Sur la capitulation des FARC-EP
Ang Bayan
Vol. 47, n°19, 7 october 2016
LES EFFORTS DE PAIX entre le gouvernement colombien de Santos et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) ont été entravés après le rejet de l’accord de paix final par référendum le 2 octobre dernier avec un vote de 50,2% contre 49,7%.
Cet accord a été signé le 26 septembre dernier à Cuba avant d’être soumis à un plébiscite. Il a été négocié pendant quatre ans à Cuba avec l’aide de la Norvège. Il visait à mettre fin à 52 ans de résistance armée des FARC.
L’accord final, en substance, est un document de capitulation ou de reddition des FARC. Il prévoyait un processus de désarmement et de démobilisation des FARC et sa transformation en un parti légal. Cela a mis les FARC dans une position qui les mets entièrement sous la direction du gouvernement réactionnaire de Colombie.
En vertu de cet accord, tous les combattants armés des FARC seront amenés à se regrouper dans 23 hameaux ou zones temporaires à des fins de « normalisation » sous la supervision de l’Organisation des Nations Unies.
L’accord précisait également comment les armes à feu et autres armes seraient enregistrées et rassemblées par les Nations Unies dans un délai de six mois. Toutes les armes collectées seront détruites et transformées en monument.
Les combattants qui s’enregistrent feront l’objet d’une enquête pour déterminer s’ils sont coupables de violation de droits de l’homme.
Pendant ce temps, les FARC elles-mêmes seront transformées en un parti politique légal. Trois sièges lui seront attribués dans les chambres haute et basse du parlement colombien. Ils auront cinq sièges en 2018 et 2022, mais devront se présenter aux élections aux prochaines élections.
L’accord signé par les dirigeants des FARC est critiqué car il ne contient pas de changements substantiels au système social. La question de la réforme agraire ou de la dissolution des monopoles, à l’origine des soulèvements de 1964 qui ont donné naissance aux FARC, n’a pas été résolue dans l’accord. L’accord ne contenait que des promesses de projets d’infrastructure rurale à administrer par les dirigeants des FARC.
Les FARC ont signé l’accord après plusieurs années d’offensives incessantes de la part du gouvernement colombien, avec l’aide de l’assistance militaire américaine, sous prétexte de la lutte contre la drogue. Il semblerait qu’il y ait actuellement environ 8 000 combattants des FARC.
Bien que désavantageux pour les FARC, cet accord a été rejeté par les réactionnaires opposés au gouvernement de Santos.
L’ancien président colombien, Alvaro Uribe, était le principal militant contre l’accord.
Il existe au moins deux autres groupes de guérilla armés en Colombie.
Cela montre la grave crise et la lutte des classes dans le pays.