques uns mais à beaucoup », ayant recours à cela je dis, l’idéologie prolétariat, le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme aujourd’hui, c’est l’unique idéologie toute puissante parce qu’elle est vraie et que les faits historiques le démontrent. En dehors de ce qui vient d’être dit, elle est le produit du travail extraordinaire des figures historiques extraordinaires telles que Marx, Engels, Lénine, Staline et le Président Mao Tsétoung, pour relever les remarquables sommets ; mais parmi eux, nous en ferons ressortir trois : Marx, Lénine et le Président Mao Tsétoung comme étant les trois drapeaux qui se concrétisent une fois de plus, dans le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme. Quel est notre problème aujourd’hui ? Quel est-il précisément ? C’est de l’arborer, de le défendre, de l’appliquer et de lutter vaillamment pour mettre tout en œuvre afin qu’il soit le commandement et le guide de la révolution mondiale. Sans l’idéologie du prolétariat, il n’y a pas de révolution, sans l’idéologie du prolétariat il n’y a pas de perspective pour la classe et le peuple. Sans l’idéologie du prolétariat, il n’y a pas de communisme.
El Diario : Puisque nous parlons d’idéologie, pourquoi la Pensée Gonzalo ?
Président Gonzalo : Le marxisme nous a toujours enseigné que le problème réside dans l’application de la vérité universelle. Le Président Mao Tsétoung insistait énormément sur ce point ; si le marxisme-léninisme-maoïsme ne s’applique pas à une réalité concrète, on ne peut pas diriger une révolution, on ne peut pas transformer le vieil ordre, ni le détruire, ni en créer un nouveau. C’est l’application du marxisme-léninisme-maoïsme à la révolution péruvienne qui a engendré la pensée gonzalo, dans la lutte de classes de notre peuple, principalement du prolétariat, les luttes incessantes de la paysannerie et dans le contexte bouleversant de la révolution mondiale. C’est au milieu de tout ce fracas, en appliquant le plus fidèlement possible la vérité universelle aux conditions concrètes de notre pays, que s’est matérialisée la pensée gonzalo. Auparavant on l’appelait la pensée guide ; et si aujourd’hui le Parti a sanctionné lors du Congrès la pensée gonzalo, c’est parce qu’il s’est produit un bond dans cette pensée guide, précisément au cours du développement de la Guerre Populaire. En synthèse la pensée gonzalo n’est que l’application du marxisme-léninisme-maoïsme à notre réalité concrète ; ceci nous amène à voir qu’elle est spécifiquement capitale pour notre Parti, pour la guerre populaire et pour la révolution dans notre pays, j’insiste, spécifiquement capitale. Mais pour nous, si nous considérons l’idéologie au plan universel, le principal est le maoïsme, je le répète une fois de plus.
El Diario : Comment le révisionnisme agit-il et comment luttez-vous contre lui ?
Président Gonzalo : D’abord nous voulons rappeler que le marxisme n’a avancé dans la vie qu’au milieu de luttes ; et dans ce processus de développement du marxisme, a surgi le vieux révisionnisme lequel a sombré dans la Première Guerre Mondiale. Ensuite, nous, les communistes, nous nous sommes affrontés au nouveau révisionnisme, le révisionnisme contemporain qui commença à se développer avec Khrouchtchev et sa clique et, actuellement, déchaîne une nouvelle offensive contre le marxisme, dont les centres les plus importants sont l’Union Soviétique et la Chine.
Le révisionnisme a surgi en claironnant la négation complète du marxisme. Le révisionnisme contemporain à son tour en a fait autant, visant comme toujours la philosophie marxiste pour la remplacer par une philosophie bourgeoisie ; se dressant contre l’économie politique pour nier particulièrement la paupérisation croissante et l’effondrement inévitable de l’impérialisme ; s’efforçant de falsifier et de dénaturer le socialisme scientifique pour s’opposer à la lutte de classes et à la révolution, prêchant le crétinisme parlementaire et le pacifisme. Toutes ces situations ont été développées par les révisionnistes et ainsi elles ont eu et ont encore pour but la restauration du capitalisme, empêcher et saper la révolution mondiale, nier l’invincible conception de la classe. Ici il vaut la peine de préciser quelques points pour concrétiser notre position : le révisionnisme agit comme le ferait n’importe quel impérialisme ; en Union Soviétique par exemple, le social-impérialisme soviétique prêche et applique le crétinisme parlementaire. Il trame et dirige des actions armées dans le but de conquérir l’hégémonie mondiale. Il génère des agressions, fait s’opposer les peuples entre eux, fait affronter masses contre masses, divise la classe et le peuple. Le révisionnisme soviétique combat de mille et une manière tout ce qui est véritablement marxiste, tout ce qui sert la révolution. Nous en sommes un exemple. Ainsi, le social-impérialisme de l’URSS développe dans le monde un plan pervers pour devenir une superpuissance hégémonique en utilisant tous les moyens à sa portée, parmi ceux-ci il faut faire remarquer l’entretien et le soutien des faux partis, de communistes d’étiquette, « des partis ouvriers bourgeois » comme le disait Engels. De la même façon agissent le révisionnisme chinois et toutes sortes de révisionnisme selon leurs conditions et suivant le bâton de commandement auquel ils obéissent.
Ainsi, pour nous, le problème est de combattre le révisionnisme, de le combattre implacablement. Il faut se rappeler, comme on nous l’a enseigné, qu’on ne peut combattre l’impérialisme sans combattre le révisionnisme. Notre Congrès dit qu’il faut combattre l’impérialisme, le révisionnisme et la réaction mondiale, conjointement et implacablement.
Comment le combattre ? Il faut le combattre sur tous les plans, en partant des trois plans classiques : idéologique, économique et politique. Sur les trois plans, nous devons les combattre. Si nous ne combattions pas le révisionnisme, nous ne serions pas des communistes. Un communiste a l’obligation de combattre le révisionnisme, inlassablement et implacablement.
Nous l’avons combattu. Oui, nous l’avons combattu et dès son apparition ; nous avons eu la chance de pouvoir contribuer ici, dans notre pays, à son expulsion du Parti en 1964, une réalité que l’on veut toujours occulter. Et il doit être bien clair que l’immense majorité du Parti Communiste s’est unie en prenant les drapeaux de la lutte contre le révisionnisme que le Président Mao Tsétoung avait arborés ; qu’on a visé et frappé le révisionnisme dans les rangs du Parti Communiste de cette époque-là, jusqu’à l’expulsion de Del Prado et sa suite. Dès cette époque et jusqu’à aujourd’hui, nous avons continué à combattre le révisionnisme, pas seulement ici mais aussi à l’étranger. Nous le combattons au niveau international, nous combattons le social-impérialisme soviétique de Gorbatchev, le révisionnisme chinois de ce pervers Deng Xiaoping, le révisionnisme albanais de Ramiz Alia, ce continuateur du révisionniste Hoxha. Nous combattons également tous les révisionnistes qui obéissent au bâton de commandement du social-impérialisme, du révisionnisme chinois, albanais ou de qui que ce soit.
El Diario : Monsieur le Président, quelle serait l’expression la plus élevée du révisionnisme dans le cas péruvien, si l’on se réfère à ses représentants ?
Président Gonzalo : C’est en premier lieu, le dit Parti Communiste qui publie ou publia le journal « Unité », cinquième colonne du révisionnisme soviétique ; celui qui a pour chef le révisionniste impénitent Jorge Del Prado, considéré par certains comme un « révolutionnaire consacré ». Et en deuxième lieu, Patrie Rouge, cette agence du révisionnisme chinois avec ses leaders adorateurs de Deng.
El Diario : Croyez-vous que l’influence du révisionnisme sur les masses populaires dans le pays crée des situations défavorables à la révolution ?
Président Gonzalo : Si nous tenons compte de ce que Lénine lui-même nous enseigna et que le Président Mao a réitéré encore tout en le développant, le révisionnisme est une avancée de la bourgeoisie dans les rangs du prolétariat et il en résulte qu’il scinde et divise le mouvement communiste et les partis communistes. Il en résulte qu’il scinde et divise le mouvement syndical ; qu’il scinde et divise le mouvement populaire.
Le révisionnisme est évidemment un cancer, un cancer qui doit être extirpé implacablement, autrement nous ne pourrons pas avancer dans la révolution ; et rappelons-nous ce que disait Lénine, en synthèse, il faut se forger dans deux questions, se forger dans la violence révolutionnaire et se forger dans la lutte implacable contre l’opportunisme, contre le révisionnisme.
Je crois que dans notre pays, il ne faut pas voir seulement cette question pour considérer la situation des masses. Il faut voir aussi le problème qu’Engels appelait « le tas colossal d’ordures » ; il nous enseigna qu’un mouvement qui existe depuis des décennies, comme c’est le cas du mouvement prolétarien dans notre pays et plus encore celui du peuple en général, engendre des ordures qui doivent être balayées petit à petit. Il faut aussi considérer cela ; nous pensons que c’est une nécessité.
Quelle influence peut-il avoir sur les masses ? Ce que font les révisionnistes au sein des masses, c’est servir à la capitulation face à la réaction interne ; concrètement, face à la grande bourgeoisie et aux propriétaires fonciers, face à la dictature des propriétaires fonciers et du capitalisme bureaucratique qui forme l’actuel État Péruvien. Sur le plan international, ils capitulent face à l’impérialisme et servent l’hégémonie du social-impérialisme ou l’avidité de puissances impérialistes. C’est dans ce sens que la Chine actuelle par exemple évolue aujourd’hui. Nous croyons qu’à mesure que la révolution se développe avec la guerre populaire, qu’à mesure que la lutte de classes devient plus aiguë, le peuple, le prolétariat comprennent chaque fois mieux ; d’ailleurs, étant donné ce qu’ils voient des agissements des révisionnistes et des opportunistes de tout poil, trahissant chaque jour et qu’ils les verront davantage à l’avenir, le prolétariat et le peuple devront accomplir leur mission qui consiste à les balayer de tous les coins, le mieux possible, parce que, malheureusement, on ne peut pas en finir une fois pour toutes, comme nous l’a enseigné Engels, vu qu’ils font partie du « tas colossal d’ordures ».
El Diario : Estimez-vous que le révisionnisme est en train d’être mis définitivement en déroute dans le pays ?
Président Gonzalo : Reprenant ce qui a été enseigné par les fondateurs du marxisme ; vu qu’ils participent à l’État réactionnaire, les masses comprendront leur travail néfaste ; au fur et à mesure qu’ils les voient agir, étant donné la façon dont tout le peuple et la classe les voient agir, ils ne peuvent que comprendre chaque fois plus leur rôle nocif, leur nature de trafiquants, de vendeurs d’ouvriers, d’opportunistes et de traîtres. Le révisionnisme a commencé à perdre la partie il y a déjà bien longtemps, ce n’est pas qu’avec la Guerre Populaire ; le révisionnisme a déjà commencé à perdre la partie lors de son expulsion des rangs du Parti, parce qu’à partir de ce moment-là s’est formée une autre fournée de communistes conséquents qui sont devenus aujourd’hui, dans le Parti Communiste du Pérou, ceux qui dirigent la Guerre Populaire. Et nous pensons que les masses, avec cet instinct de classe dont parlait Mariatégui, comprendront chaque fois plus rapidement, comme elles sont déjà en train de le faire.
Le révisionnisme a déjà perdu la partie, le reste n’est qu’une question de temps. Le problème a déjà été défini, l’ordure a commencé à être balayée, brûlée ; je le répète, c’est une question de temps. La partie, ils ont déjà commencé à la perdre il y a de nombreuses années. Et si nous remontons plus loin, aux principes, ils ont perdu la partie depuis qu’ils se sont convertis en révisionnistes, car on perd la partie dès qu’on abandonne les principes, dès ce moment. Après, tout dépend du développement de la lutte des classes, de la façon dont un Parti comme le nôtre est capable d’accomplir son rôle et de comment les masses le soutiennent, l’appuient et le portent en avant, comment elles comprennent que c’est leur Parti qui défend leurs intérêts. Et ce sont les masses elles-mêmes qui en finiront et donneront une juste sanction à ceux qui durant des décennies, ont trafiqué et continuent à trafiquer ; elles condamneront et sanctionneront aussi ceux qui voudraient trafiquer ou ceux qui commencent à le faire.
El Diario : Quel est votre avis sur la Nouvelle Évangélisation proposée par le Pape ?
Président Gonzalo : Marx nous enseigna que « la religion est l’opium du peuple ». C’est une thèse marxiste complètement valable aujourd’hui et elle continuera de l’être demain ; la religion est un phénomène social, produit de l’exploitation, et disparaîtra au fur et à mesure que l’exploitation sera balayée et que surgira une nouvelle société. Ce sont des principes que nous ne pouvons éluder et que nous devons toujours avoir à l’esprit. Il faut se rappeler aussi, lié à ce que nous venons de dire, que le peuple a une religiosité qui n’a jamais été ni ne sera un empêchement pour qu’il lutte pour ses profonds intérêts de classe tout en servant la révolution et, concrètement, la guerre populaire. Il doit être extrêmement clair que nous respectons cette religiosité en tant que problème de liberté de conscience religieuse, comme le reconnaît le programme sanctionné par le Congrès.
C’est ainsi que la question posée est, selon nous, le rapport avec la hiérarchie ecclésiastique, avec la Papauté, avec cette vieille théocratie. Cette vieille théocratie sut s’organiser et devenir un puissant instrument déjà à l’époque romaine, puis elle a su s’accommoder aux conditions de la féodalité et acquérir un pouvoir immense, plus grand encore, tout en refrénant à chaque circonstance la lutte populaire et en défendant les intérêts des oppresseurs et des exploiteurs, idéologiquement, comme un bouclier réactionnaire pour ensuite, une fois les conditions changées, s’adapter à la nouvelle situation.
Nous pouvons le constater d’une façon claire dans les rapports entre l’Eglise et la révolution bourgeoise, la vieille révolution bourgeoise, c’est-à-dire celle de la France par exemple ; l’Église défendit avec ténacité la féodalité, puis à travers de nombreuses luttes et après le renversement de la féodalité, -je le redis à la suite de nombreuses luttes- elle s’accommoda de l’ordre bourgeois et devint un instrument au service des nouveaux exploiteurs et oppresseurs. Qu’observons-nous donc dans la situation présente ? Nous voyons qu’il y a une perspective historique irréfrénable : la révolution prolétarienne mondiale. La nouvelle ère ayant commencé en 1917, le problème est : comment le prolétariat dirige des révolutions pour changer l’ordre social caduque et nous construire une nouvelle et véritable société, le communisme. Maintenant, comment agit l’Église face à cela ? Elle agit d’après son expérience passée. Elle essaie de survivre et c’est ainsi qu’on peut expliquer la célébration du Concile Vatican II par lequel elle cherche a créer des conditions qui puissent lui permettre de défendre le vieil ordre comme elle l’a toujours fait, puis de s’adapter et de s’accommoder à la nouvelle situation, pour servir de nouveaux exploiteurs, pour continuer à survivre. Voilà ce qu’elle cherche ! C’est l’essentiel du Concile Vatican II.
La question de la « nouvelle évangélisation » fait expressément référence à comment la haute hiérarchie ecclésiastique, la Papauté concrètement, considère le rôle de l’Amérique latine. D’après leurs dires, la moitié des catholiques du monde sont en Amérique Latine -c’est ce que disait déjà le Pape actuel en 1984-. Par conséquent, ils cherchent à tirer profit de l’anniversaire de la découverte de l’Amérique, il y a cinq cents ans, en appelant à un soi-disant mouvement « de nouvelle évangélisation ». En synthèse voilà ce qu’ils pensent : l’évangélisation a commencé officiellement en 1494 avec la découverte de l’Amérique. En fait ils veulent développer une « nouvelle évangélisation » à l’occasion de ce nouveau centenaire pour défendre leur bastion. Voilà ce qu’ils cherchent ! Ainsi, la haute hiérarchie, la Papauté, vise à défendre ses intérêts en Amérique et à servir l’impérialisme nord-américain qui est celui qui domine principalement en Amérique latine.
Il faut situer ce plan dans le contexte d’une campagne et d’un plan mondiaux, lié aux relations avec l’Union Soviétique dans le cadre du millénaire de sa christianisation, ou avec le révisionnisme chinois, les actions de l’Église en Pologne, en Ukraine, etc. C’est un plan mondial et c’est là qu’il faut voir le rôle de la « nouvelle évangélisation ». Ils cherchent comme toujours à défendre l’ordre social existant, se dressant comme son bouclier idéologique, car l’idéologie de la réaction, l’idéologie de l’impérialisme, est déjà périmée. Ensuite ils cherchent à s’accommoder et à continuer à survivre. Mais la perspective sera différente de ce qu’elle était avant et on suivra la loi énoncée par Marx : la religion s’estompera au fur et à mesure que l’exploitation et l’oppression seront détruites et dissoutes car elle sert les classes exploiteuses, alors que la classe qui arrive, n’est pas une classe exploiteuse. Par conséquent la Papauté ne pourra pas survivre et la religiosité progressivement devra disparaître. Il faut reconnaître entre temps la liberté de conscience religieuse jusqu’à ce que les hommes, se frayant un chemin dans de nouvelles conditions objectives, puissent avoir une conscience claire, scientifique et transformatrice du monde. Pour nous donc, il faudrait que nous analysions, en synthèse, la « nouvelle évangélisation » à l’intérieur de ce plan de l’Église pour survivre aux nouvelles conditions d’une transformation qu’elle sait inéluctable et prochaine.
El Diario : D’après votre définition, pourrait-on conclure -sinon pouvez-vous préciser- que les continuelles visites du Pape dans notre pays sont en rapport avec la guerre populaire et le soutien qu’il accorderait au régime de Garcia Pérez ?
Président Gonzalo : Je pense que c’est exact ; qu’il en est vraiment ainsi. En général, ses visites en Amérique et ses visites au Pérou, où il nous a sommés de rendre les armes alors qu’il bénissait les armes des génocides, ce qu’il avait déjà fait à plusieurs reprises lors de ses deux précédentes visites au Pérou, ont un rapport avec l’importance que revêt l’Amérique latine.
El Diario : Monsieur le Président, quelle sera l’attitude du PCP vis-à-vis de la théocratie religieuse au moment de la prise du Pouvoir dans le pays par ce Parti ?
Président Gonzalo : Le marxisme nous a enseigné à séparer l’Église de l’État, c’est la première chose que nous faisons. En deuxième lieu, je le répète, nous respectons la liberté de conscience religieuse des gens en appliquant pleinement ce principe : la liberté de croire aussi bien que celle de ne pas croire, la liberté d’être athée. Telle est notre attitude.